Cela devenait de plus en plus étrange. J'avais du mal à croire qu'une femme, m'ayant offert l'asile, le couvert, et même des vêtements après m'avoir prêté sa douche, je trouvais ça trop gentil. Non pas que ça me gênait loin de là -quoi que sur ces points je lui était grandement redevable-, mais d'ordinaire, toutes ces attentions cachaient quelque chose. De mon regard vigilant je chercher la drogue qu'elle allait sans doute verser dans ses pâtisserie. J'étais soudainement convaincu qu'elle allait m'endormir, me retire mes organes un à un et les mettre en vente sur le marché noir. Mais même pas un flacon qui traînait. Ma vigilance ne retombait pas pour autant. Bon je ne croyais qu'à moitié à ma théorie ringarde. Elle me montrait où se trouvait le cendrier. Encore une action visant à « m'endormir », mais je restais sur le qui-vive ! Et à cet instant j'en apprenais sur elle, alors que j'étais déjà assis sur une chaise du balcon, en train de fumer. Elle avait déjà essayé la « cigarette qui fait rire » ! J'étais surpris. Méfiance Dean ! Elle a déjà goûte à des cannabinoïde ! La drogue dans les pâtisseries n'étaient donc pas à exclure !

_J'aurai jamais imaginé ça de toi, Lidwyn ! Pourtant les personnes qui ont déjà fumé, je sais les flairer. En tant que fumeur régulier de ce genre de « clope », on reconnaît les autres consommateurs! Je la détaillais du regard tout en lui parlant. Mais je respecte que tu aies arrêté. Ou plutôt que tu n'aies pas persisté à détruire ta santé. C'est même louable. Je lui souris avant qu'elle s'en retourne à la cuisine pour commencer les gâteaux

De là où je me situait je ne la voyais plus ni ne l'entendait plus. Il fallait que je la surveille ! Je ne devais pas me laisser surprendre par une dose de drogue dans les si bon gâteaux. Je reflechissais, en fumant, à mes théories vaseuses qui me distrayait, faut bien le dire. Moi même j'en riais intérieurement. J'étais tellement peu parano. La théorie du trafic d'organes ? Vu le bout de femme que c'est, non, c'est décidément à bannir. Une autre théorie complètement peu crédible me vint en tête. C'est une fédérale ! Elle est en infiltration ! Elle va glisser des nanorobots dans la nourriture pour pouvoir me localiser et me mettre sur écoute ! Ça ne tenait pas la routes ! De plus -bien que je ne sois pas un expert en la matière- je suis presque sûr que les nanorobots n'ont pas encore été créés, mais c'était une raison suffisante pour la surveiller cuisiner. Et peut-être aussi parce que je ne voulais pas rester seul, toute la journée sur ce balcon !

Une fois la cigarette finit et écrasée, je rejoignis la cuisine, m'appuyant sur le montant de la porte pour ne pas l'importunner à traîner dans la pièce et l'empêcher de faire ces fameux gâteaux. Je regardais chacun de ces gestes avec attention, puis remarqua son tablier. Je m'étais toujours demandais à quoi ressemblait les chefs pâtissier. Elle avait bougé dans la pièce et maintenant je la voyais de flanc. Mon regard se pose donc sur son visage, et je descendis mon attention sur le restant de son corps. Oh je ne suis pas du genre voyeurisme, c'était vraiment dans le but d'admirer sa tenue de travail. Enfin, c'était jusqu'au moment où mes yeux se posent sur sa poitrine. Je rougis quelques peu en repensant au spectacle que j'avais pu admirer un peu plus tôt dans la matinée. Elle, en soutien gorge, face à moi, torse-nu. Je ferme une demi-seconde mes yeux et repris l'admiration, descendant au niveau de ces côtes. Le tablier était noué dans son dos au niveau de sa taille. Je suivis du regard l'attache et admire avec quelle précisions ce nœud est bien fait. S'attacher un truc dans le dos, je n'étais pas sûr d'avoir les doigts assez agiles pour le faire. Ce lien, maintenant sa tenue de travail, mettait en valeur le bas de son dos, et je ne pu qu'admirer ce joli fessier un moment. C'était décidé, j'étais passé du rouge à l'écarlate. Je ferme de nouveau les yeux et détourne mon regard sur la fenêtre. Dean Dean Dean, c'est pas très bien ça ! La gêne avait été absente jusqu'ici, ou presque nul, mais là, je ne me reconnaissais plus. Une fois calmé, elle se tourne vers moi et me parle. Je n'entends que les grandes lignes de son discours « Attendre… Deux heures…. Films » Je fis oui de la tête, l'esprit encore quelque peu embrumé de m'être laissé surprendre à cette admiration peu décente.

En entendant parler Lidwyn, et de son expérience en terme de fumette, ça me faisait penser à des tas de souvenirs de soirées, ou encore de détentes, avec des amis, mes frères, ou encore Jude, Siriam… J'eu rapidement finit par cigarette et la rejoignis dans la cuisine, me faisait discret pour ne pas la perturber pendant sa recette. Je me surprends à avoir le regard qui traîne, ce qui me gêne quelque peu. Et lorsqu'elle se retourne pour me faire face, je vois son regard qui traîne sur mon t-shirt. Je savais que si je tentais quoique ce soit, il y aurait de forte chance pour que cela fonctionne. Je me l'avouais moins, mais ce serait pareil si c'était elle qui faisait le premier pas. Alors je me mis à songer intérieurement sur ce que je veux vraiment. Mon coeur me disait « capacité de stockage indisponible. » En gros je le savais, l'amour m'avait trop fait souffrir. Je ne voulais plus de ça. Mon âme faisait naître une voix en moi m'annonçant que je ne pouvais pas faire ça. Que ce ne serait pas raisonnable. Que ça ne serait pas de l'amour s'il y avait quelque chose. Mon esprit, quant à lui, se dressait en avocat du diable. Je songeais que j'avais déjà fait pire. Que si ça n'était que pour s'amuser, rien ne m'empêchait de le faire. Un diable et un ange sur chaque épaule et je me posais mille et une question. S'il n'y a pas de mal à s'amuser pour ma part, peut-être qu'elle voudrait plus, et qu'elle en souffrirait. Et puis je devais penser à Abel qui était proche de la jeune femme lui aussi.

Puis elle redresse son regard sur le mien et me demande si je veux boire quelque chose. Je fus immédiatement sorti de mes songes et je lui répondis Je suis partant pour un café. On avait frôlé l'incident « diplomatique ». Je l'entends parler du plan pour la journée. Pizza, tiramisu. Je cautionne et fait un signe de tête approbateur en souriant. Une nouvelle question sur le film à regarder. J'ouvre la bouche mais rien ne sort. A vrai dire, j'en sais rien, je ne sais même pas ce qui est sorti les années précédentes niveau film tellement je me tenais peu informer. J'émis juste un Euuuuuh… Comme tu veux en fait, je sais pas trop. Je te fais confiance sur le film! Réponse valable. Je suis d'accord avec moi-même sur ce point. Je peux regarder tout et n'importe quoi, tant que ce n'est pas un film romantique à l'eau de rose sans queue ni tête. Soudain la pire crainte naquit au fond de moi : Pourvu qu'elle ne mette pas Twilight !

Je la suivis inconsciemment et m'installe sur le canapé aux côtés de Lidwyn. Je repensais à la dernière fois où j'avais vu un film d'horreur. Dans ma vie, je ne m'étais jamais trop pris la tête à me demander si les fantômes existaient ou non. Alors quand Siriam en avait mis un dans le lecteur, il y a bien des mois de cela, je m'étais surpris à angoisser et m'agripper à son bras ! Si elle en mettait un, il faudrait que j'apprenne à me contrôler. C'était dingue ça, voir et commettre les pires horreurs en vrai n'immunisait pas contre les horreurs fictives en film ! Mais je préférais ne pas paraître pour un garçon fragile et je ne lui exprime pas ma crainte de voir une œuvre d'épouvante.

Elle me demandais si je voulais du sucre ou du lait, dans le café qu'elle venait de me servir, sous prétexte qu'il était corsé. J’eus un petit rire C'est pour les bébé, le sucre et le lait. Je suis un grand garçon depuis quelques années, maintenant ! Un café noir, c'est parfait!. Elle m'annonçait qu'elle avait utilisée le café pour faire le tiramisu. Je comprenais que j'étais vraiment nul en cuisine, et que les plats tout préparés avaient de beaux jour devant eux, avec moi. Et elle renchérit en demandant ce que je voulais comme garniture. Euh… Je veux un max d'olives, de champignons, de jambon, pas trop de mozzarella ni de coulis de tomates. Je réfléchissais au nom que les pizzaiolo donnaient à leurs « œuvres ». En général, c'était un nom générique. D'une pizzeria à l'autre, on retrouvait quasiment la même carte, avec une ou deux spécialités en plus. Une traditionnelle je crois. Ou un truc du genre. Tandis qu'elle passait commande, je me saisis de ma tasse de café et en bu un gorgée. « Du petit lait » Songeais-je au fond de moi. Lidwyn revint rapidement, annonçant le temps que mettraient les pizzas pour arriver. Et me demandait de choisir un DVD. En terme de choix, j'étais apte à commande un pot d'échappement idéal pour une Harley, j'étais apte à choisir une bonne marque de bière ou de whisky, ou encore déterminer quelle arme m'accompagnera pour la journée. Sur ce dernier point, j'apprenais à « être nu ». Ne pas être armé en permanence. Mais avant, j'avais mon couteau à la ceinture, mon 9mm dans son étui, ou glissé à l'arrière du jean, et parfait j'avais un tech 9. En bref, je n'étais pas apte à déterminer quel film je voulais voir. Elle finit par choisir, alors que nous étions installés sur le canapé.

Les images commençaient à défiler, lorsque Lidwyn prit la télécommande, se faisant, sa poitrine frôlait mon bras, attirant donc furtivement mon regard, qui cherchait d'où était l'origine de se chatouillis. Mon regard fixèrent de nouveau la télévision, mais mon attention était détournée pour cet ange et ce démon, chacun sur une de mes épaules.

« Allez, Dean, Siriam, ça commence à dater. Depuis quand tu ne t'es pas amusé, hein ? Tu peux bien te lâcher un peu de temps à autres ! Et puis elle a l'air ok, elle aussi. Crois moi ! »
« Dean, pense à tout ce que tu as sacrifié en venant ici ! Pense à ces femmes que tu as perdu parce qu'au début tu voulais t'amuser puis tu t'es attaché ! Réfléchis y »
« Eh, l'angelot, tu veux pas la mettre en sourdine ? »

Je ferme les yeux un instant, me disant que j'ai de réel souci, et que je ferai bien de consulter un jour. Puis je recentre mon attention sur le film. Le mot Horns apparaît en gros à l'écran. Lidwyn me demande si je ne lui en veux pas. Je n'en avais jamais entendu parlé donc je me demandais comment pouvais-je lui en vouloir. On verra bien si ce film me plaît ou pas. Pour toute réponse, je lui souris en disant doucement Non, ça a l'air pas mal ! En tout cas les musiques sont bien. Mais euh… C'est qui Daniel Radcliffe? j'arquais mes sourcils, me demandant si j'étais censé être au courant de l'existence de ce monsieur. C'est dingue, à mes yeux, les plus grandes célébrités étaient soient des super-mécaniciens, comme Rusty Coones, soit des super-pilotes de moto comme Burt Munro, ou soit des super-tatoueuse comme Kat Von D. En dehors de ça, je connaissais peu de célébrités. Tu sais je regarde peu la télévision, je suis plus en train d'écouter du rock à fond, chez moi. Donc je peux même pas comparer ce film à un autre. Dans ma vie j'ai du en voir une quinzaine à tout casser. Et encore, c'est même pas dis que j'étais concentré devant ces derniers.

Alors que nous débattions sur un certain Daniel Radcliffe, la caféine présente massivement dans la boisson que m'avait offerte Lidwyn, commençait à faire son effet. La chaleur émanant de mes veines devenait étouffante. Ou était-ce cette chaleur humaine d'avoir Lidwyn a une telle proximité de moi, et ces pensées dont la gêne naissait et commençait à conquérir mon âme ? Il est vrai que d'avoir eu sa poitrine m'effleurant le bras, j'avais eu une fixation dessus. J'avais envie de prendre l'air frais. Une idée me vint. Le prétexte d'une seconde cigarette me permettrai de me rafraîchir sur le balcon sans pour autant perdre le fil du film. Lidwyn me demandait si je n'avais jamais vu Harry Potter. Je grimace.

_Non, jamais. J'ai jamais eu l'occasion de voir ces films. Sa proposition de faire ma culture cinématographique me fit sourire. Encore un aspect de la gentille Lidwyn que je découvrait. Pourquoi pas, tu as des années et des années à me faire rattrapés. En fait, le film le plus récent que j'ai vu, hormis un film d'horreur, c'était projet Blair Witch. Le premier. Et je m'étais endormi. Ce qui me fit sourire lorsque je pensais que j'avais été le voir au cinéma.

Je vis que Lidwyn me regardait de temps à autres, percevant son regard sur mon visage, alors que j'essayais de me concentrer sur le film tant bien que mal. Mon regard se tournait vers elle, alors que ressentais la chaleur dans mes veines s'amplifier. Je dit doucement Je… Je vais aller fumer. Je fais vite. Je lui souris et me lève, me dirigeant vers la fenêtre. Lorsque je l'ouvre en grand, le vent régule quelque peu ma température. Je m'allume une clope. Ce n'est pas encore assez. Je meurs de chaud. Et la matière du t-shirt du coloc' de Lidwyn me tient encore plus chaud. C'est lui le coupable. Ce t-shirt. Je l'ôte, et me sens aussitôt bien mieux. Cette fraîcheur qui se dépose sur mon torse et dans mon dos. Je n'avais malgré pas loupé une seule scène du film. Du moins, officiellement. J'étais assis de manière à voir la télévision. Même si mon attention s'était soudainement recentré sur Lidwyn. Pourquoi la narguais-je ainsi ? J'ai chaud certes, mais j'aurai pu attendre que ça passe plutôt que de retirer mon t-shirt ! C'était une mauvaise habitude que de me mettre sans cesse torse-nu dés que je travail ou dés qu'il fait un peu trop chaud. Je préfère faire mine de rien, rester sur cette point de naturel. Lorsque j'eus, ma clope écrasée dans le cendrier, je rejoins le salon, refermant la fenêtre. Je regagne ma place, le t-shirt déposé sur le canapé, à côté de moi. Je passe ma main dans mes cheveux, les tirant en arrière. Je me concentre pour ne pas perdre une miette du film. Et surtout pour ne pas faire une fixation sur Lidwyn, ne pas prêter plus d'attention à ce jeu de séduction inconsciente auquel on s'adonnait depuis quelques heures.

Comment avais-je fais pour m'endormir devant le projet Blair Witch au cinéma ? Oh rien de plus simple, j'abusais à l'époque des bonnes choses. A un point frôle l'obcéne. J'avais 15 ans, je découvrais la vie, je fumais, je buvais, le tout en cachette de mon oncle. J'étais sûrement dans un tel état lorsque je suis allé au cinéma. Je me contentais simplement de répondre par un clin d’œil. Je n'avais pas besoin de lui dresser le portrait de mon adolescence de bad boy, destiné à devenir une terreur au sein d'un Motorcycle Club. J'étais beaucoup plus films d'actions à cette époque. Oh j'ai bien laissé quelques unes des œuvres « récentes » défiler à la TV, mais sans regarder du tout. Je suis du genre à faire plein de truc le soir, lorsque les émissions me tiennent compagnies. S'il n'y a pas de Harley ni de bagarre, je regarde que très peu ce qu'il s'y passe. Je lui souris de nouveau.

Je trouve une excuse pour aller prendre l'air. La clope, parfaite raison, m’aide à trouver un alibi. Et lorsque je revins, quelqu'un se mit à frapper à la porte. J'entendis que c'était le livreur de pizza. Je tâchais de comprendre ce que je n'avais pas saisis dans le film. C'était assez étrange, mais la caisse que conduisait le héro était cool, donc ça me convenait. Lidwyn revint avec les deux pizzas, pré-découpées et semble remarquer seulement que j'étais torse nu. Je pris une part, imitant mon hôtesse, et ne détourne pas mes yeux de la TV, tout en la mangeant. Je sentis qu'elle semblait dérangée par quelque chose. Non pas que je sois torse nu, mais plus la même chose qui m'avait dérangé quelques minutes plus tôt : la chaleur. Bon, sur ce point, j'en étais peut-être le provocateur. J'entame ma deuxième part, même si je commence à être calé. Après un petit déjeuner comme ce matin, l'appétit était rapidement comblé. Sans compter qu'après nous attendait une pâtisserie de son œuvre. Une fois la deuxième part finit, je me renfonce dans le canapé après avoir refermé la boite. Je m'excuse mais je sais pas si je pourrai finir. Puis je garde une place pour le gâteau. Je lui souris et regarde qu'elle a un peu de tomate au coin des lèvres. J'observe ces dernières en ravalant ma salive. Je pose doucement ma main sur sa joue et essuies la sauce de mon pouce avant de rester ainsi quelques secondes. Je ferme les yeux, décollant ma main de son visage et tournant la tête vers la télévision. Je devais être rouge. Je me suis soudainement surpris à avoir envie de l'embrassé. Il ne fallait pas céder. Pas ainsi. Je ne devais pas risquer de lui faire du mal.

Je tente de me contrôler en inspirant doucement par le nez. J'expire par la bouche discrètement pour ne pas heurter sa curiosité. Je finis par faire estomper ces pensées. Je joue inconsciemment avec un morceau de l'emballage de pizza. En tout cas, cette pizza, vraiment cool. Faudra que tu me donnes le numéro de la boutique ! Un de ces jours j'en commanderai sans doute! Quel moyen de changer de but en blanc l'ambiance qui s'était instauré après avoir si sensuellement retiré le coulis de tomate de sa bouche.