C'était une journée on ne peut plus normale dans la résidence de Lullaby et Aiden aujourd’hui, une journée où j’étais appelée à travailler, comme je le faisais bien souvent, sans que cela ne me gêne vraiment. Après avoir passé la matinée à m’occuper de Nora et Apple, qui n’avait pas encore repris l’école pour le moment, j’avais mis la plus jeune au lit pour une sieste, puis tandis qu’Apple jouait tranquillement sans que j’aie nécessairement besoin de la surveiller constamment, je me permis de regarder mes messages un instant sur mon téléphone, même si habituellement, je n’en avais pas nécessairement. Toutefois, ce moment fit exception à la règle; j’avais effectivement un message d’une de mes amies, Soraya, qui me demandait si j’étais disponible en soirée. Puisqu’habituellement, je ne regardais pas vraiment mon temps, je n’avais pas pris la peine de demander  à Lullaby à quelle heure elle devait rentrer, et de ce fait, je préférais vérifier avec elle si jamais il fallait que je m’occuper des enfants pour la soirée également ou non, même si cela m’étonnerait. Je n’attendis toutefois pas longtemps pour le faire, voulant fournir une réponse à mon amie le plus rapidement possible. Sitôt que cela fut confirmé que j’avais ma soirée de libre, je voulus répondre à Soraya, mais celle-ci fut plus rapide que moi; alors que je voulais prendre mon téléphone pour lui envoyer un message, je vis son numéro apparaître, me signifiant qu’elle était en train de m’appeler. Je décrochai, puis je confirmai avec elle qu’effectivement, j’étais disponible pour passer la soirée en sa compagnie. Enthousiaste par rapport à ce rendez-vous, je raccrochai avec un sourire aux lèvres, et ce fut avec un peu plus d’impatience que j’attendis la fin de la journée. Je n’en bâclai certainement pas mon travail pour autant, mais je ne trainai pas non plus lorsque Lullaby et Aiden rentrèrent chez eux, prenant congé aussi rapidement que je le pouvais dans la limite de la politesse, histoire de ne pas faire attendre trop longtemps mon amie à son appartement. Sitôt que je fus arrivée à mon loft, je pris une douche en vitesse, puis je me changeai pour enfiler un jean et un chemisier tout simple. Dès que je fus présentable, je préparai mon sac à main afin de partir dès que je serais prête, mais avant de quitter ma demeure, je fis un léger détour par la cuisine, parce que même si je n’avais pas le temps de passer au marché ou quoi que ce soit, je ne voulais pas arriver les mains vides. Je regardai alors ce que mon frigo proposait, et surtout, ce que je pourrais apporter chez mon amie qui serait décent. Bien sûr, le plus simple aurait probablement été une bouteille de vin, mais compte tenu du fait que je n’en avais pas, puisque je n’en buvais pas, c’était carrément à oublier. Finalement, au bout de quelques minutes de recherche, je dégotai un paquet de cocktails en bouteille sans alcool, mais rafraichissants et surtout délicieux, puis un paquet de croustilles qui ferait parfaitement l’affaire. J’apportai le tout avec moi, puis sans attendre plus longtemps, je pris la route en direction de chez Soraya. Sitôt arrivée, je me présentai à la porte de son logement, puis j’y frappai en attendant une réponse, le sourire aux lèvres, heureuse de la revoir, compte tenu du fait que ça faisait longtemps que nous n’avions pas eu l’occasion de passer une soirée ensemble de la sorte.

Considérant les lieux où je songeais mettre les pieds, puisque Soraya me mit en garde de le faire, je ne pus m’empêcher d’avoir une petite moue à l’air embêté lorsqu’elle m’expliqua qu’elle n’avait pas rangé « le » carton. Pour nombreuses gens, ce carton ne dirait probablement rien, mais pour moi, il avait une signification particulière, signification qui me fit dire : « Sérieusement !? » à l’adresse de mon amie. Je l’avais dit à la blague, puisque je me refusais de lui faire des reproches, surtout qu’elle avait eu la bonté de m’inviter, mais en même temps, une part de moi ne pouvait s’empêcher d’espérer que ma remarque la ferait réagir un peu. En effet, ce fameux carton, j’avais bien failli m’étaler de tout mon long par terre à cause de lui pendant le temps où j’étais restée dans ce logement, le temps de me trouver un appartement pour moi, et surtout un emploi pour garantir que je pourrais le payer, ce fameux appartement. Déjà, ça devrait être une raison pour le ranger, mais me concernant, il y avait autre chose. Effectivement, comme Soraya le savait déjà, j’étais une maniaque du rangement et du ménage; dès que je voyais quelque chose qui n’avait pas affaire là où il était, je commençais bien rapidement à chicoter, et si c’était en mon pouvoir, je ne perdais pas de temps pour le ranger moi-même, histoire de me sentir mieux. Comme là, en d’autres circonstances, je l’aurais certainement pris et je serais allée le ranger moi-même, regrettant même de ne pas l’avoir fait lorsque j’habitais encore en ces lieux. Maintenant, ce n’était plus le cas, et de ce fait, ce serait plutôt déplacé de ma part. Voilà pourquoi, au bout du compte, je choisis de ne pas m’y attarder trop longtemps – enfin, essayer du moins – prêtant davantage attention à mon amie dès que j’eus dépassé la zone dangereuse formée par ce fameux carton. Rapidement, je m’efforçai de retrouver mon enthousiasme, et je ne me fis pas prier pour le faire au moment où elle me demanda si je voulais boire quelque chose. Trouvant que le moment était juste parfait, je lui montrai les bouteilles que j’avais apportées, et je dis : « Et si on se prenait ça ? Je ne sais pas si tu connais, mais personnellement, je trouve ça plutôt bon ! », je marquai une petite pause pendant laquelle j’esquissai un sourire, puis j’ajoutai : « Et j’ai apporté des croustilles aussi ! », prête à lui tendre le tout pour qu’elle aille déposer ça dans la cuisine si elle le souhaitait. Une fois que la question du breuvage fut réglée, je laissai Soraya me poser une nouvelle question, question à laquelle je répondis : « Oh, et bah, je bosse essentiellement ! Les enfants, ça demande du temps ! », ce à quoi j’ajoutai : « Mais ça me plait vraiment, ce travail. Et je ne sais pas si je t’ai dit, mais il se trouve que je connais ma patronne depuis longtemps ! Nous étions amies quand nous étions petites, du coup, c’est encore mieux ! » Finalement, histoire de ne pas monopoliser la conversation, je finis par demander : « Et toi alors, quoi de neuf ? »

Puisque mon but n’était surtout pas de rendre Soraya mal à l’aise, mais plutôt de l’embêter, j’eus l’intention de ne rien dire lorsqu’elle m’avoua ne pas avoir eu le temps de ranger ce fameux carton, compte tenu qu’elle était particulièrement occupée ces derniers temps. Après tout, elle était parfaitement en droit d’avoir une vie, je n’étais pas là pour la juger par rapport à cela, et surtout, je n’étais certainement pas là pour lui dire quoi faire. Toutefois, lorsqu’elle s’essaya à deviner ce que je pensais par rapport à cette fameuse boîte, l’opportunité était beaucoup trop tentante, et je ne pus m’empêcher de lui répondre : « Il y a ça, oui, mais pour être plus précise, j’étais surtout en train de me dire que si tu me laissais environ vingt minutes, je le rangerais intégralement, ton carton. » Histoire que les choses soient bien claires et qu’elle comprenne que c’était rien d’autre qu’une blague – quoique si on me le demandait et qu’on me laissait carte blanche pour ranger, je le ferais avec grand plaisir, et ça, Soraya le savait – je fis un sourire espiègle, choisissant de ne pas m’attarder sur ce point pendant des heures. Après tout, nous avions beaucoup plus intéressant à faire que de parler de rangement, surtout que je ne m’étais pas étalée en trébuchant dans le carton et par conséquent, il n’y avait pas vraiment de quoi s’alarmer. Soraya et moi avions une belle soirée devant nous, soirée que je lui proposais de commencer avec ces fameuses boissons aux fruits que je lui avais apportées. Non seulement, c’était une marque de politesse, mais de plus, indirectement, cela éviterait ce fameux moment qui avait encore le don de me rendre mal à l’aise, soit ce moment où tout banalement, l’hôte propose une boisson alcoolisée et que moi, je fais une grimace horrible, tout simplement parce que je me refuse de toucher un verre, la simple idée étant déjà assez douloureuse comme ça. Heureusement pour moi, mon amie acquiesça à mon idée, se mettant aussitôt à chercher des verres qu’elle voulait appropriés pour le type de boisson que nous allions boire. À sa remarque par rapport à cela, je ne pus m’empêcher de rire légèrement, et sitôt, je lui répondis : « Je suppose que ça existe, mais tu n’as pas à aller chercher un manuel pour ça ce soir. Prends les verres que tu veux, ça ne dérange pas ! » Effectivement, il serait complètement puéril de faire toute une histoire pour cela, surtout que c’était limite le genre de breuvage qu’il était possible de boire à la bouteille, sans parler du fait que pour le moment, nous ne nagions pas dans la grosse gastronomie; boisson aux fruits et croustilles, il y avait mieux, quand même ! Enfin, moi je ne m’en plaignais pas, aimant bien la simplicité et les gâteries une fois de temps en temps, et Soraya n’en parut pas trop embêtée non plus, considérant le fait qu’au final, elle ne tarda pas à commenter la bonne saveur de ce que j’avais apporté, ce qui me ravit au plus haut point. Inutile de mentionner que ce fut avec un large sourire que je laissai mon amie poursuivre la conversation, sachant que je lui avais demandé comment les choses se passaient dans sa vie actuellement. Celle-ci ne tarda pas à m’expliquer que son emploi lui plaisait, ce par rapport à quoi je me montrai particulièrement contente pour elle, comme mon air enthousiaste lui fit comprendre et ce, même si je ne dis rien de plus dans l’immédiat. De toute façon, je n’aurais pas eu l’occasion de dire quoi que ce soit d’autre, compte tenu du fait que tout de suite après, Soraya me demanda ce qui pouvait se passer « côté cœur » en ce qui me concernait. Ne me voyant pas répondre dans l’immédiat, je fus plus que soulagée que celle-ci m’ait proposé de prendre place dans le canapé, puisqu’en fait, le temps que je m’installe dans celui-ci et que finalement, je pose mon verre sur la table basse – en prenant soin d’utiliser un sous-verre, naturellement – je pus réfléchir un peu ma réponse, ou plutôt, si j’allais avoir le courage de lui dire ce qui se passait vraiment ou pas. J’aurais très bien pu dire que c’était le calme plat, ce qui était un peu vrai, quand même, mais d’une autre côté, puisque Soraya était mon amie et que je pouvais lui faire confiance, une envie énorme me démangeait de lui raconter ce qui se passait. Finalement, je choisis d’y céder, puis d’un air beaucoup plus timide, je lui dis : « Eh bien, en fait, je ne sais pas trop… » Je marquai une pause pendant laquelle je me mordillai momentanément la lèvre inférieure, puis j’ajoutai : « Il y a l’oncle de la petite dont je m’occupe, il passe souvent à la maison, et… » N’arrivant pas à aller plus loin pour le moment, puisque je me sentais rougir comme une pivoine, je baissai la tête, prenant une gorgée de ma boisson en attendant une réaction de la part de mon amie.

Je savais bien que j’avais fait preuve de franchise en avouant à Soraya que je serais prête à ranger ses choses moi-même, mais en même temps, j’avais eu un doute comme quoi ce n’était pas nécessairement la meilleure des idées, compte tenu que cela pourrait être interprété d’une mauvaise façon. Heureusement, mon amie ne le prit pas mal, et je m’en montrai particulièrement soulagée, même si en fait, j’aurais dû m’y en attendre, puisque même si nous avions vécu peu de temps sous le même toit, elle avait appris à me connaître, comme moi j’avais appris à la connaître. C’est ce qui expliqua d’ailleurs pourquoi je ne fus pas vraiment étonnée qu’elle m’avoue qu’elle finissait toujours par perdre la motivation de ranger. En fait, ce n’était pas totalement caractéristique à mon amie, puisque visiblement, c’était chose courant chez les gens – sauf moi, puisque je l’assumais maintenant, j’étais une excentricité peu banale sur ce point – mais ce fut assez pour que je n’argumente pas plus longtemps sur la question, ayant l’impression que mon affirmation avait été suffisante pour que mon amie sache que si jamais elle le voulait, ce dire pourrait se transformer en proposition et ainsi, la débarrasser une bonne fois pour toutes de ce carton qui devait traîner dans le salon depuis des lustres.
De toute façon, argumenter sur cela aurait été particulièrement pénible, vu le nombre de choses que nous avions probablement à nous dire, compte tenu que cela faisait longtemps que nous n’avions pas eu l’occasion de se voir face à face. Et ça, ça n’avait rien à voir avec les verres idéals à prendre ou pas pour boire une boisson aux fruits comme celle que j’avais apporté. Ce sujet-là aussi passant plutôt rapidement, nous commençâmes à discuter plus amplement dès que nous fûmes toutes les deux servies. Après avoir passé la case « emploi », nous arrivâmes à la case « amour », ce qui me fit particulièrement étrange, puisqu’en fait, c’était la première fois depuis ce qui me semblait être une éternité que j’abordais la question sans dire qu’il ne se passait rien, ou bien en me montrant troublée puisque j’avais encore ces démons du passé qui venaient me hanter. C’était à un tel point qu’en fait, je ne savais pas trop comment aborder la question. J’étais gênée d’en parler, je ne savais pas trop comment faire, ou bien comment réagir, comme je le prouvai au moment où Soraya réagit à la première affirmation que j’eus soulevé par rapport à Jensen. C’est probablement pour cette raison que je me sentis soudainement un peu plus confortable de lui répondre, par rapport à ma nouvelle demeure : « Oui, c’est très bien ! J’habite chez les gens chez qui je travaille, mais j’ai mon propre loft, donc je ne peux pas me plaindre. » Je ne m’étalai pas pendant des heures après cela, puisque je ne voulais pas que ça devienne délicat, sachant que j’avais habité temporairement avec Soraya et que je ne voulais pas qu’elle ait l’impression que je dénigrais son logis par rapport à où je vivais maintenant, ce que je ne voulais surtout pas faire, évidemment. Cependant, cela ouvrit la porte pour revenir vers le sujet de discussion précédent, et mon amie ne se gêna pas pour me demander davantage de détails sur ce « fameux oncle » dont je lui avais parlé. Comprenant alors que je ne m’en sortirais pas avant d’avoir déballé mon sac, je tentai d’ignorer le fait que j’avais commencé à rougir, me disant que cela allait probablement finir par disparaître, et je dis : « Et en fait… Je ne sais pas trop le concernant ! Il vient souvent voir la petite, de plus en plus souvent même ces derniers temps et… C’est plutôt évident qu’il ne me laisse pas indifférente, mais en même temps, je ne sais pas… Peut-être qu’il vient vraiment pour voir sa nièce, après tout ! Mais il est sympa, il est drôle et… » Déjà que là, je sentais que ça ne sonnait pas trop naturel venant de chez moi, ce fut trop. Incapable d’en dire davantage pour le moment, et sentant que mes joues étaient devenues carrément écarlates, j’eus pour réflexe de prendre un coussin, et me cacher le visage avec celui-ci. Ma réaction était carrément puérile, je le savais parfaitement, mais en fait, je n’avais pas su faire autrement. Pire encore, lorsque je me rendis compte de mon comportement, je me mis à glousser, et sans dévoiler mon visage, je dis : « Pardon, j’ai vraiment l’air ridicule là, je sais ! »

Même si je n’éprouvais aucune gêne à parler de ma vie de nounou chez Lullaby et Aiden, y compris de mon petit logement qui me convenait tout à fait, il n’en demeurait pas moins que je n’étais quand même pas là pour tomber sur les nerfs de Soraya, ce qui expliqua pourquoi je ne m’étalai pas pendant des heures sur les détails de mon loft, me contentant de lui dire : « Il est tout petit, en fait ! C’est un logement aménagé au-dessus du garage de la maison. J’ai tout le nécessaire pour vivre convenablement, mais ça fait penser à une suite d’hôtel, niveau grandeur, plutôt qu’à un appartement ! » Je marquai une petite pause pendant laquelle j’esquissai un sourire, et je conclus en affirmant : « Et sinon, pour la décoration et tout, j’ai gardé ça très simple. Peut-être je vais le décorer de nouveau un jour, je verrai bien. », ne me voyant pas faire une grande description puisqu’en fait, il n’y avait pas grand-chose à décrire. Honnêtement, mon logement me convenait comme il était en ce moment, et de plus, je ne voulais pas embêter les propriétaires en demandant de faire des rénovations, déjà qu’ils avaient la bonté de me loger ainsi alors que j’aurais très bien pu me chercher un appartement pour moi. Et ça, c’était sans parler du fait que j’avais ouï-dire qu’ils voulaient éventuellement déménager. Mais ça, je ne le dis pas non plus, ne me voyant pas commencer à ébruiter des choses du genre sans avoir quelconque. De toute façon, je me doutais bien que nous n’allions pas discuter de mon logement pendant des heures, surtout considérant le fait que j’avais pas mal plus croustillant – enfin, sûrement pour Soraya – concernant ma vie, entre autres en ce qui concernait ce semblant de vie amoureuse que j’expérimentais actuellement. Mais ça, c’était beaucoup plus étrange pour moi d’en parler, tellement qu’à un certain point, et surtout quand mon amie me dit que Jensen ne venait pas que pour voir sa nièce à la maison, je commençai à agir comme une véritable gamine, si bien que je finis par me cacher le visage entre les mains et le laisser ainsi, ne me résignant pas à retrouver la lumière du jour dans l’immédiat, surtout quand je sus que mon amie trouvait la situation particulièrement marrante. Cela ne me vexa pas, mais eut pour effet de me gêner encore plus, si bien qu’il me fallut quelques secondes de plus pour que finalement, je me décide à reprendre mon sérieux. Cependant, avant de retrouver une attitude un peu plus normale, je profitai de ma posture pour discrètement me gratter de mon pouce l’intérieur de la narine gauche, celle-ci me démangeant, et finalement, je retrouvai une vue normale, juste au moment où Soraya se décida à aller chercher la fameuse boîte qui semblait l’embêter depuis tout à l’heure, en l’occurrence depuis que j’en avais parlé. La laissant faire, je ne dis rien au moment où elle commença à fouiller dedans, sortant dans un premier temps une salopette. Ceci m’arracha un petit rire, tandis que je lui répondais : « Non merci, ça va aller ! » d’un ton qui se voulait gentil. Puis, je la laissai sortir une peluche en forme de girafe, demeurant passive jusqu’au moment où mon amie s’excusa en supposant que je devais m’ennuyer. Histoire de lui montrer que ce n’était pas le cas, je lui dis aussitôt : « Mais non, pas du tout ! », me permettant par la suite de me pencher sur la boîte et d’y jeter un coup d’œil. Rapidement, je crus voir un vieux vinyle, puis un roman que je voulus prendre, mais sur lequel, et bien malheureusement, je me coupai le petit doigt. Sursautant sur le coup, je ne fis que mettre rapidement mon doigt dans ma bouche pour empêcher le sang de couler, puis je repris ma recherche, faisant gaffe cette fois-ci pour ne pas me faire décerner le prix Nobel de l’inattention et de la stupidité en me blessant bêtement une nouvelle fois. Puis, au bout de quelques secondes, j’en sortis ce qui me semblait être dans un premier temps de l’eau de toilette pour homme, mais après un petit examen minutieux, je me rendis compte qu’en fait, il s’agissait nulle autre que d’un parfum Chanel. La bouteille me paraissait bien entamée, ce qui me signifiait qu’il ne devait certainement pas dégager une odeur nauséabonde. Me décidant finalement à la montrer à mon amie, je ne pus m’empêcher de lui dire : « Je ne savais pas que tu avais de tels goûts ! », me montrant taquine à son égard probablement pour la troisième fois en l’espace de quelques minutes, mais j’étais persuadée que mon amie ne m’en voudrait pas, ou du moins, j’espérais qu’elle ne m’en voudrait pas.