Compliment, romance, ce n’était pas vraiment ce que j’étais venu chercher ce soir. Mais finalement, pour apprendre à être comme tout le monde, il fallait faire comme tous ces gens. Et puis, si je voulais finir par oublier que je devais être la personne la plus seule de la terre, j’avais droit de m’amuser. C’était aussi une manière d’en apprendre sur la vie, mais j’avais toujours du mal. Tout comme j’avais du mal à comprendre cette manie de voir ces stéréotypes, pourquoi le prince charmant devait être romantique ? Mon manque d’éducation bouillait en moi, j’avais déjà regardé quelques Disney, mais pas assez pour comprendre l’essence même. Ce n’était simplement pas une chose que j’allais dire à un étranger : « Bonjour, j’ai jamais été à l’école et je ne connais pas grand-chose, je ne sais même pas utiliser un portable ! » Autant dire que c’était un turn-off incontournable. J’haussais les épaules une nouvelle fois, avant de le voir prendre un de mes talons. Un commentaire typique des hommes, mais je comprenais le pourquoi de ce questionnement. On disait, il faut souffrir pour être belle, mais pourquoi ? On n’avait pas d’être belle naturellement ? On devait subir toutes sortes de forme de torture et ces choses pointues en faisaient parties, mais au moins c’était une bonne façon de se défendre. « On met un pied devant l’autre. » disais-je finalement en le taquinant. « Mais je me demande aussi pourquoi j’en mets, peut-être pour me sentir belle… ou simplement grande. » Puis, je partais dans un monologue sur les princes et les princesses. Pourquoi ? Pourquoi ! Je n’avais même pas prit une goutte d’alcool et je lui débitais un baratin ! Je finissais, portant mon regard sur son doigt pointer sur moi. Ses exs. « Mais je ne les vaux pas. » Était-ce négatif ou je me valorisais, un peu des deux. En mon sens, je ne valais rien et je l’avais toujours vu ainsi. Je ne servais qu’à ramener à un homme de l’argent. Je n’étais rien de plus, et je ne me voyais pas être plus. Seulement, si j’étais la moins exigeante je ne voulais pas savoir à quoi ressemblaient ces filles. J’étais simple et je ne désirais pas me compliquer la vie. L’écoutant, je buvais ses paroles tout en fronçant mes sourcils en premier lieu. « Une princesse n’est qu’un mot, on cherche tous quelqu’un tôt ou tard. Tu n’es pas exigeant non plus, après il doit y avoir peu de femme comme tu la souhaite. La plus part son jalouse et diront le contraire. » L’étais-je, je ne savais pas. J’en avais éprouvé pour l’ex de Rainbow à un moment, mais que pouvais-je faire de plus que nourrir un amour à sens unique. Je buvais ma téquila. « Pourquoi pas. » Sa proposition me décrocha un sourire. Je n’avais jamais vraiment joué, mais le principe me semblait simple en entendant action et vérité. Je passais ma main dans mes cheveux. « Ça marche ! Mais on ne fait rien de dégoutant ! Je ne suis pas certaine que cet endroit des plus propre… » avouais-je en retroussant ma lèvres avec dédain. Il était d’autant plus hors de question que je tombe malade à cause d’une soirée trop arrosé. Mon dernier souhait était bien de me retrouver dans un hôpital sans assurance maladie, j’allais me ruiner. « Je commence ! » m’empressais-je de dire avant qu’il n’est le temps. J’avais un peu la frousse de commencer. J’attendais sa réponse tout en cherchant une idée, me sourire s’élargie. « Audacieux. » répondais-je en me tournant sur mon tabouret, croisant l’un de mes jambes sur l’autre et regardant autour de nous. Mon regard se posait sur une femme seule. « Commençons par quelque chose de simple, tu sembles le genre de mec qui a tout, tout cuit dans le bec avec les femmes. » Je me retournais pour le regarder, déposant mon index sur son torse et plongeant mon regard dans ses prunelles océaniques. « Tu devras aller savoir la couleur de ses sous-vêtement ! » Me demandez pas pourquoi ce défi, je n’en avais pas la moindre idée, mais il semblait assez confiant. Je lui pointais la femme du doigt tout en me retenant de sourire.

Il n’était pas question que je mette mes pieds nus sur ce sol, et pourtant, je le faisais plissant le nez de dégoût en sentant ma peau toucher le sol collant. Je remontais vite sur le tabouret. « J’ai pas la fonction appui tête de programmer. » J’aurais pu sourire, mais au contraire j’affichais une moue, vraie ou fausse ? Il devrait deviner ! Dérivant sur des sujets étonnant pour une première conversation, je ne m’offusquais pas de le voir parler exs, femmes… Contrairement à d’autre, je ne voulais pas me retrouver dans son lit, alors je n’avais pas à être jalouse de celles qui étaient déjà passé. « Mais tu ne me connais pas non plus. » disais-je en laissant un demi-sourire prendre place sur mes lèvres. Quand on passe son temps à se dire qu’on n’est pas quelqu’un de bien, qu’on n’est pas fréquentable, on finit par y croire. J’étais heureuse qu’il joue le jeu, même si j’ignorais s’il pensait ce qu’il disait, ce n’était pas à sens unique et tant mieux. « Je ne sais pas… Enfin, je ne pourrais pas dire. Je n’ai jamais éprouvé une telle sorte de jalousie. Et c’est dur de se faire une opinion sans l’avoir vécu. Après tout, si c’était toi qui devenait jaloux ? Tu pourrais le devenir en la connaissant, en l’aimant, en la voyant parler avec d’autres. » Je prenais une pause dans mes propos, mais surtout dans mes réflexions, avant de rire nerveusement. « Je dis ça, mais qui suis-je pour le dire. Je ne sais même pas ce qu’est l’amour. » Me prêtant cette fois à son jeu, je posais la première question. Me délectant de savoir s’il allait prendre action ou vérité. Sans grand étonnement il choisissait action. Venant d’un homme c’était pratiquement certain, ils doivent montrer qu’ils en ont dans le pantalon. Il ne semblait pas faire exception à ce genre de type. Il me demandait comment j’avais fait pour deviner qu’il était ce qu’on appelle un homme irrésistible. Facile, la liste était longue. Son corps. Son sourire. Son regard. Son assurance. Son franc parlé. Il dégageait quelque chose qui devait faire chavirer plus d’une tête. Je comprenais ces femmes, mais je ne tomberais pas dans le panneau. Oh non. Je finissais par lui lancer le premier défi qui me venait en tête, aussi saugrenu soit-il. Assise, je le regardais s’éloigner m’autorisant à voler une gorgée de son whisky alors qu’il parlait à cette femme. Déposant son verre sur le comptoir, je le regardais revenir. De quel couleur était-ce ! OH. MY. GOD. Plaquant ma main contre ma bouche, je me retenais pour ne pas éclater de rire. « Disons que c’est de couleur… transparent. » Je pouffais malgré tout, me tournant pour ne pas la regarder. Et vint mon tour, retrouvant mon sérieux, je le regardais et disais sans hésitation : « Action. » Ça me semblait tellement plus simple que de dire une vérité sur moi et pourtant, j’avais déjà beaucoup parler contrairement à mon habitude. Je me retrouvais à devoir aller voir cette femme, c’était pas du jeu ! Mais action, c’est action. Prenant mes talons, je les remettais pour m’éviter de marcher encore plus dans la crasse que je ne l’avais déjà fait. Sautant sur mes pieds, je le regardais et taquine j’allais caresser sa mâchoire avec mon index. « Je reviens et fait bien gaffe à rester seul ! » Un clin d’œil et je tournais les talons pour me diriger vers la femme en question. Une grande respiration. Jetant un bref coup d’œil à Jared, je me doutais qu’il ne resterait pas longtemps seul. Je devais donc faire vite si je ne voulais pas me retrouver seule finalement ou pire en compagnie de cette femme ! « Bonsoir. » lui disais-je avec un sourire aimable, avant d’harper ma lèvre inférieure avec mes dents. « En fait, mon ami... » Je pointais du doigt le brun au bar. « Ce demandait ça vous dirait une soirée en sa compagnie. » Elle me regardait et je voyais son hésitation. « Ton ami est déjà venu me voir. » Je mimais l’étonnement. « Ah oui ! Alors il vous a mentionné… » Je me penchais pour lui murmurer quelque chose à l’oreille, caressant son avant-bras de mes doigts, puis je me reculais. J’avais réussi à amener mon effet et sur la serviette de papier, elle me notait son numéro. Sourire aux lèvres, je revenais vers le bar où je remarquais ces filles un peut plus loin qui le regardait. C’est le moment de fuir, me disais-je et pourtant je déposais sur le comptoir la serviette. « Tu as un rencard et si elle te demande où je suis, je n’ai pas pu venir. » Oui, je lui avais proposé un plan à trois, mais une nana qui ne porte pas de sous-vêtement à souvent ce genre de penchant. J’étais tombé juste par chance. Étant de nouveau son tour, je lui reposais la fameuse question. Action, encore. Pas étonnant. « Tu vois ces deux filles qui te dévore du regard ? » demandais-je en les indiquant d’un signe de tête. « Eh bien, tu devras embrasser le mec à leur côté. » Je me penchais vers lui, effleurant presque ses lèvres dans un baiser. « Le plus sensuel que tu te sens capable de le faire. »

Malgré notre différence on se ressemblait sur certain point, point qu’on avait abordé durant cette soirée. On cherchait tous deux à garder notre liberté, mais une chose nous différenciait c’était son désir de toujours sous-entendre qu’il pouvait se passer quelque chose entre nous. Je préférais ne rien dire sur le fait qu’il me montrerait, ainsi je ne m’avançais pas sur un chemin épineux. Tout comme je ne préférais rien dire sur le fait qu’il ne me connaissait pas encore. Je ne pouvais néanmoins pas nier que sur le plan amoureux, on se ressemblait. Il avait sans doute beaucoup plus d’expérience que moi, voir beaucoup plus, mais tous deux on ne semblait pas être les plus enclin à comprendre ce sentiment. « Après qui serait les mieux placé ? Ceux qui le vive et se bécote indécemment en publique. » Je poussais un soupire, pensant à tous ces couples qui passaient le plus clair de leur temps à se rouler des pelles en publique pour montrer ô combien ils étaient heureux et amoureux. Un simple jeu qui allait sans doute nous faire perdre le cap, mais je me laissais prendre au jeu. Le regardant, je ne cachais pas ma surprise en découvrant que cette femme omettait de mettre de la lingerie. Vulgaire ? Non, mais les dessous avaient tout de même quelques chose de séduisant et érotique. Puis ce fut mon tour, agasse. Totalement, je n’étais pas le genre de fille à ouvrir les cuisses, mais j’avais appris à séduire. Même si je passais mon temps à faire les poches des gens, il existait des méthodes plus théâtrale et qui rapportait beaucoup plus. Je savais que mes gestes allaient faire leur effet et je comptais bien m’arranger pour lui donner du feeling sans le toucher en bas de la ceinture. Certain plaisir peuvent aussi être ainsi. Je partais donc chercher ce numéro dont il me fut assez aisé d’avoir. « Tu n’as pas dit comment je devais m’y prendre pour l’obtenir que je sache. Et oubli moi, je préfère qu’on s’occupe exclusivement de moi. » Relevant le menton et m’assoyant sur le tabouret, je lui posais la fameuse question. Je continuais sur cette pente raide, cette sensualité et ce pouvoir qu’avaient les femmes sur les hommes pour lui lancer un défi audacieux. Regardant chacune de ses réactions, je laissais un sourire planer sur mon visage. Même s’il ne disait rien, son non-verbale en disait long. « Ce n’est pas dégoûtant d’embrasser un homme ! » soulignais-je en ponctuant ma phrase d’un sourire amuser. « Mais au moins maintenant, je sais que tu n’as pas certain penchant. » Eh oui, ce petit stratagème montrait bien que ce mec n’avait d’yeux que pour les femmes. J’en apprenais donc un peu plus sur lui de façon indirect. Mon regard suivait son geste lorsqu’il prit le shoot avant de le porter à ses lèvres. Ça réaction me faisait rire, il savait vraiment qui il était. Quant à moi, je ne savais même pas si je pouvais aimer les femmes ou en être dégoûter. Il me restait tellement de chose à expérimenter, à voir, à vivre. « Quand tu veux. » Ouvrais-je une porte ? Non, car même si je m’habillais en mec, rien ne disait que je le laisserais m’embrasser. Encore une fois, je disais action. J’attendais qu’il me donne son défi, lorsque je sentis son bras passer autour de mon cou. Tournant la tête, je regardais sa main sur mon épaule. Il prenait ses aises, après avec ce que je lui faisais subir c’était normal. Il me désignait un couple un peu plus loin assis sur une banquette. Tournant la tête pour le regarder, réalisant que nos visages n’étaient qu’à quelques centimètres, je sentis mon cœur manquer un battement. Finalement, peut-être que j’aurais plus de mal que je pensais. Garde tes pieds sur terre Devon, me disait une petite voix dans ma tête. « Bien. » Je retirais son bras autour de mon épaule, me levant et me dirigeant d’un pas décidé vers le couple. Mais qui aurait pu croire ce qui se passait devant mon regard. Un homme arrivait en même temps à la table, embrassant l’homme à qui je devais faire une brise de bec. Je n’avais pas le temps de rebrousser chemin que j’arrivais à leur table. Tous trois se tournèrent pour me regarder. « Jimmy ! » improvisais-je du mieux que je pouvais. « Qu’est-ce que tu fais ici ! » Les trois jeunes gens se regardèrent et portèrent leur regard sur moi. « Vous vous trompez. » J’affichais mon embarras. « Oh ! Mais c’est vrai je suis désolé. » Je retournais vers le bar et avant de dire la moindre petite chose, je prenais un verre le buvant cul-sec. « Toi tu reconnais pas les mecs gay ! » soufflais-je en déposant le verre sur le comptoir. Je disais ça, mais au final même moi je n’aurais pas su qu’il l’était ! On était rendu à son troisième round et chacun avait une victoire et une défaite. « Et si on pimentait la chose, celui qui perd pourra demander à l’autre tout ce qu’il veut. Partant ? » Je le regardais, puis je lui posais la question. Action. Allions-nous finir par connaître une vérité de l’autre. « Je te laisse choisir la fille que tu veux, sauf moi. Et tu dois te faire offrir une bouteille de champagne. » disais-je en me demandant quelle fille il allait choisir.

Cette soirée, j’allais très certainement la regretter, mais au moins en compagnie de Jared j’oubliais tout le reste. Austin. Rainbow. Ma vie. Je faisais que profiter de ce moment en m’amusant. Bien qu’elle avait commencé pimenté, s’était adoucit, en ce moment, elle devenait sacrément salé. J’avais tout de même proposé un plan à trois à une femme, ce que je n’aurais pas fait en d’autre circonstance. Je découvrais une facette de moi que je ne connaissais pas. « J’en suis sure, mais je demande lequel de ces hommes voudrait bien s’occuper de moi ex-clu-si-ve-ment ! » J’avais pris soin de mettre tout l’accent sur le dernier mot. J’avais déjà dans l’esprit qu’il répliquerait sur ça, mais je pouvais bien le faire rêver ou non. Pour son deuxième défi, j’avais eu cette idée brillant – ou pas, de lui demander d’embrasser un homme. Autant dire qu’il aurait été inutile qu’il dise quoique ce soit, j’avais tout de suite deviné qu’il ne ferait jamais ce défi. M’amusant de sa réaction, j’en ajoutais une couche en disant que c’était plaisant. « Aurais-tu cru le contraire ? » Comme lui, je confirmais d’une certaine façon que je n’étais pas bi. Enfin, peut-être tant qu’on n’a pas essayé, on ne peut pas être certain. J’allais tout de même me retenir de lui dire cela, il n’apprécierait pas. « De nos jours, on ne sait jamais. Un homme qui a l’air du plus hétéro de la pièce pourrait au final être le plus gay et inversement. Maintenant, je sais simplement que tu n’es pas bi. Je me demande ce que je découvrirai encore ce soir. » disais-je en glissant l’ongle de mon pouce entre mes dents, laissant un sourire enfantin prendre place sur mon visage. Ce dernier s’étira encore plus lorsque j’acceptais le défi non-officiel. Il ne devait pas s’attendre à cela, mais il ignorait simplement quelques détails. « Mais tu perdrais tout de même ce défi. Car même si je suis vêtu comme un mec, il en reste qu’il me manque des attributs. À moins que ! » Glissant ma main sur ma cuisse, je m’amusais à trousser ma jupe dévoilant de plus en plus la peau de ma jambe, m’arrêtant un peu après ma culotte en dentelle d’un rouge passion. Oh oui, je m’amusais à le faire voir une chose qu’il n’aurait pas la chance de voir, lui ayant dit un peu plus tôt. Une moue prenait place sur mon visage. « Eh non, je ne suis pas équipé d’un service trois pièces. » Replaçant ma jupe pour lui cacher la vue de ma culotte, j’attendais qu’il me pose la question. Je me décidais à faire le défi, mais loupé. Revenant, je calais un shoot. « Je suis nulle en impro. » C’était quelque chose que j’essayais toujours de travailler, mais c’était peine perdu. Je me décidais à pimenté le jeu. « Tu m’as comprise ! » Oui, j’avais fail… Mais je n’aimais pas quand on le soulignait même s’il ne le faisait pas méchamment. Attendant de voir s’il était partant, je laissais ma jambe glisser contre l’autre dans un mouvement alléchant. Tant qu’à la regretter cette soirée autant lui donner une raison valable à ce regret. « Promit. » Mon défi fut plus simple que les deux premiers. Je le regardais s’éloigner, je ne savais pas à qui il parlait, ne connaissant pas le staff de l’endroit. Mais la femme à qui il s’adressait semblait heureuse. Je me demandais ce qu’il pouvait lui dire et en croisant son regard, je fronçais les sourcils. Il revenait vers moi, fier et je ne cachais pas ma crainte de ce qu’il allait me faire faire. Un massage. J’aurais pensé qu’il en aurait profité. Mais soit. La question tardait, mais la suite me laissa sans voix. « Comme j’ai perdue… » M’avançant sur le rebord du tabouret, je déposais ma main sur sa jambe pour qu’il se tourne et me fasse face. Trouvant mes cheveux quelques peu gênant, j’allais bloquer mes mèches rebelles derrières mes oreilles, avant de relever mon visage vers lui. Le regardant à travers mes cils, je me mordais la lèvre, puis je déposais mes mains sur ses cuisses. Une rotation avec mes pouces, et je remontais de plus en plus près de ce fruit défendu. Me laissant glisser en bas du tabouret, j’approchais mon visage du sien, avant de sourire et de remonter ma main sur son bas ventre tournant autour de lui pour aller me mettre derrière lui. Je laissais mes mains caresser son corps – et oui j’en profitais ! C’était simplement dommage de sentir sa chemise entre nos peaux. Tu es faible Devon, me disais-je tout en le massant. Et je finissais en passant mes bras autour de son cou, collant mes lèvres à son oreille. « Si je me fais mettre dehors de cet endroit se sera ta faute ! » lui susurrais-je doucement. « Et moi qui aurait tellement aimé profiter du champagne. » J’osais finalement faire un pas vers lui, collant mon corps contre le sien et attrapant son anthélix avec mes dents. Je le mordillais, passant mes mains sur son torse. Cela ne durait que quelques secondes, avant que je lui susurre cette fois : « Et toi elle est grosse ? » Je ne lui laissais pas le temps de répondre que je l’avais abandonné, le laissant seul. J’étais nulle en impro, mais pour disparaître je me débrouillais très bien. Prenant une grande respiration, je me dirigeais vers le videur. Marchant à travers tous ces gens, je restais surprise que la femme qu’il avait abordée pour le champagne se poste devant moi. « Tu es avec Jared, c’est ça ? » J’entrouvrais mes lèvres, mais elle déposait ses mains sur mes épaules. « Tu sembles une fille sympa, ça fait plaisir de voir qu’il a quelqu’un dans sa vie. » Quoi ! QUOI ! Je cachais cet air béat, il allait s’en prendre une. Elle partit sans en dire plus, sans me laisser le temps de dire quelque chose. Reprenant mon trajet, je cherchais comment j’allais faire. S’il me demandait mes cartes, j’étais foutu. Je n’en avais aucune, même si je disais que j’avais vingt-et-un ans, je n’avais aucune chance qu’il me croit. J’arrivais devant l’homme bâti comme une armoire, si cet homme mettait une main sur moi je n’étais pas sur de survivre. « Dite. » Autant dire que le regard qu’il me lançait aurait dû me faire reculer. Je lui offrais tout de même un large sourire, un sourire c’est toujours un avantage, non ? « Vous êtes bien équipé ? Enfin, je veux dire avec votre carrure elle doit être… Waaaaaah ! » Alors que je m’enfonçais d’avantage, je désignais des longueurs avec mes index. Comme je le pensais, il ne le prit pas en riant. M’empoignant le bras dans un silence insupportable, je tentais de m’échapper. « Je plaisantais ! » « Papier. » Merde, j’étais foutu !

« Oh ! Je crois que je pouvais choisir celui qui me tenterait ! » Vilaine Devon ! Papa Noël m’en tiendra-t-il rigueur ? J’étais méchante de le laisser croire qu’il n’avait pas une infime petite chance dans cette histoire. Il n’était pas laid à regarder, que dis-je si j’avais encore cette naïveté d’il y a cinq, j’aurais été la première à répondre à son charme. J’aurais simplement été une de plus dans sa longue liste de chasse, mais ce soir il rencontrait la Devon beaucoup plus réticente, celle qui n’avait rien fait depuis tellement de temps, qu’elle soupçonnait d’être rouillé si ce n’est pas pour dire que la cavité devait être rempli de toile d’araignée ! Trois ans… Ce n’est pas rien, et ça pouvait dater encore plus… « Cette rencontre avait d’autre circonstance. » disais-je en me passant une main dans les cheveux, ce n’était pas particulièrement que je fuyais. J’étais ainsi simplement, on m’avait appris à prendre la fuite. Que pouvais-je faire de plus ? Il aurait dû se compter chanceux que je ne sois pas encore partie. En même temps, si j’avais pris la poudre d’escampette comme je le pensais en le rencontrant ce soir, jamais je n’aurais découvert qu’il n’était pas un mauvais bougre. Je me surprenais même à vouloir en savoir plus sur lui. « Suffit que je soulève ta chemise pour le voir et je suis sûre que tu en connais plus d’une monsieur Don Juan. » Ce n’était malheureusement pas les choses auxquels je pensais, mais bon. Suffisait de voir qu’il ne prenait qu’action pour comprendre que comme moi, il n’avait pas envie qu’on sache réellement qui il était. En petite vengeance ou non, je me laissais aller dans des gestes subjectifs. Je ne regardais pas sa réaction et remettant ma jupe comme il se devait, je redressais la tête. Un rire s’échappait de mes lèvres en l’entendant. « Je disais que si tu me prenais pas dans la seconde sur ce comptoir, tu perdrais à jamais ta chance. » Autant en ajouté une couche pour le taquiner. Tout cela pour finalement arriver à ce moment où je lui faisais un massage. Qu’est-ce qui me prenait d’être aussi provocatrice ! Caressant ses jambes, je me risquais à remonter de plus en plus près. Je n’avais pas peur d’effleurer son sexe, seulement ce n’était pas mon intention. J’avais remarqué qu’on avait failli s’embrasser, mais je n’y portais pas d’attention le contournant. Il était adorable et je m’en mordais la lèvre dans le supplice d’arrêter de le repousser. Achevant mon masse, je le prévenais d’une éventualité possibilité. Il ignorait encore tout de moi, comme le fait que je n’avais pas de papier. Illégale ? Non… J’étais surement sur une liste d’enfant disparue quelque part, mais pour l’instant je n’avais pas envie que quelqu’un me trouve. Mais laissant planer ce mystère, j’allais réaliser son défi, tout du moins essayé. Devant ce grand baraquer, une vraie montagne de muscle ce mec, j’amenais le sujet. Et comme je l’avais pensé, ce n’était pas le genre de mec à rire aux plaisanteries. Il me demandait mes papiers. « Euh… C’est que… » Fichu impro à la con ! Et une fois de plus, comme par magie il arriva. Je sursautais en sentant sa main contre ma taille, me tournant pour le regarder tandis que le videur relâchait mon bras. Un rire nerveux m’échappait en premier lieu, juste avant que je le vois sortir son portefeuille. Il n’allait pas ! Si ! Fronçant les sourcils, je le suivais jusqu’au bar. Déposant mes mains contre le comptoir, je serrais le rebord jusqu’à ce que mes jointures blanchissent. Je n’entendais pas ce qu’il me disait, mais je sentais cette boule au ventre apparaître. J’avais toujours détesté ces gens bourré de fric, alors que je devais voler pour survivre. Et dire que j’aurais pu tendre la main bien avant pour lui voler tout son pognon, mais cette idée ne m’avait effleuré mon esprit. Elle n’était pas présente même en sachant qu’il n’avait pas de mal à donner de l’argent pour me sortir d’un mauvais pas. « Tu n’avais pas à le payer ! » disais-je en haussant le ton, je me tournais pour le regarder retenant des larmes, je ne pleurais jamais devant les gens. Mais se simple geste, ce qu’il avait fait me faisait sentir comme une moins que rien. Je savais qu’il ignorait tout de moi, mais je me sentais blesser et je ne pouvais pas m’empêcher de me dire qu’une fois de plus on me laisserait tomber. Après tout un mec qui avait de l’argent n’en avait sans doute rien à faire d’une fille pauvre, sans-abri… Je pris un shoot, le buvant cul-sec. « Je ferais mieux d’y aller… » disais-je finalement sans le regarder, car simplement de le voir me tordait l’estomac. On n’était pas du même monde et Gaspard m’avait toujours dit que les gens fortuné me feraient mal. J’ignorais comment ils pouvaient, jusqu’à maintenant.