Marilou se regarde une dernière fois dans le miroir avant de soupirer. Aujourd’hui est un grand jour, la journée sera longue, mais ce sera le plus beau jour de la vie de Lullaby. A supposer que tout se passe bien. D’où le fait qu’elle s’apprête à descendre de la salle de bain pour rejoindre son futur ex-mari. Chose à garder sous silence jusqu’à la fin de la lune de miel. Inutile d’encombrer les esprits avec leurs histoires de couples.

Après avoir une dernière fois arrangé sa coiffure et plisser son pantalon noir, elle descend enfin. Orion est déjà dans la voiture, la porte est grande ouverte, n’attendant plus qu’elle. Elle adopte une démarche énergique, son sac en main, puis vient le rejoindre sur le siège passager. Elle ne lui jette qu’un coup d’œil furtif avant de se faire toute petite dans la voiture rutilante.

« Ta cravate est mal mise,  je peux te la remettre en place quand on arrivera si tu veux… » Elle est prudente et parle doucement. En réalité, elle a peur de lui. Peur depuis qu’il a déversé toute cette haine sur elle. Et si ça ne se passait pas bien ce soir ? Elle voit Orion opiner du chef à sa suggestion et quelque part, elle se sent rassurée. Même si cela ne change pas les choses entre eux.

Enfin les voilà qui arrivent, Orion gare la Porsche dans un coin avant de venir se planter devant Marilou pour qu’elle réajuste son nœud de cravate. De l’extérieur, ils ressemblent à ce qu’ils ont toujours été : le couple droit et fier Aberline. Mais quand on y fait plus attention, la tension entre les deux se trouve presque palpable. Marilou a un moment la main qui tremble, tant sa nervosité est grandissante. Il n’y aura pas que la mariée qui se sentira stressée aujourd’hui. « Voilà, c’est parfait. »

Puis elle baisse la tête et regarde ailleurs les invités qui arrivent. D’un geste ferme, Orion lui prend la main et l’entraine vers les autres. Marilou se pare de son plus beau sourire, celui qui fait illusion malgré qu’il ne monte pas jusqu’à ses yeux. Elle salue d’un hochement de tête les gens qu’elle connait. Et quand elle se sent l’envie d’aller rejoindre les membres de la famille Jones, Orion l’entraine ailleurs.

Droit vers Eduardo et Joan. Si le premier était une personne qu’elle appréciait beaucoup. Sa relation avec Joan était plutôt mitigée. Pour dire vrai, elles ne savent pas toutes les deux si elles s’apprécient ou non. Elle lance un regard à Orion qui ne lui a toujours pas lâché la main, décidé à l’entrainer dans sa suite. Evidemment, c’était calculé. Elle ne pouvait plus se dérober maintenant face au couple.

Et là seulement, Orion la libère pour saluer comme il se doit son ami, la laissant face à une Joan sexy en diable et déjà occupée à grignoter dans le buffet. Elle lui sourit. Parce qu’elles se trouvent au mariage de Lullaby et qu’Orion et elle se sont promis qu’il n’y aurait pas de scandale. « Joan… Tu es sublime… » Un élan de sincérité point dans sa voix. « Tu as su voir Lullaby ? Elle n’est pas trop anxieuse ? » La question était vraiment sérieuse. Même s’il était évident que Marilou n’était pas au top de sa forme pour ce grand jour.

quand Marilou s'apprête pour sa nièce:

Mariage de la soeur de Cordelia et nous avions décidé de faire notre première sortie en famille désormais. Cordélia savait bien que nous étions amis seulement avec Alec, mais c'était l'occasion de présenter Tim. Je me doutais bien que c'était un événement quand même important dans une vie un mariage. En fermant les yeux, je me revoyais porter les alliances au mariage de ma mère, avec ma robe pourpre. A mon bras, c'était mon frère qui était à mon bras. Nous avions été heureux à ce moment-là en y repensant, ce mariage avait été un petit événement pas toujours apprécié par les deux familles. En même temps, ma mère proche de la cinquantaine et le jeune Peyton avait tout juste 18 ans. C'était un petit mariage. Alec s'était occupée de Tim au niveau de son petit costard. Je pouvais comprendre que pour un enfant ce n'était pas le plus simple à porter. Je m'étais préparée relativement rapidement j'avais noué mes cheveux grâce à un headband à ce que j'appelais la grecque. Une fois maquillée j'enfilais mes chaussures ouvertes même au mois d'octobre en Californie nous n'étions pas forcément dans l'objectif de froid contrairement à ce qui se passait en France.

Une fois en route et au niveau de l'Eglise, je la connaissais bien cette Eglise comme la majorité des Américains nous étions dans la famille protestant. Nous nous dirigeâmes vers la petite réception mise en place pour nous permettre de patienter quelques instants. Avant le début du mariage qui devait commencer pas avant une bonne demie-heure. Tim était avec Alec je les suivais un peu en arrière, je vis Eduardo à qui je fis un sourire rapidement je l'avais croisé quelques jours avant. Avec sa nouvelle copine ? Femme ? Chose ? Je n'en savais rien, je me remettais à peine de la nouvelle qu'il m'avait dit. Ma robe au niveau du genoux de couleur rouge, je n'avais pas eu beaucoup de goûts pour les couleurs mais au moins ça me ferait du bien de sortir un petit peu après tout. Cordy doit être avec les autres demoiselles d'honneur, ça ne tardera pas, je ne pense pas. dis-je avec un sourire à Alec. Comme pour le rassurer et m'autorassurer.

Les minutes défilaient de plus en plus rapidement à croire que les jours allaient de plus en plus vite et bientôt ma soeur deviendrait une Madame. Je n'arrivais pas à croire qu'on allait enfin vivre notre premier mariage en famille, après la journée qu'on avait passé hier qui nous semblait tellement loin. La petite pièce dans laquelle on était nous permettait de nous rendre rapidement dehors, c'est ainsi que je vis Leah qui était dans la réception, donc forcément je me doutais que mon ex-mari était également dans le coin. Intérieurement je me disais faites qu'il soit venu seul. Intérieurement j'avais envie que nous dansions au moins une ou deux danses. Ensemble. Oui on m'entendait bien, ou du moins quelqu'un lisait bien dans mes pensées. En train de ranger les affaires des demoiselles d'honneur présente pour que l'on retrouve tout.

Lullaby se sauva par la porte de derrière, et je lançais un regard à Grace Je dois voir Dylan, je reviens vite. Avant le mariage en tout cas. dis-je en m'éclipsant aussi rapidement. Ma soeur se mariait et moi je restais sous le charme de mon ex-mari que j'étais pathétique d'une certaine manière. Avec ma robe de demoiselle d'honneur et mes ballerines de la même couleur, j'allais vers Dylan rapidement qui était accroupie vers Leah en train de lui donner les dernières recommandations. Je m'accroupis à leur deux niveaux, avec un sourire, quelle image je pouvais donner. Si jamais tu te perds, princesse, tu cours avec la jolie dame tout en blanc, c'est tata Lullaby, tu pourras jamais la perdre d'accord. dis-je avec un sourire à ma fille. Puis me tournan vers mon ex-mari : Dylan, je suis désolée, je n'ai pas eu la politesse de te parler tout à l'heure tellement j'étais pressée. dis-je en baissant la tête comme coupable. J'étais arrivée tellement rapidement. Mais tu as fait un très bon choix sur ce costume. Débile, stupide. A ce niveau-là on pouvait retourner à la fac parce qu'on était approximativement à ce niveau là. Ca va sinon ? Elle n'était pas trop excitée ? dis-je en parlant de Leah. J'avais l'impression que notre seul sujet en commun était notre fille, toujours la même chose.

hj ; plan de la récup

Just pretend everything's ok

Orion était calme, presque dénué de toute émotion. Il était là, face au grand miroir de la chambre en train de se préparer, alors que son ex-femme en devenir était dans la salle de bain, à se préparer de son côté. Il se regarda, ne portant que sa nudité comme habit et se demandant à quoi cela lui servait à présent d’avoir toute cette musculature. A rien. Il regardait la longue ligne droite partir du haut de ses pectoraux et descendre le long de son torse, jusqu’à son nombril. Il ne préférait plus y penser. Saisissant une chemise blanche impeccable, il l’enfila et cacha honteusement tout son corps. Bientôt, le tout fut recouvert d’un costume trois pièces, le tout agrémenté d’une cravate au nœud plus qu’hasardeux. Peu lui importait. Il descendit et prit les clefs de la Porsche, prenant les devants afin d’attendre Marilou. Faux semblants.

Elle pénétra dans la voiture, et la tension commençait déjà à être palpable. Elle lui adressa la parole, ce qui le surprit légèrement, mais sa demande était raisonnable alors il lui concéda cela, hochant de la tête. Il n’était pas trop d’humeur à contester ni à lancer une grande discussion. Il démarra la voiture et se mit en route pour aller au mariage de leur filleule. Faux semblants. Garder le sourire. Faire croire aux autres que tout allait bien dans leur couple, que le malaise n’était que momentané. Mentir. Toujours mentir.

Il se gara dans le parking, la main agile et experte et ils sortirent de la voiture chacun de leur côté, Orion ne prenant même pas la peine de venir ouvrir à sa « femme ». Elle vint se planter devant lui, remit la cravate correctement et ils commencèrent à avancer. Orion lui empoigna la main, essayant maladroitement de jouer aux mariés, alors qu’il savait pertinemment bien que rien n’était plus pareil. Il devait enfiler son masque, celui-là même qu’il commençait peu à peu à user d’une main de maître. Il prit une grande inspiration et quelque chose changea sur son visage ; une once d’émotion et de joyeuseté.

Il remarqua qu’Eduardo était déjà là, avec sa délicieuse compagne, Joan, qui n’avait de cesse de l’étonner par la volupté de ses courbes si bien moulées par cette robe. Il entraîna Lou vers eux, sachant pertinemment bien que si elle appréciait effectivement Ed, ses rapports avec Joan étaient… Tendus. Il rigola intérieurement. Il lâcha la main de sa toujours femme et il fit une accolade à Eduardo.

- « Comment vas-tu Ed ? Cela fait un bail que l'on ne s'est plus vu ! Je m'en excuse, j'ai tellement de travail que je n'ai absolument plus le temps, même pour moi... Il baissa d'un ton et ajouta : Jolie la cavalière, cette fois-ci. Je dois t'avouer que je n'ai de cesse d'être surpris sur les moult façons qu'elle connait afin de mettre ces formes en valeur... » il lui ponctua le tout d'un clin d'oeil purement amical. Il n'avait aucune vues sur Joan, il la lui laissait volontiers.

Il ne devait pas perdre la main. Orion était sociable et un aristocrate, il avait l’habitude de tout ce fatras qu’était les évènements comme ceux d’aujourd’hui. Un instant, il eut une pensée pour sa filleule, impatient de la voir, puis elle s’évanouit, lorsqu’il reporta son regard sur Lou. Faux semblants, mensonges, trahison… Haine.