L’égo de cet homme allait le perdre un jour. En disant que tout était trop beau, je ne parlais pas de lui, mais bon. Je préférais le laisser croire ce qu’il voulait bien croire, mais j’allais tout de même préciser. Après tout, c’était vrai que je n’avais jamais eu droit à tant d’attention. Certes mon ex m’en avait donné, seulement je n’étais jamais allé chez lui. Je me tenais à l’écart craignant trop mes aînés pour vraiment franchir certain pas. Je l’avais tout de même fait, mais ça m’avait couté gros. Plissant mon regard, je savais qu’il tenait à avoir le dernier mot – tout comme moi en fait. Ce petit jeu pouvait durer encore bien longtemps et pourtant, je fus la première à céder. Lorsque j’étais assise sur lui, j’aurais pu le repousser et pourtant, je ne l’avais pas fait. Je n’étais pas le genre de fille à ouvrir les cuisses simplement pour le plaisir d’assouvir certaines pulsions. Je me laissais aller simplement avec les personnes avec qui je me sentais bien, il faut croire qu’il m’en donnait l’impression. C’était peut-être aussi de la naïveté de ma part, mais il était trop tard pour reculer. Ou pas, toutefois je n’avais pas envie de m’arrêter là. Je voulais lui offrir quelque chose, le remercier, mais ne possédant rien… Bref, au moins, je ne demandais pas d’argent, je n’en étais pas encore réduit à cela par chance.  Je sentais mon cœur s’accélérer, ma respiration ralentir, j’avais certaine crainte même si je n’avais pas vraiment peur. Seulement contrairement à lui je n’avais pas autant d’expérience. Et s’il s’en rendait compte ? Séduire et chauffer quelqu’un c’était toujours facile. Je l’avais fait plus de fois que je le laissais croire, mais ça ne menait jamais à une partie de jambe en l’air. J’usais simplement de certain charme féminin pour arriver à mes fins. Aujourd’hui était simplement une soirée remplit de changement. Si je voulais avancer, je devais bien changer – mais je n’ouvrirais pas plus les jambes, ça c’était indéniable. Répondant à ses gestes, je me levais avec l’intention d’aller dans sa chambre. Nos corps collés l’un contre l’autre, suivant le même rythme, je sentais mon désir accroitre en moi. Pourquoi étais-je tombé sur un homme tel que lui ? Je ne savais toujours pas la réponse, mais j’avais d’autre chose en tête pour vraiment m’attarder à la réponse. Je souriais lorsqu’il me disait vouloir me montrer toute sa qualité. Je m’étais risqué à trouver moi-même la chambre, mais pas de bol je m’étais tromper de porte. Regardant le placard, je riais à son commentaire. « Mais c’est peut-être mieux qu’une banquette de voiture. Une bonne fois, on devrait essayer, mais là j’ai envie d’un matelas. » disais-je en haussant les épaules, puis regardant la porte se refermer, je me tournais pour lui faire face. Je restais surprise en me sentant quitter le sol, mais plongeant mon regard dans le sien, je lui souris. Mes bras passant autour de ses épaules, j’allais perdre mes mains dans ses cheveux, effleurant l’échine de sa nuque du bout de mes doigts. Me laissant tomber sur le lit, je lui souriais. En le voyant se laisser tomber sur mon cœur manqua un battement, laissant un rire nerveux sortir lors que je réalisais qu’il s’était rattrapé juste à temps. Alors qu’il remontait ses jambes sur le lit, je passais mes bras autour de son cou, continuant mon jeu de main sur sa nuque. Fermant les yeux, je laissais nos lèvres échanger un baiser, avant qu’il ne les quitte pour commencer un chemin sinueux sur ma peau. Sentant sa main sur ma culotte, je serrais un peu plus mon emprise sur sa nuque. « Et le sapin ? » Moment de lucidité, après tout mon défi c’était de décoré le sapin et non pas de m’occuper de monsieur lutin. Même si j’avais demandé cela, il en restait pas moins que je n’en avais rien à faire du sapin. Ramenant une de mes jambes vers moi, je la glissais sur l’intérieur de sa cuisse dans un mouvement lent. Ouvrant les yeux, je regardais le plafond. Tout me semblait aller tellement vite. Prise d’une panique soudaine ou une simple prise de conscience, je me mordais la lèvre. Et si tout cela n’était qu’un rêve, une idylle ? Je sentais la chaleur de sa main sur mon bas ventre et je fermais les yeux. Ne pense à rien Devon et vit simplement le moment, me répétais-je dans ma tête. Tranquillement, je déposais mes bras de part en part de moi, m’appuyant sur mes coudes, puis je me mettais à reculer l’invitant à me suivre. Il y avait juste un hic, reculant à l’aveugle et n’ayant pas vu le lit, je faisais quelques mouvements de trop et bam ! Les jambes en l’air la tête au sol, je papillotais des cils cherchant ce qui avait bien pu se passer. « Aïe. »  soufflais-je en laissant mes jambes retomber par-dessus ma tête. Oui j’étais souple, très souple. Après tout Austin arrivait à me faire entrer dans des valises minuscules. Je me relevais, massant ma tête en le regardant. Je n’avais pas mal, simplement le choc d’être tombé. Le regardant, je me mettais à rire. « Et tu disais quoi pour le risque ? Je te l’ai dit mon corps préfère le sol. » Mon rire était franc, amusé. Vraiment qui aurait pu tomber en bas d’un lit dans ce genre de moment ? C’était à ce le demander. M’assoyant sur le rebord du lit, je l’observais en me mordant la lèvre. Au point où on en était, je montais dès à présent sur le matelas parcourant les quelques pas qui nous séparait à quatre pattes et plongeant mon regard dans ses prunelles bleu bébé, je l’embrassais à mon tour. Prenant les rênes, je le guidais pour qu’il se couche à son tour sur le dos. Passant mes jambes de part en part de ses flans, je lui offrais une vue sur mon corps. Mes mains glissant sur son torse, avant d’aller encadrer son visage. Je le regardais puis me penchant j’allais harper sa lèvre tendrement avec mes dents.

Avais-je vraiment dit une prochaine fois ? Oui, bon d’ici à la prochaine fois on verrait bien ce qui se passera, et ça s’il y avait une prochaine fois. Mais avant de penser à la seconde fois ou les suivantes, on devait bien commencer par la première. Peut-être qu’il n’y aurait pas d’alchimie plus que ça, que nos corps n’arriveraient pas à ne faire qu’un. En tout cas, les préliminaires commençaient plutôt bien même si je parlais du sapin. Bin quoi ? Je ne voulais pas perdre mon défi ! Après, si je le perdais qu’allait-il me faire faire ? C’était à ce le demander ! Non, ce qui brisait vraiment les préliminaires, fut ma chute. Je n’avais pas poussé de cri en tombant, non la surprise m’avait comment dirais-je coupé le souffle. Je n’étais pas du genre maladroite, c’était simplement une mauvaise évaluation de ma part. Me redressant après une petite pirouette, je le regardais. « Ça va, plus de peur que de mal je dirais. » Par chance j’étais faite solide, il m’en fallait beaucoup pour que j’aille mal. Aucune entorse, foulure ou autre, même l’accident de voiture d’il y a trois ans, je n’avais rien eu. On m’avait simplement gardé sous surveillance et j’avais entendu les infirmières parler de mon cœur, mais c’était tout. Reportant toute mon attention sur lui, je souriais. « Alors c’est toi qui est en danger. » disais-je en grimpant sur le lit. Je prenais des initiatives, mais ça ne durait pas longtemps lui redonnant les rênes. Oubliant tout ce qui pouvait se dérouler en dehors de cette chambre, je me donnais entièrement à lui. Chacun geste, chaque baiser, chaque caresse me semblait être une douceur pour mon corps. À la première pénétration, je grimaçais légèrement c’était légèrement douloureux comme mon corps n’avait pas eu droit à ce genre de traitement depuis un bon moment. Mais ça se passait vite, me donnant un plaisir agréable. Tous mes membres semblaient vibrer, réagissant aux moindres de ses gestes. Et croyez-le ou non, j’eus mon premier orgasme. Je perdu le contrôle de mon corps et je sentais mon corps devenir comme du coton. Une chance que j’étais couché sous lui sinon je me serais écroulé sur lui. Laissant ma respiration retrouver un rythme normal, je fermais les yeux. Mes doigts se perdaient dans ses cheveux, tournant une mèche autour de mes doigts. Je laissais ma main retomber près de lui lorsqu’il relevait la tête. Un sourire fendit mes lèvres. « Je ne sais pas encore. » disais-je en souriant, j’avais envie de me blottir contre lui, mais je n’osais pas trop le coller. « Il faudrait que je le réessaie. » Un rire s’échappait de mes lèvres. J’avais aimé ce moment, mais comment lui dire ou le faire sous-entendre. Penchant ma tête, je collais mon front contre le sien. C’était agréable d’être étendu là tous les deux. On ne se pressait pas tout comme on ne poussait pas l’autre à partir. Un rire m’échappa. « Évitons de le rendre jaloux, après tout on l’a délaissé pour d’autre jeu. » Il se couchait sur le dos et je tournais sur le côté. Une douche, se serait bien. Je pinçais mes lèvres, puis fermait les yeux aux contactes de ses lèvres sur ma joue. Il se levait et je l’observais, admirant chaque ligne de son corps. Il quittait la pièce et tel une gamine, je me tournais pour enfouir mon visage dans l’oreiller, battant des jambes démontrant mon plaisir. Je savais que ça faisait étrange de voir une fille de vingt-et-un ans excitée d’avoir couché avec un homme. C’était idiot, mais je me sentais sur un petit nuage. Mon euphorie passé, je me redressais caressant ses draps avec amusement, finalement ça faisait du bien d’être dans un lit. Je me glissais hors du lit et une fois que mes pieds eurent touché le sol, je me sentais fléchir des genoux. Prenant appui sur le matelas pour ne pas tomber, je réalisais que finalement c’était peut-être trop pour moi. J’avais envie d’une douche, mais la prendre avec lui alors que je n’avais pas la force de tenir debout n’était peut-être pas une bonne chose. Je me penchais tout de même pour prendre sa chemise que j’enfilais. Elle avait son odeur, un arôme que j’avais pris le temps d’humer pendant l’acte. Boutonnant cette fois le bas de sa chemise, je regardais la chambre. Puis mon regard se portait sur la table de chevet. Je me mordais la lèvre. Allais-je fouiller ? Je me mordais le pouce, hésitante, mais le fait qu’il soit mal refermé m’invitait à l’ouvrir. Je n’étais pas mal attentionné, simplement curieuse d’en apprendre plus sur lui. J’ouvrais donc le tiroir, trouvant la boîte de condom qu’on avait utilisé. Puis mon regard se posa sur ce qui semblait être une photo de lui beaucoup plus jeune. La prenant, je découvrais une femme auprès de lui. Était-ce la personne qui lui avait léger sa fortune. Mais son sourire sur la photo me fit sourire en retour. Et pourtant, même s’il souriait sur celle-ci, je ne reconnaissais pas le sourire qu’il me montrait. Il était différent, qu’est-ce qui avait pu lui arriver ?

Étais-je prête à remettre le couvert une seconde fois ? Je ne sais pas, mes jambes devaient avant tout reprendre de leur force. C’est en parti pourquoi je n’allais pas le rejoindre sous la douche. Préférant rester assise sur le lit, je m’autorisais à fouiller dans le tiroir de sa table de chevet. La photo que j’y trouvais me fit aussitôt sourire. Son minois était adorable, peut-être même plus qu’en ce moment – mais chut ! Je ne l’entendais pas arriver, ce n’est que lorsqu’il me prit la photo des mains que je relevais mon regard vers lui. Aussitôt je regrettais d’avoir voulu être curieuse. Je sentais cette boule au ventre serrer mes entrailles de la façon la plus violente qui soit. Le regardant un instant, je finissais par dévier mon regard. Je soupçonnais que cette photo avait un lien avec ce qu’il m’avait rencontré un peu plus tôt. J’ouvrais la bouche pour parler, mais il s’éloignait déjà. Quelle bêtise venais-je donc de faire ? Je me levais pour le suivre, mais oubliant mes jambes en coton, je fléchissais pour simplement tomber à genou. Charmant. Je ne pouvais même pas aller m’excuser… Ça me faisait une belle jambe – et c’était le cas de le dire. J’avais malgré moi détruit ce moment, il ignorait l’effet qu’il avait eu sur mon corps et moi je lui faisais remémorer des souvenirs douloureux. Prenant ma tête entre mes mains, j’appuyais mon dos contre le lit, repliant mes jambes contre moi. Je ne savais pas comment amener du réconfort à quelqu’un, mais je savais que tout cela était ma faute et nul autre. Appuyant mon front sur mes genoux, je tentais de me souvenir une chose de mon enfance. Ces gens qui avaient été mes parents, tout ce que j’arrivais à me souvenir c’était des sourires, mais aucun visage. J’étais bien placé pour savoir ce que c’était de perdre des gens qu’on aime. Même si je ne garde aucun souvenir d’avant mes six ans, je savais au fond de moi que j’aimais mes parents tout comme j’avais profondément aimé ma sœur. À tel point que leur disparition, mais fait effacer mes souvenirs. J’entendais le bruit provenant de la cuisine et me levant doucement, je constatais que j’arrivais enfin à supporter mon poids. Revenant au salon, je le trouvais assis. J’étais à peine apparu dans l’encadrement de la porte qu’il me disait une chose qui me fit encore plus sentir mal. Baissant la tête, jouant timidement après le rebord de sa chemise je me rendais compte de tout le mal que j’avais pu faire en une fraction de seconde. Seulement, il n’était pas tombé sur la fille qui trouvait facilement les mots pour réconforter les gens. « Pardon. » disais-je d’une toute petite voix. Je me sentais comme une enfant qu’on avait réprimandé d’avoir fait quelque chose de mal. « Je n’aurais pas dû fouiner, après tout c’est ta vie et je n’ai pas à savoir. » Je tordais encore plus la chemise, j’allais tout de même me risquer sur ce chemin épineux. « Moi j’ai été heureuse de voir cette photo, même si j’ai vu un Jared différent. Tu n’as sans doute pas confiance en moi et je le comprends, je le comprends sans doute mieux que beaucoup d’autre. Moi non plus je n’aime pas parler de moi, car c’est toujours simple d’omettre ce qui nous à blesser. » Je relevais la tête, un sourire sincère avait pris place sur mon visage. Timidement, je m’approchais de lui contournant la table pour me poster devant lui. Cette fois même si ma tenue était aguicheuse, je n’avais pas l’esprit à l’être. J’écartais ses jambes et comme un peu plus tôt de m’assoyait sur sa cuisse. Déposant ma main sur sa joue, je cherchais son regard avant de lui sourire. « J’ignore qui elle était pour toi, mais elle avait une chance incroyable. Ton sourire sur cette photo le prouve. C’est normal d’avoir de la peine. » Mon pouce caressait sa joue. « Je ne veux pas m’apitoyer sur mon sort ou faire ma victime, mais je t’envie énormément et cette fois je ne parle pas de ton argent. Tu te souviens de ces personnes qui t’ont été chers et peu importe ce que les gens te diront, il faut continuer à les chérir. Je t’envie tellement, je donnerais tout ce que j’ai pour me souvenir une faction de seconde le visage de mes parents. » Je ne pleurais et pourtant ce n’était pas l’envie qui me manquait. « Je suis désolé de ce qui a pu t'arriver, car je sais ce que c’est de perdre des personnes, même si je ne m’en souvient pas. Je ressentirai toujours ce vide en moi. » Prenant son visage entre mes mains, j’allais déposer mes lèvres sur son front. « Je ne peux malheureusement pas faire plus. » Reculant mon visage, je tournais la tête pour regarder les steaks. J’avais faim, mais je ne trouvais pas le courage de manger en ayant toujours cette boule au ventre. « Ça sent bon. Oui je sais tu les as réchauffé, mais je ne te l’avais pas dit tout à l’heure. » Si je n’avais pas fait ma boulette sans doute que je me serais blottie contre lui, mais je préférais ne pas envahir plus sa bulle. Me levant, j’allais m’asseoir par terre devant lui, tirant l’assiette qui m’était destiné pour manger le peu que j’arriverais à avaler.

Peut-être que j’aurais mieux fait de me taire, faire remonter à la surface certaine chose n’était pas bon. Mais je pouvais être chiante à ma manière. Je m’assoyais sur sa cuisse et même si je tentais de lui dire ce que je pensais, mais aussi je m’ouvrais un peu plus à lui. Il n’était pas le seul à avoir mal et je pouvais bien panser ses blessures. Oui, j’avais la fâcheuse habitude de m’occuper des autres, bien avant moi. Il semblait vraiment apprécier cette personne. Pourquoi devait-on perdre ceux qui nous étaient cher ? Je lui révélais avoir perdu mes parents, mais contrairement à ce que lui disait, je ne croyais pas que les souvenirs pouvaient amener de la peine. « Peut-être, mais les oublier ne te fais pas sentir mieux. » Oui pendant un temps, mais maintenant j’aurais été plus qu’heureuse de me rappeler mes souvenirs. Mais si je n’en avais pas souvenir c’était simplement parce que mon corps m’avait autrefois protéger de ceux-ci. Lorsqu’il mettait sa main devant ses yeux, je détournais le regard. Mais je revenais bien vite à lui. Maternel ? Je ne me voyais pas ainsi, c’était simplement quelque chose d’encré en moi. Peut-être qu’à force de dire à des enfants qui arrivait au cirque que tout allait bien aller, j’avais pris ce côté maternel envers les autres. Prenant son visage entre mes mains j’embrassais son front, ça ne chassait pas les souvenirs, ça ne les rendait pas moins douloureux, mais j’aimais croire que c’était simplement une magie invisible qui avait le pouvoir de diminuer les souffrances. Bon, en clair c’était que dans ma tête… Je souris, il s’ouvrait un peu et ça me touchait. Je découvrais que cette personne sur cette photo était sa grand-mère. Elle devait énormément compter à ses yeux. C’était un peu ce que j’avais vu dans la photo, le rendant différent. Mais après ce moment « sentimental », je revenais au steak. Leur odeur me donnait l’eau à la bouche, j’avais essayé de goûter tout à l’heure ce qui avait été un échec puisque je m’étais étouffer en le voyant vêtu comme un lutin. Le quittant, j’allais m’asseoir sur le sol. Piquant la fourchette dans la viande, je me coupais un morceau avant de relever mon regard vers Jared. « Mais laisse-moi veux-tu ! » répliquais-je en riant. « Je ne vis pas que par terre… Bon d’accord, souvent, mais ça c’est parce que je n’ai rien. Et puis j’aime être par terre autant que toi tu aimes te farcir des femmes ! » Je lui tirais la langue, c’était peut-être tiré par les cheveux, mais tant pis. J’allais porter ma bouché à ma bouche, lorsqu’il se leva je le suivais du regard. Et en moins de deux je me retrouvais avec une guirlande autour du cou. Regardant celle-ci, je souriais en la prenant de ma main libre. Ramenant mon regard vers mon amant d’une nuit, je fronçais les sourcils. « Merci. Mais tu sais je ne suis pas un sapin. » Phrase complètement tarte. Son intention me touchait. Je prenais enfin ma bouché, alors que mon ventre criait famine. Mastiquant, j’ouvrais grand les yeux, plaquant ma main devant ma bouche. Une exclamation de pure extase s’échappait de mes lèvres, je levais mon regard vers le chef. J’avalais avant de retirer ma main. « C’est cro bon. » Gamine. « Moi qui allait te proposer de créer d’autre souvenir… Tu viens d’être détrôner par un steak ! » Je prenais l’assiette, me mordant la lèvre. Je devais sembler étrange, mais je n’en avais jamais mangé. La viande coûtant beaucoup trop cher dans les restaurants. Tout ce que je mangeais c’était des burgers chez macdo ou tout autre junkfood similaire. Je devais lui sembler être sortie d’un monde étrange à saliver ainsi devant du simple steak. Une vraie petite sauvage en fait ! « Tu n’aurais jamais dû me faire goûter ça. Je vais te haïr si tu continues à me faire découvrir des choses que je pourrai ne jamais avoir ! T’es vraiment vilain avec moi Jared ! » J’affichais une moue, ce n’était pas tant sérieux, même si je savais que ce serait terrible de retourner dans mon trou à rat au petit matin. Je prenais une autre bouché, puis tournais la tête pour regarder le sapin. Redéposant l’assiette sur la table basse, je me levais et retirant la guirlande autour de mon cou, je la passais entre les branches de l’arbre. « Je crois que ce cadeau lui ira d’avantage, mais on peut bien ce faire un souvenir en le décorant ensemble. » Je me tournais pour le regarder, lui souriant avant de m’accroupir – évitons de se pencher alors que je n’avais pas remis de culotte, pour chercher la prochaine décoration.

Désormais que certaine chose avait été dite, on pouvait tourner la page et continuer à nous amuser. Je semblais l’exaspérer à toujours préféré le sol, mais ça n’avait rien à voir avec lui ou de quoi, enfin si un peu. Je préférais de loin manger face à lui. J’aimais bien avoir des discussions face à face, ça rendait cela plus conviviale même si on n’avait pas vraiment eu de conversation depuis qu’on était chez lui. Je ne m’attendais tout de même pas à ce qu’il s’étouffe. Je savais que je pouvais avoir une certaine réparti quand je le voulais, mais il m’en avait tout autant. Y fallait juste ne pas croire que j’étais si sage que ça. Je lui souriais, trouvant amusant que je le surprenne. « C’était surtout une image, et si tu voulais pas que je mange sur le sol tu m’aurais fait manger à une table. J’ai simplement improvisé pour qu’on soit face à face. C’est quelque chose que j’ai toujours aimé. Je n’aime pas manger à côté d’une personne, je préfère de loin la regarder. Et comme nous sommes au beau milieu du salon, je n’avais pas une tonne de possibilité. » Il y avait des choses que je ne pouvais pas toujours faire, mais comme cette soirée était magique, je pouvais m’accorder certains plaisirs et cela même si mes fesses se retrouvaient sur le plancher. Et puis, s’il voulait tant que je mange près de lui, il n’avait qu’à venir me chercher et me ligoter sur le canapé. Je n’allais pas refuser de me faire nourrir ou peut-être que si. Mais il ne semblait pas vouloir insister plus que cela, préférant plutôt me changer en arbre de noël. Manquait plus que je me suspende des boules de noël après mes lobes et j’aurais pu faire la nouvelle décoration à la mode ! Ou pas. En tout cas, je pouvais dire être une fille simple. S’il ne l’avait pas encore compris, c’est qu’il devait plus regarder mon corps qu’autre chose. Je n’avais pas la possibilité de vivre dans le luxe, mais chaque petite chose me paressait tellement merveilleuses. « Tu devrais ! » répliquais-je en mettant un autre morceau de steak dans ma bouche. La nourriture était toujours plus désirable à mes yeux qu’un homme et si on m’offrait les deux et que je devais faire un choix c’était sans faute la nourriture que je choisirais. C’était aussi éphémère que le sexe, mais il n’y avait pas de raison d’être complexé avec la nourriture. Jamais elle ne nous jugerait, nous prendrait pour une moins que rien et puis c’était tellement délicieux. Je regrettais un peu de profiter autant du luxe qu’il m’offrait, sachant qu’à minuit la magie s’envolerait. « Ne me tente pas ! Je n’en ai pas l’air, mais je peux être une véritable ogresse ! » L’image me fit sourire, car j’avais rarement la chance de manger convenablement ou excessivement et cela si je mangeais durant ma journée. Je ne comptais plus le nombre de fois où j’avais passé plusieurs jours sans manger le moindre petit truc. J’aurais pu fouiller dans les poubelles, mais ça me répugnait d’en être rendu-là. Mais je me risquais tout de même à lui demander une petite folie. C’était ce que je pouvais qualifier de pêcher mignon pour moi. « Tu as des cerises ? » Oh oui, ce petit fruit rouge avait sur moi un effet incroyable. Je pouvais devenir plus enfantine qu’un enfant devant un immense cornet de glace. Je prenais le dernier morceau de viande dans ma bouche, avant de me lever et de mettre la guirlande sur le sapin. Accroupit et prenant bien soin de tirer sur le bas de sa chemise pour cacher mes fesses. Je relevais le regard, l’observant fouiller dans le carton. Je ne savais pas ce qu’il cherchait mais tant pis. Il partait et je m’amusais à décorer l’arbre commençant par les guirlandes. Mais avant j’allais remettre la musique qui s’était arrêté. Appuyer sur play ce n’était pas tant difficile. Et tout en décorant je me laissais emporter par la musique dansant, alors qu’il faisait je ne sais quoi. Je m’arrêtais en l’entendant dire tadam. Relevant mon regard, je comprenais ce qu’il voulait dire par étoile. Je penchais la tête pour regarder les couverts. « Je ne vois pas trop la ressemblance. » Je n’avais pas réalisé que j’étais seule dans la pièce. Puis une poudre blanche tomba du ciel, surprise, je levais la tête pour voir ce que c’était. Innocente… Me prenant le sucre en pleine poire, je fermais les yeux et éternuait sans grande élégance. Ce fut tellement violent d’une certaine façon, que je reculais le percutant j’essayais de m’agripper à la première chose que je trouvais. Ce fut sa serviette que ma main trouva et hop je lui retirais bien malgré moi. Continuant d’éternuer, mais cette fois plus adorablement, j’ouvrais les yeux pour comprendre ce qui c’était passé. Je me retournais et stoïque, je le trouvais nu derrière moi. Regardant ma main, je lâchais la serviette, plaquant mes mains devant mes yeux. D’accord, je l’avais vu nu il y a pas moins d’une heure, mais je ne m’y attendais tellement pas que ce fut plus un automatisme qu’autre chose. J’écartais finalement les doigts, le regardant et je riais. Sa taquinerie s’était retourné contre lui, surement que le moment où j’avais perdu pied, le sachet lui était retombé dessus, mais il était autant recouvert de cette poudreuse blanche que moi, à la différence moi j’étais toujours habillé. Retirant mes mains de mon visage, je laissais mon hilarité prendre le dessus. « Tu n’étais pas obligé de te transformer en bonhomme de neige pour moi ! » disais-je en m’approchant passant ma main dans ses cheveux pour en retirer le sucre. « Quoi que la carotte est original. » C’était impossible, je ne pouvais plus me retenir, riant de plus belle allant même jusqu’à verser des larmes de plaisir.