J'étais rassuré de savoir que cet homme ne lui ferai sûrement rien. Mais s'il la touchait, ne serait-ce que d'un cheveux, l'ancien biker que je suis reprendrai vite les armes. Elle s'inquiétait plus que ça arrive à son père. Je grimace et lui dit Tu digérerai s'il lui arrivait quelque chose ? J'veux dire, c'est tout de même ton père, même s'il a pas été cool. ça c'était le moins qu'on puisse dire. Revendre tous les biens de la jeune femme pour tout dépenser en jeu, c'était l'une des pires crasses qu'il puisse lui faire ! Sans compter qu'il l'a mariée sans trop demander son avis. Je ne faisais plus attention à la musique depuis bien longtemps jusqu'à ce qu'un titre des Forest Rangers et Billy Valentine débute. « All along the watchtower », une reprise de Jimi Hendrix. Elle ne pensait pas que ma protection était nécessaire. Trop tard, elle avait signé sans le savoir en entrant dans ma vie. Peu importe, je veux que tu sache que je serai toujours présent. Je ris quelque peu en songeant que je n'avais jamais su garder de femme dans ma vie, hormis mes amies Je suis sûrement le plus pitoyable des petits amis. Je fais pas d'heureuse en amour, vu l'état de ma vie sentimentale. Mais l'amitié c'est sacré... Répétais-je une énième fois. Elle me caractérise comme étant adorable. Je ne peux m'empêcher de rigoler. Ce qualificatif est réservé aux enfants, aux femmes, ou au types qui sont mignons et n'ont pas de sang sur les mains. Pour ma part, j'en suis loin. Mais je comprends ce qu'elle veut me dire, répondant par un hochement de tête en guise de remerciement.

Je n'en reviens pas de ce que mes oreilles entendent. Miss Darcy réclamant une bière ! Voulant même rentrer pour en boire une. Si elle veut vraiment digérer ce genre de nouvelle, j'ai bien mieux en stock. Alors déjà, dans un premier temps, hors de question que je te laisse repartir sans avoir goûter l'alcool idéal pour faciliter ce genre de nouvelles. Secundo, si tu t'endors, eh bien j'ai un canapé bien trop confortable pour moi, donc tu auras tout le loisir du monde à te reposer dans mon lit ! Et enfin, je te dois bien ça, Miss. Mais ne compte pas sur moi pour que ça soit aussi bizarre que la dernière fois ! Je veux pas risquer de te perdre à nouveau, amiga! Je ris légèrement et me lève, décidant qu'il en était assez des pleurnicheries. Maintenant place aux choses sérieuses. Je reviens avec une bouteille de whisky de douze ans d'âge, ainsi que deux verres. Je nous sers une double dose et lui tends un des deux verres. Avale ça d'une traître. Prescription du docteur Blaze en cas de choc psychologique! Je la regarde, levant mon verre, signifiant que je buvais à sa santé, et j'avale le contenu cul-sec. Je repose le verre sur la table en grimaçant quelque peu, mais cela reste discret en comparaison de la tête qu'elle va faire dés qu'elle l'aura bu.

En voyant son visage se crisper, j'éclate de rire et attrape la bouteille. Je lui montre en demandant Un second ma très chère Lidwyn? Je n'attends pas sa réponse pour m'en resservir un, tout en lui expliquant comment suivre ce traitement. Le premier se boit d'un seul coup, pour faire saliver tes papilles, réchauffer ton œsophage et préparer ton estomac. Ceux qui suivent se dégustent, ma grande ! Je me tenais prêt à la resservir, si jamais elle acceptait.

Qui l'eut cru que cette soirée, prolongement d'une journée banale, serait pleine de rebondissement. Elle en savait un maximum sur moi, et je pouvais en dire autant. Mais si une chose est nécessaire pour entretenir une amitié viable, c'est d'apprendre à boire avec les nouveaux arrivants. Connaître ses amis lorsqu'ils sont ivres, c'est presque une obligation dans ma vie. Et en général, je bois avec eux, c'est bien plus agréable. Et ça créé des souvenirs. Qui plus est, cela mettra un terme une bonne fois pour toute -ou déclenchera- l'attirance qu'elle ressent en ce qui me concerne. Si elle résiste à l'envie de me sauter dessus alors qu'elle est ivre, c'est qu'elle est soignée de mon attraction. Sinon, je ne lui en voudrai pas, mais ce serait reparti pour plusieurs mois à ne plus se parler. Pour ma part, je connaissais mes limites, et je savais que je ne voulais pas aller plus loin avec elle, depuis que j'avais appris pour Rose. L'alcool ne me faisais plus faire ce genre de bêtises.

Cela me rassurait de savoir que Lidwyn était à l'abri de tout danger, mais en bon protecteur, je restai sur le qui-vive. C'est toujours lorsque l'on baisse sa garde que l'attaque finit par survenir. Son discours visant à me remonter le moral au sujet de l'amour, me faisait un effet étrange. Comment pouvais-je lui parler de cela, moi qui avait quelques mois auparavant imposé à Lidwyn la pire des tentation. Je venais à lui parler de peine de cœur. Je savais que si jamais nous avions tentés quelque chose, elle aurait souffert contre mon gré. Le temps, les responsabilités nouvelles, ces petites choses qui font de moi ce que, ce tout m'a ouvert les yeux. Je suis un ancien criminel. A chaque fois que j'ai tenté de me mettre avec une fille dont la vie n'est pas celui d'une non-officielle de biker, ça a toujours finis dans les larmes. J'avais brisé la vie de Jude, lui imposant de fuir sa propre famille, sans même m'en rendre compte. Siriam n'avait plus jamais donné signe de vie du jour au lendemain. Et j'en passe. Alors hors de question de briser la vie de la petite anglaise.

En ce qui concernait ses propres désirs, c'était flou. Elle m'avait ramassé il y a quelques mois en piteux états, et me réclamait de l'alcool pour « digérer » les nouvelles. Oh bien sûr, j'en ai de l'alcool, même pire que de douces bières. J'étais heureux de l'entendre dire que je ne l'avais pas perdu. Je ne pu empêcher un sourire en coin sur mes lèvres. J'avais posé mes conditions, rien ne nous empêchait de passer aux choses sérieuses. Je m’éclipse un instant à la cuisine, reprenant ma place sur le fauteuil et nous servant deux whisky. Sa réaction me fait rire. Elle se demande comment peut-on penser à vouloir en ravaler un. Eh bien, pense que tu as simplement envie de te faire du mal, et que tu as plus envie de regretter ça le lendemain, plutôt que de broyer du noir sur ton passé! Je ne peux pas me retenir de rire de nouveau, nous en resservant un verre chacun après qu'elle ait acceptée. J'en bois une gorgée et repose le verre. La musique « Lonely Boy » des Black Keys se déclenche automatiquement. Je me lève d'un bond et commence à danser comme le mec dans le clip, après avoir augmenter le volume de la chaîne hi-fi grâce à une télécommande. J'en rajoutais un maximum afin de rendre la situation comique. Je lui tends la main, tout en remuant mon bassin au rythme de la musique pour l'entraîner dans cette danse avec moi. Je ne lui laisse pas vraiment le choix de toute façon. Je ne peux m'empêcher de pousser le vice jusqu'au bout, claquant des doigts au rythme de la musique. J'imite les paroles en play back n'oubliant pas de glisser un semblant d'air guitar dans mes mouvements. Léo, de sa place sur le canapé, n'en perds pas une miette, haletant de de bonheur. Il s'en faudrait de peu pour qu'ils se mettent à vouloir jouer avec nous. Lorsque la musique s'arrête je me laisse tomber dans mon fauteuil, tout en riant ouvertement. Cela faisait du bien de se foutre de quelle façon on pouvait me regarder. Tout ce qui comptait en cette instant, c'était ce besoin de rire, en contraste avec l'histoire de nos vies. Et bien sûr, de faire rire mon invitée. Je reprenais mon souffle, le sourire toujours aux lèvres. Je baisse le volume à nouveau, entendant l'harmonica de « Train, Train » du groupe Blackfoot. Profites, c'est pas souvent que tu me verras danser ma grande! J'attrape mon verre et bois une gorgée de cette boisson divinement ambrée. Et dis toi que tu as échappée au pire, Miss Darcy ! En temps normal, la musique est bien plus forte, pour que je l'entende partout dans la maison ! Y compris quand je me douche ! Je dois bien avouer que lorsque j'imite Slash sur le solo de « Don't Cry », j'ai toujours tendance à glisser dans ma cabine de douche. Et les voisins commencent à en avoir ras-le-bol de ce vieux Rock. Je crois qu'ils sont plus musiques de boites de nuit. Je ne peux m'empêcher de me remémorer cette soirée où les policiers sont venus suite à une plainte pour tapage nocturne. Je m'étais excusé et je leur avais dis que j'irai faire un tour de moto. Manque de pot, j'ai démarré la moto, et j'ai pas arrêté de jouer avec l'accelerateur pendant une demi-heure, prétextant un temps de chauffage plutôt long. Tout le quartier avait entendu ma bécane rugir dans ma cour.

Puis je me souviens que la dernière fois où l'on s'était vu, sa cabine de douche faisait des sienne. Au fait, en ce qui concerne ta salle de bain, tu as appelé le plombier alors ? Qu'en a-t-il dit de mon rafistolage ? Je m'inquiétais de savoir si mes réparations étaient correctes ou pas. Après tout, on aime avoir des retours de professionnels sur ce que l'on peut faire.

Après ma danse sans réel don artistique dans ce domaine, et après avoir entraîner Lidwyn dans ce mouvement endiablé je me laisse tomber sur le fauteuil où j'étais assis peu avant. Je bois une gorgée de whisky et voit qu'elle n'est toujours assise. J'entends la musique et la mets en lien avec la transe de Lidwyn. Elle se met à se déhancher, dansant langoureusement. Je n'en perds pas une miette, admirant la jolie brune. Non je ne me rinçais pas l’œil, en cet instant. Je regardais simplement une amie adorer la musique et se laisser transporter par cette dernière. Elle s'y donnait à cœur joie. Je ne pouvais m'empêcher de rire par moment. Quelque mois auparavant, j'aurais été attiré par elle. A l'heure actuelle, c'était un regard protecteur, et bienveillant qui se posait sur la demoiselle.

La musique s'arrête et Lidwyn s'assied sur mes genoux. Je la regarde en riant constatant que l'alcool a fait son œuvre. Je remets ses mèches en place en lui demandant ce qu'il en était de sa douche. Pourquoi un tel sujet à cet instant ? Sûrement car la voir ainsi me renvoyait à l'image de l'attirance que j'ai eu un jour envers elle et donc son déclencheur. Elle me répondit qu'elle avait bien été réparée. Elle n'eut pas le temps de répondre à la seconde question que je la vois courir jusqu'à l'étage. J'éclate de rire et coupe totalement la musique. Je finis mon whisky et gravis les marches des escaliers. Je me dirige vers la salle de bain. Elle était accroupie au dessus des toilettes, se remettant peu à peu de ce qu'elle venait de vivre. Je me rappelle de mes premières cuites et me souvient qu'en cet instant précis, je rêvais de me laver les dents. Je ne le pouvais pas tout le temps. Il faut dire que les situations ne le permettaient pas encore. J'ouvre le miroir/placard et en sort un emballage de brosse à dent. Je les achetais toujours par lot, et par chance, je n'en avais utilisé qu'une sur le paquet. Je lui tends la brosse à dent une fois qu'elle est relevée et sort une serviette d'une armoire se situant en face de la glace. Je pose cette dernière sur le rebord du lavabo et dit Si tu veux prendre une douche, il n'y a pas de souci. Je vais te préparer des vêtements. Une de mes ex a dû en laisser ici avait de disparaître dans la nature. Ça devrait sans doute t'aller. Je lui souris et m'éclipse dans ma chambre après avoir refermé la porte.

Je fouille dans la penderie. Derrière mes armes se trouve un carton sur lequel il est écrit « Siriam ». Je l'ouvre et voit qu'il y a de tout et de rien dedans. Je me rapproche de la porte de la salle de bain, sans l'ouvrir, laissant le carton en évidence sur le lit. J'ai laissé un carton remplis de vêtements pour femmes sur le lit. Je te laisse choisir. Je suis en bas si tu veux m'y retrouver après ta douche. Si tu veux aller te coucher, il n'y a pas de souci. Je marque une pose en entendant pas grand-chose à l'intérieur Si tu as besoin n'hésite pas! Je grimace culpabilisant de la laisser seule mais me dit que ce serait trop abuser de rentrer dans la salle de bain si elle se retrouvait nue. De toute façon, si elle tombe, je l'entendrait, et si jamais elle ne sort pas de la salle de bain d'ici une heure, je franchirai cette porte. Voire même avant. Je me mis à descendre en me demandant au bout de combien de temps devais-je m'inquiéter.

Je regagne le salon, débarrassant les whisky et vidant le cendrier. Une fois le tout dans la cuisine, je verrouille la porte d'entrée et m'assure que tout est en ordre. Je remonte à l'étage, descendant une couverture et un oreiller pour que je puisse dormir sur le canapé, gardant une oreille attentive à la jeune anglaise.

Lidwyn descendit des escaliers pour venir me rejoindre avec un pyjama de Siriam sur le dos. Je souris en la voyant, une pointe de mélancolie sur mon visage. Elle s'excuse que je dorme sur le canapé et me souhaite une bonne nuit. T'en fais pas, c'est avec plaisir que je t'accorde mon lit. Bonne nuit Lidwyn. Je souris de nouveau à son baiser et tandis qu'elle monte je me glisse sous le plaid que j'avais prévu pour dormir. Seulement, je n'eus pas le temps de me reposer que du vacarme retentit dehors. J'entendais des cris féminins et des hurlements masculins. Je me lève ouvrant la porte et vit un homme en train de menacer de frapper sa copine qui voulait le larguer à cause de la drogue, selon ce qu'elle lui dit en criant. J'enfile ma veste à capuche, ayant gardé mon jean. Je mets mes baskets et sors, bien décidé à l'empêcher de lui faire du mal. Eh mon gars! Lui dis-je pour le sortir de son tripe. Laisse la tranquille, tu veux ? Elle mérite mieux que toi tant que t'auras pas lâché ta merde, alors laisse la partir et laisse nous dormir! Il relâche la pression qu'il exerçait sur le col de la jeune femme. Il s'avance vers moi en bombant le torse. Mêle toi de tes affaires toi! Je le regardais en croisant les bras. Il s'approchait encore de moi. Je décroise ces derniers et le repousse Eh bien mes affaires sont que je veux dormir et être peinard, alors fout le camp! Il s’énerve et me colle son poing en plein dans l’œil. Il enchaîne avec un deuxième direct dans la bouche. J'ai le goût du sang sur la langue. Je secoues ma tête et me mets à rire ce qui le déstabilise. Je lui assène un coup de tête dans le nez. Il se recule en se le tenant. Je fonce sur lui le plaquant au sol et je me mets au dessus de lui en lui donnant de violent coup de poings. Lorsque j'estime qu'il a eu son compte, je me relève en réalisant que j'avais agis d'une façon que j'appréciais peu maintenant. Comme si j'avais laissé les rennes au Dean du passé. En me relevant, je vis que la jeune femme au sol avait pris peu. Elle se protégeait le visage, comme si elle redoutait que je la frappe aussi. Je regarde mes mains. Elles sont couvertes du sang du toxico qui gisait au sol, K.O., mais aussi du mien. De petites plaies s'étaient ouvertes au niveau de mes phalanges. Je me tourne vers la maison et vit Lidwyn qui se tenait sur le pas de la porte en se tenant la bouche, apeurée elle aussi. Je regarde tout autour. Certains voisins sont sortis et prêts à rentrés au cas où. D'autres se tiennent prés de la fenêtre. Je me dirige vers la maison et m'approche de Lidwyn. Je passe la porte et lui demande Tu veux bien me soigner un peu ? Je referme la porte derrière nous et l'on se dirige au salon. J'avais ramené la trousse de premier soin ainsi que la bouteille de whisky. Je bus une gorgée au goulot pendant que la jeune femme me tamponnait l'arcade avec un coton imbibé d'alcool. Je suis désolé que tu es eu à voir ça. Je ne sais pas si elle ne voulait pas me répondre, ou si c'était la peur qui l'empêchait de le faire.

Elle n'eut pas finit que l'on frappait à la porte. Je me lève et lui dit Je reviens. Lorsque j'ouvre la porte, deux agents de police se tiennent devant moi. Monsieur Blaze ? Vous êtes accusés de coups et blessures, veuillez garder le silence... Je les interrompit en disant Bla bla bla… Passez moi les menottes qu'on en finisse! Je leur tendais le poignet. Ils me passèrent les fers à l'un des poignets et me plaquèrent contre le mur de l'entrée, afin de glisser mon bras dans mon dos et pour accroché le second. Je regardais vers la maison et dit à Lidwyn T'en fais pas, tu peux rester là cette nuit, ma grande. Les clefs de la maison sont sur la table basse. Fais comme... Je m'arrête quelque peu en grimaçant à cause du poignet qui se tord et reprends chez toi. Et t'inquiète pas, demain, je suis de nouveau chez moi! Je lui fis un clin d'oeil tandis qu'un des officiers s'affairait à lui poser des questions. Je fus tiré par le premier qui tenait fermement mon coude et m'emmenait dans sa voiture. Je ne sais pas combien de temps a duré cette attente. J'étais regardé comme une bête en cage par mon voisinage. Ils avaient sûrement avertis les policiers de la conduite étrange du toxico. D'ailleurs ce dernier était reparti en ambulance. Quelle chance. Il était allongé confortablement. Lorsque les témoignages fut recueilli en un temps records, environs une quarantaine de minutes, je fus emmené au poste du centre-ville pour y décuver et sûrement le temps qu'ils réalisent que ce n'était que de la légitime défense.


RP CLOS