On dit toujours qu’on se réveille un matin, le soleil est là. On veut une bonne journée et simplement ne pas penser. Entre l’organisation du mariage et diverses choses, je perdais un peu la tête par moment. J’avais besoin de répits et c’est pourquoi je n’avais que Nora à la maison, elle dormait sagement. J’étais en congé bien entendu, rien de mieux qu’un bon congé, je me trompe ? La journée semblait idéale. Il y avait même un petit rossignol devant ma fenêtre vers midi. Il me chantait une belle ritournelle et j’avais l’impression d’être blanche neige. Bien entendu, j’étais un peu plus bronzée mais chut. Tout allait bien, je voulais me relaxer et faire un peu de shopping sur internet tout comme discuter sur un forum de photographe. Je désirais me remettre un peu derrière l’appareil pour recommencer tranquillement à reprendre bain dans la photographie. C’était stupide mais j’avais l’impression d’avoir perdue ça depuis quelques années même si j’avais encore bien souvent un appareil avec moi mais j’avais des lacunes en moins. C’est alors que je débutais à me changer l’esprit que tout changea. Comment ? Pourquoi ? Telle est la question mais la vie n’est pas comme on la désirerait toujours. Un sms, aussi ridicule soit-il. La technologie pouvait-elle réellement mettre des bâtons dans les roues ? De simples mots et je sentais ma main légèrement tremblée alors que j’avais aussitôt reposée mon portable sur la table du salon. Tel un déchet nocif que je ne pouvais plus prendre en main sous prétexte de choper un virus mortel. Mais non, ce n’était qu’une proposition de faire un bébé. Peut-être était-elle sous le ton de l’humour ? Peut-être simplement une proposition de faire l’amour ? Je n’en savais rien mais l’effet ricochet n’était point de rires mais de nervosité, de craintes et de peurs. J’étais une future mariée qui n’était pas sûre de pouvoir encore assumer une grossesse sans paniquer ou sans avoir l’impression qu’un malheur allait encore arriver. J’étais cette fille qui voulait juste s’occuper des trois enfants mais aussi celle qui était enceinte pendant quelques semaines mais qui l’avait perdue rouée de coup. Sans parler de la grossesse de Nora qui fut elle aussi bien complexe et dangereuse. J’avais l’impression que c’était impossible pour moi de mettre au monde en enfant sans risquer sa vie. J’avais eue peur de perdre mon bébé alors qu’elle était dans une couveuse, si fragile. J’avais failli la perdre. J’avais vu son petit corps frêle. J’avais peur. Tellement. J’étais effrayée. Je n’avais même pas répondue. Je n’avais rien fais de ce que j’avais prévue de faire et pendant deux heures ? J’avais récurée la cuisine. Le produit était encore de sortie et j’étais à fond dans mes éponges. Je frottais, frottais et je frottais encore. A même le sol, je me prenais même pour cendrillon. Nettoyer était pour moi un moyen d’évacuer mes peurs, mes colères. J’avais toujours été ainsi. Quand un truc n’allait pas, quand j’étais effrayée, frustrée, je rangeais ou je nettoyais. C’est stupide ? Tellement mais je ne serais pas une vraie maniaque si je n’étais pas si soulagée de frotter un sol ou une tâche. A fond dans mon ouvrage, je ne lésinais pas et j’avais presque finie, il ne restait plus qu’à me déménager dans la salle de bain. Il faut récurer les toilettes.

Il arrive toujours un cap où un homme se doit de mettre ses culottes. Il arrive néanmoins des fois où celui-ci ne trouvera jamais le courage de les mettre. J'ai souvent hésité à passer ce cap. Bien avant de savoir que j'étais le père de Nora, je m'étais posé la question sur notre couple. Non pas que je doutais de nous, mais allions nous un jour aller plus loin que le fait d'être simplement compagnon de vie ? Allions-nous nous marier ? Avoir des enfants ? Combien de fois j'avais regarder Jack prendre soin d'Apple en souriant. Moi aussi je désirais vivre cela, mais à quel point ? J'avais trouver le courage de lui acheter une bague, sans avoir la force de lui faire la demande d'une vie. Trop de chose hantait mes pensées, bien que nous étions ensemble depuis bel lurette, si je lui demandais me retrouverais-je seul par la suite ? Lorsqu'elle m'avait rejeté, j'avais été détruit et en même temps soulagé. C'est étrange de dire cela, mais je ne pouvais penser autrement. Je n'avais rien du prince charmant et pourtant aujourd'hui tout pourrait changer. La voir avec notre fille me fait sourire. J'en oublis mes peurs. J'ignore peut-être ce qui nous attend, mais j'ai envie d'espérer pour le mieux. Quittant la caserne après mon shift, je pris la direction de la maison tout en passant près du parc. Arrêtant ma voiture sur le rebord de la rue, je regardais les enfants jouer ensemble. Retirant la clé du contact de ma voiture, j'avais fini par aller me balancer comme un gamin sur une balançoire.  Pensif, j'avais envoyé un message texte à Lulla. « Quand est-ce qu'on fait un nouveau bébé ?! » J'avais envie de vivre tout ce que j'avais manquer avec Nora. Être une véritable famille, ce doux souvenir que je gardais en moi de ma mère et mon père prenant soin de nous. Un souvenir qui avait fini par s'envoler disparaissant pour laisser place à une hantise que je voulais combler, ne pas devenir comme lui et la rendre heureuse au point qu'elle ne me quitte jamais. J'ignorais pourtant que je venais de lancer une bombe. Un message sans véritable double sens et pourtant je continuais toujours autant de rêver de son corps. Un véritable obsédé, mais bon je ne suis pas pour renier ce que je suis, si ? Continuant de me balancer tout en regardant les enfants, je me mis à imaginer ma vie en vieillissant. Non pas que j'étais presser que cela arrive, mais m'imaginer ainsi me donna un peu d'espoir. Regardant finalement l'heure sur ma montre, je sautais de la balançoire pour finalement rentrer chez moi. Aucun message texte de sa part. De quoi qui aurait dut me mettre la puce à l'oreille. Jamais elle ne m'attendrait bien sagement sur notre lit, nue ou en déshabillée. Il n'y a que dans les porno que de tel chose arrive et pourtant quels hommes ne rêveraient pas de cela ? Je finissais par me stationner dans l'entré du garage, avant d'entrer dans la maison. « C'est moi, je suis rentré. Tu as reçu mon message ? », je disais en déposant mes clés sur le meuble en rentrant tout en retirant mon blouson de cuir.

Ouand allait-il rentrer ? Allait-il rentrer ? Non, je ne voulais pas qu’il rentre et je voulais pouvoir éteindre le temps. Pourquoi ? Juste avoir le temps d’analyser la question. Le temps, en voici une chose qui m’obsédait tout d’un coup. Avais-je besoin de temps ? Que se passait-il dans ma tête ? Je n’en savais rien, j’étais perdue et pas qu’un peu. J’avais de millions de choses dans ma tête. C’était l’enfer et comme une bataille. C’était la bagarre de mes pensées. Je n’avais jamais été totalement sereine et sans peurs, il y avait toujours une chose pour faire tic tac dans ma tête mais dernièrement, ça allait tellement mieux. Et ce petit nœud n’arrivait pas à partir alors que je me levais en plein ouvrage sur le sol. J’entendais au même moment la porte s’ouvrir. Prenant alors mon bac à produit et mes éponges, je m’apprêtais à aller vers la sortie de la cuisine tout en entendant ses mots, sa voix et le fracas de ses clés posées sur la table. J’en sursautais doucement, approchant en le regardant d’un air tueur. Non pas ravageur et sexy, non tueur. Quoique je ne devais pas être sexy en mode femme de ménage. Un shorty assez vieux en jeans, un débardeur et les cheveux relevés dans une queue assez rapide. Tout simplement. Aucuns mots, je ne disais rien. Non, rien du tout. Je me contentais d’arpenter les couloirs vers la salle de bain. L’avantage d’habitude de ne pas avoir d’escalier était la facilité de changer de pièces mais le désavantage était d’être facilement suivi. Je soupirais doucement sur la route, je n’avais fait que le regarder et je savais pourtant qu’il n’y pouvait rien. Il n’était pas coupable de mes peurs mais il n’avait qu’involontairement réveillé celles-ci. Et là, ignorant simplement qu’il pourrait être dans le coin, je posais mon bac et mes éponges sur le sol en me penchant. Sisi, c’est bien ce que vous pensez. J’allais me pencher vers la baignoire dans l’idée de la récurer. Après tout, il faut bien le faire un jour ? Pauvre Aiden, ignoré et incompris mais je m’en voulais. J’en avais les nerfs contre moi. Je me sentais horrible, je me sentais méchante. J’en avais cette boule dans le ventre qui remontait à la gorge. J’en sentais mes yeux faiblir mais aucunes larmes ne s’autorisaient encore à couler. Je ne voulais pas les laisser tomber. Je ne voulais pas être cette ridicule princesse qui pleure à les moindres contrariétés mais je me sentais mal. Je me sentais désappointée. J’inspirais doucement, regardant vers la porte et tournant aussitôt le regard. Je soupirais doucement, prenant alors le produit pour récurer la baignoire et commençant à frotter la matière d’une façon assez énergique, un peu trop quand même. Je laissais exploser ma colère sur cette pauvre baignoire.

Piqué comme un codinde, en fait un idiot, je portais mon regard sur elle alors qu'elle me lançait un regard qui en disait long. Je n'étais pas du genre à ignorer ce genre de regard. Après tout je connais bien ma fiancée. Poussant un soupire je la regardais entré dans la salle de bain. Déposant ma veste sur le dossier du sofa, je me dirigeais dans la cuisine. Ouvrant la porte du réfrigérateur   je prenais une bière. Je savais que j'avais fait quelque chose, mais parfois il ne vaut mieux pas mettre deux fois les pieds dans les plats. Le pourquoi de ce regard, je me doutais de la réponse sans réellement savoir pourquoi. Poussant un soupire une nouvelle fois, j'ouvrais ma bouteille en faisant sauter la capsule avec ma paume de main. Prenant mon courage à deux mains, je me dirigeais vers la salle de bain. Je la regardais récuré la baignoire. Une moue s'afficha sur mes lèvres, la voir ainsi ne me faisait vraiment quelque chose. Abaissant la cuvette de la toilette, je m’assoyais sur celle-ci, déposant ma bière sur le rebord du lavabo. « Je suis désolé pour avoir dit quelque chose qui ne t'as pas plus. », je savais qu'elle n'aurait pas le courage de me regarder. Alors j'entrepris de poursuivre. Après tout quel homme serait prêt à s'excuser sans savoir réellement la pensée de sa femme. « Peut-être que ma demande a été trop vite, après tout le mariage approche. Il y a tellement de chose à faire et pensé. Je travaille comme dix pour pouvoir prendre mes jours de vacances pour la lune de miel... », j'ignorais si c'était la véritable raison, mais la seule chose qui nous séparait de cette matinée parfait était ce message ou bien quelque chose dont ignorait les faits. « Mais en rentrant du travail, j'ai eu la pensé que cette fois j'aimerais être présent. Je me dis que j'ai manquer toute cette partie de la vie de Nora et de la tienne. Subir tes hormones ce ne doit pas être facile, mais je suis prêt à assumer simplement pour partager un moment de plus avec toi. », je laissais même échapper un rire discret en l'imaginant avec les hormones au tapis.

Allait-il venir me parler ? Telle était la question alors que je me demandais tout simplement si je désirais qu’il s’approche de moi et en parle. Allait-il réellement le faire ? Je me répète dans ma tête mais je me posais la question. C’était comme le suspens dans un film d’horreur et sans la musique effrayante et angoissante enfin cela n’est plus d’horreur sans ça mais le stresse était tout comme. Je ressentais le battement de mon cœur accélérer alors que je frottais la baignoire toujours énergiquement. Je me demandais si j’allais faire des écailles à force de frotter, frotter et encore frotter. Je savais que telle était mon erreur. Je me fatiguais alors que c’était propre dans le fond. Je faisais le ménage assez souvent pour que cela soit impeccable après tout. J’inspirais doucement aux pas que j’entendais. Je n’étais plus seule. Me stoppant, j’écoutais les premiers mots de sa voix. Je donnais quelques petits coups sur le chemin. Je l’écoutais attentivement et finissant par me remettre à frotter énergiquement alors que la colère grimpait mais j’avais cette colère pas à cause de lui mais à cause de tout et surtout peut-être à cause de moi. Je me sentais égoïste d’agir ainsi car il n’avait pas si tort. Et puis… combien de femmes rêveraient d’entende un homme dire ça ? Certaines ne veulent tellement pas d’enfants. J’avais un peu l’impression d’agir comme ma mère, comme une peste. Mais non, non. Je soupirais doucement en faiblissant de mes gestes, m’arrêtant en tournant le regard par-dessus mon épaule pour le regarder attentivement. J’inspirais doucement en fermant aussitôt les yeux. « Tu l’as vécu pendant… 3 semaines, peut-être moins… on ne le savait pas ! », disais-je alors comme une confidence mais mes mots avaient du mal à sortir. Ils bloquaient par moment. Je soupirais doucement, je ne me sentais pas du tout à l’aise. Je me sentais vide rien qu’en venant de dire ça. Je laissais tomber l’éponge sur la baignoire en me hissant pour m’assoir sur le bord. Je relevais mon regard vers lui en haussant les épaules. Que dire, que faire ? Comment expliquer sereinement ce que j’avais à dire. « C’est cool, tu veux vivre ça mais tu t’es demandé si j’avais envie de revivre ça encore ? J’étais seule, j’étais seule et perdue, j’avais l’impression d’être une mauvaise mère tout simplement parce qu’à cause de ma stupidité, cette grossesse était risquée, Nora aurait pu ne jamais naitre, elle aurait pu mourir. Je l’ai vue menue et maigre dans sa couveuse et encore… quand tu l’as vue, elle avait déjà prise des rondeurs mais elle n’avait pas toutes ses chances à la naissance. Je ne suis pas faite pour être enceinte, il y a toujours un problème, toujours un risque ! », disais-je en haussant les épaules. Je détournais le regard doucement en me penchant pour ramasser l’éponge et la mettre dans le seau. « Je ne pense pas que je veuille en parler, je ne veux pas tomber enceinte à nouveau ! », disais-je alors en montant un peu le ton.

La regardant, je m'autorisais à prendre silence. Choisissant plutôt de prendre ma bière et d'en boire une gorgée. Lorsqu'elle se mit à parler, je ne compris pas tout de suite ce qu'elle voulait dire. En fait, je ne comprenais vraiment rien. Trois semaines... J'avais été père pendant trois semaines ? Mais quand ? Frottant ma nuque, je regardais autour de moi cherchant la caméra cachée. Ce ne pouvait être autre chose. Une plaisanterie ! Encore une fois, elle ne m'avait rien dit à propos d'une grossesse et ne pas être au courant commençait à me rendre furieux. Rester dans l'ignorance m'insupportais. Je l'écoutais néanmoins parler, sentant la fureur monter en moi comme une bombe prête à exploser. Lorsqu'elle eut fini de parler en haussant le ton, je me levais la regardant et sortit de la salle de bain. Si j'osais parler, je savais très bien que mes mots dépasseraient ma penser. Claquant la porte, j'arrivais dehors. J'accotais mes coudes sur le rebord du balcon regardant notre pelouse qui jaunissait. Je m'en voulais de penser qu'à moi, mais si elle ne m'avait pas mentit la première fois, est-ce que tout cela serait arrivé ? Finalement le mariage était-il une bonne chose pour nous ? Après tout on dit bien que la première années est souvent très dure. Alors si nous commencions maintenant, qu'allait-il advenir de la prochaine années ? Descendant deux marches, je m'assis sur celle-ci. Tant de question, qui par la faute d'un simple sms détruisait finalement tout mes espoirs. J'aurais aimé avoir le courage de lui dire qu'on allait faire comme elle le désirait, mais était-ce vraiment ce que je voulais ? Étrangement, à cet instant, j'aurais bien aimé une discussion avec son père pour mieux comprendre les femmes, mais surtout sa fille. L'envie de boire une gorgée de bière me prenait soudainement, mais je n'avais pas le courage de retourner à l'intérieur pour aller la chercher. Faible. Peut-être, mais il vaut mieux être faible que regretter des paroles ou des gestes. Je soupirais. Peut-être qu'acheter un chien serait une meilleure idée que d'avoir un enfant, même si ce n'était pas du tout la même chose...

L’amour, un domaine tellement vaste, tellement dense et triste à la fois mais surtout heureux, l’amour rendait heureux tout en emportant avec les multiples inconvénients. Je venais d’être égoïste, je le savais mais dans l’autre sens c’était de l’égoïsme aussi ? Je n’en savais rien. Je ne réfléchissais qu’à moitié, je ne savais plus réfléchir. Les idées embrouillées, je me laissais soupirer alors qu’il quittait la pièce et même la maison. Je l’entendis au claquement de la porte qui réveillait en même temps Nora. Un pleur soudain de cet enfant endormie dans le lit de sa chambre. Elle hurlait même à la mort et je venais pourtant de dire que je ne voulais plus d’enfants enfin non, je ne voulais plus tomber enceinte, j’avais peur. J’étais effrayée de cette condition qui ne me rendait pas sucre mais pourtant d’une certaines façons, je savais que j’étais trop active pour être enceinte… cela rendait ça dangereux. Fichue culpabilité d’avoir mal agie qui frappait encore et encore à ma porte. Je soupirais doucement en me levant de cette baignoire pour aller directement vers la chambre du bébé. J’allumais alors la petite lumière et une musique d’ambiance relaxante. La musique d’une berceuse. J’approchais alors du berceau en la prenant alors dans mes bras. Je tentais de ne pas montrer ma nervosité. Calme ou du moins, je voulais y croire pour qu’elle aussi le pense. Je berçais Nora, une main sous ses fesses et l’autre le long de son dos. Elle papillonnait des yeux, elle voulait encore dormir, je le sentais. Elle avait le regard lourd et reprenait la tétée de sa sucette tout naturellement. Elle laissait ses yeux se refermer et elle se laissait emporter. C’est alors que j’entendis un grondement, un. Pas celui de Nora, pas celui d’une berceuse et encore moins celui qu’un tigre mais simplement celui du ciel. Un orage pour être plus précise. Un deuxième tout aussitôt et une pluie torrentielle après. J’inspirais doucement, heureusement que Nora n’avait rien contre l’orage. Je remettais alors le bébé dans son lit, fermant la fenêtre de sa chambre et baissant le store occultant pour laisser la berceuse mais diminuant le son avant de quitter la chambre. Je me dirigeais alors vers la porte qu’il semblait avoir pris, attrapant un parapluie dans le pose-parapluie de l’entrée et ouvrant la porte avant d’approcher pour lui tendre. « Evites un rhume si tu veux rester dehors sinon rentres ! », disais-je alors en haussant les épaules. Que dire d’autres ? En fait, je n’avais pas envie d’en parler, j’avais mal. Encore mal. Faire comme si de rien n’était dans un déni était difficile pour moi, j’avais été enceinte, battue et perdue ce bébé sans même que personne ne le sache ou peu de personnes. Cela se résolvait au corps hospitalier et à des confidences. Je soupirais doucement en le regardant. « A l’agression, j’ai perdu un bébé enfin non, les docteurs disent : un fœtus car il n’était même pas développer mais il était là, il existait et quand je l’ai sue, il n’existait déjà plus. J’ai failli perdre Nora aussi… la grossesse, ce n’est pas pour moi ! », disais-je avant de rentrer dans la maison comme si je venais de décrocher un sparadrap qui faisait mal et ça faisait mal. Une petite larme se hissait sur le bord de mes paupières comme pour dire : hissé, oh, je vais tomber. Elle restait pourtant encore au balcon. J’allais vers la cuisine. Je prenais un poêlon pour le remplir de lait avant de le mettre sur le feu. J’allais aussitôt dans le frigo pour sortir une petite tablette de chocolat que je plongeais dans le lait. Un chocolat chaud, c’est bon pour le moral. Je faisais comme je pouvais pour faire comme si de rien n’était, comme si je n’avais rien dis mais j’avais du mal. Posant mes mains sur le plan de travail et prenant appui sur mes bras, je penchais la tête au sol en inspirant et expirant. Je tentais de me calmer mais je tremblais un peu.

Le ciel commençait peu à peu à s'assombrir. Passant d'un rouge d'automne à un gris cendre, le tonnerre ne perdit pas un instant pour se faire entendre. Éclairant le ciel de son cri, je regardais mes mains. Un second cri hurla et en quelque seconde je me retrouvais baigné sous la pluie. Tout pour rendre cette situation dramatique, à croire que Dieu voulait se mettre de la partie. Je l'aurais bien envoyé bouler ce con, mais je restais là silencieux. J'avais perçu les pleures de Nora, mais je n'avais pas eu le courage d'aller la voir. Trop de pensés, trop d'idées noirs... Cette idée de peut-être mettre fin au mariage commençait à me hanter. Je ne voulais pas y penser. Après tout c'était moi qui l'avait demander en mariage, mais peut-être que nous n'avions pas les mêmes objectifs désormais. Je fermais les yeux, essayant de ne penser à rien. La pluie coulait sur moi comme si je n'existais pas. Elle ne faisait pas abstraction de moi, je faisais simplement partie de ce paysage triste. La porte derrière moi s'ouvrit, portant je ne me retournais pas pour la regarder. L'orgueil est quelque chose de mal, mais j'en avais que faire. Si je la regardais tout partirait en fumée, mes idées, mes sentiments... Soit, j'allais rester ainsi, perpétuellement tourmenté dans un vulgaire sms que je n'aurais jamais dut envoyer. Je prenais tout de même le parapluie. Sa voix me parvient malgré la mélodie de l'orage. Je l'écoutais en silence, gardant les yeux fermés j'essayais d'imaginer son visage à cet instant. J'imaginais son visage, prenant forme dans ma tête. Chaque expression avec ses paroles. J'aurai eu le coeur brisé si je n'étais pas aussi orgueilleux et très certainement que je l'aurait prise dans mes bras, mais voilà je n'en fis rien. Je l'entendais entré de nouveau chez nous et en un instant je laissais tomber le parapluie devant moi. Je n'avais prit celui-ci que pour ne pas ajouter de l'huile sur le feu. Et puis c'est beaucoup plus dramatique te théâtral sans parapluie. Je poussais un soupire. Serais-je capable de faire des concessions pour elle ? Oui, après tout peu importe qu'elle soit enceinte de nouveau. On a déjà la chance d'avoir une fille. Autant profiter de cette enfant là. Autant me qualifier d'idiot, je me relevais laissant le parapluie ramasser toute l'eau de nos angoisses. Je me postais devant la porte qui menait à la cuisine. L'eau tombait de plus en plus fort, aplatissant mes cheveux sur mon visage, couvrant mes lunettes de milliers de gouttes. Mon t-shirt blanc me collait à la peau et cela sans parler de mes jeans qui commençait à être inconfortable. Je la regardais se préparer un chocolat chaud, sans bouger je l'observais. Vu ainsi je devais s'en doute ressembler à un violeur, un psychopathe ou bien même un stalkeur. Seulement, je la regardais réalisant tout ce que j'avais déjà. Alors pourquoi en demander plus ? Être égoïste n'apporte rien de bon et je voulais simplement vieillir à ses cotés. Ouvrant la porte, j'entrais laissant mes converses couiner sur le plancher. Je me dirigeais vers elle et sans lui laisser le temps de parler ou même de réagir, je la fis se retourner. Un sourire qui était des plus sincère se forma sur mes lèvres. « Je suis désolé, je n'ai pensé qu'à moi. Dans le fond j'ai toujours voulu vivre une histoire de famille. Ne pas être comme mon père et avoir une famille accomplie, mais je ne comprenais pas que dans le font je l'avais déjà sous mes yeux. Inutile que tu retombe enceinte, car peu importe nous avons Nora et les filles, mais surtout je t'ai toi et je n'en demande pas plus. »

Nervosité, tremblement. Je n’avais jamais aimée cet état. Qui l’aime d’ailleurs ? Les gens qui vous dirons adorer ça sont fous tout simplement et ça dépend de la forme de folie. Ce sentiment que j’avais ? Il était assez flou. L’impression que mon monde s’enchainait d’écroulement, j’avais peur. Tellement. Je me sentais mal, très mal. Je ne savais pas qu’il me regardait comme un psychopathe. J’avais lâchée ma bombe. Je n’avais jamais vraiment parlée de cette perte. Je m’étais à peine remise de celle de mon frère que là, c’était assez difficile sachant que pourtant cet enfant n’avait même pas existé enfin oui et non. Je l’ignorais. Et pourtant l’ignorance ne rend pas cela plus simple, pas du tout. Je n’avais jamais réellement pleurée cette perte, pas totalement. Je ne sentais pas que c’était normal tout en même temps d’un besoin. J’en avais besoin mais ça restait coincé. Cette larme qui s’abandonnait à couler. Cette porte que j’entendais s’ouvrir à nouveau comme dans un moulin avec la pluie qui frappait contre le sol avant qu’elle ne se referme. C’était de simples sons qui paraissaient tellement illusoires. Le lait montait, il chauffait et bouillait. Je le voyais faire mais l’idée de couper ne me vint qu’alors que je sentais les pas approcher de moi. Je sentais aussi cette nervosité augmenter. Qu’allait-il dire ? Allait-il remuer le couteau dans la plaie ? Tellement de frayeurs. Je ne voulais pas aboutir sur ce sujet typique à une pente glissant. Mon cœur battant à la chamade sous l’effet de pression d’une situation que je ne voulais pas vivre. Lui aurais-je dis un jour ? Peut-être mais encore fallait-il que j’arrive aussi à me dire que oui, c’était arrivé et qu’il fallait avancer et continuer. Je n’étais pas prête à ouvrir les yeux. Je m’étais contentée de continuer de vivre comme si de rien n’était mais cet effet de : rien n’était n’est qu’illusoire. J’inspirais doucement alors que sa main se posait sur moi et je me fis retourner comme une crêpe. Je le regardais difficilement, mes yeux cherchaient à se poser ailleurs au fil de ses mots. Un truc à regarder, n’importe quoi. Un truc à quoi s’accrocher car j’allais tomber. Je l’écoutais mais j’allais juste tomber. Oui, tomber dans le sens… pas pouf les fesses par terre mais tomber dans les larmes et c’était ce qui arrivait alors qu’il avait à peine terminé. Avais-je écoutée ? Oui. Mais étais-je consciente ? Non, pas du tout, je me contentais de craquer littéralement dans ses bras et laissant le flot de larme alors que je passais les mains autour de sa taille. Elles coulèrent sans arrêter, comme Nora mais sans hurler, sans le bruit, juste des larmes. Il y avait peut-être un bouton stop ? Peut-être bien ou peut-être pas. Existait-il un bouton pour nous faire arrêter de pleurer ? Je n’en savais rien mais je préférais l’utiliser comme mouchoir alors que ma tête se logeait sur son épaule. Il avait beau être trempé et bien, cela n’allait pas s’arranger avec moi. Sûrement pas. Ses larmes de crocodiles ne s’arrêtaient point malgré les secondes qui avaient passées. Je ne disais rien, je pleurais, c’était tout. Il fallait bien que je dise un truc. « Tu n’es pas égoïste, c’est moi ! », disais-je alors entre deux larmes et continuant aussitôt ses larmes qui n’avaient pas cessée. « En fait, on l’est tous les deux ! », murmurais-je alors aussitôt. « T’as le droit d’en demander plus, c’est moi, je ne peux pas… je peux juste pas ! », disais-je alors en inspirant doucement, les larmes coulant encore. Je me sentais nulle, je me sentais à peine capable de respirer !

Droit, je me tenais devant elle dans l'espoir ou non d'entendre sa voix. Je ne savais pas comment elle allait réagir devant mes paroles, qui selon moi ne vont guère avec mon apparence. Soyons franc qui imaginerait un mec sensible avec des tatouages ? Eh bien, je suis l'un de ces mecs qui ne montre pas facilement leur sensibilité, mais qu'ils le sont bien plus que d'autre personne. Un homme doit-il être sensible ? Je le crois, après tout je le suis, mais il n'y a toujours eu qu'elle pour le voir. Car pendant longtemps je me suis posé cette question sur la tendresse d'un homme. Je n'ai jamais eu cet exemple dans ma vie et pourtant j'ai toujours sut être gentil et attentionné. Même si dans mon adolescence et une bonne partie de ma vie adulte j'étais un véritable goujat, j'ai toujours gardé cette part de sensibilité. Je crois qu'elle a pu se développer parce que je devais prendre soin de Torrey et Jensen. Aujourd'hui c'est de ma future femme dont je dois prendre soin et voilà comment je la traite. Lorsque je vis les larmes envahir son visage, je fronçais immédiatement mes sourcils. Non pas de fureur, d'inquiétude ou encore de peine, mais d’empathie. Désormais, je voulais prendre soin d'elle et c'est en silence que je la laissais pleurer sur mon épaule. Pendant combien de temps elle avait retenue ses larmes ? Appuyant mon menton sur le dessus de son crâne, je regardais le plafond. Oh ! Il restait un peu de sauce spaghetti que Nora avait lancée par mécontentement il y a deux soirs. Je l'entendis alors parler pendant que j'inspectais le reste du plafond. Je souris. « Je n'ai pas le droit d'en demander plus. Nous formons qu'une seule personne, nous devons en parler et non exiger. » Je reculais pour mieux la regarder. De mon pouce je fis fuir les quelques larmes restantes. « Je ne veux plus que tu prennes que sur toi, je suis là. Je ne partirai nul part sans toi, cette fois tu pourras compter sur moi quelque soit le problème. N'attend plus aussi longtemps pour m'en parler. » Je souris, puis un éternuement sonore s'échappais de moi sans ma permission. « Pardon. Je crois que je vais aller me changer. » Je l'embrassais sur le front, avant de fermer le rond du four qui commençait à sentir le roussit. Me dirigeant vers notre chambre, je retirais mon t-shirt, non pas dans l'idée d'une quelconque stratégie de plaisir, mais seulement plus vite je retirais celui-ci mieux c'était. Mon corps commençait à être frigorifié. Je prenais alors dans un tiroir un débardeur blanc sans manche que je couvrait d'un hoddy à capuchon. Je délaissais mes jeans complètement tremper pour en vêtir une nouvelle paire. Même mes chaussettes étaient imbibés d'eau. J'allais mettre le tout dans le panier de linges sales et je revient dans la cuisine.