Idée folle, je commençais peu à peu à imaginer le pire. Étais-je vraiment fait pour elle ? Serais-je un bon mari ? Et toute ces questions avaient été déclenché par le fait que je ne trouvais plus mes boutons de manchettes. Le drame au sens propre. J'étais clairement en panique et il ne me faudrait que quelque instant pour exigé un sac de papier pour pouvoir respirer. Je ne savais plus où me mettre quel serait ma réaction devant l'autel. Je tentais tout de même de respirer, prenant de grande respiration en regardant Callen qui m'apportais mes boutons de manchettes. « Merci mec. », avais-je souffler entre deux respirations. Tout comme Aaron j'étais plutôt fier de ne pas avoir pour meilleure amie une cuvette. Mais il restait tout de même le fait, que je n'avais pas la moindre idée de ce qui c'était passer la veille. J'avais quelque bride, mais rien de bien concret. Seul mon attitude dans cette pièce pouvait montrer un tant soit peu ce que je ressentais. Je préférais ne rien dire, ne pas préciser qu'en fait je n'avais plus aucun souvenir. Je finissais tout de même par accorder un regarde à Aaron. « Et si j'oublis mes voeux ? Si quelqu'un préférait ne pas se taire quant à l'union de notre mariage ? Je ferai quoi si ça arrive, hein ? » J'étais complètement perdu. Pourtant, je prenais tout de même soin de mettre mes boutons de manchettes plaqués or après la petite claque qu'il me donna. Je me passais les mains sur le visage. Après tout Aaron n'avait pas tord, rien n'allait changer et même si je le redoutais au plus profond de moi. Certes le divorce existe, mais je ne voulais pas finir en vieux alcoolo comme mon père. Et qui sait ce que l'alcool a comme effet sur moi. D'ailleurs, je ne m'attendais pas à voir celui-ci débarquer dans cette pièce, j'ignorais même s'il allait montrer le bout de son nez à mon mariage. Tranquillement, je me redressais passant mes mains sur mon pantalon pour retirer les faux plis. Je rentrais ma chemise dans mon pantalon et relevant mon col j'y glissais ce qui bientôt aurait l'air d'un noeud papillon. La porte de la pièce s'ouvrit sur une tête blonde. Je regardais l'enfant étirant un faible sourire au coin droit de mes lèvres. Reed Hemingway, le petit garçon qui devait porter les alliances jusqu'à l'autel. « Entre et fait comme chez toi. » Je jetais un bref coup d'oeil à Jensen pour qu'il lui donne le cousin en satin écru, ainsi que les deux alliances. « Ne les perds pas bonhomme. », disais-je en souriant, essayant de camoufler tout mon stresse à cet enfant. C'est alors que j'entendais un pssssssst, je tournais la tête pour voir un gamin à la fenêtre. Il me faisait signe et fronçant les sourcils, je me dirigeais vers lui. Il me tendit un carton et je m'empressais de le lire à haute voix. « Mon briquet, je t’aime… mais te souviens-tu de cette nuit ou tu m’as forcée à faire pipi dans les toilettes d’un bar miteux et que c’était positif ? Dis-moi que j’ai rêvée, Aiden. A bientôt, paniques pas sinon tu te feras assommer par Callen, je préviens. » Je regardais mes témoins cherchant de l'aide. Je n'avais plus aucun souvenir de cette soirée-là. Je regardais à nouveau le papier écrit de sa main. J'en ravalais ma salive. Cette histoire me disait rien de bon. Je devais la voir, j'en avais de besoin. Et avant que quelqu'un ne puisse réagir, je me mis à courir droit vers la porte, j'ouvrais celle-ci, mais quelqu'un m'empoignait par la taille. « Laissez-moi la voir, je dois lui parler ! », avais-je hurlé en m'agrippant solidement après le cadre de la porte. J'avais besoin de la voir, je ne pouvais plus attendre. C'était insupportable ! Je me débattais touchant à peine le sol et vlam. Je finissais par vomir. Trop de stresse et sûrement bien trop d'alcool encore en moi. J'étais livide et pourtant je me sentais bien mieux qu'à l'instant. C'était comme si j'avais fait partir le méchant.

Aujourd’hui était loin d’être une journée comme les autres et surtout, une journée que je ne pensais jamais avoir l’occasion de vivre encore une fois. En effet, c’était le jour où mon amie de toujours, Lullaby, allait se marier avec Aiden, avec qui je m’entendais plutôt bien également. C’était mieux ainsi, après tout, puisque je vivais quand même sur leur terrain. Après, je ne pensais certainement pas, dans un premier temps, que je serais invitée, mais plus encore, que je serais choisie pour être la demoiselle d’honneur de Lullaby. En me faisant une telle demande, la jeune femme n’avait certainement pas idée d’à quel point cela comptait pour moi, à quel point j’avais été touchée de voir que je pouvais compter dans l’estime d’une personne que j’appréciais. Depuis ce temps, je m’étais toujours assurée de pouvoir aider Lullaby comme je le pouvais avec les préparatifs du mariage, même si je savais que je n’étais pas de la famille, qu’elle avait d’autres personnes pour lui venir en aide. Je tentais d’être tout simplement la meilleure demoiselle d’honneur qui soit, dans la mesure du possible.

Pour cette raison, entre autres, une fois le grand jour arrivé, j’avais décidé de ne pas traîner dans mon loft et faire la grasse matinée. À la place, je me levai relativement tôt, puis rapidement, je pris un petit-déjeuner, et je m’habillai tout simplement, à savoir d’un jean et un chemisier. J’allais me préparer autrement plus tard, c’était certain, mais pour le moment, je ne me voyais pas vraiment faire ce que j’étais sur le point de faire en tenue pour le mariage. Sans attendre plus longtemps, en espérant ne pas déranger, je pris le cadeau que j’avais prévu de lui offrir, puis je me rendis chez elle afin de le lui apporter, et également voir comment elle allait, si je pouvais faire quelque chose pour lui venir en aide. Je me doutais bien qu’elle devait avoir de nombreuses choses à penser, surtout qu’aujourd’hui, c’était le grand moment, et de ce fait, si je pouvais lui donner un coup de main, alors je n’allais certainement pas m’en plaindre.

Une fois que cela fut fait, je retournai à mon loft, regardant l’heure pour comprendre qu’il faudrait que je commence à me préparer. Après une douche qui se voulut réconfortante, je me séchai les cheveux, puis je pris plusieurs minutes à les coiffer comme je m’étais tant pratiquée ces derniers jours, histoire de ne pas commencer à hurler que je ne savais pas quoi faire une fois le moment venu. Je n’étais pas une experte, mais j’avais vu assez de vidéos et images expliquant comment faire une tresse assez élégante. Une fois que celle-ci fut faite, je bouclai les quelques mèches restantes, puis je mis une bonne quantité de laque afin que le tout tienne convenablement jusqu’à la fin de la journée. Vint ensuite le maquillage, puis l’habillage. Une fois ma robe enfilée, de même que mes chaussures, et toutes mes affaires dans un petit sac à main assorti à cette robe rouge que je trouvais tout simplement magnifique, je m’assurai que j’étais d’allure convenable, attrapai tout le nécessaire pour le mariage, et après un dernier coup d’œil dans le miroir, je quittai le loft afin de me rendre à l’église.

Me doutant bien que Lullaby et Aiden étaient partis pour la cérémonie depuis un moment, je ne fis pas de détour à la demeure pour voir comment ça allait, me disant que je pourrais toujours aller voir mon amie une fois arrivée là-bas. Ce fut en effet mon intention, et j’y fus presque, puisque sitôt arrivée sur les lieux, je me dirigeai vers la pièce où normalement, elle était en train de préparer, sauf que bien rapidement, je fus interrompue dans mon élan par une odeur putride on ne peut trop reconnaissable; du vomi. Je grimaçai, puis en me retournant, je vis Aiden, le futur marié, accompagné d’une jeune femme qui demandait si quelqu’un pouvait nettoyer le tout. Ne me voyant certainement pas faire ça sans rien, en talons et en tenue de demoiselle d’honneur, je m’approchai, puis je dis : « Il doit y avoir quelqu’un de l’entretien quelque part, je vais aller voir. » Toutefois, avant d’y aller, je me permis quand même de regarder le futur marié, puis lui demander, en même temps qu’à la jeune femme, qui serait probablement plus apte à répondre que lui : « Ça va aller, au moins ? »