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mot doux de Invité ► un Dim 20 Mar - 22:28
Cela faisait quelques semaines que Jude était rentrée à Pasadena et elle avait l’impression de ne jamais être partie. Elle reconnaissait les rues et les différents commerces et un sentiment de bien-être l’envahie. Ça faisait du bien de rentrer chez elle et ça suffisait presque à lui enlever ce noeud à l’estomac qui apparaissait dès qu’elle repensait aux personnes qui vivaient à Pasadena. Elle pensait surtout à sa famille. La jeune femme était étonnée de ne pas en avoir croisé un, après tout c'était une petite ville et les nouvelles circulaient plutôt vite d'ordinaire. Jude avait arrêté le nombre de fois où elle avait voulu se rendre au domicile familial pour se rétracter au dernier moment. Sa peur était plus grande que sa volonté apparemment. Pourtant, Jude savait que plus elle attendrait et plus cela ferait mal pour elle et les autres. Mais par où commencer? Elle ne pouvait pas arriver les mains dans les poches et agir comme si rien ne s’était passé! Devait-elle leur annoncer qu’elle était maman d’une petite fille de quatre ans ou bien dire qu’elle était là depuis quelques semaines et demander pardon sans explications? Dans tous les cas, ce ne serait pas un moment agréable mais la deuxième option semblait tellement plus attirante. Avouer qu’elle avait une fille signifiait parler de sa relation avec Dean qui avait duré des années dans le secret et ça ne ferait remonter que des souvenirs douloureux.

La jeune femme était dans sa voiture et en soupirant, elle augmenta le volume de la radio pour s’empêcher de penser, ça ne lui apporterait rien de bon à part un accident. À peine était-elle sur la route depuis dix minutes qu’une sirène de voiture de police retentit et en regardant dans son rétroviseur, il y avait bien un voiture de police derrière elle. Qu’avait-elle pu faire? Il ne semblait pas à la jeune femme d’avoir griller un feu rouge ou d’avoir commis un excès de vitesse. La brunette se gara sur le côté du trottoir et baissa sa vitre en attendant que le policier n’arrive. Même si Jude n’avait rien fait de mal, elle ne se sentait pas bien, voire coupable. C’était stupide mais ça devait sûrement arriver à tout le monde. “Bonjour, madame.” Jude sourit légèrement. “Bonjour. Ai-je fais quelque chose de mal?” demanda-t-elle de sa voix la plus innocente possible. “Non, je voulais juste vous avertir qu’un de vos feux avant ne marche pas, vous devriez le changer rapidement si vous voulez éviter une amende la prochaine fois.” Oh, c’était juste ça. Un petit soupir s’échappa de la bouche de Jude et elle acquiesça, affirmant que ce serait fait immédiatement. Le policier commença à s’en aller lorsque la jeune femme passa sa tête à travers la fenêtre et l’interpella. “Excusez-moi! Vous connaissez un garagiste dans le coin?” “Continuez tout droit puis tournez à la première à droite, vous ne pourrez pas le rater, normalement!” La jeune femme sourit en guise de remerciement puis repartit.

Effectivement, Jude ne pouvait pas rater le garage. Même si elle avait l'impression de rentrer dans une propriété privée, on remarquait très vite le garage annexée à une maison. En se rapprochant de plus près, elle vit l’enseigne: “Blaze’s garage”. Jude se figea pendant une seconde lorsqu’elle reconnut le nom. C’était impossible, il ne pouvait pas être à Pasadena, il n’habitait pas là et puis peut-être que c’était un autre Blaze, ça devait être un nom répandu, non? Et pourtant, une petite voix dans la tête de Jude n’arrêtait pas de lui crier qu’il n’y avait aucun doute, c’était bien Dean et elle devait faire avec. La jeune femme était presque tentée de faire demi-tour mais ça en serait ridicule, surtout lorsqu’elle pouvait apercevoir une silhouette s’approcher de sa voiture. Jude coupa le moteur, souffla un bon coup et sortit de sa voiture, espérant que tout se passe pour le mieux.


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mot doux de Invité ► un Lun 21 Mar - 10:33
Le soleil brillait sur Pasadena, comme d'habitude en fait. Et lorsque j'y songeais vraiment, c'en était triste. Pas un seul brin de pluie pour refroidir les ardeurs ! Dés que je descendais à Los Angeles, où le temps était similaire, bien sûr, je remarquais une telle agressivité… Je ne suis pas un exemple de vertu, bien au contraire, mais certaines bagarres, dû à des comportements routiers pourraient être évités si les gens n'étaient pas énervés à cause de cette chaleur ambiante. Et bien entendu, aujourd'hui, j'avais reçu un appel pour débarrasser un voiture accidentée. Des assurances qui m'avaient appelés. Je devais faire le point sur les réparations à faire avec l'expert, m'ont-ils dit. Et ces gratte-papiers, je les connaissais que trop bien, ne m'enverraient pas l'expert avant la semaine prochaine. Donc l'épave va stagner dans la cour de mon garage et me faire un joli coup de publicité ! C'était donc à contre-coeur que je rejoignis mon « plateau », ce genre de camionnette avec une grande plateforme à l'arrière, pouvant s'abaisser pour y tracter une voiture grâce à un treuil. Une mon bon vieux plateau sur les routes, je rejoignis Bridewell Street, une route amenant directement à Los-Angeles, sans passer par la voie rapide. Je rejoins l'angle de Hough Street et Chestnut Avenue. Le lieux de l'accident. Je rejoins les officier de Police, tentant de tirer le vrai du faux de cette histoire. Je me racle la gorge, attirant leur attention, et je dit à l'un d'eux.

_Bonjour, Dean Blaze, je suis le dépanneur envoyé par l'assurance de Monsieur Jasper O'Clery Je présentais la dérogation que les assureurs m'avaient faxés. Je suis ici pour retirer la Dodge Charger jaune de M. O'Clery. L'officier me fit un signe de tête, me répondant qu'il allait déployer ses collègues pour faire la circulation le temps du retrait de la voiture. Je me place à l'avant de la dodge, pas trop prés ni trop éloigné, et fit descendre mon plateau, pour ensuite attacher le treuil et la tracteur sur la plateforme. Une fois fait, je rejoins les officiers de Police, qui avaient signés la déclaration de retrait, et ils firent signe à M. O'Clery de faire de même. Les deux signatures acquises je ne m'éternise pas sur les lieux, rejoignant au plus rapidement mon véhicule de dépannage et faisant la route dans le sens inverse pour retourner au garage.

Je me stationne sur le côté de mon atelier, débarquant le véhicule accidenté sur le bitume pour ensuite la placer tant bien que mal dans un coin de ma cour, afin que la dodge ne me dérange pas le temps du passage de l'expert. Une journée lambda dans la vie d'un garagiste de Pasadena, il faut croire. Je regagne mon poste, prés de l'établi et m'accorde une pause cigarette, constatant du regard les travaux qu'il me reste à faire. Avant l'appel de l'assurance, j'étais en train de fa ire des réparations sur un pick-up pour un viticulteur. Je n'aurai jamais imaginé que les raisins, piégés dans le radiateur du moteur, puissent à ce point délivrer de l'alcool. Les vapeurs venaient chatouiller mes narines et venaient à me dégoûter du vin. Je décidais d'interrompre toutes réparations le temps que j'effectue un nettoyage du moteur. Jusqu'à ce qu'un moteur se fasse entendre dans la cour.

Je me redresse, plaçant la cigarette entre mes lèvres, et me dirige vers l'extérieur après avoir saisis un chiffon pour retirant tout le sucre du raisin qui s'était déposé sur mes mains. Je regarde ces dernières un moment, pour constater que le nettoyage rapide ait fonctionné, range le chiffon dans la poche arrière de mon jean et prenant la cigarette entre mes doigts. Je relève le visage et croit un moment rêver. La femme, descendant de la voiture, était petite brune que je connaissais bien. Je m'étais stoppé. Je ne savais comment réagir. La dernière fois que je l'avais vu remonte à il y a 5 ans. Et aujourd'hui, alors que rien d'exceptionnel n'étais arrivé, elle revenait. Devais-je m'énerver ? Sauter de joie ? Était-elle là pour moi ? Ou pour une réparation ? Elle, qui avait créé un vide en moi, qui avait fait de moi un homme sur le chemin de la rédemption, me donnant une raison de me battre pour fuir mon ancien club. Cela avait marché. J'avais lâché le MC, malgré la difficulté à régler mes affaires avant de plier bagages. Et j'étais venu vivre sur Pasadena, dans l'espoir de l'y retrouver.

Mais avant je devais m'assurer que je me méprenais pas, qu'il s'agissait bien d'elle, et non pas d'un sosie. _Jude… ? C'est… C'est bien toi? Quelle manière minable d'aborder une ex dont je ne m'étais pas vraiment séparé. Je me sentais pitoyable.
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mot doux de Invité ► un Lun 21 Mar - 21:31
Le mécanicien s’étant rapproché, Jude n’avait plus aucun doute, c’était bien Dean qui se trouvait en face d’elle et vu son expression, la jeune femme pouvait rapidement deviné qu’il ne s’attendait pas à la voir débarquer dans son garage du jour au lendemain. Honnêtement, elle-même ne l’avait pas prévu, comme quoi, la vie nous réservait bien des surprises. Jude était soulagée de ne pas avoir Rose avec elle à ce moment-là. Elle n’aurait pas pu expliquer la situation et aurait juste fait demi-tour en priant qu’il croit à une illusion. Évidemment, le but de Jude était de dire la vérité à Dean et de répondre à toutes les questions qu’il pouvait avoir mais pas maintenant, ce n’était pas un bon moment, pas pour Jude en tout cas. La jeune femme avait besoin de temps pour se préparer psychologiquement, de répéter chaque phrase qu’elle dirait lorsqu’elle avouerait tout à son ancien amour. Ne sachant pas trop quoi faire une fois sortie de sa voiture, la jeune femme se passa les mains sur le jean, un geste qu’elle faisait lorsqu’elle était nerveuse. Si elle ressortait indemne mentalement de cette rencontre, Jude se promit de faire un tour au marchand de glace et de se prendre une énorme coupe, sans culpabilité. Ses yeux ne se posaient pas indéfiniment sur Dean, elle ne l’osait pas alors elle regardait furtivement avant de détourner le regard pour le poser sur les alentours, la maison, la voiture etc…Seulement la voix de Dean la força à le regarder droit dans les yeux. Qu’est-ce que cette voix lui avait manqué! Jude pouvait se mentir autant qu’elle le voulait, elle ne pouvait nier, maintenant qu’il se trouvait en face d’elle, à quel point il lui avait manqué et elle réfrénait l’envie de se jeter dans ses bras. Partir sans mettre fin à son histoire avait sûrement été une erreur. Jude n’avait pas réussi à passer à autre chose, elle se sentait toujours connecté au biker et peut-être que même s’ils avaient mis un terme correct à leur histoire, Jude n’aurait pas pu tourner la page. Pas lorsqu’elle avait une petite fille qui avaient des yeux bleus qui ne cessaient de la ramener à Pasadena des années dans le passé.

“Hey Dean…ça fait longtemps.” Ridicule, pensa-t-elle. Ce n’était sûrement pas les premiers mots qu’elle pensait lui dire mais tant pis, le mal était fait. Elle espérait juste qu’il n’explose pas avant qu’elle ait la moindre chance de s’expliquer même si la jeune femme savait qu’elle ne pouvait blâmer qu’elle-même. Elle était celle qui avait pris la fuite sans le prévenir, mettant fin à leur projet de vie. Mais c’était bien pour ça qu’elle était revenue, pour réparer ses fautes et redonner une chance à la vie dont elle rêvait quand elle était encore lycéenne avec des étoiles pleins les yeux.
Jude évoluait sur un terrain miné et elle savait que chaque phrase qui sortait de sa bouche pourrait être utilisé contre elle. Elle n’était pas prête pour la confrontation, pas pour l’instant.“Hmm, on m’a conseillé de venir ici, un de mes phares avant ne marche plus, ça te dérangerait de voir ce qui ne va pas?” La voix de Jude se faisait hésitante et de plus en plus faible, preuve qu’elle-même était consciente que jouer l’innocente et prétendre qu’ils n’avaient pas des histoires à régler n’était pas la meilleure carte qu’elle puisse jouer. Peut-être que ce n’était pas une bonne idée, elle pourrait toujours repasser plus tard, lorsqu’elle serait plus préparée. Les yeux de Jude s’écarquillèrent un court instant lorsqu’elle se souvenu du siège enfant installé à l’arrière. Même si Dean ne faisait pas le lien, il se ferait sans doutes de fausses idées et c’était sûrement la dernière chose que la jeune femme voulait. “Tu sais quoi, je peux repasser plus tard, tu avais l’air occupé là.” Encore et toujours, Jude prenait la fuite et elle se détestait d’être aussi faible.


Dernière édition par Jude Grimes le Mer 23 Mar - 20:59, édité 1 fois
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mot doux de Invité ► un Mer 23 Mar - 9:52
Ses mots résonnaient dans mon crâne. « ça fait longtemps ! » C'est peu dire ! Je sentais le lobe de mes oreilles chauffer. Elles devaient être bien rouge. J'étais pris entre le désir de m'énerver, et celui de la prendre dans mes bras. Je la détaillé du regard et me dit qu'il fallait que mon corps s'anime, que ma bouche émette un bruit. Il fallait au moins que je respire ! J'en avais eu le souffle coupé. Je pris une grande inspiration, croisant mes bras, attendant quelques explications en plus de son « ça fait longtemps ». Au lieu d'un discours un peu plus complet, je n'eus pour simple réponse, à toutes mes questions, qu'une demande réparations. Alors là, je dois l'avouer, c'était la meilleure ! Je détourne le visage un instant, retirant la cigarette de mes lèvres une dernière fois, pour la jeter par terre à mes pieds et l'écraser avec ma semelle. Cette action me permettait de prolonger de quelques milliseconde mon temps de réflexion pour déterminer la réaction que j'allais avoir. On ne pouvait pas dire que j'avais la haine, à cet instant précis, loin de là. Je lui en voulais, bien sûr, et je crois que le contraire aurait sans doute fait de moi un être sans âme. Soudainement, sa réaction change. Son regard, son attitude, et elle m'annonce qu'elle repassera plus tard. Là, c'est le summum ! Mes bras se décroisent et je m'approche d'elle inconsciemment.

_Alors tu veux fuir à nouveau ? C'est ça ton plan ?! Venir ici, me torturer à nouveau et repartir comme si de rien n'était ?! Oh non tu ne vas pas te défiler ! Tu ne vas pas « fuir » sans avoir entendu ce que j'avais à te dire ! J'ai essayé de tourner la page, lorsque tu es partie ! Bien sûr que j'ai voulu me reconstruire ! D'ailleurs j'en étais pas à mon coup d'essai ! En lâchant ma vie à Deadwood pour venir m'installer ici pour de bon, j'avais déjà fais de gros efforts, car je savais que le club te déplaisait fortement, que la vie que je menais te faisais peur ! Et quand je suis arrivé, ce n'est que ton fantôme que j'ai trouvé ! Je m'arrête un moment et mon regard se pose sur sa voiture. Je distingue un siège enfant sur la banquette arrière. Je ris nerveusement.

_Je vois qu'en ce qui te concerne, tu n'as pas eu de mal à tourner la page ! Tu comptais bien à ce que je vois ça! Je montrais le siège de la main. Merci, Jude ! Tant d'année à essayer de me reconstruire, à essayer de comprendre sans avoir de réponse ! Et toi, tu as réussi ! Tu viens ici me jeter ton bonheur en plein visage pour m'achever ? Parce que si c'est bel et bien le cas, ça a marché! Je ne m'en rendais pas compte, mes mes yeux s'humidifièrent. Qu'est-ce-que tu attends de moi ? Que je te supplies ? Que je me mette une fois de plus à genoux, te prier de revenir pour de bon ? Et que là, à cet instant, tu m'annonce que tu ne peux pas, que ta vie est ailleurs maintenant ? Auprès d'un autre homme et d'un enfant que t'as eu avec ? Merci, mais sans façon. Je suis déjà un moins que rien depuis que tu as laissé ce vide en moi. Tu m'as dépouillée de mon ancienne vie, tu m'as détruit complètement, je suis au plus bas dans ma vie alors… Pitié, explique moi ce qu'il s'est passé, tu me dois bien ça. Offre moi au moins des réponses, que je puisse comprendre. Que je sache où ça a capoté pour pouvoir au moins essayer de me relever! C'était officiel, Dean, le biker sans cœur, versait une larme que j’essuie aussitôt du revers de ma main.
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mot doux de Invité ► un Mer 23 Mar - 21:30
Jude ne récoltait que ce qu’elle semait. Elle avait essayé de fuir à nouveau et c’était tout ce qu’il fallait à Dean pour exploser. Elle ne lui en voulait pas, au contraire, elle était en colère contre elle-même et toutes les mauvaises décisions qu’elle avait pu faire ces cinq dernières années. Jude ne savait pas quoi faire, elle voyait Dean silencieux, à terminer sa cigarette, réfléchissant sûrement à ce qu’il pourrait bien lui dire et la jeune femme en profita pour l’observer. Il avait changé en cinq ans, il n’avait plus cette apparence juvénile dont elle se souvenait bien mais plus une apparence masculine, il avait laissé derrière lui le garçon qu’elle avait rencontré il y a des années auparavant. Seul son regard semblait être le même, avec ces yeux bleus qui avaient l’habitude de fasciner Jude qui adorait se perdre dedans. Il y avait une telle chaleur dans ce regard que la jeune femme adorait mais à présent, ces yeux lui glaçaient le sang, elle n’avait plus le droit à cette chaleur qui avait habitude de la rassurer. Jude ne bougea pas lorsque Dean se rapprocha d’elle et lui déballa tout ce qu’il avait sur le coeur. Jamais elle n’aurait pensé qu’il ressentait tout ça et Jude réalisa que Dean était aussi brisé qu’elle, voire plus. Plus Dean parlait et plus elle se dégoûtait. Comment avait-elle pu imaginer que tout redeviendrait normal quand elle était partie tandis que lui avait lâché toute sa vie, tout ce qu’il avait connu juste pour elle. Quel genre d’être humain faisait ça?

Ce que la brunette redoutait arriva lorsqu’elle remarqua le regard du mécanicien la dépasser pour se poser derrière elle, sur sa voiture. Avant que la jeune femme ne puisse se justifier ou prononcer le moindre mot, Dean continuait dans son monologue. Jude ne pensait pas que son coeur pouvait être encore plus brisé qu’il ne l’était déjà mais elle avait tort, Dean venait de le réduire en poussière tout comme elle venait de détruire le sien. Plus il parlait et plus les larmes montaient et la jeune femme se battait pour ne pas les laisser couler, elle n’avait pas le droit d’être celle qui pleure, pas aujourd’hui. Elle remarqua que Dean était au bord des larmes et elle fit taire le besoin urgent de lui toucher la joue et de le prendre dans ses bras pour le consoler, lui promettre que tout irait bien à présent. Tant de quiproquos, de malentendus et de blessures dont elle était la seule responsable et c’était à elle de tout réparer qu’elle soit préparée ou non. Elle ne fit aucun commentaire sur la larme qui tombait de la joue de Dean et attendit quelques secondes qu’il se calme mais elle aussi. Si elle se mettait à parler, elle fondrait sans doute en larmes. Une fois sûre de ses capacités émotionnelles, Jude prit une grande inspiration. Par où commencer? “Pardon.” Sa voix était faible et brisée, comme elle. Elle fixait le sol, n’osant pas voir la réaction de Dean mais elle prit son courage à deux mains et le fixa avant de continuer. “Je sais que tu dois te dire que je n’ai pas le droit de demander pardon, mais je le fais quand même. Je te demande pardon pour tout ce que j’ai pu t’infliger, je n’aurais jamais dû partir comme ça, sans dire au revoir ou donner de raisons. J’ai paniqué, j’étais perdue et j’avais l’impression d’être seule.” Jude se rendait compte qu’il ne devait pas comprendre son dernier point et elle était prête à tout révéler. Une autre grande inspiration pour se donner du courage. “Il y a cinq ans, tout semblait tomber autour de moi, ma famille se diviser, tu étais de moins en moins là et tu semblais vivre une vie trop dangereuse pour moi. Il fallait que je me protège…que je la protège…Si je suis partie, c’est parce que j’étais tombée enceinte.” Malgré l’envie irrépressible de prendre ses jambes à son cou et de ne jamais avoir à entendre la réaction de Dean, Jude planta ses pieds au col et continuer de fixer son ancien amant. Elle avait tellement de choses à lui dire sur ces cinq dernières années, où elle était, ce qu’elle a fait, comment elle s’était sentie aussi misérable que lui, comment aucun jour ne passait sans qu’elle ne pense à lui mais elle se rétracta, il devait encaisser une information de taille et la jeune femme n’était pas sûre de comment il réagirait.
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mot doux de Invité ► un Jeu 24 Mar - 10:54
Je le savais, j'y allais fort avec Jude, je ne maîtrisais plus rien. Un peu comme si j'avais besoin de laisser toutes ces pensées négatives masquer le positif. Bien sûr que toute notre relation ne portait pas que sur sa fuite. Mais 5 ans d'absence, nous avions évolués chacun. Ou plutôt elle a évoluée. J'ai pas mal stagné en ce qui me concerne. Il y avait eu des moments de pur bonheur par le passés, ils étaient même tellement plus importants et omniprésents que tout ce que je pouvais dire ne représentait que sa fuite. Bon certes, une fuite non négligeable : 5 ans tout de même ! Je crois que mettre tout ça en avant, toute cette pseudo haine, c'était une façon de me constituer un bouclier, un rempart. J'avais souffert de son absence. Je ne voulais pas la laisser s'approcher de moi, rentrer de nouveau dans ma vie, si c'était pour la perdre et souffrir une nouvelle fois encore. Mais au fond de moi, je m'en voulais d'avoir dit tout cela. Elle pleurait. Je ressentais comme un pique au se planter droit dans mon sternum. Devenir aussi agressif, avait été le seul moyen que j'avais trouvé pour ne pas la voir fuir à nouveau. Elle était au pied du mur, devait se justifier. Et c'était à son tour de prendre la parole dans ce qu'on pouvait appeler un genre de « joute » d'anciens amants. Elle mit un moment avant de se calmer et de pouvoir parler. Je le savais, j'allais peser le pour et le contre de chacun de ses propos.

Je crois que la méfiance était de mise, maintenant, alors que par le passé… Je la revoyais, souriant dés que ma Harley résonnait devant son université. Elle était ma bouffée d'air fraîche, j'étais son biker protecteur. Elle sautait dans mes bras, je la serrai fort contre moi et rien d'autre n'existait autour de nous durant ces instants magiques. Je scrute le ciel un instant. J'avais l'étrange impression que la pluie allait tomber, mais le ciel était d'un bleu. Toute ma vision s’obscurcissait. Son premier mot, son « pardon » tombait comme si elle venait soudainement de se retrouver à genoux, désarmée. Quel monstre étais-je pour lui avoir fait tout ceci à l'instant présent ? Une main invisible pressait mon cœur dans ma poitrine.

Je décortique son speech, mot par mot, syllabes par syllabes. Mon esprit marque une pause en entendant « J'avais l'impression d'être seule ». Je baisse le regard vers le sol un long moment. J'étais occupé, en pleine vendetta pour le club. Je revenais de moins en moins sur Pasadena le temps de régler mes affaires. Je ne savais pas réellement ce qui se passait ici en mon absence. Elle reprend son discours. Mes yeux remontent, se plantant droit dans les siens. Et tout se met à résonner lorsque j'entends qu'elle inclut une troisième personne. Une femme apparemment. Elle m'apprend qu'elle est tombée enceinte. Je me prenais un violent coup invisible derrière le crane. Je sentais mon sang se glacer, comme s'il quittait peu à peu le navire. Mon regard se fronce à mesure que sa phrase, émanant de sa bouche, parvienne à mes oreilles. Pourtant, j'avais réellement la sensation de l'entendre au ralenti. « j’étais tombée enceinte. » Je tâche de rester calme, et de ne pas perdre de vue que j'ai moi-même été absent pour elle. Non pas par fuite, certes, bel et bien pour me débarrasser une bonne fois pour toute du club, et pour la retrouver, sans que rien ne nous sépare jamais. Mais le résultat était le même, je n'ai pas été là. Du moins, je l'étais de façon peu régulière. Une fois tout les six mois, et encore. Ma mâchoire se resserre et je la décrispe pour lui poser une question, sur le ton d'un homme qu'on vient d'envoyer au tapis. Dans ma tête, un arbitre levait le bras de Jude, et criait sur un son de cloche « Victoire par K.O. » .

_Tu vois toujours le père…?
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mot doux de Invité ► un Jeu 24 Mar - 19:50
Jude scruta le visage de Dean en attente de la moindre réaction. Jude ne pouvait plus dire comment le jeune homme pourrait réagir, elle ne le connaissait plus assez pour le prédire. Allait-il nier la chose et rejeter toute responsabilité ou bien s’énerver contre elle pour lui avoir caché une chose aussi importante. Jude espérait que ce soit la dernière option. Elle serait capable de prendre sa colère, de le voir la détester mais en ayant l’envie de connaître sa fille, Rose. S’il décidait de rejeter sa fille, Jude n’était pas sûre qu’elle pourrait le supporter. Cela voulait dire couper les ponts définitivement et après cette rencontre, pas sûre que Jude puisse de nouveau s’éloigner. La jeune femme ne pensait pas qu’il existait une autre possibilité mais Dean venait de lui prouver le contraire. La jeune femme pensait avoir été claire, elle venait de lui avouer qu’elle était partie à cause de sa grossesse inattendue et il pensait qu’il n’était pas le père. Ce la blessait Jude mine de rien. Croyait-il vraiment qu’elle était allée voir ailleurs pendant qu’il n’était pas là? Malgré toutes leurs promesses et projets d’avenir? Avait-il pensait qu’elle avait menti lorsqu’elle lui disait “je t’aime” en le regardant droit dans les yeux? Jude avait toujours eu confiance en Dean et était prête à l’attendre. Elle l’aurait attendu et serait restée à Pasadena si elle n’était pas tombée enceinte, mais un enfant avait changé la donne. Il ne s’agissait plus d’elle mais d’une âme innocente qui n’avait pas besoin de souffrir des problèmes du monde extérieur. Sous la panique, la fuite lui avait semblait être la meilleure solution et elle se rendait compte à présent que c’était peut-être une erreur. Son geste pouvait laisser croire que Jude abandonnait Dean mais elle ne pensait pas qu’il pouvait croire qu’elle l’avait laissé tombé avant même qu’elle ne parte.
Elle n’avait jamais aimé personne d’autres et n’avait jamais réussi à aimer quelqu’un d’autre et maintenant, Jude ne pensait pas être capable d’en aimer un autre.

Elle décida de faire passer ses sentiments au second plan, la jeune femme devait réfléchir à comment avouer (de nouveau) qu’il était père. Devoir lui dire de façon plus directe était encore plus difficile que la première fois. Elle irait lentement cette fois, lui ferait comprendre qu’il n’avait pas besoin d’avoir de doutes sur les sentiments qu’elle avait pu avoir en son égard avant qu’elle ne fuit. Elle n’était pas obligée mais ça détruisait Jude de savoir qu’il doutait d’elle, qu’elle avait tellement baissé dans son estime qu’il pensait qu’elle n’avait pas été capable de l’attendre. “Dean…je ne t’ai jamais trahi…” Sa voix craquela à la fin. C’était à la fois vrai et faux, tout dépendait de quel moment on parlait. “C’est ta fille.” Ne supportant pas la vague d’émotions qui l’envahit, Jude détourna le regard et fixa le sol, juste devant les pieds du jeune homme, se préparant à affronter un ouragan de colère.
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mot doux de Invité ► un Ven 25 Mar - 10:21
Je vis le visage de Jude se décomposer à ma question. Sûrement étais-je encore une fois à côté de la plaque. Ou peut-être avais-je visé juste. J'étais nul en sentiments humains. Je ne connaissais pas tous les codes qui animent une conversation normale. Je réalise que sans doute ai-je été égoïste de lui reprocher son absence alors qu'avant son départ j'avais vraiment pas fais mieux. Après tout, elle l'avait sûrement vécu ainsi, le fait que je vienne moins. Comme une trahison, ou un abandon. Je m'en voulais à moi-même bien avant de lui en vouloir. Et on parle de son enfant dont j'ignorais tout. Seulement lorsque ses mots résonnèrent jusqu'à mes oreilles, le fait qu'elle ne m'ait jamais trahis, je ne comprends plus tout à fait ce qu'elle veut me dire. Mes sourcils se froncent, essayant d'attraper le fil d'une pensée cohérente de mon regard. Sa voix avait changée et une petite pause se marquait dans son annonce. Lorsqu'elle reprit, chaque mot tombèrent comme un coup en pleine face. « C’est ta fille. » Je fus paralysé pendant quelques secondes, incapable d'exprimer quoique ce soit, comme si une décharge électrique figeait un à un mes muscles. Mon regard se portait sur Jude. Ses actes, sa fuite, ses mots, tout commençait à la fois à devenir cohérent, et vague en même temps. Non pas qu'elle n'avait pas été claire, mais mon cerveau peinait à suivre. Je me répétais dans mon esprit « Ma fille... »

Je la détaillais du regard. Comment pouvais-je infliger ça à celle que j'ai aimé et dont je n'ai jamais pu me séparer réellement ? Cette femme qui tenait toujours entre ses mains mon cœur. Elle, qui avait simplement penser à protéger ce que notre amour avait donné. Je décrispe mes muscles de la mâchoire et murmure de façon presque inaudible, tant ma voix était cassée. _Pardonne moi... Les larmes s'étaient misent à couler pour de bon sur mes joues. Je n'avais jamais connu pareille sensation. « Ma fille…. Me répétais-je encore et encore. Je n'arrivais qu'à peine à me ressaisir. Je n'avais qu'une envie, m'effondrer dans un canapé. Mais je devais retrouver ce Dean d'il y a 5 ans, le déterrer, ce Dean qui avait tout sacrifier pour Jude. Je devais le redevenir pour notre fille dont je ne savais absolument rien.

A cet instant, j'avais envie de franchir la distance qui séparait Jude de moi, de la serrer dans mes bras, et de me laisser aller. J'avais envie de grimper sur ma bécane, de la suivre jusque chez elle, pour découvrir ma fille. Je me devais de rester cohérent. Je ne pus que lui demander _Comment s'appelle ma… Fille..? Cela sonnait de façon si étrange dans ma bouche. Je n'étais pas préparé à ça. Je ne m'en étais pas rendu compte mais je m'étais adossé contre le mur entre les deux volets-roulant de mon garage, et je m'étais laissé glissé. J'étais assis, sur le sol, adossé à mon atelier.

Je sorti un cigarette de mon paquet et m'en rallumai une. Il me fallait bien une dose de nicotine, après-tout. Je suis un être humain, et j'avais des réactions propres à moi-même en cas de stress. Pour ma part, c'était de fumer. J'essuyai les larmes qui avaient dévalées sur mes joues pour rejoindre ma barbe, fermant les yeux le temps de les frotter, comme pour me réveiller d'un rêve étrange. Lorsque je les rouvris, rien n'avais changé. Jude se tenait debout, en face de moi. Sa voiture et le siège enfant toujours à l'arrière. J'étais toujours assis sur le sol, comme une loque. Je rompt ce calme.

_Tu sais, pendant toutes ces années, j'ai réellement cru que tu m'avais abandonnée. Je n'en savais absolument rien de ce qui se passait. En sacrifiant tout à Deadwood pour venir ici, je n'étais plus tellement présent et je m'en suis longuement voulu. Je me suis punis moi-même. Je n'étais plus vraiment vivant je crois. Je paraissais bien sûr mais… Dean avait comme quitté ce corps en face de toi. J'ai essayé de me reconstruire. Je ne vais pas te mentir, j'ai connu d'autres femmes. Sauf que quand je voulais me convaincre qu'on pouvait fonder un foyer, ces nanas et moi, ça sonnait faux. Oh, je voulais y croire. Mais lorsqu'elles se sont mises à bien me regarder, à percer mon âme pour y entre-voir ce qui m'animait, elles ont toutes fuis. Jusqu'ici je pensais de la même manière que tu l'as fait. Mais maintenant, je comprends que tu n'as pas fuis. Tu as protégé ma… Notre enfant. Je marquais un pause de nouveau. Je devais m'y habituer. Tu as tout sacrifier pour le faire. Je me rends compte qu'on a eu exactement le même parcours. Partir sans rien dire, tout sacrifier pour protéger la personne que l'on aime. Alors… Je m'excuse, Jude…
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mot doux de Invité ► un Ven 25 Mar - 12:48
Jude avait l’impression de découvrir une nouvelle facette de Dean. Elle ne reconnaissait plus celui qui se trouvait devant elle, trop d’années et d’évènements s’étaient déroulés pour que la jeune femme puisse affirmer connaître Dean. Elle n’était pas sûre qu’il restait encore du Dean qu’elle connaissait, celui qu’elle aimait encore et toujours. La jeune femme releva les yeux en entendant la voix brisée de son ancien amant qui lui demandait pardon. Jamais Jude n’avait pensé voir une telle expression sur le visage du jeune homme et honnêtement elle ne voulait plus jamais voir une telle expression. Il était aussi brisé qu’elle et c’était peut-être la première fois qu’elle le voyait pleurer devant elle. Il avait toujours été son pilier, celui qui la porter quand rien n’allait plus. Il était celui qui avait toujours su trouver les bons mots lorsque Jude doutait d’elle-même, il avait toujours donné l’image d’un homme incassable et prêt à encaisser tous les coups que la vie lui porter. Pourtant, voilà que Jude avait réussi à briser la seule personne qu’elle n’aurait jamais voulu blesser. À présent, les larmes coulaient sur les joues de Jude, librement sans aucune restreinte. Elle regarda Dean s’asseoir par terre, encaissant l’information. Jude savait que ce n’était pas facile, elle avait eu neuf mois pour se faire à l’idée d’être mère, lui avait déjà quatre ans de retard.

Jude fut soulagée lorsqu’il lui demanda le nom de sa fille. C’était un bon signe, non? Cela voulait dire qu’il voulait en apprendre plus sur leur fille, faire parti de sa vie et peut-être former une famille, celle dont ils avaient tant rêvé par le passé. “Rose.” Juste un mot, elle ne savait pas quoi dire de plus. Elle se rapprocha de Dean mais se stoppa lorsqu’il se remit à parler. La rancoeur et colère de tout à l’heure avait laissé sa place à de la tristesse et au pardon. Elle n’allait pas mentir, ça la blessa légèrement de l’entendre dire qu’il avait eu d’autres femmes dans sa vie. Bien sûr, Jude s’en était doutée, Dean n’allait pas se convertir à la vie de moine juste parce qu’elle était partie mais l’entendre de sa propre bouche rendait la chose trop réelle. Pourtant, elle-même avait essayé de passer à autre chose mais c’était plus compliqué lorsqu’on devait s’occuper d’une enfant. Ça réduisait pas mal le champ de possibilité et ceux qui ne fuyaient pas en découvrant qu’elle était mère célibataire ne semblaient pas être le bon pour la jeune femme. Dean avait raison, ils étaient pareils, deux âmes brisées qui essayaient de se reconstruire sachant au fond d’eux que c’était peine perdue. Lorsqu’il finit sa phrase, Jude s’agenouilla devant lui et le prit dans ses bras. Tant pis si elle n’en avait pas le droit, tant pis si cela rendrait les choses plus confuses et compliquées, elle penserait aux conséquences plus tard. “Ne t’excuse pas…jamais…ce n’est pas de ta faute, tu ne pouvais pas savoir.” Elle le serra un peu plus fort, les larmes coulant toujours. “Pendant ces cinq dernières années, j’ai aussi essayé de passer à autre chose mais je n’ai jamais pu, il y avait toujours quelque chose qui me ramenait à toi. Au début, je pensais que j’avais fais le bon choix mais les années sont passées et je me suis rendue compte qu’il y avait tellement de choses que j’aurais aimé partager avec toi. Il m’a fallu cinq années pour me rendre compte que ce n’était pas le bon chemin, que j’avais commis une erreur. C’est pour ça que je suis revenue, pour me racheter. Mais je me rends compte que mon erreur apporte plus de douleur que de bonheur, à Rose et à toi. Je t’ai enlevé la chance de faire parti de sa vie. Ses premiers mots, ses premiers pas, son anniversaire, Noël et tant d’autres. Je t’ai enlevé tout ça alors que je n’en avais pas le droit..je…pardon…pardon…” Le visage enfouie dans l’épaule de Dean, Jude n’était plus capable de continuer à parler et elle laisser ses pleurs résonner en murmurant des “pardons”.
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mot doux de Invité ► un Ven 25 Mar - 13:26
Je sentis ses bras m'entourant alors que mon regard ne semblait plus rien capter. Je le savais, nous étions tous deux détruits, au plus mal dans nos vies. Ce geste attentionnée m'aurait sans doute fait du bien si la complexité n'était pas de mise. Ainsi notre enfant s'appelait Rose. J'adorais ce prénom. Il sonnait de façon si douce. Rose… Grimes ? Blaze ? Que le destin nous réservait-il ? Je n'en savais plus rien. Comment ne pas m'excuser ? Ce que je ressens n'est que culpabilité, et ces douleurs, dont j'en ai fais une seconde peau, ne sont que mon quotidien depuis toutes ces années. Son discours, ce que j'ai loupé manque de me faire craquer de peu. Au lieu de ça, j'imagine une petite fille, trottinant, apprenant à parler, par imitation de sa mère. Je souriais peu, vite rattrapé par l'idée que je ne savais même pas à quoi ressemblait notre enfant. Mes lèvres reprirent cette moue malheureuse. Sans que je me rende compte, ma cigarette avait finit par se consumé, et le filtre avait éteint le bout flamboyant de la clope. Une cendre aussi grande qu'une clope ne tenait que par équilibre au bout de ce filtre. Sa tête enfouie dans mon épaule, ses pleurs. Je pose doucement ma main dans son dos, pour ne pas la brusquer, mais pour la maintenir contre moi. Seul geste dont j'étais apte pour la consoler. Cela était plus qu'étrange. Hier encore, j'étais Dean, biker solitaire. Je me retrouvais à être Dean, père et ex. Mon identité semblait totalement effacée. Les mois passée, je me tenait à un code de conduite, évitant deals, meurtres et autres activités de mon anciennes vie. Maintenant devais-je même cesser mes activités actuelles ? J'étais encore loin d'être un ange, mais ça voulait dire plus de « copine » sans lendemain. Plus de cuite et d'état de défonce totale. Plus de soirée entre pote. Devais-je aller vers une vie saine ? Une vie de moine ? Non, c'était impossible. Pour les coups d'un soir, je pouvais faire un effort. Je devais retrouver de la stabilité de ce côté-ci, mais mon frère Abel, dont le parcours est presque similaire, à quelques différences prés, je ne pouvais pas le lâcher. Je comptais bien encore me siffler des packs entiers avec lui. Et mes amis, je comptais pas non plus devenir un fantôme pour eux. Ceux qui m'ont tant entendu parler de Jude. Je devais juste apprendre à concilier cet élément nouveau dans ma vie, ce nouveau « grade » de père que Jude m'apportait, avec ce qui était déjà en place. Je ferme les yeux, réfléchissant à nouveau et dit doucement

_J'ai… J'ai longtemps souffert en silence, essayant d'encaisser, comme je le faisais si bien, la douleur qu'à laissé ton absence. Je rejetterai jamais notre enfant. Je compte bien prendre mon rôle de père en main. Je veux être là pour elle, dorénavant. Mais en ce qui nous concerne, Jude, je ne sais pas encore… Tu es partie parce que tu avais peur du danger que représentait ma vie. J'ai changé, mais je ne suis pas non plus devenu un saint. Je fais juste en sorte de rester dans les limites de mon code de conduite. Je suis pas sûr que tu apprécies plus ce que je suis devenu. Cinq ans à ruminer ma peine, à croire que le ciel m'a maudit pour mon ancienne vie, et qu'il ne voulait pas que j'ai une seconde chance. Cinq longues années à penser que j'avais tout sacrifier pour rien. J'ai ouvert les yeux. Je… Je ne suis plus assoiffé de sang comme je l'ai été. Je ne t'avais jamais caché cet aspect de moi. Ce Dean qui braquait, tuait, torturait. Je t'avais même demandé de m'aider à m'en sortir. Et tu l'as fais, mais tu n'étais plus là lorsque j'étais enfin libre de devenir quelqu'un d'autre. Je marque une pause, reprenant le fil du discours où je me perdais moi-même. Maintenant je comprends pourquoi, mais nos vies ont évoluées différemment. Je ne sais pas si tout pourra être comme avant.
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