Nous étions au mois d'octobre, l'air était doux pour la saison, c'était un vendredi soir et la deuxième semaine que Lidwyn travaillait en tant que pâtissière. Elle voulait fêter cela. Elle était alors rentrée à son appartement, mais Baby n'est pas là et le calme qui y régnait la déprimé. La jeune femme brune se changea puis décida alors de sortir et de prendre le premier métro venu.

Elle était vêtue d'une veste bleu nuit, d'une robe assortie ainsi que des escarpins avec dans ses mains une pochette qu'elle tenait fermement. Le métro l'emmena à l'est de la ville où elle n'était encore jamais allée. Il devait être aux alentours de 21h30 et tous étaient fermés.

Ce coin de la ville lui paraissait plus sombre et un peu plus dangereux que le sud ou le centre. Cependant, elle continua à marcher observant certaines vitrines éteintes et sans rideaux de fers qui les couvraient.

*Les vitres doivent être résistante ou bien, ils n'ont pas peur d'être volé durant la nuit*, songea-t-elle en regardant un étalage de livres.

Lidwyn allait faire demi-tour et reprendre le métro quand elle vit une file de personnes attendre dehors. La jeune femme se demanda ce que ses gens pouvaient bien attendre comme ça, elle décida alors, de longer la file pour voir ce qu'il y avait plus loin. Lidwyn vit alors une simple porte noire et un videur tenir un cordon  rouge avec une plaque. La jeune femme brune pensa alors, que certains noms y étaient inscrits et que seules les personnes inscrites pouvaient y entrer.

Elle se souvint de certains bars selects à Londres où elle avait peut entrer, car sa meilleure amie se faisait souvent inviter dans ce genre d'endroit. Jamais, au grand jamais, on ne l'aurait invité à y pénétrer sans cela. Lidwyn fit alors le tour du bâtiment, plus par curiosité en fait que pour vouloir y entrer. Elle vit alors que certaines choses étaient entreposer dans l'arrière cours, mais tout semblait vide et sans le moindre intérêt pour d'éventuels voleurs.

La jeune femme s'intéressait à cela, car elle avait été victime d'un cambriolage, une fois lorsqu'elle vivait encore à Londres. Depuis, elle ne pouvait s'empêcher de tout inspecter, même chez les autres commerçants. Elle allait passer par l'arrière court pour rejoindre une autre ruelle quand elle entendit du bruit, elle se retourna et vit la porte s'ouvrir doucement. Lidwyn se figea alors, incapable de faire un pas de plus.

La personne qui sortit par la porte de service était un homme assez grand avec les cheveux longs et une barbe de trois jours. Il avait une cigarette dans une main et un téléphone de l'autre. Il était en train d'appeler quelqu'un quand il vit Lidwyn qui n'osait plus bouger. Comme si le fait de ne pas bouger pouvait la rendre invisible.

L'homme l'appela petite, il est vrai que pour cette homme Lidwyn pouvait paraître jeune, mais elle avait quand même 28 ans. Il lui demanda si elle allait bien et si elle n'avait rien. La jeune femme le regarda droit dans les yeux avant de lui répondre.

- Oui, ça va…, je ne voulais rien vous déranger, ni vous voler, j'étais juste curieuse, lui dit-elle en le regardant.

L'homme ajouta qu'elle ne devrait pas traîner là et que l'endroit n'était pas très sécurisé. Lidwyn ne connaissait pas bien l'est de la ville, mais d'après ce qu'elle avait pu voir cette nuit, elle se dit que l'homme devait avoir raison.

- Vous devez avoir raison…, je voulais juste passer une bonne soirée, du moins c'est ce que je voulais, mais je crois que c'est raté. Je ferais mieux de rentrer chez moi, lui dit-elle en le regardant.

Lidwyn tourna les talons et commença à repartir par la ruelle. Elle était vraiment prête à quitter l'endroit quand une idée lui traversa l'esprit, même si celle-ci n'était peut-être pas la meilleure qu'elle ait eue. Lidwyn fit alors demi-tour et se dirigea vers l'homme.

- Je vous explique, je viens de Londres, je suis arrivée à Pasadena à cause d'un avion qui a eu un problème de moteur, j'ai passé près d'un mois à trouver un travail. Cela fait près de deux semaines que je travail et j'avais envie de fêter ça avec mon colocataire, car c'est l'une des seules personnes que je connais à Pasadena, mais voilà il travail, la nuit, il n'était donc pas présent, lui expliqua-t-elle en le regardant. Et je me rends compte, que vous n'avez s'en doute rien à faire de mon histoire, lui dit-elle en le regardant. Bon, je vais rentrer et sans doute aller me coucher. J'espère que vous passerez une meilleure soirée que moi, au revoir, lui dit-elle avant de tourner une nouvelle fois les talons pour s'en aller.

Lidwyn n’en menait pas large lors de son troisième départ, elle se dit que l’homme devait certainement la prendre pour une folle, mais au moins elle aurait essayé d’entrer dans ce bar select. Si sa meilleure amie avait été, là elles seraient certainement rentrées par la grande porte, par un subterfuge digne de celle-ci. D’ailleurs, Lidwyn avait toujours été envieuse de son aplomb face à n’importe qui.

L’homme lui parla, Lidwyn se stoppa alors, fit demi-tour pour se retrouver de nouveau face à lui. Il lui dit qu’il trouvait ça honorable qu’elle reste à Pasadena pour travailler. En même temps, Lidwyn n’avait pas trop le choix, mais l’homme ne le savait pas. La porte s’ouvrit alors sur une jeune femme brune et qui appela l’homme Charlie, elle lui dit ensuite qu’il était appelé à l’aide à l’intérieure du bar. Le dénommé Charlie répondit, qu’il arrivait, il attendit que la porte se referme pour se tourner de nouveau vers Lidwyn, puis il lui demanda si elle voulait entrer au Blind. Apparemment c’est comme cela que l’endroit s’appelait, la jeune femme brune acquiesça légèrement. Avant que l’homme n’ajoute qu’il lui offrait sa soirée, car deux semaines de travail, cela se fêtait.

Lidwyn était contente – mais elle essayait de ne pas trop le montrer – elle avait réussi, ce que sa meilleure amie parvenait à faire dans n’importe qu’elle soirée. Elles avaient même put rencontrer le prince Harry, alors que la soirée devait être privée, sa meilleure amie avait réussi à rentrer et le pire à saluer le prince comme s’il s’agissait d’une vieille connaissance. Mais cette, fois sa meilleure amie, n’était pas là et pourtant elle allait rentrer dans l’un des bars selects de Pasadena.

L’homme lui dit qu’elle ne devait pas avoir peur car le patron ne dirait rien, il lui fit un petit sourire en coin et ajouta qu’il était le propriétaire de l’endroit.

- Oh… je vois, s’exclama-t-elle avant de rire légèrement.

L’homme ouvrit la porte de service et il fit un signe à Lidwyn pour qu’elle le suive, la jeune femme brune ne se le fit pas dire deux fois. Charlie la laissa passer devant lui tout en tenant la porte ouverte et la conduisit vers le bar. Les yeux de Lidwyn mirent un temps à s’adapter à la nouvelle luminosité du bar. C’était un endroit à la fois sobre et très sophistiqué, un peu comme les boîtes de nuit londonienne. Lidwyn grimpa sur l’un des tabourets en face du bar, celui-ci avait un pied en métal, alors que le coussin ainsi que le dossier était en cuir, s’était presque comme s’installer sur un mini-fauteuil, songea-t-elle.

Le temps qu’elle observe tout cela et Charlie faisait son retour, alors qu’elle ne l’avait même pas vue quitter la pièce. Il demanda au barman de lui offrir tout ce qu’elle désirait, que s’était lui qui offrait et qu’elle avait une place de choix chez eux. Le barman lui lança un regard qui en disait long sur ce qu’il pensait, mais Charlie le rassura en lui disant que la jeune femme brune voulait simplement fêter son nouvel emploi. Il lui demanda ensuite ce qu’elle désirait boire.

Lidwyn réfléchit à toute vitesse, car il était clair qu’elle ne pourrait pas commander une boisson non alcoolisée pour fêter son premier emploi à Pasadena, surtout que c’était le patron qui l’invitait. Le seul, hic c’est que Lidwyn ne buvait pratiquement jamais. Les seules fois où elle buvait de l’alcool, s’était lors d’événement important comme des anniversaires, mais elle ne buvait jamais plus d’un verre et souvent du champagne.

Elle se souvint que sa meilleure amie commandait toujours un whisky coca, qu’importe où, elles allaient. Lidwyn prit alors son courage à deux mains et commanda :

- Un whisky coca, dit-elle en regardant le barman.

Elle reçut le verre de whisky coca avec une paille et elle en prit une gorgée pour se donner un peu plus de courage et tourna son regard à nouveau vers Charlie en lui disant :

- Je connais votre prénom, mais vous ne savez toujours pas le mien… Je m’appelle Lidwyn, lui dit-elle en souriant.

Le verre de Whisky coca contenait bien plus de Whisky que Lidwyn aurait imaginé, elle sentit la chaleur de l’alcool se répandre dans sa gorge et se frayer un chemin jusqu’à son estomac, rien qu’après seulement une seule gorgée. Charlie lui sourit après avoir entendu son prénom et lui dit qu’il était enchanté de faire sa connaissance, il ajouta presque tout de suite que son prénom était très joli, mais qu’il ne l’avait jamais entendu, il ajouta sur un ton charmeur que c’était un peu comme elle. Lidwyn ne sut pas si c’était la chaleur de l’alcool ou les paroles de l’homme, mais ses joues prirent une jolie teinte rouge.

- Merci, mais je dois ce prénom à ma mère, c’est elle qu’il l’a choisi, lui expliqua-t-elle en souriant.

Elle vit le barman rouler des yeux et ne put s’empêcher de sourire. Le patron quant à lui se retourna pour prendre une bouteille de bière. Il l’a décapsula pour ensuite la faire teinter contre le verre de Lidwyn en lui disant : « A votre nouvel emploi mademoiselle ».

- Merci, lui répondit-elle sans rien trouver de mieux à lui rétorquer.

Elle aspira de nouveau le liquide que contenait son verre, alors que l’homme prenait une gorgée de bière, il déposa alors sa bouteille sur le comptoir, pris un verre et commença à l’essuyer. Lidwyn ne put s’empêcher de glousser légèrement, vu le cliché que Charlie venait de lui offrir avant de lui demander ce qu’elle faisait ici, puis il se rattrapa en lui demandant ce qu’elle faisait comme travail.

- Je suis pâtissière, lui dit-elle en le regardant. Je travaille dans le sud de la ville, la pâtisserie « Ohana », lui dit-elle en le regardant.

Lidwyn but une troisième gorgée du liquide que contenait son verre, déjà les effets de l’alcool se faisaient sentir et sa tête commençait déjà à tourner légèrement. Elle regarda l’homme qui essuyait son verre consciencieusement.

- Comment on décide un jour de devenir le propriétaire d’un bar ?, lui demanda-t-elle en tenant la paille de son verre entre son pouce et son index et en remuant légèrement le liquide qu’il y avait dans le verre. Je veux dire vous avez été barman avant, ou vous avez hérité de ce bar, ou vous vous êtes dit un jour en vous levant « c’est ça que je veux faire pour le reste de ma vie » ?, lui demanda-t-elle par curiosité, mais c’était surtout l’alcool qui commençait à parler à sa place.

- Oui ma mère avait beaucoup d’imagination, c’est ça qui plaisait beaucoup aux gens qu’elle pouvait côtoyer, lui répondit-elle nullement offensée, mais avec un petit sourire triste.

Car sa mère lui manquait, mais encore plus à l’approche des fêtes, car celle-ci m’était toujours un point d’honneur à tout décorer et à faire la cuisine au moins pour tous le quartier, parce qu’elle n’avait pas du tout le sens, des proportions. Evidemment, cela plaisait beaucoup aux voisins qui pouvaient profiter de sa cuisine durant les fêtes. Lidwyn aspira une autre gorgée de son breuvage, alors que l’homme lui disait qu’il allait régulièrement à la pâtisserie ou elle travaillait et qu’il ne l’avait jamais vu travailler là-bas, puis il en conclu de lui-même que s’était peut-être normal vu qu’elle ne travaillait là que depuis deux semaines.

- Oui et puis le plus souvent je suis en cuisine, lui dit-elle avec un sourire sincère.

Charlie poursuivit en lui disant qu’il viendrait un jour à la pâtisserie pour lui dire « bonjour ». Lidwyn lui sourit et secoua positivement sa tête avant de lui répondre :

- Ca me ferait plaisir.

Charlie rangea le verre qu’il était en train d’essuyer quand un client vint commander aux bars, celui-ci regarda Lidwyn de haut en bas avant de lui faire un sourire approbateur. La jeune femme secoua légèrement la tête négativement reportant son attention à Charlie qui souriait découvrant les deux fossettes qu’il avait sur les joues.

*Ca lui donne un certain charme*, pensa-t-elle en souriant. *Je comprends pourquoi son barman le regardait avec un drôle d’air tout à l’heure, il doit faire des ravages, avec des femmes bien plus mûres que moi*, se dit-elle en laissant échapper un petit rire avant d’aspirer une nouvelle gorgée d’alcool. *Finalement s’est pas si mauvais que ça le whisky*, se dit-elle en ne pouvant s’empêcher de sourire.

Charlie lui expliqua alors comment lui était venu à envisager le métier de barman. Il lui dit que s’était son assistant Drew qui lui avait dévoilé les ficelles du métier. Puis, il ajouta qu’il était vrai que s’était un peu comme elle lui avait dit précédemment qu’il s’était levé un beau matin en se disant, je vais avoir mon propre bar. Lidwyn sourit à la réflexion de cet homme.

- Tu sais que la plus part des hommes veulent cela, seulement ils sont peu nombreux à le faire vraiment, lui dit-elle en connaissance de cause.

Vu que tous les amis qu’elle avait connu étant jeune et même après, lui avait fait la réflexion : « et si on ouvrait un bar ? » et certain d’entre-deux avaient même poussé le bouchon en disant : « oui, on n’ouvre un bar et il n’y aura jamais de couvre-feu, il sera toujours ouvert ». C’était une utopie de vouloir faire cela, seulement les hommes ne semblaient pas s’en rendre compte sur le moment.

Charlie lui expliqua qu’il avait fait l’armée, qu’il l’avait quitté, il y a presque quatre ans. Lidwyn se demanda comment on pouvait quitter l’armée, mais elle n’osa toutefois pas poser la question et laissa l’homme continuer. Charlie lui expliqua que depuis deux ans, il était propriétaire et qu’il avait travaillé très dure pour en arriver à ce résultat dont il était fier.

Il lui dit qu’il avait de bons employés, de bons clients et qu’il ne demandait pas mieux. Tout en lui disant cela, il souriait, ce qui faisait plaisir à Lidwyn dans un certain sens, parce qu’elle sentait que l’homme qu’elle avait devant elle était sincère. Son assistant ne put se retenir de faire une réflexion en disant qu’il était la crème de la crème. Charlie ajouta qu’il était surtout taquin. Ce qui fit rire Lidwyn.

La jeune femme ne s’était même pas aperçue, qu’ils étaient passés du vouvoiement au tutoiement. Elle continuait à siroter son verre d’alcool tranquillement. Quand un homme qui faisait au moins deux fois sa taille rentra dans le bar par la porte de service et attrapa le bras de Charlie et lui chuchota quelque chose à l’oreille. Vu la réponse qu’avait fait celui-ci, le black s’exclama : « mais elle fait une crise digne des grands ! ». Lidwyn comprit qu’apparemment, une femme voulait rentrer dans le bar, mais qu’elle n’y était plus la bienvenue. La jeune femme regarda les deux hommes discuter tout en finissant son verre de whisky coca.

Charlie se retourna alors, vers Lidwyn en s’excusant pour ce qu’il venait de se passer. Il ajouta que des problèmes, il y en avait partout.

- Ça, c’est certain, lui dit-elle en relâchant la paille qu’elle avait toujours en bouche.

Lidwyn remarqua qu’elle n’avait pas encore tout à fait fini son verre alors, elle reprit sa paille en bouche, quand l’homme lui demanda si elle n’avait un petit ami pour lui tenir compagnie. Le liquide qu’elle était en train d’avaler alla dans la mauvaise direction et elle se mit à tousser légèrement. Charlie insista en lui demanda s’il n’avait pas voulu lui tenir compagnie. Lidwyn se reprit avant de lui dire :

- Je n’en ai pas et mon colocataire, celui dont je t’ai un peu parlé tout à l’heure, est 100% gay, en fait, la plus part des hommes que je rencontre sont soit en couple, soit gay, ou je ne suis pas leur genre, ce qui revient à peu de chose près, au même, lui avoua-t-elle en souriant. Au fait, je pourrais avoir une Corona ?, demanda-t-elle à Charlie en lui montrant son verre vide.