Allonger sur mon lit, j’avais la tête qui faisait un croche sur le mur, me laissant ainsi voir la télévision devant moi. Manette en main, je jouais à Pac-man. Un classique des jeux vidéo, je regardais cette boule jaune glisser entre les murs de ce labyrinthe suivant ces points. J’attrapais une cerise et je me lançais à la poursuite des petits fantômes devenus bleus. Mon portable s’allumait, indiquant que j’avais reçu un mail. La seule journée que j’avais de congé en tant que DJ, je recevais un mail. Je voulais profiter de cette journée, enfin soirée rendu à l’heure qu’il était. Allant voir mes mails, j’allais lire le dernier de la liste juste après quelques publicités de concours à rabais. En lisant, j’ouvrais grand les yeux. On m’offrait un contrat de composition. Me levant, je me prenais les pieds dans un fil traînant par terre et je m’écroulais sur le sol dans un bruit sourd. Je ne restais pas bien longtemps allongé sur le plancher, me relevant sans trop de misère. Je sautais dans mes culottes, enfin façon de parler. Je devais simplement faire le plein avec un cocktail de caféine. Et je devais bien m’habiller si je voulais sortir pour aller chercher cette infusion vitale. Je me vêtis  d’un jeans slim et d’un t-shirt basique blanc, après tout je n’allais pas sortir en pyjama soit un simple boxer. Je commençais à mettre mes converses lorsque mon regard se portait sur ma guitare appuyer sur le mur. Je devais lui acheter de nouvelle corde, mais n’ayant pas les moyens pour l’instant, elle devrait attendre. Je sortais de l’appartement, ignorant mes colocs. Dévalant les marches, je sortais de la poche arrière de mon jeans mon vieux paquet de cloque. Eh oui, dans le cocktail de caféine, il y a l’inclusion de nicotine. J’allumais celle-ci avant de sortir à l’air frais de cette soirée d’août. J’avais un bon bout de chemin à faire avant d’arriver au Starbuck, attendant à l’arrêt d’autobus, je sentais le mégot de ma cigarette me brûler les doigts. Grimaçant, je le laissais tomber sur le sol, l’écrasant avec mon pied. Je portais à mes lèvres ma chair brûlé. Je n’avais rien d’un marshmallow grillé sur les flammes d’un feu de camp, mais tout de même. Une légère marque rouge commençait à apparaître. Le bus s’arrêtait alors devant moi, projetant une vague d’eau boueuse sur moi. Tremper de la tête au pied, je poussais un soupire. Quand la poisse nous tient. Pourtant, ma journée avait bien commencé, mais elle allait de pire en pire, j’aurais mieux de rester avachi sur mon matelas à jouer à de vieux jeux vidéo. Je montrais masse de bus au chauffeur et m’assoyant tout au fond, je sortais mon ipod pour chasser mes idées sombres. Une symphonie résonnait à mes oreilles alors, que je fermais les yeux. Je me laissais guider jusqu’au centre de la ville. Descendant non loin du Starbuck, je me dirigeais vers la franchise d’un pas nonchalant, sentant mes vêtements coller à ma peau. Il séchait petit à petit, mais c’était tout de même désagréable comme sensation. Poussant la porte, je me mettais en file regardant le menu derrière la caisse, pourtant je savais bien ce que je voulais. C’était plus un automatisme qui me faisait regarder. Il y avait tout de même beaucoup de monde, mais surtout une personne à la caisse semblait indécise. Donnez-lui un chocolat chaud qu’on en finisse ! Même si mes penser n’était des plus aimante, je commençais à ressentir une envie pressante monter en vitesse grand V dans ma vessie. Me pinçant la lèvre, je dépassais bon nombre de client dans la file de la caisse et je m’arrêtais près de cette personne si indécise. « Euh… Excusez-moi je peux avoir la clé pour aller à la toilette ? » demandais-je à la brunette à la caisse. Je lui souriais et la remerciais en prenant la clé. Me dirigeant vers la salle de bain, j’ouvrais la porte. Rien de bien attrayant, un lieu public reste public et malgré le sens bon, ça restait des toilettes. J’en ressortais quelques minutes plus tard et la file d’attente avait miraculeusement disparu. Je rendais la clé et observant une fois de plus le menu, je commandais un très grand café, le frappucino se serait pour plus tard. J’en profitais pour prendre un sandwich et une gourmandise. Le tout à emporter. « Merci. » disais-je en prenant le ticket de caisse.  

La journée commençait plutôt bien pour moi, je m’étais mise à peindre un peu avant le boulot. Une simple peinture sur toile avec un mélange de couleur qui partait dans tous les sens pour que ça soit tout beau, tout joli. Personnellement, je n’étais pas trop fan mais dans le fond ? J’avais plus de peinture sur le front et le coup à force de frotter mon coude sur mon visage avec cette chaleur mais soit. Je n’avais pas vue le temps passer qu’il était déjà l’heure de partir bosser. J’allais aussitôt vers ma penderie sans avoir le temps de frotter la peinture. Heureusement ma douche était déjà prise. J’attrapais alors un simple short noir en jeans et un débardeur noir car c’était un peu la couleur qu’on nous demandait de porter pour chez Starbuck mais avec un pantalon sous cette chaleur ? NEVER. Je n’étais pas folle. Pas du tout. J’attachais avec négligence mes longs cheveux bruns dans un chignon donc certaines mèches rebelles s’échappaient sous le devant. Je quittais alors la pièce en courant bien que ma jambe ne me tire encore en ce moment, ma peau avait été un peu plus sensible depuis la piqure de guêpe mais bon. Je prenais mon portable en checkant les appels. Depuis quelques temps, je le mettais sur silencieux. J’allais rapidement déposer un baiser sur la joue de Brownies avant de le prendre dans mes bras et grimaçant. Je ne savais pas du tout ce que j’allais en faire aujourd’hui. Forte heureusement, ma collègue enfin ma chef m’autorisait à le prendre en cas d’urgences et je savais que ce n’était qu’une question de deux petites heures avant que la baby sitter n’arrive. Je lui mettais rapidement une petite salopette par-dessus son t-shirt tandis qu’il sortait de la pièce et je le mettais dans le cosy pour qu’il soit confortablement installé. Une fois que nous étions tous les deux prêts, nous quittions l’appartement dont je refermais bien la porte. Nous allions au starbuck pour arriver assez rapidement. Je mettais le bébé dans un coin ou il ne gênerait personne et je lui donnais un bonbon. Je bossais donc, faisant attention à mon fils et évitant qu’on ne le choisisse comme gourmandise même si son prénom peu prêter à confusion. Je servais une bonne dizaine de clients avant de tomber sur cette blondinette qui semblait ne pas du tout savoir ce qu’elle voulait mais alors pas du tout. J’étais seule pour l’instant, ayant laissée un des serveurs prendre sa pause. Le statut de co-manager aidait vachement mine de rien. Je prenais mes aises pour me faire des copains en prenant des décisions que je pouvais prendre. Enfin non pas co mais assistante cependant c’était tout comme aux yeux du manager qui fermait bien souvent les yeux pour moi. Je le soupçonnais d’être attiré par ma personne mais chut. Un jeune homme me demandait la clé des toilettes mais ayant l’attention sur la jeune femme, je ne faisais point attention à son visage. Je mettais la main sous le meuble pour l’attraper et lui donner. J’attendais juste ma cliente. Elle hésitait trop mais trop. Je soupirais doucement à force pour lui montrer mon mécontentement et elle finissait par se décider sur un coup de tête. Je la servais et je la laissais vivre sa vie dans le fond du café. Je reposais aussitôt mon regard vers le bébé en allant hocher le hochet devant lui. Je riais doucement quand il me regardait avec ses yeux bleus perçants et qu’il se mettait à rire. Je me relevais cependant en entendant la porte des toilettes s’ouvrir. Je retournais à mon poste en réceptionnant la clé mais buguant cette fois légèrement en le regardant. Il passait sa commande et je tapotais sur la machine mais sans pour autant bouger d’un poil. Il me remerciait et je me contentais machinalement par lui tendre le ticket de caisse avant même qu’il n’ait payé. Je ne pensais même pas à lui demander. Non. Je restais juste là avec lui yeux sur lui. Oui, c’était tout. Comme une folle. Comme une cinglée. Je savais à quoi il ressemblait pour avoir regardée son profil sur facebook mais aussi ceux de sa famille. Je soupirais doucement en regardant toujours celui-ci, c’est par contre le pet bien bruyant et doucement odorant du bébé derrière moi qui me sortait de la torpeur. Je baissais mon regard vers lui et je grimaçais. « Je te jure que ce n’est pas moi ! », disais-je alors qu’on ne pouvait pas voir le bambin qui laissait échapper un rire cristallin. Je me pinçais doucement le nez. Je ne me rendais même pas compte que je l’avais tutoyé mais de toute façon ? Il était plus jeune que moi, non ? Enfin il l’avait l’air mais à vrai dire, je n’en savais rien. Je n’avais jamais osée parler avec Anastasya de ses enfants. Je savais comment ils s’appelaient mais pas plus. Je faisais une petite moue en soupirant aussitôt alors que je posais mon regard sur lui. « Je suis désolée… vous me faisiez penser à quelqu’un ! », disais-je alors que je fronçais doucement le nez avant d’aller préparer son café. Pendant qu’il collait, je prenais le sandwich et la petite gourmandise qu’il avait demandée. « Mon… », je fronçais les sourcils en disant ça. « … frère vous ressemble en fait mais ce n’est pas possible que ça soit toi ! », disais-je en fronçant les sourcils. Ah bah oui, essayes toujours ! Pourquoi en avais-je parlé ? Je doutais quand même de moi mine de rien. Cela faisait un petit moment que j’avais été voir les photos donc il était clairement possible que je me fasse des films. Je me doutais bien qu’il n’allait pas comprendre que je doutais encore. Je le regardais pourtant toujours comme s’il était un extraterrestre. J’allais prendre le café et j’écrivais alors le prénom par habitude sur le gobelet. Ce prénom qu’il ne m’avait même pas donné pourtant. Pourquoi pas ? Soyons fous ! Je le posais alors sur le comptoir.

Plus maladroit ou simplement malchanceux ça ne doit pas exister et pourtant ma journée commençait ainsi. J’aurais de loin préférer rester sur mon matelas, dans une position des plus inconfortable pour jouer à mes jeux vidéo. En fait, ça développait en moi un petit côté contorsionniste, mais ça s’arrêtait aux bras, jambes ou bien le cou qui pouvait prendre un angle douteux. Bref, qu’importe. J’avais quitté mon cocon d’appartement pour aller faire le plein. Je n’en revenais toujours pas qu’il n’y ait pas plus de Starbuck dans les environs, partant du nord de la ville, je devais me rendre dans le centre. Une fois arrivée, la nature humaine me ramenait à la réalité. Pipitime guys ! Une fois dans la salle d’eau du café, je faisais mes petites besognes d’homme et j’en profitais pour me nettoyer vite fait de cette boue qui m’avait collé au visage. Mes vêtements en étaient toujours couverts, mais au moins je n’avais plus l’air d’un pauvre pouilleux. Je revenais pour passer commande. Une commande que je connaissais par cœur, simplement parce que je n’aime pas tellement varier. Une fois que j’aime, c’est adopté. Vendu. Le regard noisette de la caissière commençait sérieusement à me mettre mal à l’aise. Déjà que je n’ai jamais eu de facilité à dialoguer avec des filles, alors si elles me dévisageaient c’était peine perdu. Tentant de détourner le regard, je sentais mes joues me brûler d’une douce chaleur. Je détestais cette sensation, j’aurais aimé être comme tous ces mecs qui ont une facilité incroyable avec des meufs. J’étais loin de pouvoir me vanter de tel exploit. Une simple fille dans une publicité de shampoing pouvait en un quart de tour me mettre mal à l’aise. Alors autant dire que son regard ainsi poser sur moi, me gênais terriblement. Je déglutissais, prenant le reçu et lui tendant un peu plus que le montant en billet. « Euh… » commençais-je, tandis qu’un bruit étonnant raisonnait près de nous. J’ouvrais grand les yeux de stupeur, la regardant avec encore plus d’embarras. Une odeur nauséabonde arrivait jusqu’à mes narines, où je me surprenais à cacher mon nez. La brunette devant moi, parla enfin tout en se laissant accompagné d’un gloussement. Gloussement totalement inconnu. J’avais beau tourner la tête de droite à gauche, la provenance restait un mystère. Peut-être que si j’avais écouté les mots de la jeune femme j’aurais compris. Ou pas. Enfin, sûrement pas même… mais osef. « Mmh. » prononçais-je dans un murmure à ses excuses. « C’pas grave. » Tutoyer. Vouvoyer. Peu importe, après tout nous vivions au vingt-et-unième siècle. Je n’allais pas crier au scandale parce qu’une fille avait utilisé le tu au lieu du vous. En plus, je n’avais que vingt-cinq pas soixante. « Ah. » continuais-je sans élaborer d’avantage. Ainsi au moins, je m’évitais de potentiel désastre. Oui, je craignais le pire avec moi. Si je voulais laisser ce café en état autant réduire mes mots, mes gestes et même mes pensées. C’était pour ainsi dire, mieux comme cela. Je la suivais, alors qu’elle préparait ma commande. Je butais sur une tuile de céramique ou étais-ce simplement moi qui avais oublié de lever le pied. Je ne saurais dire, mais je me rattrapais de justesse sur le rebord du comptoir avant qu’une catastrophe n’arrive. Me faisait-elle du rentre dedans ? Non sûrement pas. Si ça avait été le cas, elle n’aurait pas utilisé le mot « frère ». Pour être franc, je n’en étais pas certain. La drague et moi ça n’a toujours été que deux. Je ne pourrais même pas dire si j’ai un certain charme, sûrement pas, sinon les filles ne me fuiraient pas ainsi. Mais là n’est pas la question. Tout serait fini dans un instant, aussitôt que j’aurais mon casse-croûte ainsi que mon café. Je ne réalisais qu’une fois le café mit sur le comptoir que je n’avais pas réagi. Je n’avais pas démenti ce possible lien de parenté, même si celui-ci était impossible. Je n’avais qu’une sœur et un frère et puis voilà. « Merci. » disais-je tandis que mes lèvres tentaient de sourire. Prenant le gobelet en carton dont je n’avais pas mis le couvercle en plastique pour ainsi me facilité la tâche d’y ajouter un soupçon de lait, je voyais une forme noir près de mes doigts. Baissant mon regard océanique sur celui-ci, je pressais malgré moi le contenant renversant tel une fontaine la moitié du café sur moi. « Aïe ! » disais-je au contact du breuvage bouillant sur mon t-shirt déjà bien pouilleux. Mais j’avais tôt fait d’oublier ce détail, revenant vers la fille. Mais n’oublions pas quand tout va mal, tout va mal. Je glissais sur la flaque de café, exclamant ma surprise dans un cri aigu et un vacarme qui transformait aussitôt la clientèle en spectateur curieux. Comme si de rien n’étais, je me relevais déposant mes avant-bras sur le comptoir et posant mon regard céruléen sur elle. « D’où connais-tu mon nom ? » demandais-je ahuri.

J’étais vraiment bizarre à le fixer ainsi. Je m’en doutais mais il ressemblait tellement à lui enfin lui. A mon frère. Rainbow me ressemblait sans me ressembler mais lui, il… en fait, je cherchais les points en communs de nos visages avec le sien tout autant que je pouvais le faire quand j’étais face à notre mère. Je le regardais avec tellement d’étrangeté que je me demandais pourquoi il n’était pas encore parti. Ah oui, le billet que je finissais par prendre sans pour autant encore lui rendre son reste. J'hasardais à sentir l’odeur du bébé qui venait tout simplement de lâcher son petit vent. A la réaction de ce jeune homme, je me demandais s’il avait entendu le bébé rire. Je me disais que sûrement. Oui, il devait l’avoir entendu sinon pour qui allait-il me prendre ? Je n’en savais rien. Ce n’était pas grave ? Ah bah non ce n’est rien de se dire que notre frère qu’on ne connait pas encore qui ne nous connait pas pense nous avoir entendu péter pour nos premiers échanges. Ah bah oui. Ce n’est pas grave. Pour moi… c’était grave. Tellement grave que ça ne m’aidait pas vraiment à être moins nerveuse. Je prenais une profonde inspiration en le regardant alors qu’il chutait mais je m’occupais en même temps de sa commande en tentant de me concentrer. Je mettais le café sur le comptoir sur lequel j’avais mis son prénom sans même lui demander. Ce n’était pas spécialement fait exprès en plus. Ce n’était qu’une question d’habitude mais j’étais tellement perturbée. Alors qu’il me disait merci, je prenais dans la caisse son reste pour lui déposer juste à côté sans savoir ce qui se passait dans sa tête. En fait. Je ne réalisais même pas ce qui se passait dans la mienne. Quand il reculait un peu, je remarquais enfin son état boueux en arquant un sourcil. Bah dis donc. J’avais échappée de belle à la richesse de maman si toutes ses fringues étaient ainsi. Bon d’accord, je ne pensais pas ça mais je me demandais quand même ce qu’il avait fait avant de me pencher sur le bébé que je détachais pour profiter du calme qui semblait s’enfoncer dans le café. Je n’aimais pas quand il faisait aussi calme. Je cru entendre le Aïe du jeune homme pas si jeune homme comme il était plus âgé que moi et même que Rainbow. D’ailleurs c’était troublant mais bon, on a tous des soucis dans nos familles. Cela devait venir des chaines de Simon qui fasse que je ne fasse pas plus jeune que mon âge bien que mon père biologique ne fasse pas vieux pour son âge. Enfin je m’égare. Je prenais alors Brownies dans mes bras et il souriait doucement en me regardant avec son hochet dans la main alors que je voyais Grant glisser sur une flaque de café. Je grimaçais. « Ouille ! », disais-je alors d’un murmure en ayant un réflexe de vouloir sortir du comptoir mais il semblait se relever et poser son regard sur moi. Je restais de marbre à sa question. Je ne savais même pas si c’était à moi de lui dire. J’avais été trop loin. J’en avais cette boule dans le ventre. « Je… », mais c’est là que Brownies se décidait à me donner un coup de hochet bien douloureux sur l’arcade. Je grimaçais. « Merci, bébé ! », disais-je alors que je levais la main libre sur mon front pour frotter doucement l’espace endoloris. Je soupirais doucement en laissant ma main là et continuant. « Ce n’est pas vraiment à moi de vous le dire, je pense ! », lui annonçais-je tout en sachant aussi que j’en avais trop dis et je trouvais ça tellement ridicule cette histoire. Pourquoi elle ne disait rien ? Mentait-elle à tout le monde ? Je me sentais mal pour lui alors que j’avais longtemps été aussi dans le mensonge mais je savais que je l’aurais mieux pris si c’était elle qui me l’avait dit et pas une personne en commun. Je le savais. Je soupirais doucement. « Comme je vous l’ai dit… vous ressemblez à mon frère et c’est loin d’être un hasard si vous avez son prénom ! », lui disais-je en plongeant mes yeux chocolats dans les siens tandis que j’haussais les épaules pour baisser aussitôt les yeux vers le bébé qui tournait quant à lui le regard vers Grant pour lui tendre son hochet mais le ramener aussitôt vers lui avec un rire cristallin. Il lâchait par contre le jouet qui tombait sur le sol dans un bruit assez énervant alors que je regardais le jouet dans sa chute, je relevais le regard vers Grant. « Ne pas faire d’enfants, ne pas faire d’enfants… », disais-je alors que ce n’était pas du tout le but de cette conversation mais c’était plus par ce que j’avais besoin de le dire.

Il arrive parfois que tout son monde s’écroule en un instant, je ne pouvais pas savoir que le mien allait être chamboulé dans si peu de temps. Je savais que la vie de ma mère n’avait pas été facile, j’avais toujours respecté ses choix, surtout lorsqu’elle m’avait envoyé à l’internat. Je m’étais senti exclu de cette nouvelle famille, mais je ne lui en voulais pas pour autant. Loin de là, elle restait ma mère et je crois qu’elle a toujours eu besoin de m’éloigner. Pourquoi ? Je ne savais pas trop, mais bon, comment lui demander ? Il n’y existe aucune façon de demander à sa mère pour eux et pas moi ? Je ne vivais pas non plus dans le malheur, loin de là. J’étais heureux de ma vie et ça me suffisait. Pourtant, en lisant mon prénom sur ce gobelet en carton, j’avais été intrigué sans compter que tout cela me semblait irréel. Je ne pouvais pas l’expliquer malheureusement, mais tout ceci n’avait pas de sens. Au fond de moi, je savais que quelque chose ne tournait pas rond, un souvenir qui perdurait et que je ne pouvais pas expliquer. Une chose que j’avais depuis bien longtemps enfouie en moi. Tout c’était enchaîner très vite, ce moment où j’avais appuyé trop fort sur le gobelet, ces quelques secondes où mon café était venu se répandre sur mon t-shirt. Le moment où j’avais glissé sur la flaque de café et où je m’étais relevé en prenant appui sur le comptoir. Je n’avais que faire du spectacle que je pouvais offrir, la seule chose que j’avais en tête c’était de savoir d’où elle connaissait mon prénom. Après tout Grant n’est pas si commun contrairement à James, Adam ou bien d’autre encore. La timidité m’avait par-ailleurs quitté sans que je sache pourquoi. Je la regardais, me redressant lentement. Mon regard ne se posait pour l’instant que sur elle, ne portant aucune attention à l’enfant dans ses bras. Elle semblait tout à coup embarrasser et je ne présentais rien de bon à cela. Je désirais savoir, mais dans ce genre de moment, on n’apprend jamais rien de bon. Au moins, il y avait une chose dont j’étais certain. Elle ne pouvait pas m’annoncer que j’étais le père de ce bébé. J’avais finalement posé mon regard sur l’enfant après qu’il lui ait assigné un coup de hochet. Non. Je ne pouvais pas être son père ! J’étais toujours puceau et rare sont les fois où j’oubliais mes beuveries. Mes prunelles groseille se promenaient d’elle à l’enfant comme si je regardais un vulgaire match de tennis. Malgré tout, j’aurais pu lui demander si le bambin ne lui avait pas fait mal avec le hochet, mais je ne voulais pas me déconcentrer de ma question. Me connaissant, si je changeais de sujet infime soit il c’était foutu. Pour le moment, j’avais la chance de ne pas sentir de la timidité ou quelque chose s’en apparentant. « Qui d’autre pourrait me dire si ce n’est pas vous ? » demandais-je, alors que je ne comprenais pas ce qu’elle voulait dire. C’était pourtant elle qui l’avait écrit à moins que l’enfant soit un prodige pouvant écrire le nom des clients sans leur avoir demandé. Il allait se faire un max de blé si c’était le cas, mais je doutais que c’était lui. D’ailleurs, le bruit et l’odeur devait venir de lui, alors écrire un prénom… Ça me semblait surhumain. Mais finalement, peut-être que Poudlard existe et cet enfant était un futur sorcier et je ne restais pas moins qu’un simple moldu qui ne sait rien au monde de la magie. Et voilà, je m’égard. Je portais toute mon attention sur la serveuse du Starbuck, alors qu’elle disait des mots que je ne comprenais pas. Enfin, pas dans l’immédiat. Fronçant mes sourcils, je regardais le gamin qui me tendait son hochet. « Pourquoi dites-vous que… enfin, que je lui ressemble ? » soufflais-je dans une sorte de murmure incertain. Puis, je sentais mon estomac se nouer en regardant le jouet de plastique glisser des doigts du bébé. Elle disait des mots qui tout à coup me glaça le sang, j’avais déjà bien assez peur avec l’enfant d’Avery. Mais ce n’était pas cette image qui traversait mon esprit. J’étais jeune à cette période, mais je l’avais vu tellement de fois pleurer dans sa chambre. Ma mère. Mon regard revenait vers la jeune femme. Je croisais ses yeux bruns et comme si une main venait serrer mon cœur, je me sentais suffoquer. Respirant avec difficulté, je prenais appui sur le comptoir coupant le contact avec son regard pour le diriger ailleurs. « Je ne me sens pas très bien tout à coup. » disais-je alors que tout chavirait en moi. Et si tout ce que j’avais toujours vécu n’avait finalement pas de sens ?

Non mais de quoi me mêlais-je ? Ce n’était pas à moi de faire ça et pourtant cela me semblait tellement naturel. Dans un sens, je ne voulais pas le faire. Je ne voulais pas faire ça mais… On ne contrôle pas toujours ce que l’on fait ou ce que l’on dit. Parfois cela sort avec un naturel. Je n’aimais de toute façon pas mentir mais je n’aimais pas non plus cette situation. M’avait-elle embarquée dans ses mensonges ? Non. Je ne le voulais pas pourtant je n’avais pas le choix mais je ne pouvais pas non plus faire machine arrière. Qui pourrait lui dire si ce n’était pas moi ? Ah bon ? Notre maman bien sûr. Oh non c’est tellement étrange à dire ainsi. Je grimaçais doucement en fronçant les sourcils avant de poser mon regard sur le bébé qui était dans mes bras. Je l’entendais alors me demander pourquoi je lui disais qu’il lui ressemblait et portait aussi son prénom. Enfin surtout pourquoi je lui ressemblais et je ne savais pas quoi dire. J’en avais déjà dans un sens trop dit. Non ? Brownie se contentait de poser sur regard sur moi en laissant échapper un rire alors que je reposais le mien sur ce jeune homme qui disait ne pas aller très bien. J’hésitais. Il paraissait plus jeune que moi. Oui, il se sentait chaviré et je me posais des questions sur son âge. En simple inconnu et quand on est même pas amis, on ne voit pas toujours l’âge ou la date de naissance d’une personne. Bien sûr, je commençais doucement à me demander quoi faire. Je regardais autour de moi. A gauche ensuite à droite et j’inspirais doucement avant de me pencher pour remettre le bébé dans son cosy. Je posais mes yeux chocolats sur lui en contournant le bar pour ainsi lui faire face. « Respires, respires ! », murmurais-je d’un ton doux en portant alors ma main sous son menton que je relevais vers moi. J’étais tactile dans mon genre mais je n’allais pas le laisser ainsi quand même. De toute façon, j’avais sautée les pieds joints dans le plat. Je n’avais plus le choix. Je fronçais les sourcils. « Ne t’écroules pas mais je suis ta sœur… Ne me demandes pas si je suis ta petite sœur ou ta grande sœur car j’hésite, tu fais prépubère en fait ! », disais-je en riant nerveusement. « Ne le prends pas mal, c’est mignon ! », rajoutais-je en voulant surtout me rattraper mais en ayant dit ça, je voyais une bande de jeunes approcher et ils venaient devant le comptoir. Une des filles regardait les pâtisseries derrière la vitre alors que d’autres contemplaient le menu du plafond. Je contournais encore le comptoir en posant le regard vers le bébé qui semblait assez calme. J’en étais soulagée. Je prenais alors les commandes de ceux-ci qui semblaient indécis et lents donc je m’occupais de commencer ce qu’ils avaient déjà choisis dans mon coin pour aller plus vite. Je posais un regard par moment sur Grant qui lui me semblait être encore vivant enfin je crois et je terminais par clôturer la commande du groupe de jeunes qui allaient s’installer sur un coin banquette en posant le regard vers le brun au comptoir. J’inspirais en prenant une lavette pour effacer quelques gouttes de thé qui avaient éclaboussée d’un sursaut quand j’avais remis le couvercle d’une des jeunes filles. Je relevais mon regard vers Grant. « Ta… enfin notre enfin Anastasya avait besoin d’argent apparemment pour payer des dettes et… enfin mes parents étaient riches et stériles… Ils l’ont payé pour un ovule et une grossesse ensuite bah… en fait il y avait deux ovules et deux bébés mais ça c’est une autre histoire. J’ai un jumeau mais tu dois t’en foutre à l’instant même de savoir qu’on vient en packet duo comme pour les promos chez Cost-co… », disais-je assez nerveuse en partant dans du nawak au fil de mes mots mais je ne savais clairement pas ou me mettre que j’en racontais bêtement du n’importe quoi. Je soupirais aussitôt en relevant mon regard vers le groupe de jeune et ensuite vers lui. « Je m’appelle Billie… », disais-je en ayant oubliée si j’avais déjà donnée mon prénom ou oubliant même le badge sur ma poitrine mais bon. Je soupirais doucement ne lui tendant la main dans l’espace pas trop haut du comptoir là où on a la caisse et ou on glisse les boissons. « Je suis enchantée ! », finissais-je en lui dessinant un petit sourire. « Et là, c’est Brownies, mon fils… J’ai également une fille mais elle est plus âgée ! », rajoutais-je en riant nerveusement. « Je suis une précoce ! », commentais-je avant tous commentaires. Je ne voulais pas être jugée par mon frère. Non. Je ne voulais pas ça donc ne le prenais avec humour pour commencer.

Depuis le plus longtemps que je me souvienne, j’avais toujours gardé le souvenir de ma mère pleurant assise sur son lit. J’étais trop jeune pour comprendre toute l’étendue de cela et peut-être que je l’étais encore d’une certaine façon. Car, je ne comprenais définitivement pas ce que la jeune serveuse devant tentait de me dire ou me faire comprendre. J’avais l’impression de m’être mit des œillères pour ne pas voir la vérité en face. C’était plus simple ainsi, une simple manière de s’auto protéger. Mais plus les secondes s’écoulaient et plus mes tripes se resserraient, j’oubliais même de respirer. Comment on fait déjà ? Me tenant sur le rebord du comptoir, j’essayais de garder les deux pieds sur terre. Je ne portais même plus attention à la jeune fille qui avait déposé l’enfant. Non, tout ce que je voyais c’était le noir qui se refermait sur moi. Je me sentais perdu. J’entendais finalement sa voix, me disant de respirer, ce que je fis. Prenant une grande inspiration, je remplissais mes poumons avant de la laisser siffler hors de moi et je recommençais. Une respiration qui ne dura qu’une fraction de seconde, se coupant net en sentant sa main prendre mon menton. J’avais toujours du mal avec ce genre de geste que pouvait avoir les filles. Louchant, je la regardais incapable de respirer à nouveau. En fait, cette fille désirait simplement ma mort ! Bon elle ignorait que j’avais un certain souci avec les nanas, mais tout de même. Je la regardais et si j’avais eu des soucis cardiaques, il était certain que mon cœur aurait flanché à ce moment précis où elle me disait être ma sœur. Je me serais passé du commentaire sur mon apparence, je savais que je faisais jeune, mais inutile d’en rajouter c’était déjà bien assez dure comme ça. Ma bouche s’entrouvrait, laissant un silence en sortir. Mignon, un mot que je détestais par-dessus tout ! Ça ne m’aidait pas à franchir un cap si on disait que j’étais « mignon », en tout cas, j’en connaissais un qui se serait marré en voyant cette scène. « Petite sœur. » disais-je finalement dans une sorte de bégaiement. Ça au moins j’en étais certain, j’étais le premier enfant de ma mère. Elle libérait finalement mon menton, ce qui me soulageait aussitôt. Massant celui-ci, je tournais discrètement la tête vers le groupe d’adolescent qui venait d’entrer. Aurait-il été impoli de m’éclipser à cet instant, de prendre la poudre d’escampette pour simplement fuir cette nouvelle étrange. Pour être franc, j’avais les jambes tellement en coton que je n’osais même pas bouger. Je me concentrais donc pour retrouver mon souffle, une respiration « normale » tout en me répétant que devant moi se tenait ma sœur. Puis, je portais mon regard sur l’enfant. Est-ce que ça voulait dire que j’étais tonton ? C’était impossible ! J’avais vingt-cinq, je ne pouvais pas être l’oncle de ce bébé ! Je sortais de ma torpeur en l’entendant s’adresser à moi, tournant ma tête vers cette dite sœur. Je l’écoutais, ne trouvant pas la force de parler. La seule chose que j’arrivais à faire c’était me prendre la tête d’une main, fermant les yeux. Elle avait tout de même un drôle d’humour ou c’était seulement moi qui n’avais pas la tête à rire. Ma mère m’avait déjà parlé de ses dettes, mais je n’avais jamais pensé que cela puisse être à ce point. « Laisse-moi digérer ça. » disais-je finalement en poussant un soupire. Je pouvais être le mec toujours prêt à faire ou dire une bêtise, mais je n’en avais pas la force. Je retirais ma main de devant mon visage, ouvrant mes yeux pour la regarder. Un mince sourire apparu sur mes lèvres. « Enchanté Billie. » Je ne voulais pas être impoli, ce n’était en aucun cas de sa faute. Je ne voulais pas non plus être désagréable avec elle, j’avais simplement besoin d’analyser ces propos. Après ça faisait un moment que je me doutais que ma mère me cachait certaine chose, lesquels je l’ignorais, mais cette découverte en était l’une d’elles. Je serrais sa main avec politesse, comme l’avait été mon « enchanté ». Elle semblait être une fille bien, mais j’avais encore du mal à me faire à l’idée que j’avais une autre sœur. Silencieux, je prenais ma main avant de tourner mon regard vers l’enfant. Brownie. Là cependant je ne cachais pas mon étonnement, elle était sérieuse ? Son enfant avait vraiment le nom d’une pâtisserie ? Elle me disait aussi avoir une fille plus âgée. Et moi qui étais toujours puceau, ça me faisait une belle jambe. « Une chose qu’on a pas en commun. » répliquais-je bien malgré moi, je ne la jugeais pas enfin pas comme elle aurait pu le croire. Elle pouvait faire ce qu’elle voulait de sa vie, qui étais-je pour juger. Mais avoir deux enfants, j’étais bien loin de se stade, il me faudrait bien plus de temps pour arriver à avoir un mini Grant. « Enfin, je veux dire… J’suis pas trop le mec à l’aise avec les filles. » Mais ta gueule !, me disais-je intérieurement, pourquoi tu racontes ça à une pure inconnue ? Elle va pas te faire la fleur de t’inviter dans le backstore pour faire ce qu’aucune fille n’avait jamais fait. En plus, c’était ma sœur ! J’avais vraiment l’air con. « Désolé. » disais-je finalement en baissant mon regard sur le comptoir. Une voix parla derrière moi me faisant sursauter. « Excusez-moi, mais mon amie et moi on se demandait vous ne seriez pas GM, le DJ de LA ? » Je me tournais pour regarder l’une des filles qui venait de passer commande. Pour le coup, j’étais embarrassé de me faire aborder dans un tel moment. « Euh… » bafouais-je sentant l’angoisse me prendre au ventre. « Oui. » Je n’arrivais pas à en dire plus que cela. Pitié qu’on me laisse tranquille ! Je tournais la tête vers Billie, lui souriant timidement. À me voir ainsi c’était étonnant de croire que je pouvais être DJ, mais par chance la musique avait le don de me transformer entièrement. La fille semblait être heureuse d’avoir touché juste et reparti le dire à son amie. « Bon je ferais mieux d'y aller. » disais-je, alors que je me sentais tellement perdu. Je quittais le café avec rien à emporter, seul mon incompréhension me tenait compagnie.