Sortir de cette boutique était un peu étrange pour moi, ses vendeuses étaient-elles trop curieuses ? Je n’en savais rien alors que je me laissais guider vers l’extérieur. Je venais même à papoter avec elle, cherchant des choses plus croustillantes que ma triste vie de jeune maman qui n’avait pas vraiment une stabilité. Non, en fait, j’étais trop le cul entre deux chaises pour réellement être bien dans mon rôle et ma vie était plus que triste. J’avais besoin de savoir que les autres étaient heureuse et que Luke me regardait en souriant et non en se demandant ce que je vous à déprimer sans cesse. Je voulais sourire en apprenant que les autres continuaient de vivre sans stagner car j’avais l’impression de stagner dans ma vie. Mère mais pas tout à fait, toujours amoureuse d’un homme que j’avais quitté et auquel j’avais menti. Je n’avançais pas réellement et c’était navrant mais souriant à la jeune femme mais riant alors qu’elle finissait par dire ne pas du tout avoir à se plaindre. « Je t’envie ! », disais-je dans un rire étouffé alors que je devais avouer que je le voulais bine tout de même. Je voulais bien être chaste mais surtout fidèle à mon cœur, c’était un choix que j’avais fait car j’attendais même si j’avais rompue… cet homme que je ne voulais pas voir autrement que contre mes lèvres. Il occupait toutes mes pensées, je le désirais. J’avais envie de lui, je voulais qu’il embrasse ma peau et je rêvais de lui. Il était pourtant si loin, tellement loin. Lui et son corps de rêve qui faisait frissonner mes sens à chaque fois que j’y pensais. Hummm… et mes fantasmes nocturnes. Oh oui, j’en rêvais chaque nuit de mon Aiden. Oh ouais. Je vous jure. C’est toi qui voulais du truc sans intérêt qui parle de sexe dans un rp ? Et bah tu l’as. Je souriais doucement, m’installant, intriguée par ce que la jeune femme avait en tête et lui demandant bien entendue, totalement apeurée car j’aimais bien le mystère mais j’en avais peur. Le mystère renferme tellement de choses. Parfois difficile à braver mais d’autres fois délirante et souvent normale aussi. Je doutais qu’elle ne me sorte un dragon de sa poche bien entendu. Je riais en écoutant son programme, une penderie rien qu’à moi ? Il y aurait narnia derrière ? Ou un monde qui me ressemblerait ? Cela serait tellement génial mine de rien mais bon, trêve de folie, je me devais d’être sérieuse et alors qu’elle me disait de ne pas avoir peur, j’avais du mal car je devais avouer me demander le montant de la facture après et jamais je ne lui laisserais me l’offrir. Financièrement, je savais que je pouvais me le permettre mais j’avais aussi un bébé et tout et merde mais si j’arrêtais de penser pendant quelques instants. Je commandais tout de même un simple verre d’eau et un brownie. Je pourrais dire que je fais attention à ma ligne mais leur brownie avec une boule de vanille et une crème anglaise étaient succulent donc je m’en fichais un peu. J’écoutais alors ses questions mais c’était tellement difficile pour moi d’y répondre car ma vie changeait beaucoup, je passais d’une femme normale à femme enceinte puis à maman, tout avait changé en peu de temps et j’avais l’impression que mon look aussi. Je ne savais pas trop comment répondre à la jeune femme et me disant qu’il suffisait de rester celle d’avant. « Mes couleurs préférées ? Hummmm… le rouge, le blanc et j’aime beaucoup les tissus colorés mais pas des couleurs fruitées mais des trucs plus discret, fleuris aussi parfois mais pas nian nian ou rideau ! », disais-je en haussant les épaules. C’était tout ce que je savais. Je riais tout aussitôt. « Sinon j’aimerais une penderie qui me mène à un royaume enchanté ou je serais la future princesse et ou le roi Aiden serait un guerrier sexy et tatoué qui ne voudrait que sa future femme donc moi et il serait tellement amoureux qu’il me pardonnerait de m’être enfuie avec son bébé dans le vendre pour retrouver les miens. Un royaume ou nous serions les rois du monde et ou mon père l’aimerait tellement à la folie qu’il l’accepterait et ils iraient chasser ensemble ! », disais-je d’un ton faussement rêveur. « Il y aura un satyre mais un satyre avec un collier d’Hawaï et qui vénère les hawaïens. Il chanterait et jouerait de l’Ukulélé sans cesse. Une lapine nommée Rhiannon qui serait en fait la sœur de la princesse transformée par la vilaine sorcière Azélia qui n’était pas contente que Rhiannon lui vole son brownie magique qui rend euphorique. Il y aurait deux petits mouton, Kennedy et Tristan que la princesse aurait tendance à tondre pour se faire des pulls très douillet mais elle les adore, ils sont ses fidèles montures. Oui, j’imagine la princesse monter les moutons comme des chevaux, bien plus sexy qu’un âne. D’ailleurs l’un des moutons est un génie, plus intelligent que l’autre. C’est un mouton qui rêve de sciences. Puis une fée, Kyle. Jolie avec un cul d’enfer qui se montre est un amour et poser des colles à la princesse ! », je riais aussitôt en lui souriant. « Je n’en sais rien, j’aime les vêtements dans lesquels je me sens sexy mais sexy pour moi-même avant d’être sexy pour les autres tout en restant à l’aise mais tout dépend surtout de mon humeur en fait. », disais-je au final d’un ton plus sérieux. « C’est une question difficile pour moi ! », rajoutais-je un peu penaude.

L’envie ou pas, les gens avaient tous un cœur. Parfois l’on ne se rendait pas compte que l’on était tous tellement et terriblement fous de s’autoriser à souffrir. Oui, la souffrance. Ce flot de choses que nous vivions jours après jour mais pourtant pourquoi nous évertuons-nous à nous laisser souffrir encore ? Alors que la vie peut être si belle quand nous ne vivons pas d’amour. Kyle comme moi, nous avions soufferts et pourtant on pourrait se demander comment notre cœur peut encore battre pour les joies de la vie comme le sexe, l’argent, la beauté et toutes les choses qui dans le fond sont superficielles et ne font pas totalement le bonheur. Le bonheur était tellement illusoire, cousu de beauté telle que l’amitié, la famille et l’amour. Dans le fond, je comprenais la jeune femme. Que l’on ait vécu la même chose ou nous, on a tous été amoureux un jour, on a tous senti notre petit cœur se briser au fil de la musique de nos vies. Le mien aussi, autant que le sien même si pour ma part, je n’avais aimée qu’une fois et mes souffrances n’était pas comparable à une autre comme toutes les souffrances de chacun. Nous traversons ça de manière tellement différentes et pourtant pareille. La souffrance et le cœur qui se brise n’est pas toujours un fruit d’amour, l’amour défendu par le petit jésus mais souvent simplement l’amour d’un proche, un enfant aussi. J’avais tant apprise de leçons sur la vie. J’en avais parfois été écœurée. Cette larme que j’avais vue couler sur sa joue me fendait totalement le cœur, j’étais sensible, tellement. Rien que ça contribuait à une légère souffrance d’un être humain. Cette sensation humaine d’avoir un cœur battant encore dans notre poitrine et non mort. Les gens sans cœur me donnaient l’impression parfois d’être encore plus dangereux que des zombies. Les personnes qui ne se souciaient pas de la vie des autres, de leurs peines et leurs sourires. Je souriais un peu plus difficilement alors qu’elle disait s’être congédiée, je le comprenais, j’avais depuis que j’étais adolescente jusqu’à me rencontre avec Aiden agie ainsi sauf que ce n’était pas un homme qui m’avait dégoutée de l’amour mais mes parents quand ils s’étaient séparés et que tenant Thaïs mon doudou à l’époque, je les avais regardés séparés, pleurant à chaude larme alors qu’ils avaient gueulés des choses que je ne comprenais pas. Cette image était gravée dans mon esprit. « Je connais ça ! », soufflais-je d’un sourire compatissant alors que je voulais juste trouver les bons mots mais je n’étais pas apte à consoler une personne comme je pourrais le faire logiquement, comme j’en étais capable et comme je le voudrais. Je n’étais moi-même pas réellement bien depuis quelques temps. Mon monde s’était écroulé d’un bête appel qui avait détruit tout ce que je pensais de la justice. J’étais dans cette phase de deuil et cette phase de maman qui prie pour la santé de son enfant. Je pris alors imagination, lui donnant d’abord des couleurs et souriant alors qu’elle confirmait que ça m’allait. Je partais aussitôt dans un délire un peu décousu, ignorant pour quelle sorte de folle j’allais passer mais qu’importe, nan ? Qu’importe, oui. Voila. On passait tous pour un fou à une étape de notre vie et pourtant devrions-nous changer ça ? Je n’avais aucune hontes de ma folie, arborant fièrement mon récit. Je finis par rire alors qu’elle me disait que je m’étais laissé envoler par mes textes et disant alors une lettre à côté. Je riais doucement en penchant la tête. « Hummmm… ouais, moi et l’anglais ! », disais-je en souriant. Je n’avais jamais vraiment été douée en phonétique apparemment mais j’étais surtout une faileuse à force de parler tellement vite. Je parlais comme je pensais ce qui me jouait bien souvent des tours. Confondre texte avec sexe ? C’était facile mais quand je disais sexto au lieu de texto, je ne fourchais pas toujours. Je souriais doucement en l’entendant réagir à mon récit et fronçant le nez. « Pas grave, j’aime faire le ménage et puis bon Rhiannon s’en remettra tant que mon père ne sait pas qu’elle est loin d’être pure et chaste ! », disais-je en le murmurant tel un secret et lui souriant aussitôt tandis qu’elle finissait par me demander comment nous étions sexy mais la question était difficile. C’était un mot tellement complexe pour tout le monde. Je souriais doucement. « Sexy pour moi c’est classe mais pas vulgaire, mignon mais pas cucu… court mais pas trop, décolleté mais pas trop. C’est une bonne dose de sensualité surtout et une façon d’être féminine sans être trop aguicheuse. Je pense qu’être sexy et se sentir sexy est aussi totalement différent. Les femmes peuvent vouloir être sexy pour elle-même ou simplement désirer qu’on les remarque et je veux être sexy pour moi-même. Savoir que je ne ressemblerais pas à un cachalot dans une robe mais juste à moi-même et sans me soucier du regard. Sexy c’est juste me sentir belle et à l’aise dans mon corps. Dans le fond, ce n’est qu’un état d’esprit, je pense. », je souriais totalement à fond dans ma philosophie. « Un peu comme toi, tu es sexy à ta façon pas, vulgaire mais à l’aise, en confiance enfin à mes yeux, je te vois ainsi ! », disais-je d’un doux compliment alors que je sentais aussi mon portable vibrer, voyant alors le nom de l’hôpital, s’afficher, je grimaçais doucement, relevant mon regard vers elle. « C’est sûrement important, c’est l’hôpital ! », disais-je alors avec une petite moue. « Je suis désolée, je te promets qu’on se revoit très vite pour se demander si la serveuse est sexy ou complètement vulgaire ! », disais-je en souriant, me penchant pour déposer un baiser tendre sur sa joue. Je cachais un peu ma panique de répondre à cet appel. « Je t’adore ! », soufflais-je en guise de déclaration d’amour. « Et ne te tape pas trop d’hommes ! », rajoutais-je adroitement tandis que j’attrapais mon sac, une douce moue sur le visage, je me sentais mal de la laisser alors qu’en plus, je passais un bon moment et j’en oubliais mes peines. Je me sentais triste, oui mais Nora passait avant tout le monde et c’était mon univers. Je filais alors à l’hôpital pour me rendre compte qu’au final, c’était plus de peur que de mal.