Ne faire qu’un de deux personnes, arrêter de tout prendre sur moi et partager avec lui ? Ce n’était pas une chose évidente pour moi, ça ne l’avait jamais été. Autant je pouvais être le deux d’une autre personne et son épaule mais l’inverse ? J’avais toujours eue du mal. Tellement. Je n’avais jamais été de ces personnes qui s’ouvrent et communiquent. J’étais toujours cette petite fille qui s’était enfermée sur elle pour ne faire qu’une boule avec une carapace et qui préféraient percer celle des autres plus vite que de laisser percer. Aiden était le seul ou presque qui avait réussi à percer ce mur et y entrer. Mon père pouvait y arriver mais Aiden avait souvent tendance à lire en moi, une chose qui avait le don de me rendre folle. Sur le coup, je ne savais pas vraiment quoi dire. Allais-je pouvoir tenir une promesse de m’ouvrir plus, de décharger sur lui aussi ? Allais-je pouvoir partager mes peines ? Je n’en savais rien, j’étais totalement perdue. Le méandre de mes idées noires, mes pensées qui me renfermaient dans une douce déprime. J’inspirais doucement en regardant cet homme tousser et quitter la pièce en dégageant le chocolat chaud qui était à l’aube de cramer mais qui était bien chaud et prêt. Je tournais alors doucement dans le poêlon en regardant le contenu. J’inspirais doucement, il ne restait qu’à rajouter un sachet de sucre vanillé. J’ouvris alors la porte du placard mais étant un peu ailleurs, je l’ouvris un peu trop… elle fit BING sur mon front et je me retrouvais avec la main sur le front, c’était douloureux, tellement que BING, j’en tombais par terre, un petit peu la tête qui tourne. Était-il dans le coin ? Je n’en savais rien mais je me sentais un peu vaseuse alors que je me redressais doucement pour m’adosser au meuble du bas et inspirant. C’est un peu à ce moment-là qu’un grondement assez fort se fit retentir et qu’on entendait encore le bruit agaçant de l’orage mais aussitôt les pleurs reprirent, je voyais Aiden revenir et je grimaçais doucement. « Armoire, front, maman à terre… », disais-je comme excuse pour ne pas aller m’occuper de Nora à mon grand malheur mais je ne voulais pas me relever trop vite. Je frottais alors mon front avec douceur. C’était douloureux bien que loin d’être grave, je prenais alors appui sur mes bras pour m’aider à me redresser et regardant alors le sachet de sucre vanillé que je voulais prendre au départ. Je l’ouvrais aussitôt pour le verser dans le poêlon et inspirant doucement. « Tout ça pour du sucre ! », disais-je un peu tristounette et ayant du mal à retrouver la pêche et le sourire. Mes yeux étaient encore rouges et humides à cause des larmes bien qu’elles ne coulaient plus vraiment, elles étaient encore présentes et pourraient recommencer le flot. Je les retenais bien entendu. Je ne voulais pas être une pleurnicheuse. J’inspirais doucement, séchant l’une d’elle qui coulait et tournant dans le poêlon pour aller ensuite chercher deux tasses et les remplir. En voulait-il ? Je ne calculais pas vraiment ses envies, c’était d’instinct. J’en servais aussi dans un biberon pour Nora une fois les tasses posées sur le bord du plan de travail.

Revenant vers la cuisine, je trouvais Lullaby appuyée sur le comptoir et je fronçais les sourcils. J’entendais bien Nora pleurer, mais je m’inquiétais aussi pour elle. Quelques mots et je poussais un soupire avant de me diriger vers la chambre de notre fille. J’allumais la lumière, le rebord de mon pantalon touchait le sol créant un frottement à même le sol. J’en perdais même celui-ci au niveau de la taille, j’avais perdu un peu de poids depuis mon retour et même avant. Depuis mon départ en fait et quelques-uns d’entre eux glissaient sur mes hanches, hanches qui n’était pas du tout visible en vue de mes formes plates. J’approchais du berceau, me penchant au dessus de celui-ci, je regardais Nora qui pleurait sa vie. Elle frottait ses petits yeux avec ses mains mouillant celles-ci par la même occasion. Je lui souriais. « Hey ma puce, y faut pas pleurer pour si peu. Ce n’est qu’un orage, il ne te fera aucun mal. » Rien à faire, elle persistait à continuer de pleurer à chaude larme. Je poussais un soupire, avant d’étirer les bras pour aller la cueillir dans le berceau. Elle s’arrêtait un instant me regardant avec ses yeux clairs. Je lui souriais venant la lover tout contre moi. Elle agrippait un de mes cordons pendant à au capuchon de mon hoddy. Caressant sa main de mes doigts, je souriais avant de retourner dans la cuisine avec la petite puce qui s’était réveillée. Elle gloussait jouant avec mon cordon, alors, que je franchissais l’entrer de la cuisine. Une douce odeur de chocolat planait dans la maison et je m’approchais de Lullaby. Tenant fermement Nora avec un bras, je regardais ma fiancé déposant mon pouce sur cette trace rouge qui était apparut sur sa peau. Elle s’y était prit comment ? J’en avais pas la moindre idée, mais inutile de remuer le couteau dans la plaie. J’apposais mes lèvres sur son front dans un baiser tendre qui se voulait tout à fait guérisseur. « Fait un peu plus attention, tu vas bien ? Tu n’as pas mal ? Est-ce que tu veux que j‘aille te chercher des comprimés ? Tu devrais t‘asseoir ! » Je la questionnais peut-être un peu trop, mais c’était seulement une déformation professionnelle. Je n’aimais jamais l’idée qu’il lui arrive quelque chose. J’approchais ma main de son visage, la déposant sur sa joue. Je cherchais son regard et une fois trouvé, je souriais à son petit minois encore triste. « Allez tu ne vas pas laisser ce chocolat chaud refroidir ! » J’embrassais sa joue juste avant que Nora me rentre un doigts dans la narine. Je restais l’air bête, complètement surprit de ce geste. Ma fille rigolait ou tout du moins c’était ce qui se rapprochait le plus d’un rire pour son âge. « Mais, aïe ! », répliquais-je alors qu’elle me tirait vers elle, je fermais les yeux m’obligeant à la suivre pour atténuer la douleur, car soyons franc ça faisait un mal de chien se faire tiré les poils du nez. De ma main libre, je tentais de lui retiré sa main, mais elle tirait de plus bel ce poil. Je grimaçais. Elle commençait à vraiment me faire mal la friponne ! Je regardais Lulla suppliant cherchant de l’aide du regard. Finalement, étais-je prêt pour un second enfants ? Peut-être pas.

Et aie mais aie… j’avais mal mais tant bien que mal, je m’étais levée pour servir deux tasses de chocolat chaud ainsi qu’un biberon. Je devais être forte et ne pas me comporter comme un gros bébé mais j’avais surtout trop lâchée prise et j’avais peur de n’être que ce que je ne voulais pas être : faible. J’avais peur d’être faible et pourtant je n’avais aucune peurs de montrer mes faiblesses à Aiden mais c’était bien étrange. J’étais effrayée de penser encore à cette histoire de bébé perdu. Tellement. Je savais pourtant qu’il fallait en parler plus. Je ne savais juste pas si j’étais prête ou si j’en avais envie. J’inspirais doucement en posant les tasses mais j’avais mal. Les doigts posés, je fur sortie de ma bulle par sa voix. Je l’entendais me parler et je souriais doucement à ses questions. J’évitais un peu son regard tout de même et je le laissais poser sa main sur mon front, je cédais en le regardant et finissant par voir son sourire. C’est bon, j’étais le bébé ou l’enfant que l’on allait guérir et féliciter d’être sage avec une sucette ? Vu de la vision de nos âges et notre réputation… je ne voulais pas savoir quelle serait la sucette et surement pas devant Nora. Je n’avais pas vraiment le temps de réagir ou pas le déclic alors que j’étais un peu sonnée que ma fille fut diversion d’une étrange façon en mettant son doigt dans le nez d’Aiden. Je riais doucement là avec elle. La suite n’était pas plus désagréable et elle me faisait toujours rire. Je le sentais m’appeler au secours du regard et j’haussais les épaules en lui souriant. « Tu… rêves, tu te débrouilles… », lui disais-je en lui tirant la langue tout simplement alors que j’haussais les épaules. « Je vais me poser en attendant avec mon cacao et peut-être qu’après, tu pourras t’occuper de la maman et sa blessure au front. », disais-je alors tout simplement tandis que je prenais ma tasse et que je lui tendais le biberon de cacao en lui souriant. « Tiens, ça marche aussi parfois ! », disais-je en fronçant le nez et lui tirant doucement la langue avant de marcher vers le canapé. J’étais toujours un peu sonnée mais il fallait avouer que je voulais me poser donc me déplacer pour la bonne cause ? Merveilleuse idée. J’allais vers le sofa et m’y posant en gardant ma tasse chaude entre les mains. Je tournais le regard vers Nora en lui souriant. « Chérie… fait souffrir papa, tires… les poils de nez, ce n’est pas beau, c’est erk ! », disais-je en langage bébé avec un air niais et joueur. Je souriais à Aiden. Le genre de sourire taquin. Ça lui apprendra de vouloir encore un bébé. Et oui, ça tombait à pic même. J’étais heureuse de le voir en voir de toutes les couleurs. Il subissait. Je pliais quant à moi mes jambes contre ma poitrine et buvant une gorgée bien chaude. La tête se remettant aussitôt en mode pensée. Et si je n’avais pas été agressée… serais-je enceinte ? Aurais-je gardée le bébé malgré les risques de deux grossesses trop proches ? Je posais alors le cacao sur la table du salon en tendant une main et me laissant envahir par mes émotions et mes idées en posant ma tête sur mes genoux. Je me sentais un peu lunatique mais j’avais mal à la tête… je sentais la grosse bosse arriver mais j’avais aussi cette plaie un peu rouverte qui n’était pas vraiment fermée.

Mon bourreau avait littéralement trouvé mon point faible, tirant avec ses petits doigts fins mes poils de nez. C’était tout ce qui avait de plus charmant et c’était peu dire. Nora dans son pyjama bleuté semblait s’amuser comme un petit diablotin au plaisir de ma copine. Je la regardais sourire, chose qui me sécurisait en quelque sorte, mais me laissait avoir un air déchiré entre la douleur et le découragement. Ces femmes allaient avoir ma peau à un moment où à un autre. Je n’allais pas faire de vieux os. Elle me disait, que je devais me débrouiller seul et je faisais claquer ma langue dans mon palet pour montrer mon mécontentement. C’était bel et bien ma punition pour avoir voulu ou osé dire vouloir un autre enfant. Certes on avait Nora, mais aussi Apple et Ava, ce n’était pas rien, mais je voulais voir celle que j’aime enceinte. Ça devait être trop choupinou, même si je ne pensais pas à tout le côté hormonale de la chose. Je la regardais prendre sa tasse de cacao et j’haussais un sourcil, pendant qu’elle me tendait le biberon. Allez commençons déjà à la rendre accro aux chocolats ! Y’avait bien que les femmes pour en raffoler autant. Je prenais celui-ci alors que Nora changeait de point d’attaque, ses petits doigts s’en prenait à mes lèvres. Une chance que je n’avais pas de piercing sinon, j’allais y rester ! Elle tirait plus délicatement que sur mes poils de nez, c’était déjà ça et puis elle pouvait rien contre ma repousse de barde. « Tu es contente, je me fais attaquer sauvagement par notre fille et toi tu file en douce ! », disais-je avec une moue déformé par les doigts du bébé. Je lui montrais le biberon à la couleur chocolaté. Elle produisait un petit son, un rire tout à fait charmant qui finissait avec de petites bulles de salive. Je regardais Lullaby quitter la cuisine pour se rendre jusqu’au salon, où elle prenait place sur le canapé. Je finissais par lui donner le biberon, laissant ses lèvres téter le suce en caoutchouc. Je la tenais ma fille dans mes bras jusqu’à ce qu’elle vide le tout. J’en profitais pour laisser Lulla souffler et lorsque Nora avait fini je la voyais fermer les yeux. Je poussais un soupire avant de la ramener à son berceau. Déposant le petit cadavre endormi, je la couvrait d’une couverture et lui déposait monsieur Banane, un petit singe. Je retournais ainsi dans la cuisine, prenant ma tasse avant d’aller rejoindre ma douce moitié. Je me posais entre elle et la télévision. « Est-ce que ça va ? Si tu as mal, on peut aller à l’hôpital me suffit d’appeler Lenaëlle pour qu’elle vienne surveiller les filles. » J’approchais d’elle et doucement, je déposais un baiser sur ses cheveux qui avait du subir un traitement capillaire, vu la douceur de ses cheveux. Au moins, elle ne faisait pas de calvitie, embrasser un crâne dégarni n’avait rien d’attirant.

Je ne savais pas vraiment quoi faire, je ne savais pas du tout quoi faire. Non, je ne savais pas quoi faire. J’avais littéralement la tête dans les nuages alors que je venais de le laisser pour partir en douce vers le canapé. Je m’étais un peu cachée, oui pour penser et repenser à notre conversation avant le réveil de Nora. Je le laissais s’occuper de son enfant. Notre enfant mais il fallait avouer que je ne me sentais pas totalement apte à pouvoir bien m’en occuper car Nora avait le don de sentir mes émotions et ne pas vraiment aimer quand j’étais ailleurs ce qui était le cas en ce moment. C’est souvent dans ce genre de période que j’évitais d’être trop en présence de Nora. J’étais là mais je ne voulais pas l’accabler. C’était rare mais ça arrivait. J’inspirais doucement en fermant les yeux. La tête posée sur mon genou et mes jambes repliée. Je ne savais pas vraiment comment réagir face à tout ça. Je me disais encore qu’il voulait un enfant et que j’étais égoïste mais j’avais trop cette frayeur et ces mauvaises impressions. Je le regardais revenir vers moi et je ne savais pas trop comment réagir alors qu’il se plaçait entre la télévision et mes yeux fermés. Donc en gros ? Je ne bronchais pas du tout en fait. Il fallait avouer que j’en oubliais presque le son du programme télévisé et j’ouvrais les yeux en l’entendant. Je tentais un vague sourire en secouant la tête. « Pas besoin ! », disais-je en attrapant sa main à son baiser et l’attirant vers le canapé. Je voulais juste qu’il soit là et même si je me sentais incapable de faire des grandes phrases. J’inspirais doucement, je ne savais pas du tout comment arriver à me confier à lui. Je penchais doucement la tête en arrière et mettant celle-ci contre son épaule. « Je n’ai pas besoin d’un hôpital pour arrêter de penser ! », disais-je en attrapant ses bras et les passant autour de moi comme s’il était une poupée en chiffon mais non, il n’en était point. « Juste de toi ! », disais-je alors d’un petit murmure et lui tentant un vague sourire alors que je caressais ses bras. Perdue, je refermais les yeux en tentant un peu de me retrouver, retrouver mon chemin. « Je suis désolée de t’avoir caché ça ! », disais-je alors avec une légère moue. Je parlais bien entendu de la perde d’un bébé. « Ça te concernait autant que ça me concernait, c’était aussi une partie de toi… mais on en avait assez bavé et je ne voulais pas qu’on en bave à deux. J’aurais dû le dire mais je n’y arrivais pas. », disais-je alors telle des excuses ou une confidence car oui, c’était aussi bien son enfant que le mien qu’on avait perdue et même si nous ignorions son existence. Je ne savais pas vraiment quoi dire. Je me souvenais juste de celui-ci qui était blessé dans un lit alors que j’étais juste battue à coup. Il avait essayé de m’aider, il avait échoué. Je n’avais pas voulue en rajouter. « C’est égoïste dans un sens de te refuser ça… mais je m’en sens pas capable ! », disais-je à froid, plus posée que tout à l’heure et bien plus apte à réfléchir sans avoir peur de ne point trouver les bons mots.

Tenant la tasse de chocolat d’une main, j’essayais de ne pas renverser le contenu sur le sol lorsqu’elle m’attira à elle pour que je m’assois. Je déposais la tasse sur la table de salon juste avant qu’elle ne pose sa tête sur mon épaule. J’appuyais mon menton sur sa tête, écoutant ses paroles alors qu’elle passait mes bras autour d’elle. Je disais rien, silencieux dans cette maison endormie où seul la voix de Lullaby résonnait ou bien la télévision. Je n’avais même pas porter une attention à l’émission qui jouait. Sûrement quelque chose de nocturne, une série B sans plus ni moins. J’allais jusqu’à me mordre la lèvre inférieur en écoutant. Elle était désolé, mais en même temps je ne pouvais pas lui en vouloir. J’ignorais vraiment ce qu’il lui était arrivé lors de cette dernière année, tout comme elle ignorait ce qui m’était arrivé entièrement. On avait des secrets, des secrets qui ne faisait mal qu’à nous. Je la délogeais mon menton de sa tête pour la regarder, tandis qu’elle caressait mon bras passant autour de son cou. Nous n’avions pas été aussi coller depuis autant de temps, oui dans le lit, mais ce n’était pas pareil. Elle semblait vraiment se sentir coupable et alors qu’elle finissait de parler, je prenais son menton avec ma main qui tenait mon bras pour la serrer tout contre moi. J’allais lui chercher son menton et le relevais vers moi pour croiser son regard. « Il n’y a rien d’égoïste, il ne faut pas t’en faire. Si tu ne veux pas d’autre enfant, ce n’est pas si grave. Tant qu’on est tout les deux. » Je déposais mes lèvres sur les siennes, un simple baiser chaste. « Oui, j’aurais aimé le savoir, mais je ne t’en veux pas pour autant. Tu avais tes raisons de ne pas me le dire. Certes, je pourrais me frustrer de ne pas avoir tenu au courant qu’on avait perdu notre enfant, mais ça avancerait à quoi ? On se disputerait encore, tu pleurerais, alors que je serais furieux pour quelque chose où l’on y pouvait rien. Je ne t’en veux pas, personne a cherché à ce que tout cela nous arrive. J’aurais pu mieux te défendre, mais il faut croire que ce n’était pas ma force ce soir-là. Je ne crois pas au destin et pourtant peut-être que cela devait arriver pour nous rendre plus fort. » Je lui souriais, avant de laisser ma main remonter sur sa joue et la passer dans ses cheveux pour reporter une mèche derrière son oreille. « Je vais m’en remettre et tu n’as pas à t’en vouloir pour cela. », disais-je en appuyant mon front contre le sien. « Pour l’instant profitant de ce moment, les filles dorment et j’ai seulement envie que ma fiancée rester collé à moi pendant qu’on regarde... », disais-je en tournant la tête vers la télévision. Nuit érotica. « Un film érotique ? », restais-je surpris. Ça devait seulement être la chaîne qui avait fini la diffusion des séries pour passer à la diffusion de nuit. « On peut mettre autre chose si tu veux... », rétorquais-je en me passant la main sur la nuque.

Pourtant me lançais-je dans ce sujet tellement douloureux ? Des choix fastidieux que nous faisons parfois. Des mauvais choix ou des bons mais nous pensons toujours au départ qu’ils sont bons. Pour nous, nos raisons sont valables sur le moment. Nos motivations. Parfois nous hésitons mais au final nous ferons toujours ce que notre cœur nous commentes. Dans ma tête, je me sentais tellement mal. J’avais besoin de lui et me collant à lui. Je me disais que je ne méritais peut-être pas son attention ? Non mais pourtant je la réclamais en allant passer ainsi ses bras autour de moi et parlant sans vraiment savoir si c’était la bonne solution. Le laissant à son tour parler, je l’écoutais attentivement sans vraiment savoir comment réagir. Je me contentais de l’écouter et souriant même à son baiser chaste. Me plongeant dans ses bras et trouvant un peu de tristesse dans ses paroles. Il était tellement… plus conciliant que je ne l’étais. J’étais incapable de faire un effort et vaincre mes peurs pour lui alors qu’il réprimait son envie pour moi. Comment pouvais-je être si horrible ? Je n’en savais rien. Je me sentais mal, vraiment enfin je me sentais moins mal mais c’était un autre mal. Toujours simplement l’impression d’être égoïste d’un coup. Je fermis mes yeux alors qu’il déplaçait une mèche de mes cheveux, mon front contre le sien je me laissais bercer par son souffle. Et là, je l’entendais me parler d’un film érotique et rouvrant les yeux en le regardant d’abord et regardant aussitôt la télévision. Il était sérieux ? Non vraiment. Je riais nerveusement en hochant la tête alors qu’il proposait de changer. « Oh oui, on change… », disais-je alors sans vraiment de peines et inspirant doucement en écoutant la pluie qui tombait sur la fenêtre. « Non mais le seul film érotique que tu peux regarder il doit être de nous deux ! », disais-je avec une petite moue qui se dessinait et relevant le regard vers lui pour choper ses lèvres et l’embrassant avec tendresse mais un peu moins chaste tout de même. « Je t’aime… », soufflais-je alors en souriant doucement comme une imbécile. « … et un jour, peut-être que je serais prête à ce qu’on ait un second bébé ! », disais-je alors en le regardant dans les yeux. J’étais sérieuse, oui. Mais pas maintenant. C’était trop tôt. Quand je regardais mon ventre, je repensais encore à la grossesse de Nora ou encore à l’après agression. Je n’arrivais pas à oublier pour l’instant que j’avais perdu un bébé qui n’était pas encore un bébé ou même que j’avais failli perdre Nora. J’étais encore hantée par ces instants, trop hantée. Me glissant un peu plus dans ses bras pour m’installer sur le côté, allongeant mes jambes dans le canapé et posant la tête contre son torse. « Il n’y a pas un film intéressant ? Un truc d’horreur ou d’amour… ou… », je souriais doucement en le regardant mais c’est alors que sonnait d’un bruit atroce la machine à laver. Je grimaçais doucement en me relevant et allant lui voler un baiser. « Je reviens… le devoir de femme m’appelle… mais j’allais quand même te proposer un câlin érotique ! », disais-je avec une petite moue… « Tant pis ! », soufflais-je en me levant et allant à la buanderie pour mettre le linge humide et propre dans le séchoir en chantonnant une petite chanson et partant un peu dans mes pensées car il faut se concentrer pour faire ça. C’est alors que… « Aie… » bah oui, j’avais mal pour la bouteille de produit liquide qui était tombée sur le sol. Pas moi, j’allais bien. Juste la bouteille. Même aux bouteilles, je leur faisais mal. Je remettais une machine alors que le séchoir était lancé. Le linge blanc et hop…

La franchise était quelque chose que j’avais depuis longtemps acquis avec Lullaby. Même si je gardais des choses secrètes, je ne mentais pas, j’omettais tout simplement de le dire ou d’en parler. Étais-ce alors un mensonge ? Je ne le voyais pas ainsi, je ne l’avais jamais vu ainsi. Je la laissais m’embrasser répondant tout de même à son baiser qui n’avait rien de chaste. Libérant finalement un de mes bras, je l’étirais pour prendre la télécommande et ainsi changé de poste avant que certaine envie me prenne par les tripes. Je ne pouvais pas changer, pas en un claquement de doigt et très certainement pas en voyant une fille en mini short de jeans laver une voiture sensuellement. L’homme est primaire, ça je ne pouvais pas le nier. « T’es entrain de me dire que tu aimerais qu’on se film ? », disais-je en haussant un sourcil tout en la regardant. Filmer mes relations en plein acte n’était en rien nouveau, mais voilà que l’idée me traversait l’esprit. Par ailleurs, je n’avais plus le moindre souvenir d’où se trouvait la plus part de ses vidéos. Comme la plus part datait, en fait non elles dataient toutes d’avant ma rencontre avec Lullaby. Je devais avoir perdu la plus part ou certaines devaient être chez mon père. Je souriais à son je t’aime, fermant un instant les yeux avant de les rouvrir pour la regarder. Je ne demandais pas obligatoirement d’avoir un autre enfant, même si l’idée m’avait traversé l’esprit. C’était tout de même une décision qui se prenait à deux, à moins qu’on ne soit une femme et qu’on subisse une in vitro. Là on pouvait avoir le choix d’avoir un enfant sans homme pour copuler. Je finissais par la coller un peu plus à moi, serrant son épaule en sentant sa tête s’appuyer son mon torse. Je glissais ma main dans ses cheveux et appuyait ma joue sur son crâne tout en zappant les chaînes de la télévision. « Je cherches. », répliquais-je tout en poursuivant ma recherche. Le bruit de la laveuse retentissait et je lui souriais. C’était à croire que ce moment se répétait ces derniers temps. Je l’embrassais avant qu’elle ne se lève me disant son petit plan au tournure érotique. J’ouvrais la bouche faussement offusqué d’apprendre cela en la regardant s’éloigner. Déposant mon bras sur le dossier du canapé, je continuais de zapper. Arrivant finalement sur une chaîne pour enfant. Quatre hommes déambulant avec des salopettes fluorescentes chantonnaient gaiement. Je fronçais le nez sceptique. Pourtant, je ne changeais pas de poste prenant plutôt ma tasse de chocolat tiède pour en boire une gorgée. Comment les enfants arrivaient-ils à regarder ce genre d’émission ? Voilà qu’une mascotte rose arrivait cantonnant les mêmes paroles d’une voix grave et rapporté. C’était horrible en fait. Et même si j’avais ce genre de penser à l’égare de cette émission complètement farfelue et débile, je ne pouvais m’empêcher de regarder. Je devais comprendre l’idée folle derrière tout cela. La marijuana ! Voilà, il n’y avait rien d’autre de possible pour expliquer ça à part la drogue, alcool et surement les pornos. Parce que ces mecs avaient tout de ceux qui étaient mal baiser ! Je n’entendais pas le bruite la bouteille qui tombait, trop préoccupé par la marionnette qui jouait du banjo tout en conduisant une voiture. C’était vraiment bien d’inculquer cela aux enfants ? Je commençais à avoir des doutes et j’espérais que mes filles ne les regardaient pas. Y’avait pas à dire fumer en se matant cette émission ça devait être de la bombe quand même !

Cette question, voulais-je qu’on se filme ? Je souriais en restant silencieuse car en fait, bah voilà… je souriais doucement. En fait, on s’était déjà filmé enfin non, je nous avais déjà filmés en cachette. Mais chut, c’était en fait par erreur et honteuse, je ne lui avais jamais dit. On va garder ça pour nous, non ? Je souriais tout de même ne l’entendant et penchant la tête pour ne rien dire et garder du mystère. Je pourrais le refaire bien sûr, après tout… je suis Lullaby et tant qu’on était les seuls à voir cette vidéo, je m’en fichais. Mais ensuite, j’étais si bien, si bien. Je ne voulais pas bouger. J’étais pourtant rappelée par mon boulot de femme. Oui mais non. Je voulais continuer à rester dans ses bras et ne pas les quitter. Zut. Je voulais de la tendresse, rien qu’un petit moment entre deux galipettes et mon rôle de maman. Oui car c’est fatiguant d’être maman et même avec une nounou car faut pas croire que je ne fiche rien. Non, je m’occupe de mes enfants et je passe même beaucoup de temps avec Ava et Nora et même Apple. Je devais donc retourner à mon devoir de femme et l’abandonnant sans vraiment mâcher mes mots et souriant à sa réaction alors que j’allais m’occuper d’une bouteille de lessive et bing. Non, Aie la pauvre bouteille. Je mettais le tout au séchoir puis une nouvelle machine et tout était en ordre alors que je souriais doucement, pensant alors à ce gâteau que j’avais promis aux filles. Je savais qu’il fallait que je le fasse avant d’aller me coucher mais toutes les émotions m’avaient tellement perdue. Je l’avais carrément oubliée. Je soupirais doucement en quittant la buanderie et allant dans le salon, je regardais la télévision et Aiden tellement concentré sur le programme mais j’arquais un sourcil. « Bah dis donc… », je m’approchais de derrière le dossier et passant mes mains par-dessus en posant ma tête sur celui, un sourire mignon et je le regardais. « T’as trouvé une émission de ton âge ? », disais-je en fronçant le nez avec un air taquin alors que je lui prenais la télécommande des mains en souriant. « Et en plus, tu ne pourras pas changer… », disais-je en souriant et allant vers la cuisine. « Je dois préparer… un gâteau pour les filles, j’avais carrément oubliée, une petite faim ? », demandais-je alors que j’allais vers la cuisine avec la télécommande dans la main que je cachais aussitôt arrivée dans la pièce. Je la glissais dans un tiroir d’une des armoires et le fermant silencieusement. Je me rendais alors vers les placards et sortant tout ce dont j’avais besoin que cela soit ustensiles, bols ou ingrédients. Je sortais tout pour faire le bon gâteau au chocolat donc les filles raffolent. Je prenais alors la farine pour la peser et la faire tomber dans un grand saladier avant de m’occuper de quelques œufs.

Absorbé par cette émission pour enfant en bas de cinq ans, je ne réagissais qu’au quart de tour lorsqu’elle arrivait derrière moi. Ce n’était pas tout à fait l’idée que je me faisait en regardant ses idiots pousser la chansonnette. En fait, je me demandais surtout comment ils faisaient pour passer encore à la télé ! Bon j’aurais sans doute obtenu ma réponse, si j’avais remarqué qu’en fait j’étais sur une chaîne pour jeune voir même pour les touts petits. Une plaisanterie et je relevais mon regard sur elle. Elle ne perdait jamais un instant pour plaisanter à mon sujet, je ne lui en tenais jamais rigueur, trouvant plutôt que ça faisait partit de son charme. Intérieurement, je devais cacher mon côté masochiste. Je poussais un soupire, alors qu’elle me prenait la télécommande des mains. Si je ne pouvais pas changer de poste, inutile de rester là tel un légume dans sa marmite. Déposant mon bras sur le dossier du canapé, je tournais la tête pour la regarder s’éloigner vers la cuisine. En aucun cas, on ne doit parler nourriture avec un homme ! Me levant, j’allais appuyer sur le bouton power de la télévision. Les biens fait de la technologie, les concepteurs d’électronique pensaient toujours à garder ce petit bouton tellement pratique. Une fois éteinte, je me dirigeais vers la cuisine. Sans mal, je comprenais qu’elle avait dissimulé la manette de contrôle. Et sans le dire, je savais qu’on passerait des jours à la chercher lorsqu’on s’installerait devant celle-ci. Toutefois, je ne disais rien allant m’asseoir sur une chaise de la cuisine. « Tu sais il existe un bouton power pour fermer et ouvrir la télévision lorsqu’on ne possède pas la télécommande. » J’abordais un large sourire et un ton taquin en disant ses paroles. « Tu croyais vraiment que j’allais regarder cette émission, je faisais que t’attendre. Après tout c’est toi qui voulait que je change de poste, non ? » Je la regardais sortir les ingrédients pour faire ce gâteau. Les filles en avaient de la chance. Laissant un instant mes doigts pianoté sur la table, je décidais de me lever pour me diriger vers elle. Passant mes bras de chaque côté de son corps, je regardais par dessus son épaule ce qu’elle faisait. La farine, quelque peu volatile, retombait dans un bol sur la balance. J’analysais chaque mouvement qu’elle faisait, avant d’écarter une mèche de ses cheveux. Je la repoussais doucement sur le côté, dégageant son cou pour y planter mes crocs, enfin mes lèvres n’étant pas un vampire de seconde zone. Non, je ne brillais pas au soleil comme certain vampire que les adolescentes n’avaient qu’à la bouche. J’étais plutôt du genre à user de mes canines et surtout de mes charmes. Grand charmeur de nature, je laissais ma main descendre sur son flan tandis que mes lèvres gouttaient sa peau. Je m’arrêtais un instant. « Tu vas faire un gâteau à quoi ? » Question assez évidente, mais en même temps il y avait tant de possibilité que je me disais que le chocolat pouvait être superflu et stéréotypé.