Il était au environ de dix-sept heures quand Lidwyn rentra à son appartement après une journée des plus éreintante qu'elle ait eue depuis qu'elle travaillait à la pâtisserie. Elle ouvrit la porte du hall de son immeuble et se dirigea d'un pas lourd vers l'ascenseur, elle l'appela en appuyant sur le bouton pour monter vers les étages. Les portes s'ouvrirent rapidement et la jeune femme se glissa à l'intérieure. Lidwyn entendit une jeune femme lui crier de retenir les portes de l'ascenseur, celle-ci tenait dans ses bras un carton. Lidwyn appuya sur le bouton pour maintenir les portes ouvertes.

- Merci, dit la jeune femme en lui souriant.

Lidwyn était trop fatiguée pour lui répondre quoique ce soit et se contenta de lui sourire. Elle appuya ensuite sur le bouton du sixième étage.

- Je vais au troisième, vous pouvez appuyer pour moi sur le bouton ?, lui demanda la jeune femme en gardant son sourire.
- Bien sûr, lui répondit Lidwyn en lui souriant.
- Je viens d'emménager, c'est mon dernier carton, lui dit la jeune femme en la regardant. C'est un grand pas en avant pour moi, poursuivit-elle après quelques instants de flottement entre les deux jeune femmes.

Lidwyn n'eut pas le temps de lui demander pourquoi ? Que les portes de l'ascenseur s'ouvrirent au troisième étage.

- Voilà, j'y suis, bonne soirée, dit la jeune femme avant de s'en aller dans le couloir.

Une fois les portes de l'ascenseur refermées, Lidwyn chercha sa clef avant que celui-ci n'arrive au sixième étage. Elle l'a trouva assez rapidement et une fois que les portes s'ouvrirent elle courut presque pour ouvrir sa porte. Une fois, que cela fut fait, elle se dirigea droit vers sa chambre se mit en pyjama et s'écroula sur son lit.

Ce n'est que vers 22h00 qu'elle émergea, car son ventre lui criait famine. Lidwyn se dirigea vers la salle de bain pour se rendre à la toilette puis, une fois que cela fut fait, elle mit un jean, un t-shirt à longue manche blanc et une veste en cuir ainsi qu'une paire de baskets.

Elle n'avait pas envie de se préparer à dîner donc, elle décida de se rendre à la supérette du coin de la rue qui était ouverte vingt-quatre heures sur vingt-quatre. Elle reprit l'ascenseur et regarda son reflet dans les parois de celui-ci qui faisait miroir.

- Ma fille, tu as une tête à faire peur, digne d'un film d'horreur, se dit-elle à haute voix tout en fouillant dans ses affaires, après sa petite brosse rétractable.

Une fois, qu'elle l'eut trouvé elle se recoiffa, tout juste avant de sortir de l'ascenseur. Elle traversa la rue et se rendit dans la supérette où elle s'acheta de quoi faire des nouilles instantanées. Elle paya le gérant et sortit, c'est alors qu'elle vit un homme sortir du bar très loin de là. Il titubait vers une des motos présente en face du bar. Lidwyn plissa les yeux comme si, elle allait voir mieux l'inconnu, c'est alors, qu'elle reconnu :

- Dean ?, demanda-t-elle pour être certaine que c'était bien lui.

Lidwyn avait traversé la rue sans vraiment s'en rendre et elle se tenait maintenant proche de l'homme. Elle l'avait rencontré lorsqu'elle gardait la petite Chloé de son ami Abel. Enfin, ils se connaissaient de vue, car ils n'avaient jamais échangés quelques mots.

L’homme l’appela par son prénom, ce qui la fit légèrement sursauter, elle espérait que l’homme ne l’ait pas vue faire et surtout qu’il ne le prendrait pas mal. Le cœur de la jeune femme s’était soudain légèrement accéléré en entendant la voix grave de l’homme. Elle se souvenait encore de l’homme sur l’île qui avait lui aussi une voix grave qui pourrait charmer n’importe quelles femmes. Lidwyn était très sensible à cela, même si elle voulait se convaincre du contraire.

Soit, Dean avait un certain charisme et elle en avait légèrement peur. Elle avait entendu que les bikers n’étaient pas toujours des gens bien, et que certains d’entre eux, pouvaient avoir fait de la prison. Connaissant Abel, elle se dit que ça ne devait pas être possible qu’il côtoie ce genre de personnes, mais bon, il y avait aussi les erreurs de jeunesses.

Pendant, qu’elle réfléchissait à tout cela elle vit le jeune homme tituber légèrement, vers sa moto en lui demandant si elle allait bien, qu’est-ce qu’elle devenait et si elle était toujours la nounou de la fille d’Abel. La jeune femme le regarda alors qu’il allait s’installer sur la selle de sa moto, non sans perdre légèrement l’équilibre. Si elle n’avait pas été aussi impressionnée par l’homme en face d’elle, elle aurait certainement laissé échapper un petit rire.

- Je vais bien, lui répondit-elle en le regardant. Je ne suis plus la nounou de Chloé malheureusement, mais je continue de voir Abel de temps en temps, ajouta-t-elle en souriant. Sinon, j’ai trouvé un travail à la pâtisserie « Ohana », lui avoua-t-elle en le regardant.

Plus Lidwyn le regardait plus elle doutait qu’il ne se souvienne de quoi que ce soit qu’elle lui dévoilerait sur elle demain matin, ce qui la fit sourire légèrement. Dean la regarda et lui demanda si elle voulait qu’il l’emmène quelque part. La jeune femme se retint de rire face à cet homme qui lui paraissait toujours menaçant, même s’il n’avait plus toutes ses facultés.

- Je ne crois pas que tu sois en état, de plus j’habite juste là, lui dit-elle en lui montrant l’immeuble où elle vivait.

Lidwyn réfléchit à tout allure, elle ne voulait pas que Dean reprenne sa moto et risque de créer un accident l’impliquant lui et peut-être d’autres personnes. Elle lui demanda alors :

- Ca ne te dirait pas de venir chez moi et de prendre une tasse de thé ou de café ? Nous pourrions ainsi un peu plus discuter qu’en penses-tu ?, lui demanda-t-elle en espérant que Dean dirait oui.

Si s’était le contraire, elle était prête à bondir sur lui pour prendre ses clefs de moto. Lidwyn ne savait pas vraiment pourquoi, mais elle ne voulait pas que cet homme aille se tuer après avoir trop bu. Enfin, si une partie d’elle le savait, mais allait-elle se l’avouer ?

Dean lui dit qu’elle avait raison d’avancer, ce qui décrocha à Lidwyn un regard un peu suspicieux. Il ajouta qu’il ne fallait pas stagner dans la vie et qu’il passerait un jour à la pâtisserie, car il raffolait des gâteaux. Lidwyn le regarda avec un petit sourire en coin, elle n’était pas sûre que cet homme aime le sucré. La jeune femme avait comme un don pour repérer les personnes qui aimaient ou non les sucreries et elle était persuadé que Dean faisait partie des personnes qui aimaient les choses plus amères. Elle mit la réflexion qu’il venait de lui faire sur le compte de l’alcool et ne lui en tint pas rigueur.

- J’attendrais ta visite, lui dit-elle en le regardant.

Il ajouta que comme elle avait était la nounou de Chloé, ça la mettait en position d’être protégée par lui, Lidwyn lui sourit. Elle était maintenant certaine que l’homme ne savait plus ce qu’il lui disait tellement il était ivre.

- Je suis ravie de l’apprendre, lui dit-elle en souriant.

Lidwyn riait intérieurement au propos que tenait Dean, mais elle s’inquiétait quand même pour lui. Assez pour lui demander de venir jusqu’à son appartement et de continuer la soirée autour d’un café ou d’un thé, même si elle pense qu’une tisane lui ferait le plus grand bien. Dean mit un moment avant de lui répondre qu’une aussi jolie jeune femme qui l’invitait chez elle, il acceptait et même plutôt deux fois qu’une, il lui sourit en ajoutant qu’il la suivait. Lidwyn le regarda un instant, mais l’homme ne bougea pas de sa moto, elle se pinça les lèvres pour ne pas rire.

- Tu peux t’appuyer sur moi, lui dit-elle en allant vers lui et en plaçant un des bras de l’homme sur son épaule.

Une fois que Dean fut en état de marcher, ils prirent tous deux la direction de l’immeuble ou se trouvait l’appartement de Lidwyn et Caïn. Une fois arrivé la jeune femme ouvrit la porte du hall d’entrée toujours avec Dean agrippé à elle et l’emmena jusqu’à l’ascenseur. Une fois, qu’il fut là Lidwyn entraina Dean à l’intérieur de celui-ci.

- Ca va ?, lui demanda-t-elle légèrement inquiète de l’état de l’homme. Il n’y en a pas pour longtemps avant d’arriver à l’appartement, lui dit-elle en le regardant.

L’ascenseur s’arrêta ensuite au sixième étage et les portes s’ouvrir sur le couloir menant à l’appartement de Lidwyn. Elle emmena Dean jusque-là, puis elle sortit les clefs de son sac à main pour ouvrir la porte. Une fois, la porte ouverte elle entraîna l’homme dans l’appartement et referma la porte derrière eux.

Lidwyn vit Dean s'accrocher à une des barres de la cabine d'ascenseur, elle lui demanda alors s'il se sentait bien, le jeune homme lui répondit par l'affirmative en lui faisant un signe de la tête. Lidwyn constatant que l'homme était mal à l'aise dans les endroits confinés, essaya de le rassurer en lui disant qu'il n'y en avait pas pour longtemps. Dean lui répondit alors que c'était certainement le cas, mais que ça n'arrêtait pas sa peur pour autant et qu'il n'aimait pas beaucoup ça. La jeune femme brune se dit qu'ils auraient peut-être dû prendre les escaliers. Quand l'ascenseur arriva a destination l'homme bomba alors le torse avant de sortir de la cabine précédé par Lidwyn. Il lui dit qu'il n'y avait pas de quoi s'inquiéter, car le trajet n'avait pas était trop long. La jeune femme brune secoua légèrement la tête avant de sourire et d'ouvrir la porte de l'appartement.

Elle entra dans celui-ci mit son manteau sur la patère ainsi que son sac et se dirigea ensuite vers la cuisine pour y déposer son sachet avec les nouilles. Lidwyn allait proposer à Dean un thé. Cependant il l'a devança en lui disant que si elle avait l'intention de l'amener ici dans le but de coucher avec lui, il tenait à la prévenir que tout d'abord, il n'avait rien contre, la jeune femme pinça alors ses lèvres pour ne pas rire. Puis il poursuivit en disant que toutefois ce n'était certainement pas le bon soir, car il était tellement ivre qu'il risquerait de s'endormir, ce qui fit sourire Lidwyn qui essayait tant bien que mal de ne pas rire, pour ne pas offusquer son invité. L'homme conclu en lui disant qu'il tenait à la mettre au courant.

- Très bien, je te remercie de ta franchise, lui dit-elle en le regardant. Je ne comptais pas abuser de la situation, lui avoua-t-elle en remplissant la bouilloire électrique d'eau. Installe-toi, dans le salon j'arrive avec les tasses, lui dit-elle en branchant la bouilloire.

Ensuite la jeune femme dut monter sur une des chaises pour aller chercher les tisanes, elle se dit que ça serait mieux pour Dean, car les tisanes à la Verveine facilité la digestion et l'endormissement. Une fois que la tisane fut prête, elle l'amena à Dean, pour elle la jeune femme c'était préparée un thé à la menthe. Lidwyn s'installa prêt de Dean dans le divan, en glissant une de ses jambes sous elle et lui offrit la tasse qu'elle lui avait préparé. Elle le regarda un moment avant d'oser lui poser une question.

- Dis-moi, qu'est-ce qui t'a fait croire, que j'aurais envie de coucher avec toi ?, lui demanda-t-elle par curiosité. Toutes les femmes que tu connais ont l'envie soudaine de te sauter dessus ?, lui demanda-t-elle en se retenant de rire.

Dean expliqua à Lidwyn comment il avait une attraction envers l'autre sexe. Il poursuivit en lui disant qu'un motard roulant avec des truands ça avait un côté badboy que certaines femmes semblaient apprécier et qu'avec le temps et une certaine expérience, il savait dès à présent repérer les femmes qui aimaient ce genre d'homme et celle assez naïve pour se laisser séduire. Il lui expliqua sa méthode, qui consistait à enivrer et séduire ses futurs partenaires d'une nuit.

Lidwyn n'appréciait pas trop les mauvais garçons, elle en avait connu, bien plus d'un dans sa vie et elle savait que leurs belles paroles n'étaient que du vent et tout ce qu'ils voulaient c'était que son nom figure à leur tableau de chasse. Ce qu'elle ne savait pas en revanche, c'est que sa meilleure amie faisait tout pour qu'elle ne figure pas sur le tableau de chasse de l'un d'entre eux.  

Dean poursuivit en lui disant qu'il s'était éloigné du club de motard auquel il appartenait et qu'il appréciait la vie qu'il menait à Pasadena et qu'il avait aimé une femme après plus de vingt ans d'existence. Il avait d'ailleurs tout abandonné par amour, mais aussi pour trouver la rédemption, enfin c'est ce qu'il avait cru, car au final, il n'avait trouvé ni l'un, ni l'autre. Parce qu'aujourd'hui l'amour ce moquait de lui, l'amour le prenait, le jetait et lui brisait le cœur, c'était comme un éternelle recommencement.

Lidwyn comprenait ce que Dean pouvait ressentir, sauf qu'elle n'avait jamais vraiment connu le grand amour, d'ailleurs maintenant elle était persuadée que celui-ci n'existait pas. Tout comme le prince charmant et le coup de foudre, jamais elle n'avait ressenti cela pour quelqu'un.

- Je te comprends, lui dit-elle en le regardant.

Dean poursuivit la conversation en lui disant qu'il n'avait pas vraiment cru qu'elle voulait coucher avec lui. Lidwyn le fixa en essayant de maintenir son sérieux, ce qui ne fut pas chose facile, aussi elle décida de boire une gorgée de son thé. Il lui dit qu'il lui avait dit ça plus par réflexe qu'autre chose.  Mais aussi qu'il voulait mettre un frein avant que quoi que ce soit n'arrive entre eux.

- Oui, c'est tout à fait compréhensible, lui dit-elle en buvant une autre gorgée de son thé.

Il lui dit qu'à chaque fois qu'une femme succombait à son charme, elle finissait toujours par le fuir et à ne plus lui donner de nouvelles, il poursuivit en lui expliquant qu'en quelque sortes il était maudit.

*C'est évident*, songea-t-elle en le regardant. *Je pense que je dois l'être aussi alors*, pensa-t-elle en avalant une autre gorgée de thé pour ne pas rire.

Dean continue de parler en lui disant qu'il valait mieux qu'elle garde de lui, le souvenir d'un motard bourré, car griller ses chances d'entrée de jeu, c'était la seule solution qu'il avait trouvé. Pour ne plus tomber amoureux et de ne plus tenter la gente féminine, même si la personne concernée n'y avait pas du tout pensé. Lidwyn ne put s'empêcher de lui sourire avant d'ajouter.

- Je pense que tu ferais mieux d'aller te coucher… Je te laisse ma chambre si tu veux, lui dit-elle en le fixant droit dans les yeux. Ne t'inquiète pas, je ne compte pas te violer pendant ton sommeil, ce n'est pas du tout mon genre… Je me contenterais de ce canapé, j'y ai déjà passé de nombreuses nuits, donc ne t'en fais pas, il sera très confortable pour moi, le rassura-t-elle en ne le quittant pas des yeux. Je pense que tu auras les idées plus claires demain matin, lui dit-elle en lui souriant. On sera toujours de simples amis quand tu te lèveras, tenta-t-elle de le rassurer sur ses intentions.