Amusez-vous entre chien et chat

Soraya Stone & Mason P. Hodgkin

Mason avait été très heureux d'apprendre que sa journée de charité  allait se passer dans un refuge. Ayant offert de l'argent pour rencontrer une jeune demoiselle, il avait eu peur de devoir recommencer un shopping dans le plus grand centre commercial de la ville. Il avait déjà fait un effort de ce côté-là avec sa cousine, il ne se voyait pas supporter de nouveau une telle foule d'hystériques. Mais c'était l'organisation de la vente qui avait choisi les lieux de rencontres et il leur en était très reconnaissant. Il adorait les animaux en plus, surtout les chiens ce qui tombait bien vu qu'il devait en promener quelques uns. Il avait l'habitude de passer un peu de temps avec eux au poste lorsqu'il n'avait plus de dossiers à remplir. Certes, ceux-ci étaient généralement très bien dressés, mais il ne s'inquiétait pas outre mesure. Il était certain que le refuge ne leur compliquerait pas la tâche. Après tout, ils étaient des bénévoles pour quelques heures, autant qu'ils essayent de les convaincre de revenir plus tard. Et comme si tout était prévu pour que son après-midi soit des plus réussies, les organisateurs avaient choisi un jour de la semaine de façon à ce que Laura soit à l'école. Il ne savait pas comment il aurait fait autrement. Il y avait bien Azélia, mais il n'était pas encore totalement certain sur ce choix. Du moins, il voulait avoir une situation plus simple pour la lui confier. Mais là n'était pas la question, il n'y avait rien à réfléchir, juste à profiter. Il ne manquait plus que sa partenaire et l'aventure commencerait. En l'attendant, la dame les accueillant lui avait proposé d'aller au chaud. Bien qu'habiller de façon détendue et assez chaude pour une promenade, il n'allait pas refuser la chaleur d'une pièce. Et à peine était-il entré que des miaulements tout mignon l'avait attiré à un panier à côté des bureaux. Ni une, ni deux, il se retrouvait avec deux chatons dans les bras. Il n'avait pas mis longtemps à craquer, mais comme pouvait-il faire autrement avec ces deux petites bouilles toutes mignonnes. Une chance que Laura n'était pas avec lui, il n'aurait pas eu le choix que de repartir avec un d'entre eux. Seulement, si c'était pour se retrouver avec une garde-robe pleine de trous et les pleurs de sa fille parce qu'elle s'était faite griffer, il n'était pas pour. Il y repenserait dans quelques années, quand elle aurait grandi. Avant ça, elle était très bien en compagnie de ses doudous et de ses poupées. Au moins, ses expériences ne se feraient pas sur un être vivant. Un bruit sourd de conversation lui fit tourner la tête vers l'extérieur et il crut reconnaître la blonde pour qui il avait fait un don à l'orphelinat. Il reposa donc à contre cœur les chatons et sortit dans l'air froid de Pasadena. Il ne fut pas long à traverser la cour et il tendit la main vers sa partenaire. « Salut, moi c'est Mason. Comment tu vas ? Enfin, ça te va si je te tutoie ? On va passer la journée ensemble, je me dis que c'est plus simple, non ? » Il n'y allait pas par quatre chemin, mais il ne comptait pas passer l'après-midi sur les questions de base, ce n'était pas son genre. Ce fut alors qu'il crut reconnaître son visage. « Dis-moi, tu ne serais pas la demoiselle qui est tombée sur moi dans ce magasin ? Tu sais… Hum… La boutique de Kyle ! Assez intense l'ouverture, hein ? » Il se rappelait très bien de cet instant, il avait cru avoir déclenché tout le système de sécurité du quartier avec cette alarme anti-vol. Au moins, la vendeuse pouvait être rassurée sur la protection de ses articles. Il fallait maintenant espérer qu'il ne se ridiculise pas autant aujourd'hui. « Tu es prête à rencontrer nos compagnons du jour ? » S'il était confiant aux côtés des chiens, il savait que beaucoup d'autres personnes ne ressentaient pas la même chose. Si c'était le cas, il faudrait qu'il y aille par étape ou selon l'envie de Soraya pour ne pas la dégoûter. Le but était qu'elle profite elle aussi et non pas qu'elle soit traumatisée. Enfin, ils arriveraient bien à s'arranger d'une façon ou d'une autre.

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Soraya Stone & Mason P. Hodgkin

Mason pouvait sentir la nervosité dans la voix de la jeune femme. C'était sans doute à cause de cela qu'elle oublia de lui préciser son prénom. Mais ce n'était pas grave, il le connaissait déjà pour avoir reçu une étiquette à son nom après avoir validé son paiement. Il espérait juste ne pas avoir été trop loin en la tutoyant directement. Il lui avait certes demandé son accord après coup, mais si elle n'était pas à l'aise, elle ne dirait pas forcément ce qu'elle souhaitait vraiment. Mas' décida pourtant de passer outre ce doute en l'entendant le tutoyer à son tour. « Pourquoi tu ne pourrais pas le faire ? Je ne suis pas ton patron et je n'ai aucune autorité sur toi ! » Il lui rendit son sourire. S'il avait été en uniforme, cette discussion aurait eu une tournure bien différente. Mais là, bien que leur différence d'âge était assez prononcée, il ne voyait pas de raison pour employer le vouvoiement. Surtout qu'ils s'étaient déjà rencontrés auparavant d'après ses souvenirs. Elle mit un moment à s'en souvenir, il pouvait le voir dans son regard. Ne voulant pas la perturber un peu plus, il lui laissa le temps de se remémorer la scène, mais cela avait plus l'air de l’embarrasser qu'autre chose. Pourtant, il n'y avait pas de quoi, elle n'était pas responsable de la bousculade. « Tu sais, c'est un don que de pouvoir négocier ! On ne le croirait pas comme ça, mais ça vaut le coût parfois. Je suis sûr que certains vendeurs n'hésitent pas à augmenter le prix de base pour faire croire qu'on fait une bonne-affaire. » Il savait de quoi il parlait. On avait déjà essayé de lui donner des plaintes à ce sujet, mais il n'y avait pas grand-chose qu'il pouvait faire à ce propos. Les remises étaient décidées par le patron et personne d'autre. « Enfin, après ça a le don de perturber les caissiers et ils oublient de retirer les anti-vols ! On ne passe pas inaperçu avec ça, ça fait un sacré bruit. » Mason ne put s'empêcher de rire légèrement. Il avait réussi à attirer l'attention de tout le magasin ce jour-là. Il n'avait pas l'habitude de se faire remarquer de cette façon-là. Normalement, c'était plus à coup d'amendes ou d'avertissements assez pimentés ou, au contraire, parce qu'il avait sauvé les personnes d'on ne sait quelles menaces. Cependant, ça ne devrait pas être le cas aujourd'hui. Il avait hâte de s'y mettre et il espérait que ce soit aussi le cas de Soraya. Celle-ci semblait vouloir lui dire qu'elle était aussi excitée que lui, mais il sentait qu'il y avait une hésitation dans sa voix. Elle ne disait pas tout ce qu'elle pensait, ce qui était dommage. Il fronça les sourcils, attendant un peu plus d'explications. Son visage s'illumina quand il les découvrit enfin. « Ça tombe bien, je préfère les gros aux petits. Je les trouve trop teigneux avec leurs petites canines pointues. Et ils continuent à aboyer avec leurs sons aigus insupportables ! Je te les laisse volontiers. » Il y avait toujours une façon de s'arranger, la preuve en cet instant même. Mason pensait que l'obstacle serait un peu plus dur à surmonter que cette simple confidence. Cependant, cela ne devait pas être la seule chose qui embêtait la jeune blonde car elle semblait presque gênée qu'il passe sa journée avec elle. Il ne voyait pas en quoi ce pouvait être une perte de temps et il ne savait même pas quoi répondre. Alors, lorsqu'elle lui demanda si elle pouvait lui poser une question, il ne put qu’acquiescer. Il voulait la rassurer, qu'importe ce qui la dérangeait. Il n'aimait pas passer son temps libre avec quelqu'un qui ne voulait pas être avec lui ou qui était gêné de sa présence. Sa question le laissa pourtant muet. Il n'avait jamais réfléchi à ça, il avait juste surenchéri comme il en avait envie. Il essaya de clarifier ses pensées pour ne pas la perdre un peu plus, mais il n'eut même pas le temps de le faire qu'elle changeait déjà de sujet. « Viens, je crois que nos camarades sont par là-bas. » Il lui sourit, les yeux dans le vague. Il la guida vers l'entrée avant de se repérer grâce aux indications sur les murs. Il n'avait aucune idée d'où il allait en vérité, mais bientôt, des aboiements lui montra qu'il était sur le bon chemin. « Regarde ce gros chien, il est trop craquant non ? Avoue, je suis sûr que tu veux lui faire un gros câlin ! » Il la taquinait un peu en lui désignant un berger allemand. Il adorait cette race tellement intelligente. Il passa une main à travers la grille pour le caresser avec bonne humeur. « Pour en revenir à ta question, si tu était une meurtrière en série, je ne pense pas qu'on t'aurait acceptée à la vente. Et qui c'est, peut-être que j'en suis un moi aussi ? » Il savait que ce genre de vautours pouvaient se cacher derrière n'importe quelle apparence, mais il n'en avait pas peur. Il était entraîner pour les arrêter. « Si tu en es une, c'est dommage pour toi… Allez, je te laisse une journée de liberté, mais après tu ne verras plus la lumière du jour. J'adore attraper les criminels et les enfermer derrière des barreaux ! » On ne lui en laisse plus trop l'occasion, alors dès qu'il le peut, il en profite complètement. Mais il n'en était pas question aujourd'hui et heureusement d'ailleurs. « Pourquoi je t'ai choisie, je ne sais pas vraiment. Je me suis dit que c'était une bonne occasion de rencontrer une autre personne et généralement les jeunes préfèrent éviter le poste. Tu as l'air gentille et ça me change de mes collègues ou autre connaissance. Je te rassure, je ne veux pas te harceler hein ! Pour changer d'horizon peut-être… ça te va comme réponse ou c'est toujours aussi étrange à tes yeux ? » Il fallait dire qu'il ne s'était pas bien exprimé, mais que dire de plus ? Normalement, c'était à lui qu'on donnait les explications. « Et toi alors ? Pourquoi t'être proposée à la vente ? Une conviction particulière ? » Une salive particulièrement gluante attira de nouveau son attention vers le berger allemand et il sourit. « Mais oui on va te sortir de là, t'en fais pas. » Il tourna son regard vers Soraya avant de lui proposer un plan d'action. « Je pense qu'il vaut mieux les sortir avant de les nourrir et de les laver, tu ne penses pas ? »  

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