Un hochement de tête suivi d’un sourire timide vinrent confirmer mes propos à Jensen par rapport au fait que j’acceptais d’aller passer du temps chez lui après le repas, et à moi-même, par la même occasion. En effet, c’était comme si, pendant un instant, il me fallait réaliser que j’avais accepté une telle chose, et que maintenant que c’était chose faite, pour être honnête, je ne le regrettais pas, mais pas du tout. Au contraire, j’étais maintenant plus que ravie d’avoir pris cette décision. Parce que même si, je ne pouvais pas le cacher, il y avait toujours cette idée de risque dans ma tête qui était toujours présente, dans le sens où oui, me laisser aller signifiait que je prenais un risque d’être blessée au final, j’avais envie de me donner une nouvelle chance, de croire que je pourrais être finalement heureuse de nouveau, et pour me donner cette chance, il fallait que je veuille aller de l’avant, ce que j’étais en train de faire en ce moment. Et puis, je ne le regrettais pas non plus parce que vu l’enthousiasme de Jensen, enthousiasme auquel je répondis sans hésitation :  « Je crois aussi. » avec un sourire plus large, je me serais très mal vue lui refuser une telle requête, sans parler du fait que je pouvais voir son bonheur dans ses yeux, et cela le rendait encore plus beau, surtout quand je savais que j’étais fort probablement à la source de cette petite étincelle dans son regard que je voudrais voir constamment briller quand je serais là, ou juste tout le temps, tout simplement. Ensuite, comme si ceux-ci étaient destinés à arriver à ce moment précis en guise de célébration de tout cela, nos cocktails furent déposés sur la table. C’est là que tout naturellement, je proposai de trinquer, ce que le jeune homme accepta avec plaisir, me laissant toutefois le choix de la raison pour laquelle nous allions trinquer. Même si c’était une banalité et que j’en étais consciente, je crus toutefois bon de m’accorder quand même un bref moment de réflexion, moment pendant lequel je cherchai ce qui serait le plus approprié. Une fois parut évidente dans ma tête, c’était le fait que je voulais trinquer par rapport à quelque chose qui nous liait. Je n'allais quand même pas trinquer à la santé du chaton que je venais de recueillir chez moi, quand même ! Cependant, quels mots étaient les plus appropriés ? Ça, je ne sus pas le déterminer automatiquement. Il y avait tellement de choses que je pouvais dire; seconde chance, premier rendez-vous, repas qui sera sûrement magnifique, à ses beaux yeux, son sourire magnétique. Bref, rien de tout cela me semblait assez bien pour être prononcé, ce qui fit en sorte qu’à la fin, je finis par simplement dire :  « À nous deux. » avec un large sourire avant d’avancer légèrement mon verre pour que ce dernier et celui de Jensen s’entrechoquent. À nous deux, voilà ce qui était, en mon sens, le plus approprié. Cela signifiait beaucoup de choses en même temps, mais dans ma tête, ce n’était que de bonnes choses. Après, je me doutais bien que mon angle de vue n’était pas celui du voisin ou même celui de mon cavalier pour la soirée, mais dans ma tête, cela ne pouvait être qu’une bonne chose, rien de négatif, par conséquent tout simplement parfait pour la situation présente. Puis, je n’attendis pas plus pour prendre une gorgée de ma boisson, laissant le doux mélange de fraises et de menthe se mélanger sur ma bouche, laissant un goût tout simplement délicieux sur mes papilles. Plus que ravie, je ne me gênai pas pour en faire part à Jensen en lui disant :  « Wow ! C’est délicieux, cette boisson ! Tu as vraiment des goûts géniaux en la matière ! » en espérant limite qu’il me conseille tout le temps quoi choisir, mais ça, je ne lui dis toutefois pas, ne voulant pas m’aventurer sur la question au risque qu’on commence à discuter de boissons alcoolisées, sujet que je tolérais maintenant, mais sur lequel je ne me sentais quand même pas à l’aise de pleinement discuter, parce que cela reviendrait à avouer mon ancien statut d’alcoolique, et encore une fois, je n’étais pas encore certaine que j’étais tout à fait prête à cela, même si Jensen serait obligé de le savoir un jour ou l’autre, c’était sûr et certain.

Plus jamais je ne douterais de la confiance que je pouvais porter à Jensen. Enfin, non pas que j’en avais gravement douté au point de penser qu’il me mentait, quelque chose comme cela, mais disons que par ce geste banal, j’avais confirmation comme quoi il était stupide que je reste sur mes gardes plus longtemps. En fait, j’en venais même à me dire que je l’avais été fort probablement trop longtemps, et que le jeune homme qui se trouvait en face de moi ne méritait pas que je me forge une carapace susceptible de venir briser ce moment exceptionnel que nous étions en train de vivre. Évidemment, cela ne venait changer en rien ce que j’avais vécu auparavant, puisque même si j’aurais voulu que ce soit tout autrement, ce que j’avais vécu avait fait la personne que j’étais auparavant. Plus méfiante, plus stressée, mais également plus sage, plus en mesure du profiter du moment présent, comme je le faisais actuellement. Je prenais un plaisir indescriptible à simplement considérer Jensen, boire ses paroles, le regarder dans les yeux, me délecter de sa présence, de son contact, rire à ses propos les plus amusants, bref, toutes ces petites choses qui, séparées, semblaient bien banales, mais qui, en mon sens, n’étaient en ce moment que pure perfection. Attentivement, je l’écoutai me demander ce que je voudrais boire avec le repas, apprenant par la même occasion que pour sa part, il allait se contenter d’eau. C’était encore une fois bien rassurant pour moi, même si pour le coup, je me sentis moins stressée, parce qu’ayant pu cerner ses goûts, j’aurais été surprise – et bien gênée – qu’il décide soudainement de commander du vin ou une bière. Après, s’il avait voulu le faire, je n’aurais pas pu l’en empêcher, mais bon, c’était mieux pour moi qu’il s’en tienne à l’eau, et c’est ce qui expliqua pourquoi je ne ressentis aucune gêne à lui répondre, dans un haussement d’épaules :  « De l’eau ça me semble très bien. Je ne suis pas vraiment difficile non plus ! Je t’avoue que j’aime un peu moins le soda, mais de l’eau, du jus, surtout frais, c’est parfait pour moi ! » en fait, je me rendais compte que je n’étais pas que confortable, peut-être l’étais-je même un peu trop, parce que j’en vins à la case « je raconte ma vie » au moment où j’affirmai, sans trop réfléchir :  « Mais je t’avoue que parfois, surtout au moment du dessert, j’adore boire un verre de lait. Pour ça, je suis une vraie vache ! » Ce fut seulement quand j’eus prononcé ces mots fatidiques que je me rendis compte que non seulement, l’analogie était mauvaise mais de plus, elle pouvait grandement porter à confusion. Lorsque je m’en rendis compte, je sursautai, comme horrifiée de mes propres dires, et je tentai de me corriger tant bien que mal en affirmant :  « Enfin, ce n’est pas ce que je veux dire ! Je ne suis pas une vache hein ! Enfin, je ne crois pas ! C’est juste que… » mais je n’arrivai même pas au bout de mon propos, ayant à présent qu’une seule envie, soit celle d’aller me cacher sous la table et en ressortir que lorsque je serais sûre que je ne ferais pas d’autre bourde. Par contre, puisque je ne pouvais pas agir de la sorte, il fallut que je me contente de me rattraper toute seule, et je le fis plutôt mal en finissant par marmonner :  « C’est juste que j’aime bien le lait quoi… » même si je savais déjà que mon visage devait être plus rouge que jamais. Fuyant le regard de Jensen pendant un moment, priant surtout pour que je ne l’aie pas trop choqué ou pire, vexé, j’aperçus au loin notre serveur, une assiette sur un plateau, contenant ce qui semblait être des bouchées individuelles. C’est là que j’eus l’idée de dire :  « Oh je crois que nos mini-pizzas arrivent ! » sachant que c’était là une technique plus que mauvaise pour détourner l’attention, mais malheureusement, c’était la seule que j’avais trouvée. Ce que je pouvais être maladroite parfois, quand même ! Et le pire, c’était que je faisais cela à notre premier rendez-vous. Qu’allait-il penser de moi pour le coup ? Voilà un petit moment que je ne m’étais pas posé la question et pourtant, ça me manquait pas… J’espérais simplement ne pas avoir tout gâché.

Comment cela se faisait-il que nous ne nous étions pas rendu compte avant aujourd’hui que nous avions autant de points en commun ? À ce point, je ne saurais pas me l’expliquer. Alors qu’auparavant, les raisons pour lesquelles je ne me permettais pas de faire de grands pas vers Jensen pour tenter de voir si ce serait possible qu’il se passe quelque chose entre nous me semblaient évidentes, mais maintenant, je les trouvais complètement stupides. Jensen et moi nous nous ressemblions sans toutefois avoir l’impression de se regarder dans un miroir, juste suffisamment pour ne pas se taper sur les nerfs l’un de l’autre. Par exemple, le fait qu’il dise prendre soin de lui, en buvant des smoothies remplis de fruits, mais qu’il s’autorisait de se laisser aller de temps en temps, surtout devant la télévision, pour moi, c’était le parfait entre-deux. Riant doucement quand il dit que le célibat ne le réussissait pas, je voulus dire à un moment donné qu’au moins, avec moi, il ne mangerait pas tout le paquet, parce qu’il n’aurait pas le choix de partager, mais je me ravisai, me disant que peut-être c’était exagéré pour le coup. Et puis, peut-être que j’allais carrément l’expérimenter une fois que nous serions chez lui ? C’était encore à voir, bien sûr, mais pourquoi pas ? Cependant, si j’avais su ce qui sortirait de ma bouche à la place, pour sûr j’aurais choisi cette remarque. Très gênée d’avoir fait un tel lapsus pourtant totalement faux – je savais très bien que les vaches ne buvaient pas de lait, quand même ! – je m’attendais déjà à ce qu’il me trouve idiote, qu’il se moque de moi, ou bien qu’il prenne peur de mes tournures des phrases trop étranges. Il ne fit toutefois rien de tout cela; à la place, il fut tout simplement parfait, il ne fit que rendre la situation à la fois amusante et mignonne. Bien sûr, il vint me rappeler que les vaches ne buvaient pas de lait, mais plutôt que de s’arrêter là, il choisit de trouver une autre alternative, trop mignonne à laquelle je n’avais pas songé; un petit chat. Oui, en effet, pour en avoir un, un chat, ça buvait beaucoup de lait, et c’était pas mal plus adorable qu’une vache, tout le monde savait ça ! Commençant à me rassurer, je devins toutefois de nouveau timide quand il dit que je sentais bon. Je le considérai alors dans un petit sourire, sourire qui ne fit que s’élargir quand il confirma son choix du petit chat. D’accord, petit chat, ce sera, surtout que vu ses propos, vu son air trop adorable, je ne pouvais pas lui refuser quoi que ce soit. Cela ne faisait pas pour autant de moi une personne naïve, à mon avis. Ce n’était pas comme si nous étions de prendre des décisions très importantes. La seule chose qui en sortirait vraiment, c’était peut-être un potentiel surnom ? Si c’était cela, alors je ne pouvais pas m’en plaindre, je trouvais qu’il seyait très bien; non pas pour me vanter, mais non seulement parce que c’était chou, parce que Jensen l’avait pensé et que de plus, le hasard faisant bien les choses, j’avais moi-même un petit chat depuis tout récemment… Enfin, ça je ne lui en avais pas parlé encore, cela viendrait peut-être plus tard, puisqu’à ce moment précis, notre attention fut inévitablement portée sur les mini-pizzas qui venaient d’arriver. Je ne fus pas vraiment surprise de voir que Jensen se montra plus que satisfait de l’arrivée de l’entrée, parce qu’il m’avait dit qu’il avait faim, et je devais admettre que moi aussi. Lui répondant chaleureusement :  « À toi aussi ! » Pensant que c’était le moment de se servir, je considérai les mini-pizzas en venant rapidement à la conclusion que :  « Elles ont toutes l’air bonnes… » et que par conséquent, le choix n’était pas simple à faire. Finalement, je décidai de prendre une pizza aux légumes et au fromage. Je la déposai dans l’assiette que le serveur m’avait apportée pour accompagner le plateau, puis je n’attendis pas plus longtemps pour en découper un morceau et y goûter. Je ne tardai pas à me délecter de son goût délicieux, mâchant en fermant les yeux pour finalement dire, une fois que j’eus terminé ma bouchée :  « Wow ! Elle est délicieuse… », signifiant que je me montrais de plus en plus satisfaite du choix du restaurant. J’en pris une seconde bouchée, puis au moment de découper la troisième, puisque j’avais vu que toutes les parts étaient variées, je décidai de proposer à mon cavalier :  « Tu veux goûter à celle-ci ? » avec un petit sourire en coin, attendant ensuite sa réponse.

Si Jensen s’était montré particulièrement amusé de mon manque de précision dans mon vocabulaire quand était venu le temps de parler de la quantité de lait que je pouvais boire dans un laps de temps donné, je ne pus m’empêcher de trouver fort amusant la poésie qu’il avait soudainement développé à la vue de ses mini-pizzas. Je ne savais pas si c’était son amour pour la nourriture ou le fait qu’il avait vraiment faim qui le faisait parler ainsi, mais quoiqu’il en soit, c’était vraiment mignon, si bien que je ne pus m’empêcher de rire doucement, n’arrivant donc pas à prendre un air faussement outré quand il vint à sous-entendre qu’il emmènerait une autre femme dans ce restaurant une prochaine fois. De plus, ce n’était pas mon genre, sans parler du fait que son air taquin trahit rapidement le fait qu’il plaisantait. Pour tout dire, j’espérais qu’il plaisantait, ou bien que la dire « autre femme » soit sa mère, sa cousine ou quelque chose comme cela. Commençais-je déjà à être jalouse ? Oui, c’était une possibilité, parce que maintenant que j’avais la chance d’avoir toute son attention, le bonheur de passer du temps avec lui, je ne savais pas si j’avais vraiment envie de le voir filer entre mes doigts à un moment ou un autre. Évidemment, je n’étais pas une personne possessive, voire maniaque, jamais je ne pourrais l’être, compte tenu de ce que j’avais vécu par le passé. En fait, cela me donnait surtout envie de le rendre encore plus heureux, faire en sorte que le temps que nous passions ensemble soit vraiment plaisant autant pour lui que pour moi. Pour le moment, il me semblait que tout allait dans cette direction, et je ne saurais pas m’en montrer plus satisfaite. Commençant finalement à manger, je ne me gênai pas pour lui dire que c’était tout simplement délicieux, me doutant que compte tenu du fait qu’il avait choisi le restaurant, il serait content de savoir que celui-ci me plaisait vraiment, même si je pensais lui en avait fait part précédemment. En tout cas, si j’avais été dans cette situation, je savais que ça m’aurait fait plaisir, donc pourquoi pas ? Finalement, je poussai l’audace à lui proposer de goûter à ma part, ne voyant même pas de gêne à le laisser croquer dans ma part. Après tout, pourquoi faire preuve de dédain en ce moment ? Ce n’était pas comme s’il me paraissait sale ou un truc du genre. Et puis, je dus admettre que cette échange était on ne peut plus mignon, alors hors de question de briser ce moment. Acquiesçant à sa proposition, je le laissai donc croquer dans ma pizza tandis que je faisais de même. Je pris le temps de déguster celle-ci, parce qu’elle se trouvait à être aussi délicieuse que celle que j’étais en train de manger, et encore une fois, je m’exclamai:  « Délicieuse également ! » Puis, je reportai mon attention vers Jensen pour voir comment il aimait celle que je venais de lui faire goûter, me rendant compte que dans son enthousiasme, ou ma naturelle maladresse, il s’était retrouvé avec un morceau d’olive noire juste sur le recoin de la bouche. Ce n’était en rien dégoûtant, mais parce que j’avais cette idée maladive que tout soit propre en tout temps, je ne pus m’empêcher de dire:  « Attends, tu as quelque chose là… » Finalement, ce fut mon instinct parfois un peu trop maternel qui prit le dessus, et plutôt que de simplement lui désigner le morceau d’olive, je pris ma serviette de table, me relevai pour me pencher en sa direction et délicatement, le lui enlever, comme je l’aurais fait avec Nora ou Dylan. Enfin, dans le cas de Dylan, ce n’était pas encore tout à fait cela, parce qu’il était un bébé, mais bon, la comparaison était assez claire comme cela, à mon avis. Une fois que ce fut fait, je me positionnai de nouveau correctement sur ma chaise, déposai ma serviette sur la table, là où elle était dans un premier temps, et je dis:  « Voilà, maintenant tu es tout beau ! » en me disant qu’il était déjà beau avant, mais bon, l’expression étant ce qu’elle était, je me doutais bien qu’il comprendrait et qu’au pire, il trouverait autre chose pour m’embêter, même si à ce point, je me rendais compte que venant de lui, cela ne me dérangeait pas, mais pas du tout. Après tout, qui aime bien châtie bien, n’est-ce pas ?

Il y a quelques minutes, tout au plus une demi-heure de cela, j’aurais encore une fois rougi et je me serais montrée timide par rapport aux propos de Jensen quand ce dernier vint à me dire que je méritais une augmentation en raison du fait que je venais à lui nettoyer la bouche, mais là, je me contentai de rire de bon coeur, tout simplement. Pou tout dire, cela me faisait sentir beaucoup mieux que le fait de cacher que j’étais flattée par ses dires, même si cela me surprendrait grandement que j’aille demander une augmentation à Aiden et Lullaby parce que j’avais retiré un bout d’olive sur la joue du jeune homme. Tout ce que j’obtiendrais, à mon avis, c’était des taquineries, surtout provenant de ma meilleure amie, et ce serait mérité. D’ailleurs, j’étais persuadée qu’à un moment où un autre, elle me demanderait - ou plutôt, exigerait et irait jusqu’à me tordre un bras s’il le fallait - pour que je lui raconte ma soirée. En ce moment, si elle s’arrêtait ici et maintenant, je n’aurais que du positif à dire. Cependant, je n’avais clairement pas envie que celle-ci s’arrête ici et maintenant. Au contraire, je voulais passer plus de temps avec Jensen, je ne voulais pas que cette soirée se termine même, pour être tout à fait honnête. Heureusement, je pouvais encore me consoler en me disant qu’elle ne venait que de commencer, même si ça me rappelait aussi d’en profiter à fond, apprécier chaque moment, et bien sûr, faire un effort pour cesser de me renfermer comme une huître dans ma timidité et accepter de montrer à Jensen qui j’étais réellement, surtout qu’en ce moment, la personne que j’étais, aussi maladroite soit-elle, ne semblait pas lui déplaire, et ça ne pourrait pas me faire davantage plaisir. Toutefois, quand il vint à me remercier en mentionnant que craquer pour une fille le rendait plus beau, je ne sus retenir le petit sourire qui apparut sur mes lèvres, ayant bien sûr compris l’allusion. Tout ce que j’espérais maintenant, c’était que celle-ci m’était destinée, et qu’il ne parlait pas d’une de ces fameuses femmes qu’il comptait emmener en ces lieux une prochaine fois. Tout ceci n’étant que plaisanterie, je savais bien que pour le coup, ça m’était destiné, et ça rendait la chose encore plus adorable, ou plutôt, ça rendait Jensen encore plus adorable, si c’était possible qu’il soit encore plus mignon. Visiblement, c’était le cas, parce que je me surprenais encore et toujours à le penser un peu plus à chaque minute. Voilà pourquoi, clairement, ce ne fut pas une corvée pour moi de lui répondre:  « Ça me fait plaisir ! » en ne pouvant visiblement pas complètement chasser cette habitude que j’avais de m’assurer que mes propos n’étaient pas mal pris. Bon d’accord, dans ce cas, je ne pouvais pas cacher qu’aller lui essuyer le coin de la bouche comme ça m’avait dégoûtée, parce que c’était tout le contraire, mais peut-être était-il un peu trop pour dire « Chéri, j’aime bien quand tu as une olive coincée sur la joue ? » ? Enfin, dans ma tête, oui, c’était peut-être trop tôt. Par contre, pour rectifier le tir, ou plutôt le préciser, je crus quand même convenable de dire:  « J’aime bien prendre soin des gens, surtout ceux que j’aime. » avant de faire un petit sourire à la fois espiègle et que je voulais adorable, si je savais encore comment esquisser ce genre de sourire, évidemment. Bref, tout cela était pour signifier que Jensen faisait définitivement partie des gens que j’aimais, même si dans son cas, il y avait un petit quelque chose de plus, ce petit quelque chose de spécial qui me faisait sentir comme une véritable gamine pour le coup et qui, surtout, me faisait vraiment sentir bien, heureuse. Après, c’était beaucoup de mots pour une simple olive coincée sur une joue - parce que je n’avais pas soulevé non plus que la saleté, je n’aimais pas vraiment, quoique là je ne considérais pas cela comme véritablement « sale », bien au contraire - et c’est ce qui expliqua pourquoi je me contentai de continuer à le considérer tout en prenant une nouvelle bouchée de la mini-pizza qui se trouvait dans mon assiette, la finissant par la même occasion. Définitivement, ce truc était on ne peut plus délicieux ! J’étais déjà curieuse de voir ce que la suite allait nous réserver.