Dans cette vie, on ne peut jamais réellement contrôler les conséquences de nos actes. Ma vie était en ce moment un vrai bazar conséquences sur conséquences mais actes sur actes. Disons que j’étais bien, j’étais heureuse enfin je m’en voulais aussi à la fois de l’être. C’était le bazar dans ma tête, totalement. Entre la situation avec papa car je n’osais réellement pas lui annoncer que j’allais me marier mais pas du tout en fait. C’est stupide, nan ? Puis tellement de choses comme Aiden qui m’avait un peu titillé les sens de la jalousie en ce moment tandis que logiquement c’était l’inverse mais pourtant je ne pouvais pas m’empêcher de lui parler cette main futile dans les cheveux d’une femme. C’était tout con, rien du tout même mais je préférais tellement qu’elle soit dans mes cheveux. Puis il y avait tellement de choses aussi. Je ne voulais pas laisser Rhiannon déménager car je me sentais tellement bien entourée quand elle était là, tellement mieux comme quand j’étais enfant et que je savais que l’on n’était pas loin l’une de l’autre. Au cas où. J’avais aussi d’autres soucis comme Grace par exemple et même mes rêves chelou du futur ou je m’imaginais avec Nora qui a 13 ans et adopte des souris avec son premier petit copain. J’ai vraiment un souci car dans 13 ans, je ne me vois même pas vieillie. Je vous jure. J’avais besoin de me détendre en plus des coliques fortes de Nora, je voulais sortir de la maison, profité qu’elle ne se sente un peu mieux et face la sieste dans son landau pour aller au parc. Elle semblait gigoter un peu dans son sommeil, c’était mauvais signe. « Ca va aller ! », soufflais-je alors comme une imbécile à parler à ce bébé endormi qui semblait ne pas vraiment bien dormir. Oui, il n’y a que moi pour faire ça et je l’assume enfin non… j’étais persuadée que je ne devais pas être la seule.  Je riais nerveusement en regardant autour de moi, l’air semblait tellement chaud, il caressait mes joues légèrement rosée par mon blush. Je m’étais apprêtée dans un jeans et un haut voilé. C’est alors qu’un premier gémissement se fit entendre du bas de la poussette, non, ça allait arriver. Les pleurs et tout ça. Je le sentais mal car je savais que j’allais attirer l’attention. J’étais bien trop loin pour rentrer sachant que mon programme était d’aller voir Jane à son boulot. J’avais besoin de ses conseils pour les coliques et je n’aimais pas toujours déranger par sms puis il fallait que je sorte et que je vois des adultes autres qu’Aiden et Rhiannon car il y a mieux comme adultes en général. J’avais même préparée une tarte pour ne pas venir les mains vides. Ma tarte au pomme magique. Je prenais alors la route vers chez Jane, sentant les pleures à sanglots arriver tandis qu’elle grognait et s’agitait dans son landau. Certaines personnes me semblaient me regarder comme une horrible mère qui affiche son bébé qui pleure mais en fait, c’était ce que je me disais. J’avais l’impression que tout le monde me jugeait, je regrettais presque d’être sortie en entrant dans le bâtiment et ayant le cœur qui se serrait un peu sous les quelques regards compatissant. Ceux-là, je les reconnaissais car je connaissais les personnes étant la fille des dirigeants, cela aidait. Je sortais alors mon badge de mon sac pour ainsi pouvoir entrer, allant en direction du bureau de Jane. J’espérais ne pas la déranger mais j’arrivais dans l’heure de la pause. Prions pour ne pas la trouver avec papa à se faire des papouilles. Nora pleurait à chaude larme dans la poussette, alertant tous ceux qui n’étaient pas déjà alerté. Je frappais doucement à la porte en verre, les stores étaient baissés mais j’avais l’impression qu’il y avait quelqu’un. J’inspirais doucement, Nora me regardais de ses yeux humides, elle ne devait pas vraiment me voir à mon avis. J’avais encore du mal à savoir quand elle finirait par voir en couleur, flou ou en noir et blanc. J’étais assez perdue dans tout ça. J’attendais que l’on m’ouvre, prenant Nora dans mes bras et la berçant légèrement mais rien n’y faisait. C’était horrible et toujours comme ça et comme d’habitude je finissais parfois par la rejoindre dans les larmes.

Encore une journée bien remplie pour Jane. Levée aux aurores puis enchaînement de tout un tas de corvées quotidiennes avant de partir au boulot. Là encore, elle n'était pas d'humeur. Holden la préoccupe beaucoup ces temps-ci. Surtout leur relation à vrai dire. La rouquine commence sérieusement à se poser des questions sur la fidélité de son mari. C'est absurde, il est pasteur et prône la fidélité à tout bout de champs. Mais ça n'empêche pas le fait qu'il n'est rien de plus qu'un homme. Un homme qui s'est bizarrement rapproché de son ex-femme pour s'éloigner de sa femme. C'est quand même étrange non ? La mort de Luke, ils auraient du la vivre ensemble, à se serrer les coudes, à se consoler l'un et l'autre. Vivre ça chacun de son coté est très difficile. Jane semble y arriver beaucoup mieux que lui.

Elle était entrain de penser à tout ça, assise à son bureau, ses lunettes sur le bout de son nez. Encore un truc déprimant, les lunettes. Elle déteste mettre ces trucs affreux. Ça fait mémère selon elle. Pourtant certains de ses collègues lui avouent sans rougir que ça lui donne un petit coté sexy. Ça fait plaisir, mais ça n'empêche pas qu'elle a besoin de ce truc pour y voir clair dans ses papiers. Heureusement qu'elle ne doit pas les porter en permanence.
Installée à son bureau, vêtue d'une jupe noire étroite arrivant sous le genou et d'un chemisier blanc sans manches, elle se rongeait un peu les ongles en restant fixé sur son écran d'ordinateur. Les jambes croisées, elle tapotait nerveusement du pied en se demandant si c'était une bonne idée ou pas. Faire réagir Holden en lui proposant un week-end rien qu'à deux pourrait être une idée, mais pas sur qu'il accepte. Pourtant c'était bien ça qu'elle regardait sur son écran. Les offres de week-end en amoureux. Pour certain un peu too much il faut l'admettre.
Mais bon, elle n'eut pas le temps d'en regarder plus, on frappait à la porte et elle se leva en lâchant un soupir en retirant ses lunettes pour les laisser posés sur son bureau. Elle alla ouvrir et eut de suite un sourire en voyant ses deux princesses.

_ Hey !!

Elle colla un rapide bisou sur la joue de Lulla avant de lui prendre la petite des bras pour la bercer un peu.

_ Bah alors ma princesse, t'as du chagrin ?

Avec quelques douces paroles et des petits gestes tendres, la petite se calma rapidement. Jane put alors s'adresser à sa fille sans devoir hurler pour s'entendre.

_ Entres... qu'est-ce qui t'amènes ici ?  

Quelle souffrance pour une mère de voir son bébé pleurer alors qu’il a mal ! Les gens ne se rendent-ils pas toujours compte que cela peut être tellement affreux avant de faire un bébé ? Je n’en savais rien mais parfois je me demandais si ma mère ressentait ça quand j’étais bébé ou m’envoyait-elle ses cours sur la tête pour que je la boucle ? Je n’en savais rien et dans le fond ? Je n’arrêtais pas d’y penser depuis la naissance de Nora. Ces petites choses qui devraient m’aider à l’aimer moins mais me donnait envie aussi de lui poser ces questions. Je ne pouvais pas, je n’avais surtout pas de numéros à appeler. Je n’en voulais pas non plus, je ne voulais qu’aller voir une seule personne quand je vivais ces doutes de maman ou quand je ne savais pas quoi faire. Certes ce n’était pas seulement pour ça mais pour des millions de choses que je me trouvais dans ce couloir avec ce bébé pleurant dans mes bras. Ce n’était en rien évitant pour moi, la jeune femme qui sentant son cœur palpiter à chaque sanglot. Etais-je trop facilement sensibilisée par mon bébé ? Parfois je me demandais si ce n’était pas une sorte de baby blues. Avais-je besoin de souffler ? Je n’en savais rien. J’avais passé les derniers jours en compagnie d’un bébé plus qu’en compagnie du monde extérieur. Je lui souriais doucement, cette femme qui m’ouvrit la porte. Elle était jolie, rousse et avec ces yeux que j’avais souvent imaginée qu’ils ressemblaient aux miens. Sûrement pour avoir une sorte de sensation que l’on était plus liée mais non, nous n’étions pas liées par le sang néanmoins, je m’en fichais. Dans mes souvenirs, c’était celle que j’avais le plus souvent appelée maman mine de rien. Cette femme qui avait bercée mon enfant bien plus que les promesses d’une maman qui ne revient jamais pour me voir. Des promesses en l’air. Jane les avait toujours tenues à contrario. Elle était bien plus présente pour moi, bien plus vrai et non un rêve. Là, elle était en chair et en os, elle embrassa ma joue et je souriais. La regardant tandis qu’elle agissait, me prenant alors le bébé des bras et semblant l’apaiser bien rapidement. Mince mais mon bébé avait-il des coliques ou un problème avec moi ? Je n’en savais rien mais le doute s’installait comme le besoin d’une thérapie. J’en avais besoin enfin plus vite la sensation qu’il le fallait. Sous l’invitation, j’entrais aussitôt dans ce bureau, regardant par habitude autour de moi pour voir si la décoration avait changée. Un cadre ? Un nouveau tapis. Je recherchais toujours les changements dans la pièce et peut-être par besoin de faire ma commère avec Rhiannon et avoir de quoi parler de ma journée. Oui, c’était notre petit truc à chaque fois, faire les commères. Je riais légèrement mais nerveusement en mettant les pouces sous le balcon de mes yeux afin d’y effacer les tendres larmes qui s’y logeaient. Je souriais doucement en penchant la tête. « Juste enfin le besoin de passer et sortir ! », soufflais-je avec un regard tendre autour envers ma belle-maman que ma fille qui semblait calme. « C’est magique, elle se calme. Je crois qu’elle doit avoir du mal avec sa mère ! », disais-je en laissant ce rire nerveux échapper à nouveau de mes lèvres. Comment arrivais-je à paraitre aussi détachée alors que mes yeux disaient le contraire de leur humidité naissante ? « J’ai apportée de la tarte aussi, je me disais qu’à cette heure-ci, tu aurais faim ! », disais-je en souriant légèrement, un sourire timide alors que je laissais le landau dans un coin de la pièce pour me pencher dans le panier qui était en dessous, sortant une boite hermétique rondes dont une tarte magique à la Lullaby était endormie depuis mon départ de la maison. Sisi, les tartes dorment mais après, elle a dû être bercée par la balade. « Et je me disais aussi que tu pourrais me rassurer sur une autre chose ! », disais-je d’un ton plus nerveux, plus stressée. Je l’étais réellement plus, c’était un fait.

Comment faire réagir Holden ? Cette simple question commençait sérieusement à prendre toute son emprise dans la tête de la rouquine. À mesure qu'il s'éloigne et refoule ses sentiments, Jane s'inquiète et cherche des solutions. C'est d'ailleurs ce qu'elle faisait là en cherchant à réserver un week-end en amoureux. D'ailleurs en y réfléchissant c'est une chose qu'ils n'ont jamais fait. Ils ne sont jamais partit rien que tout les deux. Et puis les week-end son toujours prit étant donné que Holden fait office à l'église le dimanche matin. Finalement elle ne savait plus si c'était une bonne idée ou pas. C'était fort peu probable qu'il accepte d'abandonner ses fidèles rien qu'un dimanche. Même elle n'avait pas ce pouvoir sur lui.

Elle n'eut pas trop le temps d'y réfléchir plus, on frappait à sa porte et elle eut la bonne surprise de voir Lullaby devant sa porte avec son adorable petite Nora. Oui enfin adorable c'est vite dit. La petite hurlait à plein poumon. Jane eut quand même vite fait de la calmer. Il faut dire que les enfants, ça lui connaît. À 44ans ce n'est pas l'expérience qui lui manque, contrairement à Lulla qui semble bien galérer la pauvre.

_ Ne dis pas de bêtises, elle adore sa maman. Tu es trop stressé c'est tout.

Un bébé ressent ce genre de chose. Jane en sait quelque chose. Ses début avec Kate ont été un vrai cauchemar. Maman a 16ans, ça ne s'apprend pas. On peut dire que la rouquine a piqué une crise plus d'une fois avant de culpabiliser d'être une mauvaise maman.
Jane eut un sourire quand elle lui parla de tarte. Ça elle ne refusera pas ! D'ailleurs avec la simple salade qu'elle avait avalé ce midi, on peut dire que son estomac réclamait sans cesse.

_ Je n'ai pas besoin d'avoir faim pour manger de la tarte !

Elle en rigolait alors qu'elle alla s'installer dans son fauteuil devant son écran d'ordinateur avec la petite toujours dans ses bras. Elle en eut d'ailleurs un sourire gaga en la regardant avant de reporter son regard sur Lulla qui apparemment avait quelque chose de précis à aborder.

_ Te rassurer sur quoi ? Je t'écoute.  

Le stress, ce sentiment tellement vivant qui nous prends parfois plus aux tripes que l’amour et diverses sensations trépidantes. Je n’étais réellement pas capable de tellement de choses en passant par gérer ma peur ou même mes angoisses même si c’est pareil mais tellement différent à mes yeux. La peur comme l’angoisse s’éparpille tel un élan de bonheur ou de malheur. Cela peut bien se terminer tout comme être horrible. A mes yeux, la peur était un mouvement de sensations parfois positives comme négatives. Je ne savais pas comment être une maman. Oui, Joan n’avait pas réellement été le bonne exemple et Jane l’était mais comment chercher le bon milieu ? Dans le fond, j’avais peur d’être comme Joan. Oui, j’en avais peur. J’avais peur de partir et ne jamais m’occuper de ma fille. Parfois c’était juste une impression que j’avais car je stressais trop, un baby blues ? Un peu. J’avais simplement besoin de gérer le deuil et Luke et aussi le rôle de maman qui était là. Je lui souriais doucement alors qu’elle me disait que j’étais une maman bonne enfin pas comme une tarte mais bonne comme douée. Un bébé ce n’était pas la chose la plus facile dont on devait s’occuper. Bien sûr, c’était mieux que de s’occuper d’un hérisson car ça ne pique pas mais ça pue seulement. Hors toutes les folies au lit avec Aiden, je ne m’occupais que du bébé. Enfin techniquement Aiden était un bébé enfin plus comme Bob l’éponge. Punaise, je suis amoureuse de Bob l’éponge ! Enfin bref, tout ça pour dire que je n’étais presque plus qu’une maman dernièrement. Même pas une pompière même si j’allais reprendre dans 10 jours mais je ne m’en sentais pas encore mentalement prête à vrai dire. Soit, alors qu’elle me disait vouloir de la tarte, je souriais. Je l’avais même sortie du landau. Je souriais doucement en penchant la tête et regardant alors Jane attentivement. C’était un léger sourire, oui. Je posais la tarte sur le coin de son bureau. L’avantage en ce moment, les fruits étaient bien mûres donc la tarte était encore meilleure. C’est alors que je prenais aussi place sur la chaise que je l’entendais me dire qu’elle m’écoutait. Mais comment aborder ce sujet ? La procrastination ne pouvait pas durer longtemps car le mariage était pour bientôt. « Je… », disais-je en commençant. Je n’avais clairement pas peur de la réaction de Jane car dans le fond, j’avais toujours été la fille qui faisait tout sans se soucier de ce que les autres pensaient sauf son père. Le pire était pour moi sa réaction à lui. Celle de Joan aussi car j’étais tellement persuadée qu’elle ne m’aimait pas. Peut-être m’aimerait-elle plus si elle couchait avec Aiden ? Oui enfin là n’est pas le sujet car ma mère et moi, c’était plus complexe. Joan. Oui, je l’appelais rarement maman. C’était toujours Jane qui recevait ce petit surnom. « … bon d’accord, tu vas penser que c’est une sorte de pandémie dans la famille… », disais-je en pensant que Kennedy s’était marié mais aussi Kate même si elle ignorait ce détail pour cette dernière. Je riais nerveusement. « … Aiden m’a demandé en fiançailles… », soufflais-je aussitôt et souriant doucement avec fierté même si j’étais toujours autant nerveuse. C’était bien, on allait pouvoir avoir le mariage que papa voulait bon… après le sexe mais on ferait un monde honorable. « Et… j'ai dis oui sans hésiter ! », disais-je en me sentant volubile. « … ce n’est pas comme annoncer à papa que ma peluche en forme de zèbre a perdu sa tête, que Winnie l’ourson passe à la télévision, que j’aime les tortues ninja comme les garçons ou alors que je veux porter des strings comme toutes les filles pour réveiller la testostérone des hommes enfin c’est plus compliqué que ça. J’ignore comme lui dire. Entre un pot de ketchup et la purée au diner ? », je riais nerveusement en baissant mon regard. « J’aimerais juste qu’il aime Aiden comme il est car c’est un type bien. Bon d’accord, il a eu des addictions mais et alors ? On a aussi couchés ensemble avant le mariage mais ce n’est pas comme si c’était le premier aussi… enfin je ne comprends pas pourquoi il ne l’aime pas. Il était comme lui, il m’a eu au lycée. », disais-je alors en me laissant emporter par mes mots, ayant du mal à arrêter et reprenant même mon souffle. Nerveuse, stressée, je regardais celle qui était une maman, bien plus qu’une belle-mère et lui souriant. « Désolée, je lâche ça entre la tarte… et les bonjours, c’est pire que la purée et le ketchup ! », disais-je en soupirant et passant la main sur mon front. Parfois la famille, c’était tellement compliqué. Kennedy n’aidait pas l’annonce. Trop de mariages en même temps même si ce n’étaient que des fiançailles pour moi.

Avoir la petite Nora dans les bras est toujours un plaisir pour Jane. Il faut dire que ça fait maintenant vingt ans qu'elle n'a pas pu bercer, ça fait quand même une éternité. Et puis cette petite c'est sa première petite-fille. Enfin techniquement la deuxième mais ça Jane l'ignore encore. Assise à son bureau avec la petite tout contre sa poitrine, Jane la berçait en lui caressant doucement le dos. C'était prendre le risque d'un vomito direct sur l'épaule mais la rouquine avait confiance en sa progéniture pour ne réserver ça qu'à son grand-père. Jusqu'à maintenant elle avait réussit à l'éviter, restons positif.
Bavant à moitié devant la tarte qui semblait vraiment succulente, Jane demanda banalement à sa fille en quoi elle pouvait l'aider. Elle ne s'attendait pas du tout à l'entendre parler encore et encore. Apparemment Lullaby ne semblait pas tranquille et craignait un peu sa réaction. Mais après le mariage surprise de Kennedy avec une inconnue lors d'une beuverie, la demande en fiançailles d'Aiden semblait presque romantique. Bon ça avait peut-être été le cas mais Jane se demandait encore s'il était sérieux avec elle. Croyant toujours que c'était lui qui l'avait laissé tombé alors qu'elle était enceinte, Jane restait assez neutre avec lui. Et puis à mesure qu'elle parlait, Jane ne put s'empêcher de sourire d'un air amusé. Non mais franchement, elle était vraiment entrain de lui parler de string ? Une chose est sure, il faudra qu'elle évite ce passage lorsqu'elle apprendra la nouvelle à Holden.

_ Eh bien... ça pour une nouvelle...

Jane avait attendu sagement que la jeune femme devant elle arrête son discours visiblement pas préparé d'avance. Elle avait encore un léger sourire avant de reprendre, toujours aussi calme.

_ Tout d'abord félicitations, c'est une bonne nouvelle. On aura au moins l'occasion de pouvoir organiser un vrai mariage.

Et si Holden accepte tout ça, il aura peut-être le privilège de pouvoir les marier lui même. Jane reprit quand même tout en volant un petit bout de gâteau pour le porter à sa bouche.

_ Ce n'est pas qu'on le déteste Aiden... enfin ton père le déteste vraiment mais il a de bonnes raisons. Il t'a quand même abandonné quand tu étais enceinte. Tu penses vraiment pouvoir lui faire confiance ?

Pour Jane, toute la question était là. Elle sait que Lulla est folle de ce garçon et c'est justement pour cette raison qu'elle s'inquiétait pour elle. Elle ne voudrait surtout pas qu'elle soit déçue par le comportement du jeune homme.

J’étais la reine des bonnes nouvelles mais aussi des conneries à dire alors que je parlais de choses assez loufoques tout en étant partie dans un monologue. Je pouvais parfois me sidérer tellement j’étais bavarde et alors que je regardais Nora, je souriais. Elle était si belle mais j’étais lancée dans mon discours et terrifiée à l’idée de la réaction de mon père. C’était fou mais c’était dans ma tête, tellement. Fixé, telle une idée saugrenue. Je ne voulais pas penser à autre chose que la réaction qu’il aurait en posant son regard sur ma main, cette bague ou même s’il accepterait de me marier lui-même. J’étais perdue, tellement. Je ne savoir pas quoi dire alors que je semblais totalement décontenancée en lui disant pour la tarte et le bonjour. Je mettais ça sur une assiette trop rapidement, trop facilement. J’inspirais, je regardais vers cette belle rousse qui était une image maternelle pour moi, elle était tellement jolie. Je savais pourtant que je ne lui ressemblerais pas, je ressemblerais plus à cette femme qui m’a abandonnée à l’enterrement de mon petit frère. Mais voulais-je lui ressembler ? Parfois je me disais que oui mais je refoulais cette simple idée. Pensant tellement que je ne lui plaisais pas et que j’étais une fille horrible pour qu’elle ne soit pas là pour moi mais là pour les autres, les gens de New-York. J’inspirais doucement alors qu’elle me disait que c’était une nouvelle. Bon c’était rassurant quand même dans un sens, je souriais doucement en me préparant alors la suite. Car dans le fond, elle n’avait pas dit bonne ou mauvaise enfin rien donc sur quoi me fixer ? Aucunes idées donc je riais nerveusement alors qu’elle disait qu’on aurait au moins un mariage à préparer. Ouf, cela me rassurait car oui après Kennedy, c’était bien mieux comme situation et oui, j’en voulais tout autant à mon petit frère de ne pas avoir parlé de ça avec moi avant. J’aurais pu enfin je n’en savais rien mais j’aurais voulue pouvoir changer les choses. J’écoutais alors la suite, un peu amusée car oui, les situations du genre ou je devais défendre Aiden était courante depuis 6 ans même si dans le fond, je ne voulais jamais tout dire et jamais trop en dire. Je n’avais jamais de moi-même mise la situation de la drogue sur le tapis car papa semblait le savoir de lui-même et comment ? Je n’en savais rien mais je n’avais jamais cherchée à comprendre pourtant. J’étais restée neutre la plupart du temps en riant simplement de leur haine mais là ? J’allais me marier, ce n’était plus totalement drôle. Je ne voulais pas que mon père se chamaille avec l’homme qui serait mon époux. Mon fiancé, passe encore mais j’étais effrayée car j’avais peur que ça finisse par se mettre entre moi et cet homme qui était celui sans lequel je ne serais même pas venue au monde. Aussi idyllique soit-il, je rêvais d’une famille belle et heureuse. C’est louche, je sais. Je riais nerveusement en regardant Jane, ma mère à mes yeux. Et secouant doucement la tête. « Il ne m’a pas abandonné ! », disais-je alors en haussant les épaules, ouvrant alors la tarte tout en me levant, un peu attardé dans mes pensées alors que repartir dans les sujets qui me fâchent par moment n’étaient pas facile. La culpabilité, voilà le problème. Je me construisais de « Et si » depuis le début de ma grossesse. J’avais du mal à venir sur le sujet, ce sujet tellement difficile qui me donnait l’impression d’avoir faite beaucoup trop d’erreurs. Je marchais alors doucement vers la fenêtre, posant ma main sur les rideaux donc je caressais le tissu. Mon regard partant vers la vie. Ce paysage, j’en souriais doucement en haussant les épaules à nouveau. Ce sujet que je faisais souvent, bien trop souvent quand j’étais disons : ailleurs. « Il a vu le test de grossesse avant de partir mais je lui ai dit que c’était une erreur et que la prise de sang le prouvait et puis je l’ai quitté… », disais-je en tournant le regard vers elle et lui souriant doucement. « Il ne serait jamais parti sinon mais on n’aurait jamais pu retenir Luke de partir autant que l’on n’aurait jamais pu retenir Aiden de partir sans que ça ne le tue… cela me tuerait aussi de ne plus faire mon boulot, ne plus sauver des vies… Je peux les comprendre. Pour moi, le retenir était être égoïste avec lui. », disais-je en riant nerveusement. « Au final, j’étais égoïste dans les deux cas, pas la peine de me faire la morale ! », disais-je en lui souriant, sachant que je le méritais mais étant assez grande pour me la faire assez souvent toute seule et c’était une chose dont j’étais douée. M’en vouloir à moi-même et me faire la morale car dans ma tête, c’était typiquement comme Bagdad. « En 6 ans, il s’est dévoué à moi sans jamais m’abandonner et revenant toujours, c’est en moi qu’on ne devrait pas avoir confiance en vrai. Lui, il est bien meilleur que moi, il dévoue sa vie à sa fiancé, à sa fille maintenant mais aussi à l’Amérique ! », disais-je en inspirant. « Et moi, au mensonge… », je riais nerveusement. « Je ne suis pas meilleure que Joan dans un sens ! », disais-je en levant les yeux même si je savais pertinemment que j’étais quand même loin d’être comme Joan mais me comparer à elle était tellement facile quand je me sentais un brin ignoble.

Les enfants Jones sont les rois pour annoncer des nouvelles en tout genre. Jane devrait sans doute y être habituée à force. Disons que les aveux ont évolués avec leurs âges. Petits ce n'était que des bêtises, aujourd'hui c'était toujours des bêtises mais là, elle ne pouvait plus les mettre au coin ou les priver de sorties. C'était assez frustrant de les voir avouer et ne rien pouvoir faire pour les punir. Ce n'est pas que Jane était la reine des punitions, bien souvent elle laissait ce plaisir à Holden. Il n'a jamais manqué d'imagination pour les sanctions.
Bon et puis là, ce n'est pas vraiment une grosse connerie. C'est même plutôt une bonne nouvelle. Lullaby est fiancée, il y a de quoi se réjouir et sauter de joie. La plupart des parents réagiraient comme ça. Et bien que Jane soit heureuse pour elle, elle restait tout de même sur sa réserve, n'oubliant pas que le jeune homme a déjà beaucoup fait souffrir la jeune fille.

_ Tu étais pourtant seule toute ta grossesse.

Si ce n'est pas abandonné ça ! Cela dit, Jane n'ajouta rien d'autre. Lulla s'agitait un peu. Quand elle se mets à bouger comme ça c'est qu'elle a un autre aveu à faire. Jane continua alors de bercer un peu Nora contre son épaule tout en regardant la jeune femme cogiter devant elle. Jusqu'à ce qu'elle se remette à parler. Ce qui est amusant avec elle, c'est qu'elle parle toujours énormément. Toute petite déjà, elle était très bavarde. Ce n'était pas l'idéal à l'école mais elle s'en est sortit quand même. Mais là n'est pas la question. Lulla avouait quelque chose de bien plus choquant que cette annonce de mariage. Jane l'observait. Même sans un mot prononcé, la jeune fille remarqua à son regard que la leçon de morale n'était pas très loin. Jane du prendre sur elle-même pour ne pas lui remonter les bretelles. Et puis le fait qu'elle se compare à Joan l'agaça vraiment. Le regard plus dur, elle répondit rapidement.

_ Ne me parle pas d'elle ! Tu n'as rien en commun avec cette femme, tu prends soin de ta fille et tu serais incapable de l'abandonner. Tu n'es pas comme elle.

Ce n'était pas une bonne idée de parler de Joan à Jane. Depuis son tête à tête avec Holden le jour des funérailles, Jane a cette femme en horreur encore plus qu'avant. Elle n'a pas apprécié l'abandon de Holden en ce jour dramatique, autant qu'elle n'apprécie toujours pas son éloignement depuis. Alors le simple fait de prononcer son prénom rendait la rouquine sur la défensive et ça se sentait.

_ Tu as fais une erreur. Une énorme erreur ! Et tu as de la chance que Aiden a su te pardonner tout ça. Si ton père et moi avons tant de rancœur contre lui c'est bien parce qu'on pensait qu'il vous avait abandonné. Alors si tu veux que ça s'arrange entre eux, va expliquer tout ça à ton père.

28 ans et encore des bêtises pour être punie. Dans le fond, c’était totalement différent. Je ne cassais plus les vases, je ne mangeais plus les chocolats en cachette et j’en passe. Je restais cette fille totalement mature mais qui pourtant faisait parfois les mauvais choix car elle réfléchissait plus pour les autres, moins pour elle, plus avec sa tête, parfois moins avec son cœur. Parfois trop avec son cœur et pas assez avec sa tête. Je n’avais réellement jamais eue de la facilité pour faire mes choix et surtout en amour. Tout d’abord peut-être par ce qu’Aiden était le seul homme que j’avais réellement aimé ? La seule relation stable que j’avais eue ? La seule personne pour laquelle je suis ne prête à me sacrifier ? Je m’étais tellement battue avec lui contre son addiction, tellement, oui. Je m’étais efforcée. A la fenêtre, je passais alors aux aveux, expliquant la vérité et non les choses qui paraissent. Je n’étais pas seulement cette jeune femme qui était seule pendant sa grossesse, non. J’étais aussi cette jeune femme qui avait tout fait pour que le bonheur de l’homme qu’elle aime passe avant le sien. Je riais nerveusement alors que Jane venait à me dire de ne pas me comparer à ma mère mais haussant les épaules, je ne réagissais pas réellement rapidement. Dans le fond, c’était plus fort que moi-même si ça restait en général toujours dans mes pensées. Un peu trop même. La plupart du temps, je n’avais pas toujours confiance en moi, voir jamais. Les gens ne s’en rendaient jamais vraiment compte. Les gens ne pouvaient pas s’en rendre compte sauf s’ils me connaissaient autant qu’Aiden et mes proches. Je n’arrêtais pas de me dire que Joan était présente jusqu’au divorce. Bien sûr, je ne remettais jamais en cause mon père ou le divorce mais j’avais tendance à me dire que c’était moi, nous qui avions fait quelques chose de mal pour qu’elle parte et nous laisses presque seuls. Je sentais néanmoins qu’il ne fallait pas trop parler de Joan et ceci avec presque tout le monde, avec moi aussi par moment. Il ne fallait pas non plus prendre sa défense devant moi, j’étais bien trop douée pour la prendre parfois toute seule dans ma tête et m’en vouloir une seconde après pour la détester encore plus. C’était stupide, je le savais mais j’étais encore cette petite fille qui se demandait pourquoi sa maman ne revenait pas pour diner. Je n’avais que 4 ans à l’époque où ils se sont séparés. Je me souvenais des premières soirées dans l’appartement pittoresque de maman ou je ne me sentais pas à l’aise, cela avait duré peu de temps avant qu’elle ne parte. J’étais cet enfant qui se disait bien trop souvent que c’était de sa faute. Un truc avait dû clocher ? Je ne devais pas être une petite fille bien ? C’était pour ça que je m’étais efforcée à l’être pour papa, faisant cependant des erreurs alors que je me battais aussi contre mon besoin de ne pas aimer, tombant peut-être même amoureuse du mauvais. Et alors que je contemplais la vue. Je souriais, timidement en la regardant alors qu’elle finissait de dire que je devais expliquer ça à mon père. « Il le sait, maman ! », disais-je alors en utilisant ce petit surnom tellement affectueux que je pensais réellement plus convenir à Jane qu’à Joan car elle avait toujours été là. J’haussais doucement les épaules en la regardant. « Il le sait ! », répétais-je alors en riant nerveusement. « Mais ce n’est pas le problème avec Aiden ! », disais-je alors en souriant. « C’est plus que ça ! Cela a toujours été pareil en 6 ans et je ne suis pas restée enceinte pendant 6 ans ! », rajoutais-je en levant les yeux et me déplaçant vers la tarte, prenant le couteau qui se trouvait dans la boite pour l’ouvrir délicatement et regardant la rouquine devant moi en riant nerveusement. « Ça serait tellement plus simple aussi s’ils pouvaient s’entendre, aller jouer au golf, se montrer surprotecteur à deux pour Nora dans 30 ans car bien sûr, je garde encore l’espoir qu’elle soit célibataire dans 30 ans ! », je riais légèrement en haussant les épaules. « Et tellement impossible, ça parait tellement idyllique de les voir s’entendre que voilà mais Aiden est la plus belle chose qui me soit arrivée. Sans lui ? Je serais encore cette fille qui passe d’hommes en hommes pour les prendre pour des jouets juste par ce qu’elle a peur de l’amour, il m’a appris à ne pas avoir peur. Il m’a guéri et montré que je méritais d’être aimée mais que j’avais aussi le droit d’aimer. J’ai toujours eue le sentiment que l’amour, c’était dangereux et je l’ai toujours dans le fond mais avec lui, je veux bien me mettre en danger. Comment dire autrement que j’ai rencontré mon âme sœur ? », disais-je en riant légèrement sur la fin. « Je n’ai pas peur, je me sacrifierais pour lui ! », rajoutais-je aussitôt.

Joan n'était certainement pas un sujet à aborder en ce moment. Jane n'avait toujours pas encaissé ce tête à tête improvisé et interminable entre Holden et cette femme. D'autant plus qu'elle n'avait eut aucunes explications et qu'elle a du gérer la mort de Luke toute seule dans son coin. Bon et puis cette femme,  la rouquine ne la porte pas dans son cœur, c'est bien connu. Cela dit, elle n'a jamais empêché les enfants de parler de leur mère. Enfin jusqu'à aujourd'hui. Parce qu'il faut bien admettre qu'elle ne voulait pas s'attarder sur le sujet et qu'en plus la comparaison entre Joan et Lullaby était complètement absurde.
Et puis en s'énervant comme ça, Jane avait réussit à faire chouiner la petite Nora. C'est bien pour ça qu'elle se calma tout de suite en regardant sa petite-fille tout contre elle. Si elle pouvait éviter de faire démarrer les hurlements, elle apprécierait grandement. Puis elle reporta son attention sur la jeune femme et ce gâteau qui avait l'air fort appétissant. Vous ai-je déjà parlé de cette petite salade ridicule qui lui a servit de repas ce midi ? Quelle connerie ces régimes franchement. Elle louchait donc sur le gâteau tout en écoutant la miss lui parler de son grand amour. Celle là quand elle s'y mets, on ne l'arrête plus. Jane souriait à mesure de l'entendre. Elle ne cherchait même pas à l'interrompre, c'était tellement mignon de la voir parler comme ça. Dans le fond que ça soit Aiden ou un autre, du moment qu'elle est heureuse, c'est tout ce qui importe. Jane n'en demande pas plus. Cela dit, elle était quand même surprise que Holden sache tout ça et pas elle. Pourquoi est-ce qu'elle est toujours la dernière au courant elle ?

_ Que c'est mignon !

Alors là, franchement, Jane était toute émue. C'était une belle déclaration quand même. Une déclaration à Aiden, mais peu importe. Elle avait le sourire et se mit même à parler à Nora qui somnolait contre la poitrine de sa mamie.

_ Papa et maman vont se marier ma chérie ! On va te trouver une super petite robe de princesse, tu vas être toute mignonne !

Rah ce qu'on peut être gaga par moment. Et puis ce n'est pas de sa faute si cette petite est trop belle. Elle craque devant sa petite bouille. Cela dit elle reprit quand même en regardant Lulla qui devait certainement la prendre pour une folle.

_ Je te souhaite d'être heureuse, vraiment. Et pour ton père, ne t'en fais pas, je m'occuperais de le remettre à sa place quand il s'en prendra trop à mon gendre. Il faudra bien qu'il s'y fasse, tu n'es plus une enfant et t'es libre de tes choix. Et puis Aiden n'est pas si mal. Il est mignon et il a de belles fesses !

Elle aurait peut-être pu éviter d'énoncer ce détail. D'ailleurs elle en eut un petit rire en sachant que ça allait certainement faire réagir la future mariée. C'est vrai quoi, Aiden est beau garçon, en 6ans, elle a bien eut le temps de remarquer ses atouts.