Liberté. Voilà ce dont je rêvais en ce moment, de liberté tout simplement. Ce n’est jamais simple comme on pourrait le croire. Austin avait disparu, j’étais désormais seule dans cet immeuble abandonné. Je ne pouvais pas nier que j’avais peur de savoir ce qui lui était arrivé. Gaspard l’avait-il retrouvé ? Pire, Lupin. Un kidnapping ou simplement un abandon. C’est tout ce que j’arrivais à me dire coucher sur la pile de carton dans cette chambre improvisée. Je ne trouvais même pas la force de me nourrir convenablement. Jusqu’à ce soir, décembre avait commencé et je devais bien me reprendre même si tout cela me semblait impossible. Seulement rester là à me morfondre n’était pas une solution. Remplissant un sac fourre-tout de vêtement, je quittais mon logis pour me rendre dans un centre communautaire qui offrait des douches, séchoir à cheveux et tout ce que je ne pouvais pas avoir. Ce n’était pas le rêve, mais c’était toujours mieux que rien. Après ce que je pourrais qualifier d’une bonne douche, j’enfilais une tenue dite sexy. Pourquoi ? La seule chose qui pouvait encore me faire oublier mes malheurs, ma vie minable, c’était la danse. Je n’avais pas revu Rainbow depuis l’été, est-ce que je le fuyais. Très certainement, mais ça n’allait pas m’empêcher de sortir, de pratiquer cette passion qu’il m’avait fait connaitre avec ses amis. Si je pouvais oublier seulement une soirée tout ce qui gravitait autour de moi, j’en serais heureuse. Enfilant donc cette robe rouge, moulante au décolleté sans doute déplacé pour une simple soirée en boîte, mais encore là je fais avec ce que j’avais. Je me sentais un peu mal à l’aise de me promener sur le trottoir avec une jupe aussi courte et qui se trouvait cacher par mon coupe-vent. Lorsqu’un regard se posait sur mes jambes ou ma personne, je tentais de me cacher avec mes cheveux que j’avais laissés lâchés. De cette façon j’avais l’impression de me cacher, ainsi peut-être qu’on ne me verrait pas, que je passerais inaperçue dans cette foule qui préférait la nuit à la journée. J’arrivais finalement au Plumb Club où la file pour entrer était interminable. Mordant ma lèvre inférieur en un premier instant, je poussais un soupire. Il ne me restait plus qu’à attendre. La chance ou simplement la robe qui faisait son effet, un homme m’abordait. « Vous êtes seule ? » me disait-il avec un sourire que je n’aimais pas. J’acquiesçais d’un hochement de tête. « Si vous voulez, vous pouvez vous joindre à nous. » continuait-il en me montrant sa bande d’ami. Sans réfléchir, je me décidais à les suivre et je me retrouvais à rentrer en dépassant tous ces gens frigorifiés. Il prenait mon manteau, le déposant au vestiaire et je me sentais nue sous son regard. J’étais pourtant forte de caractère, mais devant ce genre d’homme je perdais tous mes moyens et retrouvant ma timidité d’autrefois. J’avais pourtant agit avec opportunisme pour simplement entré sans faire la file. Je me retrouvais maintenant prise au piège, lorsqu’il empoignait mon poignet pour que je le suive. Ne pouvant faire autrement, je le suivais donc jusqu’à une table. Les minutes s’enchaînaient et mon angoisse s’amplifiait suivant le rythme de la musique. « J’ai besoin d’aller à la toilette. » disais-je finalement après un long moment sans rien dire. Je n’avais pas envie de leur parler de ma vie ou quoique se soit. Ma porte de sortie s’offrait à moi et une fois debout, je marchais sans me retourner, me faufilant dans la foule jusqu’à les perdre de vu. Un simple coup d’œil derrière et je rentrais en collision avec une personne devant moi. « Pardon. » m’empressais-je de dire en portant mon regard sur cette personne. « Il y a un de ces mondes. » disais-je comme excuse, craignant que si je parlais du groupe d’homme j’allais m’attirer des ennuis. Mon regard longeait son bras, regardant les lignes de son cou, celle de sa mâchoire carré et finissant leur course dans ce regard. J’ouvrais mes prunelles verdoyantes d’étonnement, ce visage m’était familier. « Toi. » soufflais-je entre mes lèvres, après tout comment oublier ces yeux bleus !

Moi qui venais pour danser, ma soirée semblait tomber à l’eau. Jusqu’au moment où le hasard – peut-être bien le destin, car oui j’y crois, me faisait croise de nouveau la route de cet homme. Quel était le pourcentage de chance que je le retrouve sur cette piste de danse où un nombre incalculable de verre avait dut se verser par inadvertance. Créant ainsi une piste collante et désagréable, une soirée à peine à son apogée et déjà on ressentait les réveilles difficiles qu’aurait certain. Relevant mon regard, je regardais celui qui auparavant m’avait sorti d’un mauvais pas. Mon étonnement se fit tout de suite ressentir et je m’empressais de pincer mes lèvres, regrettant ce « toi » que j’avais dit. Il soulignait tout aussi tôt le fait que je l’ai tutoyé. Mauvaise éducation, sûrement. Non, en fait c’était carrément ça. Les bonnes manières, les vouvoiements et toutes les courbettes, je ne les connaissais pas. On ne me les avait  jamais appris, j’avais vu des gens les utiliser ou simplement dans des films, pour le peu que j’ai vu, mais ce n’était pas quelque chose que je faisais par automatisme. Si on m’en faisait la réflexion sans doute que je corrigerais cette erreur, pour un temps cependant. Je fronçais les sourcils en voyant sa réaction, je n’avais pas eu la chance de lui parler. Et étrangement je n’arrivais pas à cerner ces propos, mon manque de contact sans doute. En fait, je ne connaissais pas grand-chose au rapport humain. C’était encore quelque chose que je devais apprendre et il n’y a malheureusement pas de mode d’emploi. Personne ne peut nous dire si ce qu’on fait est bien ou mauvais, si on avance sur le bon chemin ou s’enfonce dans un sable mouvant. Prise en sandwich entre lui et une personne qui s’était glisser dans mon dos le temps d’une danse, je me sentais d’avantage prise au piège. Fuir me semblait impossible et ce fut bien le cas, lorsqu’il me proposa une danse. Un non brûlait mes lèvres, mais je n’avais pas le temps de laisser échapper ces trois lettres que je me trouvais à tourner sur moi-même. J’ignore comment je fis pour ne pas percuter une personne, la magie du timing. Revenant vers lui, ma main libre se déposait sur son torse. Je sentais mon cœur manquer un battement. Autant dire que les rapports humains étaient aussi rares que les contacts physiques. À part pour voler, je ne touchais que très rarement les personnes. Mes contacts avec un inconnu remontait à plus de cinq ans et c’était avec Aymerick, mais pouvais-je réellement dire qu’il était inconnu, alors que quelque mois plus tôt j’avais perdu ma virginité avec Rainbow ? Bref, tout cela pour dire que ma main sur son torse me mit mal à l’aise, mais où pouvais-je la mettre sinon ? Tout comme sa main que je sentais au creux de mes reins. Je fronçais les sourcils tournant la tête pour la regarder, ce n’était pas parce que j’avais une robe sexy rouge à ras le bonheur que j’étais une fille facile ! Peut-être naïve, mais pas facile. Je sentais finalement son souffle sur ma peau, tournant la tête je réalisais qu’on était encore plus proche. « Enfuis, n’est-ce pas un grand mot ? » répliquais-je en plongeant mon regard dans le sien. « Je suis devant toi ce soir, je peux bien te remercier maintenant, mais je n’avais pas besoin de ton aide. Je sais très bien me débrouiller seule. » continuais-je comme si je crachais un venin. Je n’avais rien contre cet homme, il avait été gentil avec moi. Pourquoi étais-je méchante ? Non, j’étais simplement méfiante, méfiante de toute ces personnes qui s’approchait de moi. J’avais peur de finir comme une adalie prisonnière d’une toile d’araignée. Je ne voulais pas être dévoré comme cette vulgaire coccinelle pourvu de seulement deux points sur sa carapace. Après Gaspard m’avait toujours apprit à être méfiante, les gens peuvent être sournois et ils peuvent nous trahir, tout comme lui aussi l’avait fait. Finalement, je n’étais pas à l’abri de personne. Je me retrouvais encore seule. La tristesse prit place sur mon visage à cette pensé, j’étais encore et toujours seule. Poussant un soupire, je ramenais mon attention sur lui. « Mais merci quand même. » disais-je finalement, me disant qu’il avait tout de même fait l’effort que beaucoup n’avait pas fait. « Je m’appelle Co… » Je m’arrêtais, pourquoi dire mon nom de scène ? Si je voulais commencer une nouvelle vie, je devais plutôt utiliser celui que mes parents m’avaient octroyé. « Je m’appelle Devon. » Voilà qui était mieux, mais est-ce que ça suffirait ? Un nom lui suffirait comme discussion ? Je ne savais pas, mais une fois de plus mon intention de prendre la fuite – soyons franc c’est la seule chose que je sais bien faire avec les gens outre mes tour de passe-passe, je me sentais poussé contre lui par une personne qui prenait un tantinet trop de place sur la piste. Mon corps venait se coller à lui et je louchais sans doute en le regardant – magnifique, mais vrai.

Peut-être que cette rencontre n’était qu’un mal pour un bien. Je pouvais bien me dire cela, je ne le pensais pas pour autant. En mon sens je trouvais que le mot enfuir était bien trop… Je n’arrivais pas à le décrire, mais l’image du prince charmant qui vole au secours de la belle qui s’enfuit pour retrouver son monde banal, voilà ce que j’aurais pu utiliser comme image pour d’écrire ce mot. C’était trop fantastique, enfin je le voyais ainsi car dans cette situation ça s’appliquait bien, mais je n’avais rien d’une héroïne de conte de fée et cet homme avait sans doute d’autre chose à fouetté que de s’occuper d’une femme qui avait disparue sous ses yeux. Et pourtant, il se tenait devant moi brisant les limites de distances, s’enfonçant de plus en plus dans mon espace. J’avais du mal à ne pas porter attention à son soulèvement de poitrine qui opérait sous ma main. Cette respiration si paisible, aucune accélération. Je le sentais plus confiant que moi, mais il n’en était pas encore à un point où je pouvais avoir peur de lui. Je réussissais à garde une forme de sang-froid, qui me donnait la force de répliquer. Mais je n’avais pas l’air de l’atteindre. Au contraire, il semblait s’en foutre jusqu’à un certain point. Par pure politesse, je le remerciais avant de me présenter. C’était chose courante dans une relation humaine et je ne cachais pas mon sourire en entendant son prénom. C’était sans doute stupide, mais d’entendre un vrai prénom me faisait sentir plus près de ce rêve qui m’échappait de plus en plus. « C’est très joli. » soufflais-je un peu pour moi-même, qui l’entende ou pas ne m’importait pas. Puis, la musique changea et je l’entendais me poser une question. « Pardon ? » demandais-je, n’étant pas certaine de sa question. Je fronçais mes sourcils essayant d’élucider le mystère de ses propos, mais je n’eus pas le temps d’en arriver à une conclusion. Voilà qu’il m’entraînait sur la piste dans des mouvements que je ne connaissais pas particulièrement. Dynamique, je tentais de le suivre avec une certaine résistance. Cette fâcheuse manie de vouloir rester maître de mon corps, mais au fil de la musique, je me relâchais jusqu’à le laisser guider nos pas. Contrairement à ce moment où nos corps étaient collés l’un contre l’autre, je ne le regardais pas tout du moins pas dans les yeux. Mon regard était plutôt rivé sur ses pieds. Tout simplement avide de voir sa façon de bouger, de comprendre ses mouvements, mais aussi de pouvoir les imiter. Laissant finalement ma barrière s’envoler, affichant un sourire que je pourrais d’écrire d’enfantin. Un peu comme ceux qu’on les enfants en voyant simplement un papillon voler ou en accomplissant un premier pas. Un sourire que je n’affichais que rarement, seul quelques privilégiés avaient eu la chance de le voir. Danser ranimait ce plaisir, ce bonheur que j’avais connu à un moment de ma vie. Replaçant une mèche de mes cheveux derrière mon oreille, je laissais même un rire enjoué s’évader de mes lèvres. Pouvais-je vraiment ressentir du plaisir ou une forme quelconque de bonheur avec cet inconnu dont j’ignorais tout ? Les contes de fée n’existent pourtant pas ! Et j’avais bien raison de le croire, car au prochain changement de chanson, je sentais une main m’empoigner le bras avec force. Grimaçant, je me tournais pour revoir cet homme qui m’avait entré. « Qu’est-c’que tu fou avec ce type ! » me postillonnait-il au visage, alors que j’essayais de me libérer de son emprise. Je n’étais partie que depuis cinq minutes – même si je n’avais pas l’intention de revenir, et voilà qu’il venait me chercher. « Lâche-moi ! On ne se connaît même pas ! » répliquais-je en serrant les dents. Je n’avais pas sa force, mais c’était mal me connaître de croire que j’allais me laisser faire. « J’tai fait entrer ici, si t’es là c’est que t’étais avec moi. Une catin comme toi aurait jamais pu mettre un pied ici sinon. » Il me cherchait ce gros lourd, mais il portait déjà toute son attention sur Jared. « J’lai vu avant. » Fulminante, je le regardais sentant sa main se serrer d’avantage. Dommage pour lui, une femme en talon ça peut aussi faire mal ! De toute la force qui m’était donné d’avoir, j’enfonçais mon talon dans son mocassin. « Je ne suis à personne et personne ne m’aura comprit ! » répliquais-je en le voyant grimacer surement du à l’inconfort du talon piquer dans sa chaussure. Seulement, je crains que je m’enfonçais dans ce conflit.

Contre toute attente, je me sentais plus détendue, me laissant d’une certaine façon aller au jeu. J’oubliais mon partenaire, car peu importe la personne danser m’apportait simplement des ailes. Ailes qui s’envolèrent aussitôt que cet homme empoignait mon bras, comment être enquiquinant à ce point. Si j’avais été une autre fille, j’aurais sans doute été « faible », hésitante et apeurée. Là, j’étais furieuse. Je ne prenais même pas connaissance des gens qui s’agglutinaient autour de nous. Des curieux qui avaient entendu l’homme et surement vu la scène. Non, toute mon attention était dirigée sur cet homme d’une trentaine d’année à l’allure plus classe que ses paroles. Qui aurait pu se douter qu’il manquait autant de savoir vivre. Je ne portais pas non plus attention aux paroles échangé entre les deux hommes. La seule chose que j’avais en tête c’était de me libéré de son emprise et ma seule idée fut d’enfoncer mon talon dans son pied. Je lui crachais au visage mon indépendance et en un claquement de doigt il lâchait mon bras avant de tomber lorsque Jared le poussa. L’étonnement devait paraître sur mon visage, plaquant mes mains sur ma bouche lorsque le « lourdo » lui envoya son poing en pleine gueule. Une exclamation s’échappait de mes lèvres sans que je le veuille vraiment. En aucun cas je n’avais souhaitée qu’il s’en prenne un par ma faute. C’est à ce moment que je réalisais la foule qui s’était dispersée pour regarder la scène, mais aussi le doorman qui se dirigeait vers nous. La musique avait même prit fin pendant un instant, à croire que tous étaient curieux de voir ce spectacle qui n’avait rien de glorifiant. Mais avec cette musique éteinte, je compris ce que Jared me disait. Pinçant mes lèvres, je portais mon regard vers l’homme toujours assis sur le sol. Je voyais bien qu’il n’avait pas apprécier, mais il ne fallait pas non plus me chercher. Je suivais finalement le brun, me glissant à mon tour dans la foule et accélérant le pas pour m’éloigner le plus vite possible. Je sentais ma robe remonter sur mes cuisses, l’obligeant à redescendre en tirant sur l’ourlet de la jupe. L’envie qu’on voit ma culotte ne me tentait pas, par chance je ne portais pas un string. Arrivant au bar, je relâchais ma robe pour le regarder. Son sourire avait peut-être quelque chose de magique, car je trouvais la force de lui rendre. « Je crois surtout que c’est la robe qui a du succès, mais un succès étrange. » disais-je en abaissant mon regard sur celle-ci, puis j’observais mon bras où une marque de main marquait ma peau. Je frottais doucement cet endroit avec l’espérance que la douleur disparaîtrait. Puis, je me rappelais le coup de poing. Relevant mon regard, montrant une certaine inquiétude, je le regardais. « Et ton nez ça va ? » demandais-je, sans réaliser que j’avais baissé ma garde. Mais après quelque chose comme on venait de vivre, je n’allais pas non plus rester de marbre. Lors de notre première rencontre, je ne voyais pas l’intérêt, mais cette fois même si je n’allais pas le crier sur tous les toits, il m’avait sauvé la mise. Car qui sait ce que cet homme avait entre les deux oreilles ou ce qu’il aurait pu me faire. Et je ne voulais pas revivre ce sentiment que j’avais ressenti près de Lupin avant ma fuite du cirque. « Merci, je vais commencer à croire au prince charmant si tu restes près de moi et que tu t’interposes à chaque fois. » Un sourire amuser apparut sur mes lèvres, pendant que je plaçais une mèche de mes cheveux derrière mon oreille. « Tu m’offres un verre ? » Voilà la Devon opportuniste, mais je n’avais pas le moindre billet sur moi, de toute manière où pouvais-je le cacher. Et je pouvais bien profiter de sa compagnie, au moins ne pas jouer la sauvage et puis, j’avais besoin d’un verre pour oublier ce moment dans cette soirée.

Mais pourquoi j’avais décidée de porter cette foutu robe ? C’était à ce le demander… Après ma garde-robe n’était pas composer de vêtement par millier. Quelques tenues pour un peu toutes les occasions et j’avais trouvé cette robe dans un bazar retro, je n’arrivais cependant pas à dire l’année de création ou si la personne l’avait simplement raccourcît, mais maintenant que je la portais je me rendais bien compte de sa vulgarité. Je passais un commentaire et relevant mon regard le regardait. Stoïque, je ne m’attendais pas à de tel propos. Je ne sais pas ce qui me retenait de lui envoyer une gifle en plein gueule, peut-être le pain qui s’était pris. « Dommage, mais personne aura la chance de vérifier tes propos. » répliquais-je avec dureté, je ne voulais pas être méchante, mais je n’avais jamais été le genre de fille à ouvrir les cuisses parce qu’un mec sexy au sourire ravageur me disait de tel phrase. J’avais simplement eu la naïveté avec Rainbow, mais qu’est-ce que ça m’avait amené ? Rien. J’avais toujours été que la petite copine d’Aymerick, alors que je l’aimais. Sotte. Voilà ce que j’avais été, mais maintenant qu’il refusait de me parler depuis mon retour, je pouvais partir sur un nouveau départ. Je m’étais toujours refuser à aimer de peur que Gaspard ou Lupin s’interpose et brise une fois de plus mes ailes. Je sentais une pression étrange dans mon bras, me rappelant vaguement cette fois où Lupin m’avait touché, où il avait voulu franchir une limite. Je détestais ce genre d’homme qui se croyait supérieur et pouvait faire ce qu’ils voulaient en un claquement de doigt. Toutefois, cet homme devant moi semblait bien différent, sûrement que ma naïveté me jouerait encore un mauvais tour si je restais trop près de lui, mais il me rappelait Hansel. Pas dans son intégralité, mais ce côté protecteur que j’avais pu apercevoir à deux reprises. « Toujours bien présent malheureusement. » répondais-je en laissant un sourire taquin prendre place sur mes lèvres. Et contrairement à cette première rencontre, je le remerciais. Je n’y avais jamais vraiment cru, mais c’était un peu l’image qu’il reflétait, tout du moins pour l’instant. « Qui a dit qu’un prince charmant devait être romantique ? » disais-je en haussant tout bonnement les épaules, les stéréotypes… Vraiment. Dans toute l’élégance qui m’était donné d’avoir dans cette robe – qui allait finir par prendre le bord plutôt que prévu si ça continuait, je tentais de m’asseoir sur un tabouret libre. Je commençais par lui demander s’il m’offrait un verre, avant de me pencher et de retirer mes talons que je déposais sur le comptoir. Insalubre, oui, mais je n’avais pas l’intention de les mettre sur mes jambes sachant tout l’alcool qui devait se trouver en dessous. Je poussais un soupir de soulagement, car bien entendu avec la robe j’avais droit au calvaire des talons. Mes pieds souffraient déjà et je voulais bien leur accordé une pause en buvant ce verre. « Commençons par un. » Il faut bien un début à tout et puis, je voulais garder mes esprits clairs. Je venais pour danser pas pour finir ivre morte dans une ruelle parce que je n’aurais pas su retrouver l’immeuble où je squattais. Prenant une téquila, les cocktails de fille c’était pas pour moi, je tournais mon regard vers le brun. « Ça ne me vexe pas et je n’ai rien d’une princesse, si c’était le cas tu ne m’aurais jamais vu dans ce parc et je porterais pas des vêtements d’occasions. » Autant évité de dire où je vivais et ce qu’était mon rythme de vie. Je tournais mon regard vers le mur devant moi. « Et puis, d’une certaine façon on cherche tous une forme de prince ou princesse. Mais doit-il être comme on le dit dans les contes, car soyons franc, y font nunuches les princes charmants. » Je ramenais mon regard vers Jared, lui souriant. « Si je devais décrire mon prince, je dirais simplement quelqu’un avec qui je n’ai pas peur d’être qui je suis, qu’il ne brûle pas mes ailes et me retire ma liberté, mais qu’il sache être là quand j’en ressens le besoin. Ni plus, ni moins. Après tout, personne n’est parfait et la perfection n’est que façade. Et toi, si tu devais décrire ta princesse et pas de tricherie. On oubli le physique ! Se serait quoi ? » demandais-je alors que la barmaid revenait avec notre commande. Je pinçais mes lèvres, avant de déposer mon doigt sur le bout de ma langue pour aller mouiller le dessus de ma main où j’y versais du sel. « Santé ! » Rapidement, j’embrassais le sel sur ma main, buvant ensuite cul-sec la téquila et mordant dans le quartier de citron. C’était suret et telle une gamin qui vient de manger un bonbon sûr, je fermais les yeux battant des bras pour faire passer psychologiquement le tout plus vite.