tais-je entendue ? Je n’en savais rien. Les mots que je disais suffirait-il ? Je le savais encore moins car ce genre de situation était nouveau pour moi. J’avais l’air de savoir parler, savoir aussi obtenir ce que je voulais sans être trop… enfin j’avais le truc mais sur lui ? Qui était-il d’ailleurs ? Les peu de choses que j’avais notées me montrait des faiblesses. Des fails dans son système si l’on veut. J’avais donc tentée… oui, tentée et sa riposter ? Aller dans le jardin. J’arquais un sourcil en le regardant faire. Approchant discrètement de la porte, je savais que je pourrais entendre ce qu’il dirait enfin disons que j’entendais car en fait : il parlait seul. Comme moi. A croire que nous ne sommes pas vraiment si différents. Je n’étais donc pas seule à parler seule ? J’inspirais doucement en tournant mon regard vers la bouilloire qui sifflait. Allant chercher non pas deux tasses mais une seule, je captais des brides de sa conversion. Quelques brides, assez pour ne pas être espionne… Je servais alors deux tasses, mettant des poches de thé. A tant bien même qu’il n’aimerait pas ça tant pis pour lui. J’allais alors les poser sur la table en sortant des biscuits. J’allais aussitôt dans mon salon à la bibliothèque et je regardais rapidement pour en sortir un bouquin. J’allais aussitôt le poser sur la table à côté d’une des tasses. Je soupirais doucement alors qu’il était proche de deux heures du matin. Allant à la porte du jardin, je l’ouvris et posant ma main sur son épaule pour la glisser à son bras. Un geste doux et lent. La douceur ? Oui, croyez-le ou non mais c’était mon gagne-pain. J’allais alors chercher sa main. « Venez avec moi, il fait voir en cette période. Je ne voudrais pas que vous chopiez une pneumonie ! », disais-je d’un ton serein et surtout doux. Oui bah je peux l’être. Je le suis plus souvent qu’insolente en fait. C’est ce qui me caractérise le plus. « J’ai préparée du thé et des biscuits… », soufflais-je en soupirant. « Ensuite je vous propose non pas seulement moi mais vous aussi que vous dormiez… je pense que vous avez plus besoin de sommeil que je n’en ai besoin ! », proposais-je alors calmement en attendant de voir quelle serait sa décision. Je ne voulais pas « tirer » sur lui. J’attendais que cela soit volontaire. C’est pourquoi je lâchais sa main légèrement, assez que pour laisser ce geste être une invitation. Je retournais dans la cuisine et m’installant à la table.

Assis dans le jardin envahi par la nuit, je tentais en vain d'avoir une discussion à sens unique avec ma défunte femme. J'ignorais si à l'intérieur on pouvait m'entendre, mais j'en avais que faire. Pendant un instant, je tenais ma tête avec mes mains puis je prenais finalement appui au sol avec elles. Je n'avais pas ce sourire qui parcourrait mes lèvres depuis tant d'année. Non, je doutais au lieu d'avoir pleinement confiance en moi. J'avais toujours été un bon agent et voilà que j'étais traîner dans la boue et que je doutais de mes capacités. J'étais pitoyable et le mot était faible. Je ne brochais pas quand j'entendis la porte s'ouvrir, ni même lorsqu'elle me prit la main. Le contact de sa peau chaude contre la même me faisait immédiatement pincer des lèvres. Je n'avais pas eu ce genre de contacte depuis des semaines et étrangement ça me chavirait. Je me levais tout de même, n’emboîtant pas tout de suite son pas. Je regardais le ciel une dernière fois, avant d'entrer. L'odeur du thé embaumait la cuisine. Je la regardais, puis retirant mon arme, je la déposais sur le comptoir. J'étais peut-être fait pour aller rejoindre ma douce en haut. « Merci, mais je n'ai pas soif ni faim. Je préfère aller m'étendre. » Je ne lui portais même pas un petit coup d'oeil. Dans le salon, j'avais regarder les écrans et prenant une couverte je les avais recouvert sans pour autant les éteindre. Je retirais mes souliers sans me dévêtir davantage et je me couchais sur le canapé. Celui-ci me paressait légèrement trop petit, mes pieds dépassant. Mais peu m'importais, je croisais mes bras derrière ma nuque et je fermais les yeux. « Bonne nuit Melody. » Voilà mes dernière parole avant que Morphée ne m'emporte que d'un oeil.

u’est-ce que je préparais comme plan ? Un thé, des biscuits. Cela peut paraitre étrange mais voulais-je peut-être simplement jouer à la dinette avec quelqu’un ? Non quand même pas. J’ignorais si j’étais là pour parler calmement ou si je voulais simplement agir en hôte et non en otage. J’inspirais doucement en le regardant dire qu’il n’avait pas faim. Bon, c’était en quelques sortes un gentil râteau mais soit. Je me levais en attrapant un plateau. J’y posais quelques biscuits et ma tasse de thé. Je mettais alors le bouquin contre le plateau en inspirant. J’allais dans le salon, prenant le libre et le posant sur la table à côté de ses ordinateurs couverts. « Prenez ça pour un acte de Paix. Je trouve que toute âme d’enfant doit être préservée à l’âge adulte. C’est ce qui nous rend rêveur. Vous voulez anéantir les vilaines sorcières d’oz… mais dans mon souvenir, les alliés de Dorothé étaient de son côté. C’est pour ça qu’elle a réussi. », disais-je en souriant, approchant et fronçant le nez à ses pieds trop long. « Vous savez, c’est un canapé convertible ! », disais-je d’un ton moqueur. Je levais les yeux en allant grimper les escaliers avec mon plateau à la main tandis que j’allais dans ma chambre et oui. La télévision assez médiocre que j’allumais sur le menu dvd de mon film bien trop regardé. Je finissais mon plateau et je tentais d’éviter de penser à cette soirée, à tout ça. J’inspirais doucement en fermant les yeux. « Bonne nuit, l’inconnu… je ne connais toujours pas votre prénom. Si vous pouviez faire un peu de rangement à votre réveil… », demandais-je en savant pertinemment qu’il m’entendait avec tous ses appareils. A moitié endormie, je ne tardais pas à fermer l’œil rapidement. J’avais besoin de sommeil mais surtout de me vider de ce que j’avais emmagasiner bien que j’avais déjà dormie pendant 5 heures.

Il était 5 heures et demi du matin alors que mon réveil s’agitait comme un fou à côté de mon oreille. Comme tous les matins, je l’attrapais pour le balancer dans le coin de la pièce en grognant. Le réveil charmant d’une fille, bonjour. Pas plus mignon. Je me redressais, la tête dans le vrac en allant à nouveau dans ma salle de bain. Bon, pas de bain, une douche. Je fermais le rideau en soupirant doucement et me laissant aller sous une bonne douche. Je poussais doucement la chansonnette et prenant mon pommeau de douche comme micro. C’est étrange mais j’en oubliais presque qu’il y avait un homme dans mon salon qui dormait et avait des caméras partout. Je voulais que cela soit un rêve. Je sortais alors de ma douche, une serviette autour de ma taille. J’allais finir de m’apprêter. Maquillage léger sans fond de teint. Je n’en avais pas besoin pour avoir un bon teint. Le tout suivi d’un rouge à lèvres et de mascara avec un peu de blush. Le top du simple. Je séchais mes cheveux rapidement, ils étaient naturellement ondulés ce qui m’allait. Je n’avais rien contre. J’inspirais doucement, tournant mon regard vers ma chambre. La penderie. Oui, qu’allais-je mettre. J’optais alors pour mon pantalon slim en similis cuir et une tunique colorée avec un beau décolleté pour mettre en valeur ma peau douce et pas huilée mais propre. Je mettais un peu de parfum et hop avec des talons, je descendais mais sursautant. « Ah bah non, ce n’était pas un cauchemar ! », disais-je en passant une main dans mes cheveux et allant vers ma cuisine pour ranger rapidement celle-ci. C’était le foutoir de chez foutoir ! Je soupirais doucement, sortant alors deux brioches à mettre aux fours et me disant que deux de plus ne ferait pas de mal. Bah oui, j’avais ce qu’on pourrait appeler un invité. L’odeur commençait déjà à envahir la pièce alors que je préparais le petit déjeuner. S’il doit être mon employé, il allait avoir la vie dure. Sous cette émotion, j'en avais carrément oubliée mon insuline depuis hier soir... j'avais pourtant le bracelet rouge qui montrait bien que j'en avais besoin au cas ou j'en manque en public. Enfin, soit... c'était trop long sans une piqure. Je m'écroulais sur le sol. Et bim !

Ouvrant à peine un oeil lorsqu'elle déposait le plateau à mes côtés, je préférais ne rien faire. Je restais donc silencieux refermant l'oeil lorsque je l'entendais remonter l'escalier. Une fois que j'entendais la télévision, je me redressais sur le canapé. Bon j'aurais très bien pu l'ouvrir, mais ça m'allait comme ça. Je regardais le plateau, mais surtout le livre. The Wonderful Wizard of Oz, mes doigts caressèrent la page couverture. L'exemplaire semblait plus neuf. Je soupirais. Je finissais par le prendre dans mes mains, c'était la première histoire que ma tante m'avait lu lorsque j'étais arrivé chez elle à mes 5 ans. Je relisais la première phrase du roman, nostalgique je fermais rapidement le bouquin. Tout mes souvenirs remontaient à la surface. Je soupirais une nouvelle fois décourager par mon attitude. Je regardais la pièce et retirant mon blouson de cuir et mon t-shirt, je me recouchais sans pour autant arriver à dormir. Il devait être deux heures du matin et rien, je restais toujours éveillé. Pourtant, je trouvais le sommeil près d'une demi heure plus tard. Mes rêves furent agités et je me réveillais avec l'odeur des brioches qui commençait à brûler. Me redressant, je me levais d'un bon pour voir ce qui brûlait. Pas le temps de mettre mon t-shirt, se serait idiot que l'on brûle simplement parce que j'avais voulu remettre mon haut. J'arrivais dans la cuisine, celle-ci me semblait vide, mais la boucane qui s'échappait du four me disait rien qui vaille. Elle était donc réveillé, mais pourquoi avoir laisser le four sans surveillance. Attrapant des mitaines de four, j'ouvrais celui-ci et en sortit les brioches complètements carbonisés. Eh bien voilà, un merveilleux réveille. Je refermais la porte avec l'aide de mon pied et déposais la plaque sur les ronds. Cette fille était une vrai tête en l'air ma parole ! J'essayais d'éventer la fumer alors que le détecteur commençait à crier. Regardant celui-ci avec exaspération, je montais sur une chaise et sans gêne je le découvrais de son enveloppe de plastique tout lui retirer son coeur. Le silence. J'étais tout de même étonné de ne pas l'avoir vu arriver à la course dans sa cuisine. Descendant de la chaise, j'allais me servir un verre d'eau et c'est là que je la voyais étendu au sol derrière l’îlot. Manquait plus que ça ! Je me dirigeais à la hâte vers elle, regardant son pouls. Il était trop lent. Je fronçais les sourcils écoutant sa respiration qui peinait à sortir. Je me mettais à chercher des indices qui pourrait me guider et c'est là que je voyais le bracelet à son poignet. Je regardais cette plaque en argent. Eh merde ! Voilà ce que je pensais alors que je passais une main dans mes cheveux. Je devais trouver son insuline et une seringue ! Je me levais donc et ma première réaction fut de regarder dans le réfrigérateur. Je trouvais une fiole d'insuline dans le compartiment à beurre. Maintenant, une seringue. Je cherchais dans tout les tiroirs et une fois trouver je remplissais celle-ci. À genoux près d'elle, je prenais son bras et doucement je faisais entrer l'aiguille dans sa peau avant de lui injecter ce médicament. Me restait plus qu'à attendre.

Un jour, j’étais cette fille normale, l’autre jour et bien pas du tout. Diabétique ? Cela faisait qui j’étais mais parfois j’avais tendance à me laisser déborder par la vie. J’en oubliais mes piqures. Je me disais toujours que je devais mettre un rappel mais c’était rare que cela m’arrive. Vraiment rare. J’étais là, ce souci alors qu’écroulée sur le sol… j’étais tout bêtement inconsciente. Décidément, il m’assomme de toutes les façons possibles cet homme. C’est une dizaine de minutes après qu’il m’a piqué mon insuline que je me redressais. Etourdie, j’avais besoin de manger un peu. J’avais la tête qui tournait et les yeux un peu flous. Papillonnant des paupières, je me redressais légèrement contre le mur. Juste assez que pour ne plus être couchée mais assise. Ou presque. Passant une main sur mon front, je grimaçais doucement. Comment avais-je fais pour avoir ma dose sans même m’en souvenir ? J’arquais un sourcil en me rendant compte que ce n’était peut-être pas moi. Je relevais alors le regard, remarquant la fiole et la seringue et cherchant alors cet homme du regard. Je grimaçais doucement, je m’étais sûrement un peu faite mal à la cuisse dans ma chute. « Merci ! », soufflais-je alors avec politesse tandis que je me disais : il n’est pas si méchant. J’avais peut-être raison. Je me hissais alors sur mes jambes pour me relever. Un peu du mal à rester debout, je me tenais alors contre le moi, m’y adossant en fermant les yeux pour faire stopper les étoiles que je voyais autour. « On dirait que votre présence dans ma vie a le don de m’assommer ! », disais-je en plaisantant à moitié alors que je restais ainsi quelques secondes avant de me glisser vers la chaise de la cuisine, posant mon coude sur la table et inspirant pour expirer plusieurs fois. Oui un peu à la façon yoga mais ça calme enfin c’est un très bon moyen de se sentir bien avec nous-même. Une fois un peu plus relaxée, je relevais mon regard vers lui. Non, il était en torse nu ? Je ne laissais pas échapper l’attention sur ma surprise. Mes gros yeux buguant un peu sur la vue. Peut-être pas ce qu’elle était plaisante mais aussi par ce que je ne m’y attendais pas. J’étais encore un peu vaseuse ce qui n’aidait pas vraiment. « Maintenant que vous m’avez en quelques sortes… sauvée… je peux avoir votre prénom ? », demandais-je alors que je l’ignorais encore. Bah oui, c’était problématique. Qui était mon colocataire du moment ? Il fallait avouer que ça me mettait surement dans bien d’une délicate situation. Je me souvenais alors, oui, le four. Regardant aussitôt vers celui-ci, je grimaçais doucement. Ils devaient être cramés.

Assis sur le sol de la cuisine, je ne bronchais pas attendant un mouvement, un signe de vie. J'avais appuyé mon dos contre le mur, la fraîcheur de celui-ci contrastait avec ma chaleur corporelle. Mon genoux replié, j'appuyais mon bras dessus. Quelques minutes plus tard, je la voyais ouvrir les yeux. Soulagé, oui je l'étais. Après tout j'évitais une catastrophe en évitant de cacher le corps de la fiancé d'Edward. Je sais c'est cruel de dire ou penser cela, mais voyons l'évidence ce n'était pas à mon avantage qu'elle soit morte. Seulement, je n'allais pas lui dire. Trop orgueilleux depuis que j'avais rencontré cette fille. Elle parlait trop et en plus elle réussissait à me désarçonner comme un débutant. Il y avait de quoi être orgueilleux, non ? « Il y a pas de quoi. », avais-je répondu à son merci. J'avais sans doute agit par simple égoïsme, mais je n'étais pas obligé de lui dire. Si elle mourait, je mourais aussi. Pourtant, rien ne m'avait empêcher de pointer une arme sur elle la veille et de lui avoir tiré dessus. D'ailleurs, je devrais réparer le trou que l'impact de la balle avait creuser dans son mur. Je n'allais pas laisser cela comme ça. Je la regardais s'adosser au mur, j'aurais pu être un gentleman et l'aider, mais je ne savais pas si elle me laisserait faire. Elle se redressa sans mon aide, mais je la suivais tout de même pour être certain qu'elle ne s'écroule pas une nouvelle fois. À sa plaisanterie, je ne laissais rien paraître en fait, je ne savais pas si je devais en rire ou non. Mais l'envie de rire ne me venait pas. Je laissais tout de même couler, mettant cette blague à deux sous sur l'effet de l'insuline. Je prenais finalement appui sur le comptoir, croisant mes bras sur mon torse que je n'avais toujours pas couvert. Je remarquais son regard, mais je n'allais pas en faire toute une histoire après tout elle m'avait montré bien plus en une soirée. Je me doutais donc qu'elle était capable d'en prendre et puis j'avais pensé à nos vie avant même de penser à m'habiller. En fait j'aurai été un piètre pompier, mais un excellent strip-teaseur. « Alvin. », avais-je dit en suivant son regard jusqu'aux brioches. « Reposez-vous, je me charge du petit déjeuné. Mais avant je vais aller me mettre mon t-shirt. » En disant cela, je quittais la cuisine pour aller chercher mon t-shirt que je prenais sur le canapé. J'enfilais celui-ci tout en revenant vers la cuisine. Je me passais une main dans les cheveux, avant de partir en quête d'un poêle. Chose qui fût vite trouver, ayant fouiller partout la veille pour trouver les mouchards. Je regardais dans le frigo sortant le carton d'oeufs, du lait, du fromage, quelques fruits et légumes. Je mettais un tablier que j'avais aperçu le soir dernier, bon c'était un peu féminin, mais je n'étais pas là pour faire un photoshoot viril non plus. Je me lavais les mains avant de commencer. Sur une planche je découpais les légumes, le fromage pour finir avec les fruits. Mettant tout les ingrédients pour l'omelette dans un bol à mélanger, je brassais le tout avec une fourchette. J'ouvrais la porte du frigo une nouvelle fois sortant du jus d'orange que je venais d'apercevoir. Le rond que j'avais allumé juste avant de battre l'omelette me semblait prêt. Je laissais couler la mixture dans la poêle, de ma main libre je lançais en l'air le carton de jus pour qu'il puisse se brasser tout seul. L'attrapant je l'ouvrais avec deux doigts, alors que de mon autre main je faisais tournée l'omelette comme une crêpe. Ce n'était pas parce que j'étais un agent du FBI que je ne savais pas faire la cuisine. Je versais le jus dans deux verres, avant de disposer les fruits dans deux assiettes aussi. Je fermais le rond, pliais l'omelette en deux et la divisait avant de la distribuer dans nos assiettes. Je serrais tout ce que je n'avais pas utiliser et j'allais servir mon otage. M'assoyant devant elle je piquais ma fourchette dans cette galette jaune. « Bon appétit. »

Cette situation était tellement étrange. Hier ? Je ne me serais sûrement pas attendue à cette matinée. Pas du tout même. Je m’étais écroulée et ensuite réveillée. Il m’avait aidé. Pas besoin d’un cachet ou quoique ce soit. J’étais bien et tranquille. Inspirant doucement, je regardais alors cet homme me donner son prénom. Alvin ? Cela me disait un truc mais j’avais encore trop la tête dans le brouillard. J’avais l’impression d’avoir déjà entendu son prénom. J’inspirais doucement, ma migraine frappait alors qu’il me disait de me reposer, je passais une main dans mes cheveux et laissant ma tête contre le mur en fermant les yeux. Je ne savais pas du tout s’il était bon de laisser cet homme me faire à manger. Était-il doué ? Aucunes idées. Devais-je appeler d’abord une ambulance au cas où ? Peut-être pas. Je posais alors mes coudes sur la tête, lâchant mon appui sur le mur et écoutant la préparation. Je le laissais faire et terminer, regardant un peu ce qu’il faisait par la suite. En fait, c’était même bien décoré. Je penchais doucement la tête alors qu’il posait l’assiette. C’était beau mais est-ce que c’était bon ? « Merci ! Vous aussi… », disais-je en me demandant si j’étais sur une autre planète. Je prenais le petit déjeuner avec… mon ravisseur ? Est-ce que cela compte dans ce genre d’ambiance ? Je n’étais plus sûre de rien. Je prenais alors la fourchette, la piquant dans l’omelette et dégustant une bouchée. Assez hésitante dans mes gestes comme si j’avais peur du gout… mais c’était normal. Je ne voulais pas devoir faire comme si c’était bon alors que non de peur de me prendre… une balle. Mais non, il m’aurait tué pour moins que ça, voyons. Cela m’amusait rien que de le penser. Je relevais alors doucement le regard vers lui. Devais-je parler ? Allait-il encore s’énerver et faire sa tête de chicon si je lui demandais s’il était une endive ? J’hésitais assez. Je voulais y aller avec des pincettes pour que l’ambiance calme réside. « Alvin… comme l’écureuil ? », demandais-je en souriant doucement, tentant de plaisante. « Vous êtes son équipier, non ? », rajoutais-je plus sérieusement à ma question mais nettement plus sérieusement. Il fallait tout de même que l’on en parle après tout. S’il voulait mon aide, il fallait m’y motiver pour que ça soit volontaire surtout. « Maintenant qu’on est posé et calme… sans avoir à se répéter bien sûr, qu’est-ce que je ne sais pas ? Je vous ai entendu hier dans le jardin… enfin une grosse partie. Je comprendrais que vous ne vouliez pas en parler mais qu’est-ce que je dois faire pour vous ? Je ne parle jamais de boulot avec eux, c’est ma politique… », disais-je en haussant les épaules. En fait parler avec eux de boulot était surtout une chose qui m’ennuyait. Je ne comprenais parfois rien. Mon père était mystérieux sans trop l’être. Parfois heureux de sa semaine de travail et parfois pas du tout. Comme tout le monde. Je m’étais montée ma vie, ma boutique sans me soucier de ses affaires. « Si vous n’avez pas assez de preuves pour vraiment me corrompre à votre cause… Ou pourrais-je en trouver ? Et pourquoi… suis-je tellement essentielle… qu’est-ce qu’ils vous ont fait ? Pour en venir à me prendre en otage, ils doivent le mériter… », rajoutais-je alors à mes questions. C’était une chose importante. Bien sûr, je n’étais plus vraiment en colère contre mon père et Edward ou même les hommes comparés à cette nuit mais il n’en résidait pas moins que j’étais réellement effrayée. J’inspirais doucement, je regardais cet homme et baissant le regard, je redoutais un peu de me montrer encore plus curieuse ou l’énerver. Je ne voulais pas ça, j’étais un peu épuisée de m’être bagarrée toute la nuit. Je prenais alors le verre de jus de fruit, avalant une gorgée tandis que je continuais naturellement de manger.

À la première bouché, je trouvais le goût de mon omelette fade. Elle manquait de sel, une petite pincée de plus ne lui aurait pas fait de tord, mais je ne pouvais m'en prendre qu'à moi-même. Le matin, je préférais toujours le silence. Ayant des journées mouvementées, je ne possédais que ce laps de temps pour garder mes idées en place. Je relevais tout de même mon regard vers elle lorsqu'elle demandait d'une certaine façon la provenance de mon nom. J'aurais voulu lui dire que non ce n'était pas un écureuil, mais un tamia. Seulement, elle ne me laissait pas le temps de parler, qu'elle s'approchait de la vérité. « Il était mon coéquipier avant ma suspension. » Je revenais à mon assiette, mangeant les fruits, mais jouant avec les oeufs. Sans s'en rendre compte, elle venait de me couper l'appétit. Je poussais un soupire lasse. « Je n'ai pas besoin que vous leur en parliez. » Je me frottais le front, essayant de trouver les mots pour m'expliquer. Je ne pouvais pas lui demander de prendre des documents sans mandat, car ça ne vaudrait absolument rien devant un juge. « En fait, vous infiltrer dans leur bureau et prendre quelque photos de certain document serait un bon début. Je pourrais le faire, mais avec vous ils ne se méfieront pas. » Puis cette question, cette simple question qui me glaçait immédiatement les veines. Je me levais prenant mon assiette que j'allais vidé dans la poubelle. Je déposais le couvert dans le lavabo, puis tournant dos au comptoir je prenais appui sur lui. Ma langue passa sur ma lèvre inférieur alors que je la regardais. « Edward m'a prit ma femme et m'a fait passer pour son assassin. Maintenant je suis suspendu pour enquête. » Ma voix avait été froide, tout comme mon regard devait l'être. « Je ne ferais pas appel à vous si j'avais eu d'autre choix. Mais comme je n'ai pas de nouvelle de mon indique depuis six ans, je devais trouver quelqu'un de proche pour ces deux hommes. » Je poussais un soupire, chose qui devenait commun depuis que j'étais entré dans cette maison. « Je peux emprunter votre douche et une serviette ? » je demandais tout en me dirigeant vers la porte. Je n'avais plus vraiment envie de parler de ce sujet. Surtout que je venais de faire référence à Katrina. Je n'avais parler d'elle à personne depuis sa mort. Après tout j'étais vu comme le mari qui avait assassiné sa femme sans raison valable.

Avais-je bien fais de venir sur ce terrain ? Sûrement pas mais il le fallait quand même ? Je n’allais pas faire le chat qui casse l’information de la souris bien que je préférais son fromage et son torse nu mais chut. Laissez-moi baver en paix quand même. Je suis fiancée mais je peux regarder bien que ne pas toucher. Je posais mes questions, recevant quelques réponses et souriant alors qu’il disait que je ne devais pas parler avec eux enfin en parler avec eux mais en fait, il n’avait simplement pas compris que je disais ne jamais en parler avec eux et donc je ne savais rien même de ce qu’ils ne me cachaient pas. Je ne parlais jamais des dossiers confidentiels et des ventes de voiture. Cette incompréhension m’amusait en fait. Un peu m’amuse. Je suis un peu trop positive. J’arquais un sourcil au plan. « Le soucis est que je n’y suis jamais allée ! », je ne connaissais rien des bâtiments. Je savais à peu près où il était mais je ne m’étais jamais aventurée d’y monter. C’était mieux pour ma sécurité d’après moi. C’était même mon choix en fait. Je restais aux pieds pour les quelques fois ou c’était arrivé. Je regardais cet homme qui semblait plus nerveux, moins conforts. Je m’inquiétais un peu sur ce qui se passait dans sa tête. Était-il d’humeur à parler ? En l’entendant, je doutais tellement qu’Edward soit capable de ça, c’était fou, non ? J’étais un peu perdue à cette idée et le regardant attentivement, je savais que lui, il en était persuadé. Même si je n’y croyais pas totalement, naïve surtout, j’avais un cœur bien trop gros. La froideur qu’il y mettait ne me refroidissait pas pour autant. Je me sentais mal pour lui. Très mal. Je continuais à l’écoute et même à me demander s’il pouvait emprunter une serviette et ma douche. Après, il était apparemment presque comme chez lui avec tous ses appareils et le bazar qu’il avait foutu. Cela m’amusait assez qu’il ne me demande enfin la permission. Je penchais doucement la tête en me levant alors pour approcher de celui-ci qui allait vers la porte. Je ne lui laissais pas d’autres choix. Je me mettais face à lui et passant les bras autour de lui. « Je suis désolée pour vous ! », disais-je alors que je voulais juste lui montrer qu’une personne était là pour le comprendre. J’inspirais doucement, restant ainsi. « J’ai perdue aussi des gens… ma mère d’un cancer alors que j’étais enfant et mon grand-frère il y a 6 ans et… », j’inspirais doucement en reculant doucement. « Je ne suis qu’une inconnue qui… pense que personne ne devrait être seul et encore moins accusé d’avoir tué sa femme… », disais-je d’un ton affectueux. Oui, j’en avais même presque les yeux humides. J’avais ressentie sa peine en l’entendant pendant cette nuit. J’avais ressentie tout ça car ressentir ce que ressente les gens, j’étais pratiquement douée enfin je commençais à me dire que j’étais nulle dans un sens. « Une partie de moi se dit toujours qu’il y a sûrement une bonne explication à ça et que vous vous trompez. Ces micros, tout ça, je pense qu'il y a une raison... un truc que vous avez sûrement raté mais je pense que c'est normal que je me dise ça mais… s’il faut mon aide… je suis là même si je ne peux rien promettre. Je ne sais pas mentir ! Le bluffe n’est pas vraiment mon truc ! Il faudra juste aussi que vous me fassiez confiance... si vous ne le deviez pas, vous seriez déjà sous la police ou je serais loin. », disais-je en riant nerveusement. « Et je pense que vous êtes plus chez vous que chez moi, je suis un peu maniaque et je ne reconnais plus ma maison ! Évitez juste de remettre la main dans mon tiroir de sous-vêtement car là, je pense que je serais votre pire cauchemar... », disais-je en riant doucement. C’était de l’humour bien entendu !

Le plan, j'avais divulgué une partie de mon idée. J'avais besoin de preuve, une transaction, des chiffres, une lettre... N'importe quoi qui pouvait sembler louche. C'était pourtant, une infime partie de ce plan, mais je n'avais pas l'intention de l'impliquer davantage que pour l'infiltration, de préférence chez Edward. Pour son père, ce dernier ne me connaissait pas, alors je pouvais aussi bien me déguiser. Je devais seulement la guider pour qu'elle ne commette aucune erreur le moment venu. Alors, que je me dirigeais vers la sortie, elle me prenait de court en m'enlaçant. J'ouvrais la bouche étonné vis-à-vis de ce geste. Un simple geste d'affection qui avait tout fait de me rendre sensible. Trop de journée, de semaine, presque de mois où personne ne m'avait sourit. J'étais vu comme un monstre et c'est pourquoi je mettais montré froid en lui disant la vérité. Je ne voulais pas qu'on remarque mon sentiment vis-à-vis de toute cette histoire. La pitié je n'en voulais pas, je savais que c'était tragique et alors ? Je me mordais le creux de la joue cherchant quoi faire ou même quoi dire. Cette sensation était étrange, elle faisait remonter un flux de sentiment. Des sentiments que je n'avais aucunement envie de montrer à cette fille. Je décidais donc de jouer la carte du poker face. Déposant mes mains sur ses épaules, je la repoussais doucement. Elle tentait de me faire sourire, mais je n'en avais pas envie. Parler de Katrina me chamboulait toujours autant. « Merci, mais ce n'est pas votre faute. » Non, ce n'était pas de sa faute, mais celle de son fiancé. Je me souvenais encore de son visage pencher sur le corps de Katrina alors que j'entrais dans la pièce. « Je vous apprendrai à bluffer et puis vous devez bien connaître l'appartement de votre fiancé, non ? C'est le premier endroit qui serait à fouiller. Je sais qu'il y a un bureau chez lui, je n'ai jamais réussi à mettre les pieds dedans. », disais-je en la regardant dans les yeux. « Enfin si vous acceptez votre première mission Miss Dashwood. » C'était la première plaisanterie que je sortais devant elle. Je me penchais à son oreille. « Ne sautez pas de joie je ne m'autodétruirai pas. » Je souriais, un sourire tout ce qu'il y avait de plus franc. Pendant, un instant je baissais ma garde avant de tousser et de reprendre mon sérieux de croque mort. Je me grattais la nuque, troublé par mon laisser aller. « Bon... Je vais prendre ma douche, je ne serai pas long. », je me prenais la tête en quittant la cuisine pour me diriger vers sa salle de bain et ainsi me doucher aussi vite que l'éclair. Je ne devais pas perdre le contrôle, sinon tout ce que j'aurais fait aurait servit à rien ! Je devais garder mon objectif et c'est tout.