Vexer… Ça devait en prendre plus que cela pour le vexer. Tout du moins, c’est ce que je croyais, peut-être que je me trompais. Après tout, je ne savais pas ce à quoi il pensait. Mais il ne semblait pas s’en froisser. « Je pourrais aussi tirer dessus si je le voulais vraiment sans descendre ton pantalon. » Un sourire espiègle apparu, je ne l’aurais pas fait, mais cette fois je me devais d’avoir le dernier mot. Même si c’était étrange de dire que je pouvais toujours tirer dessus. En tout cas, lui il avait su de quel couleur était ma culotte. L’avait-il remarqué ? Je pensais bien que oui, même s’il n’avait pas passé de commentaire sur le sujet. Je portais ma main à sa joue la tapotant gentiment. « Tu sais les miracles de noël ça existe. » Je n’y croyais pas, mais en ce mois de décembre c’était plutôt bien adapté. Et finalement, il avait droit à son miracle. Un miracle éphémère, mais un miracle tout de même. Douce et sensuelle, je lui offrais un massage comme il en n’avait sans doute pas imaginé l’étendu. Ça aurait pu aller plus loin, beaucoup plus loin, mais je m’en échappais par le défi qu’il m’avait donné à faire. Si j’avais su la tournure des événements, j’aurais préféré me laisser cajoler entre ses mains, plutôt que de voir cette image que j’aimais bien de lui voler en éclat. Furieuse, je faisais tout mon possible pour ne pas faire une scène. Après tout, on ne se connaissait pas et je n’avais pas à lui imposer cela. Tout pouvait prendre fin maintenant sans que je ne le revoie plus jamais. C’était sans doute la meilleure des choses à faire. « Ne te gêne pas… » Voilà c’était le comble de toute mes espérances. Je sentais les larmes monter au balcon, mais je ne voulais pas pleurer devant lui. Je ne désirais pas être jalouse de ce qu’il avait. Je ne voulais tout simplement plus le connaître. Je voulais m’en aller et ainsi tourner la page. Je prenais un dernier verre. Déposant celui-ci désormais vide sur le comptoir, j’allais tourner les talons lorsque j’entendis sa voix. Fermant les yeux, je n’avais qu’une envie qu’il me laisse tranquille. En sentant sa main contre la mien, j’ouvrais les yeux regardant son pouce caresser ma paume. J’avais si mal. Brusquement que je retirais ma main, la plaquant contre moi comme si son geste m’avait dégoûté. J’ouvrais la bouche, sentant ma vision s’embrumer par les larmes futures. « Ce que tu as fait ! Tu as donné de l’argent à un homme, alors qu’il avait d’autre moyen ! Tu t’en fou pour toi ce n’est rien un billet de moins, mais il a des gens qui serait prêt à tout pour ne même pas avoir le quart de ce que tu dois posséder. Tu ne connais pas la valeur de l’argent et ça me répugne. » Je faisais un pas de reculons. « Tu sais tout à l’heure je t’ai dit ce que j’aimerais chez un prince… » Une larme coulait sur ma joue et je m’empressais de l’essuyer du revers de la main. « Et bien en contre parti je ne voudrais jamais d’une personne qui n’a pas de remord à jeter son argent par les fenêtres. Je nous croyais similaire, mais on est bien loin de l’être. Tu es d’un monde opposé au mien, et ça tu ne pourras jamais le comprendre. » disais-je en fermant les yeux avant de tourner la tête et de me faufiler dans la foule, bousculant certaine personne sur mon chemin. Je ne m’arrêtais même pas prendre mon manteau. De toute manière c’était l’homme qui m’avait fait entrer qui possédait un ticket du vestiaire. Je poussais la porte pour sortir, sentant le vent caresser ma peau nue. Pourquoi tout cela devait arriver. Regardant à droite, puis à gauche, je partais dans la direction que j’étais venue. Je n’avais pas fait trois pas, que je laissais mes souliers sur le trottoir. J’étais arrivée à l’entrée d’une ruelle, aucune fois je n’avais regardé derrière moi. J’ignorais s’il m’avait suivi ou s’il avait décidé de me laisser tranquille. Je m’engouffrais dans la ruelle sombre, frigorifiée, je passais mes mains sur mes bras pour me donner un peu de chaleur. Et levant la tête, je comptais les fenêtres, avant de m’arrêter devant une pile de boîte malpropre. J’avais mes petits trucs pour me souvenir où je mettais mes effets. Cherchant avec frénésie, je réalisais que mon sac contenant mes autres vêtements avait disparu. « C’est pas vrai. » disais-je en éclatant en sanglot, lançant une boîte de carton vide dans la ruelle. Je me laissais envahir par la peine, le désespoir et la terreur. Le bonheur et la joie ne pouvaient pas être mien.

« Je n’ai jamais dit que tu t’en sortirais indemne. » Je roulais des yeux tout en souriant, un geste loin de l’exaspération. Ça ne démontrait rien de plus que le fait, que je puis moi aussi le taquiner. Sans compter que si je lui brisais les castagnettes comme il le disait, j’aurais une ruée de femme qui voudrait ma peau. Je n’avais l’intention d’être traqué parce que j’avais malencontreusement castré un apollon. Qui aurait pu croire qu’après cette petite taquinerie, tout aurait pu dégringoler ainsi. Je ne l’avais pas prévu tout comme lui ne devait pas s’y attendre. Est-ce que j’en faisais trop ? Peut-être, peut-être pas… C’était autant une manière pour moi de me protéger. Mais me protéger de quoi, c’était plutôt ça la question. Car un jour celui que je voyais le plus comme un père m’avait fait comprendre que je ne pourrais jamais être heureuse et libre, et que finalement en le voyant donner ce billet j’enviais ce que lui avait toujours eut que je n’avais pas. Ou contre toute attente, j’avais peur de m’attacher à une personne, peur de voir une autre personne s’éloigner de moi. Je ne devais être qu’une fille de passage pour lui, mais c’était que j’avais mal sans en connaître la vraie raison. Je ne prenais plus le temps de réfléchir, voyant noir. D’un sens il ne devait rien comprendre, tout comme le fait que de l’extérieur je devais sembler être une vraie petite idiote. Juger quelqu’un pour son portefeuille… Mais, il restait la première personne riche que je rencontrais, ou du moins dont j’en avais connaissance. Bien sûr que je le jugeais pour moi, ça ne pouvait pas être fait autrement. N’ajoutant rien, je le laissais en plan quittant la boîte pour me rentrer chez moi, ou du moins ce qui me paressait être chez moi. Dans la ruelle, j’avais cherché le sac contenant des vêtements, restant de shampooing et de savon, des chaussures plus adéquates pour marcher que celle que j’avais abandonné sur le trottoir me laissant ainsi nue pied sur le sol. Submergé par la tristesse, je laissais mes larmes couler silencieusement avant que je ne prenne mon visage entre mes mains. Tout le poids de ces derniers temps pesait sur mes épaules et je sentais ma force de tenir encore faiblir lorsqu’on m’enlaça. J’aurais pu me défendre, après tout je ne regardais pas qui s’était, mais je n’en trouvais plus le courage. Ce n’est quand l’entendant parler, que je compris qu’il m’avait suivi. J’aurais pu me débattre, me libérer de son étreinte, seulement je ne bougeais pas, glissant un simple : « Quelqu’un m’a pris mes affaires. » Des quelques mots pratiquement inaudibles parmi ses paroles. Déposant mes mains sur son torse, appuyant ma tête sur lui, je serrais doucement sa chemise. Il me confiait des choses sur lui, des choses que je ne devais sans doute pas savoir. Enfin, il ne devait pas les dires à n’importe qui. D’une certaine façon je comprenais, mais j’avais tellement connu autre chose que pour moi l’argent était signe de malheur, de vanité et de pouvoir. J’entendais qu’il était prêt à me donner de l’argent, mais je n’en voulais pas. Étrange, non ? Je volais pour en avoir et voleuse est un métier comme un autre. En me donnant son argent, j’avais l’impression qu’on me coupait mes ailes, je ne voulais pas qu’on ait une main mise sur moi tout comme je pourrais dépendre de lui après cela. J’étais complexe, mais surtout incompréhensible dans mes propres idées. Mais il en restait pas moins, que je voulais gagner ma vie non pas comme me l’offre sur un plateau d’or et d’argent. Même si je savais que ce serait beaucoup plus dur sans diplôme, sans scolarité… personne ne voudrait engager une fille comme moi. Je le suivais tout de même, montant dans sa voiture. Je n’avais pas parlé, je ne trouvais pas la force de dire quoi que ce soit. Il fermait la portière et repliant mes jambes sur moi, après avoir bouclé ma ceinture – ça va de soi, j’appuyais ma tête contre la vitre, portant mon regard vers l’extérieur. Le paysage défilait devant mes yeux pendant quelques minutes avant que je n’ouvre la bouche. « Je suis désolé que tu ais perdu cette personne. » J’ignorais qui elle était, en fait j’ignorais encore tellement de chose. « Je ne voulais pas être désobligeante avec toi. Mais en te voyant faire, je me suis senti comme une moins que rien. » Je tournais la tête pour le regarder, essuyant mes larmes. « J’ai vu plus noir que je ne l’aurais cru possible, je n’ai pas réfléchi et je t’ai jugé. Comme quoi, je ne suis pas parfaite. » Je riais, sachant très bien que j’en étais loin. Doucement, je ramenais ma tête contre la vitre, perdant mon regard sur les lampadaires qui défilait sur notre chemin. « Tu l’as sans doute deviné, je n’ai pas d’argent… Je n’en ai jamais vraiment eu. Enfin, peut-être que ma famille en avait, mais je ne me souviens pas d’eux. L’homme qui m’a élevé m’a néanmoins toujours fait comprendre que l’argent ferait mon malheur. Je n’y ai donc jamais porté de grand intérêt, jusqu’à il y a quelques mois quand j’ai dû apprendre à me débrouiller seule. Sans argent, on ne peut malheureusement pas vivre adéquatement. La première fois que l’on s’est vu, si je t’ai fuis c’est comme m’a appris à être ainsi, mes tours de passe-passe ne sont qu’illusion. » Je me taisais, je n’avais jamais été aussi prêt de tout dire à quelqu’un. Fermant les yeux, je repensais à tous ces moments où j’avais fuis, je serrais un peu plus mes jambes contre moi. Je n’avais pas trop, au contraire l’habitacle avait une chaleur réconfortante. J’en venais à appuyer ma tête contre mes genoux, tournant celle-ci pour le regarder. Un sourire apparut sur mes lèvres, comment changer d’émotion en un tour de main. « Merci. » disais-je en le regardant conduire. « Tu n’avais pas à faire tout cela pour moi. » J’étais peut-être encore une fois de plus opportuniste, mais je n’avais pas envie de retourner dans mon squatte seule – même si je ne l’étais pas entièrement puisque j’avais Baloo. Je voulais profiter du contact humain, oublié que je pouvais être seule.

Installée bien confortablement dans sa voiture, je ne gardais pas silence bien longtemps. Qui aurait cru que je m’ouvrirais à lui. Il était le premier à qui je disais tout cela, je n’allais pas dans les détails, mais j’en disais bien assez. Peut-être que c’était plus simple parce que je ne le connaissais pas vraiment. « Peut-être… Mais je n’ai jamais vécu l’une ou l’autre de ces situations, enfin si une fois et c’était ce soir. C’est assez rare que je sois seule. Enfin, que je sympathise avec un étranger. » Je me taisais, puis reprit précisant que j’avais des défauts. Il disait en avoir tout autant, ce qui me décrochait un sourire. J’allais même jusqu’à lui parler de moi, de mes secrets. « Il est dure d’apprendre à savoir s’en servir lorsque le peu d’argent que l’on possède se résume à manger. » Je passais ma main dans mes cheveux, regardant la maison qui se présentait devant nous. On avait vraiment une vision différente sur l’argent, la mienne me venait simplement d’un vieil homme qui se faisait de l’argent sur notre dos. Normal qu’il ne voulait qu’on y trouve un intérêt. Le remerciant pour tout ce qu’il avait fait, après tout il était venu à trois reprises me « sauver ». Je le suivais à l’intérieur, me figeant sur place regardant autour de moi. C’était étrange, je n’avais pas mis les pieds dans une maison depuis mes six ans, je n’allais rien à faire que le ménage soit fait ou non. Un sourire d’émerveillement prenait place sur mes lèvres, regardant tout ce qui se trouvait autour de moi. Plafond, murs, meubles… tout quoi. Je n’avais pas envie de m’asseoir, m’approchant de meuble le plus près de moi, je passais mes doigts dessus. « C’est splendide. » Bonjour la fille étrange. J’entendais sa voix et retirant ma main du meuble, je me tournais pour prendre le peignoir. « Merci. » Je serrais celui-ci contre moi, je ne savais plus où regarder. C’était tellement différent de tout ce que j’avais connu, théâtre abandonné, roulotte, immeuble condamné. « Je prendrai ce que tu feras. » disais-je en ramenant mon regard vers lui, j’avais certes une vision différente pour l’argent, mais je restais quelqu’un de simple. Je ne refusais jamais ce qu’on m’offrait et puis, je ne mangeais que dans des restaurants. Alors cela me changerait, un plat cuisiner maison devait être bien meilleur. Il s’éloignait et j’allais faire un pas pour le suivre lorsque je réalisais que je n’avais pas retiré ma robe. Pinçant mes lèvres, je déposais le peignoir me tournant de peur qu’il revienne, puis je descendais la tirette de ma robe, avant de laisser la bretelle retomber sur mon bras. « Ça ne m’importe peu… » J’entendais ses pas, mais trop tard la robe glissais le long de mes jambes. Croisant mes bras autour de ma poitrine nue, j’étirais mon bras pour prendre le peignoir l’enfilant alors qu’il revenait. Je tournais la tête pour le regarder. « Tu sais le canapé m’ira très bien. » Je dormais tout de même sur du carton, alors bon. Même s’il m’offrait un coin de plancher se serait mieux que rien. Le peignoir beaucoup trop grand, je replaçais maladroite la manche qui glissait de mon épaule, avant de le croiser et de faire un nœud avec la ceinture. « Ça tombe bien je raffole de la viande, surtout des cheeseburger. » disais-je en entrant dans la cuisine. Je sursautais au contact de mes pieds sur la céramique gelé, laissant retomber la manche dans le creux de mon bras. « Ton peignoir est un peu grand. » avouais-je en replaçant une fois de plus la manche. « Dit la salle de bain elle est où ? » demandais-je timidement. Lorsqu’il me dit l’endroit exacte, je fermais les yeux répétant les indications, avant de le remercier et de me diriger vers l’endroit en question. J’ouvrais la porte, cherchant à tâtons la lumière que j’allumais, tout comme le reste, cette pièce était féérique. Un petit tour à la toilette, lavage de main, puis je me tournais vers la douche. Elle était si spacieuse. Je devais paraître étrange, mais je ne connaissais pas tout cela. Oui, je connaissais le fonctionnement, mais je n’avais jamais pu profiter d’un tel endroit. J’étais comme une enfant perdue dans un magasin de jouet. Sans demander l’autorisation, j’ouvrais l’eau de la douche, laissant couler l’eau sur ma main. Elle n’était pas froide et sa tiédeur me faisait sourire. J’avais l’air de venir d’une autre époque où les douches n’avaient pas été inventées. Qui aurait pu dire que cette douche pouvait me rendre le sourire.

« Je ne me protège pas des gens, j’aime les nouvelles rencontres même si elles sont infimes. Non, je protège les gens de certaines personnes. » Je savais ce que pouvait faire Lupin et Gaspard et je n’avais pas envie de les voir me retirer des gens que j’appréciais, aimait. En restant loin, je savais que rien de tout cela ne pourrait arriver. Gaspard m’avait tant de fois dit que je lui appartenais, que je lui devais moult chose. Une fois j’avais réussi à m’envolé, mais ils avaient réussi à me couper les ailes. J’avais abandonné des gens qui m’étaient cher, je n’avais pas pu dire au revoir à certain et j’étais attristé de tout cela. Je ne pouvais pas cacher que j’avais toujours cette crainte qu’ils me retrouvent tôt ou tard et que je retourne là-bas. Il avait raison, ce n’était pas une vie, mais quand on est la chose, l’esclave de quelqu’un on n’a déjà pas de vie. La mienne avait commencé en février en quittant le cirque, mais elle était encore parsemée de peur. « Alors il y a bien longtemps que j’ai touché le fond. » Sans doute ce fameux jour d’été, celui qui m’avait donné une vie rebelle, mais tellement merdique en un sens. Je lui souriais, bien entendu que je me payais des choses, sinon j’aurais depuis longtemps fini nue et à la rue, mais ça je n’allais pas lui dire. Ça lui ferait trop plaisir de passer un commentaire sur cela, je me contentais donc d’acquiescer de la tête. Arrivant chez lui, je devais bien admettre que je manquais de subtilité. C’était tellement différent de mon monde. Alors, qu’il était parti je ne sais où, j’en profitais pour me changer dans l’entrée. Je ne savais pas où le faire outre cet endroit. Et puis qu’est-ce que ça pouvait faire ! On était que tous les deux. Bon, je n’avais pas cliqué qu’avec la lumière on me voyait de la rue, mais je ne prenais pas non plus mon temps. « Tu es masseur ? C’est pour ça que tu en voulais un tout à l’heure tu en donnes plus que tu en reçois. » Mais j’étais contente d’en apprendre encore un peu sur lui. Baissant les yeux, j’allais caller une mèche de mes cheveux derrière mon oreille, regardant mes pieds que frottait ensemble. « Pour être franche, je n’ai pas dormi sur un matelas depuis des mois… Je suis habitué à l’inconfort. Et pour moi un canapé c’est déjà beaucoup. Ne m’en demande pas trop. » Je relevais mon regard vers lui souriant timidement. Je le suivais dans la cuisine. L’odeur était réconfortante, mais une chose pressait bien plus. Ma vessie. Problème qui fut vite résolu, mais ce fut autre chose qui attira mon attention. C’était stupide, mais la douche était un luxe que je n’avais pas tous les jours. En entendant sa voix, je sursautais plaquant mes mains dans mon dos et me retournant en le regardant apeuré. Il m’avait surprise et sortie de mes songes, j’étais tellement perdue dans mes pensées que j’en avais oublié où je me trouvais. Secouant la tête, je lui souriais, je ne voulais pas l’inquiéter. « Ça ira. » disais-je en fermant le robinet d’eau, mais il semblait avoir une idée derrière la tête. Je l’entendais descendre des marches et m’approchant je regardais ce qu’il faisait tout en restant timide. Je ne comprenais pas ce qu’il avait derrière la tête. Un énorme carton en main, je me décidais à aller voir ce qu’il préparait et mon regard tomba sur un sapin. Aussi captivant que la douche, je passais à côté de Jared comme s’il n’était pas là. Eh oui, le sapin avait gagné un round contrairement au beau brun – même la douche avait plus de chance que lui d’une certaine façon. J’effleurais les épines du bout de mes doigts. « Il n’est pas vrai ? » Tournant la tête vers mon hôte, je souris en l’entendant dire que mon nouveau défi serait de le décorer. « Non je n’en ai jamais décoré un, mais je me souviens que petite j’adorais observer ceux que je voyais dans les villes que je visitais. » Mon sourire s’étira et sans rien annonçant de trottinait vers lui, me levant sur la pointe des pieds j’embrassais sa joue. Il le méritait bien. Excité comme une puce, je le quittais aussitôt pour m’asseoir devant la boîte regardant ce qui s’y trouvait. Je ne regardais pas ce qu’il faisait, trouvant une petite cloche de porcelaine que je fis sonner. La lumière se tanisa et je relevais la tête le voyant fouiller à son tour. Je me levais me dirigeant vers les assiettes qu’il avait amenées et je sentais mon ventre crier famine. Mordant ma lèvre, je m’autorisais à couper un morceau que je mettais dans ma bouche avant qu’il me demande comment je le trouvais. J’allais répondre qu’il avait un égo surdimensionné lorsque je le vis affublé du bonnet de lutin et de la guirlande. J’avalais de travers le morceau que je venais de prendre. Celle-là je ne m’y étais pas attendu. Toussant, je finissais par rire. « Lutifier. » Bon ça ne voulait rien dire, mais qu’importe. J’allais passer le reste de ma soirée avec un lutin sexy – mais chut ! Je le regardais mettre un cd et sourit en entendant des chants de noël. Puis il s’assit. Hors de question, je m’approchais. « Je veux bien te laisser le pull si… » Je passais une jambe par-dessus les siennes, m’assoyant à califourchon sur lui et doucement je déboutonnais les boutons de sa chemise. « Si tu me laisse ta chemise. » Chaque bouton défait, je glissais mes mains sur son torse, remontant jusqu’à ses épaules pour lui retirer. Et le laissant sur sa faim, je me retirais lui volant son haut. Marchant en lui faisant dos, je laissais le peignoir glisser sur mes épaules, dénudant mon dos. Puis je le laissais tomber sur le sol, avant de passer derrière le sapin assez large pour me cacher. J’enfilais la chemise ne boutonnant que le bouton au niveau de ma poitrine. Je ressortais de l’autre côté, m’appuyant sur un meuble croisant mes jambes. « Voilà qui est mieux. » Elle était encore trop grande, mais j’avais plus l’habitude des chemises et des t-shirt. Pour le coup, sa chemise était même plus longue que ma robe rouge. Puis sortant de mon dos son portefeuille, je l’ouvrais pour en sortir sa carte de crédit. Je lui relançais son portefeuille, avec tous ses billets à l’intérieur. Comment j’avais réussi à lui prendre, mystère. « J’ai trouvé ma première décoration. » Tenant la carte entre mes doigts je la faisais tourner avant de donner un petit coup sec ouvrant ma paume de main ou se trouvait la petite cloche de porcelaine. Je la suspendais à une branche de l’arbre, avant de revenir vers Jared. Cette fois je m’assoyais sur sa cuisse et lui souriant je lui tendais sa carte de crédit. Il y avait bien une chose que Gaspard m’avait appris de bien, l’illusion.

Fréquenter qui je voulais… Si on moins c’était vrai. Mais ne désirant pas parler de Gaspard ni de Lupin, je préférais éviter de répondre à sa question qui revenait à désigner les deux hommes. Tout comme je ne répondais pas à la suite, il y avait des choses que je n’étais pas prête à dire sur moi. Il en savait déjà bien assez inutile de lui en dire plus. Tout du moins, c’est ce que je croyais jusqu’au moment où je lui avouais ne pas dormir sur un matelas. « Ce n’est pas la possibilité de dormir à tes côtés qui me gêne, mais tout est tellement trop beau. » Je fermais les yeux, je n’avais plus cette envie de pleurer, mais je sentais tout de même un flot d’émotion remonter en moi. « Personne ne m’a jamais offert ce que tu m’offres. C’est simplement trop pour moi en une seule soirée. » Et il continuait à me surprendre, bon il n’y était pour rien en ce qui concernait la douche, mais pour le repas, le sapin, c’était ses idées. J’étais un peu déçu de ne pas voir un vrai sapin, mais c’était bien assez féérique ainsi. Et puis, j’allais pouvoir en décorer un pour la première fois de ma vie. Mais d’enfant sublimé par tout ceci, je retrouvais vite ce petit côté de moi qui n’avait rien d’innocent. C’était un jeu si simple à jouer. Je me risquais donc à franchir une barrière que je ne pensais pas pousser en sa compagnie. Je l’avais tellement chauffé que je me sentais même un peu mal pour lui, il était – et l’est toujours, attirant et tout au long de la soirée je n’avais fait que le rembarrer. Seulement, cette fois encore je ne pensais qu’à moi en lui volant sa chemise et autre chose de beaucoup plus personnel. Une chance que j’avais des doigts de fée, car il ne semblait même pas s’être rendu compte que je lui avais pris son portefeuille. Changeant d’habit sans magie, je ressortais de l’autre côté. La première fois qu’on s’était croisé j’étais en train de faire mes petits tours pour me faire un peu d’argent. Ce soir, je lui offrais un spectacle totalement différent, mais sans un peu de magie, il ne pouvait pas connaître toute les Devon. Comme on avait un moment plus pimenté à cause de l’argent, je choisissais sa carte de crédit. Lui rendant tout de même son portefeuille, je créais une illusion simple transformant la carte en cloche. Pour moi ce n’était rien, un simple amusement. Je savais faire bien d’autre tour très souvent dangereux ou mortel, mais pour les petits spectacles je me limitais à ce genre de chose. Revenant vers lui, je m’assoyais sur sa cuisse, lui rendant sa carte. « Je ne l’aurais pas abîmé. » disais-je en lui souriant. Pourquoi m’étais-je assise sur lui ? Je l’ignorais, mais en sentant ses doigts dans mes cheveux, je fermais les yeux poussant un soupire loin de l’exaspération. Doucement, je penchais un peu la tête facilitant ainsi la trajectoire de ses lèvres sur mon cou. Entrouvrant mes lèvres, je laissais une plainte se perdre. On ne m’avait pas touché de cette manière depuis tellement longtemps. Je ne disais rien lorsqu’il déboutonnait l’unique bouton que j’avais attaché. Mais j’allais chercher sa main, venant la caller contre ma joue, j’embrassais la paume de sa main avant d’ouvrir les yeux et de tourner mon regard vers lui. Il y avait finalement des alchimies qui ne pouvaient être détourné de leur chemin. J’avais toujours cru au destin, mais j’étais loin de deviner qu’il en ferait pour au moins une nuit. Me levant, j’entrelaçais mes doigts avec les siens, l’obligeant à me suivre. Le sapin pourrait toujours attendre tout comme le repas. Lorsqu’il fut debout, je me tournais vers lui glissant mes doigts à l’orée de son pantalon. Même si ce n’était que de la musique de noël, je laissais mon corps se déhancher au rythme de la mélodie. Et petit papa noël en serait surement rouge de gêne. Rapprochant mon corps de sien, je cherchais son regard avant de m’y perdre. Je n’en restais pas là, prenant ses mains, je tournais sur moi-même pour lui faire dos. Et bien décidé, je me dirigeais vers le couloir. « Et si tu me faisais tester ce matelas. » Je n’avais pas vu toute les pièces, mais ça ne devait pas être si dure que ça à trouver une chambre ! J’ouvrais ce qui me semblait être la bonne, mais malchance je tombais sur le placard. « Oups. » Bravo Devon ! Grimaçant, je me retournais pour lui faire face. « D’accord, je n’ai pas la moindre idée d’où se trouve ta chambre. » Je riais en faisant passer ses bras autour de mes épaules, je le regardais à nouveau. Mais dans quoi est-ce que je m’embarquais ?