Je n’étais pas à l’aise à partir au boulot aussi tard. Non pas du tout. Je ne voulais pas bosser a pas d’heures et laisser mon fils tout seul. Il n’était pas tout seul, certes mais Sam s’en occupait bien et pourtant il a bientôt 14 ans et toujours besoin d’un baby-sitter mais je suis une maman qui s’inquiète bien trop vite alors qu’on me harcèle par moment. Le père de Sebastian me harcelait même si j’ignorais qui il était ou même comment il avait eu mon numéro. Parfois ou a pas vraiment toutes les réponses. On ne les a pas non mais il semblait avoir une obsession. Oui, une obsession. Là, la soirée était un boulot pour suivre une femme qui arnaquerait en fait des hommes mariés. Elle les séduit, elle couche avec et les ferait ensuite chanter avec des photos ou des vidéos. Ils sont parfois aux placés. Un homme d’affaire de Pasadena et un autre de Los Angeles m’avaient presque engagée simultanément donc j’étais gracieusement payé bien que je pense être plus à l’aise avec un homme. Bien sûr mon ami de la police m’avait aidé sur le coup. Il s’était mis sur son trente-un et il s’était installé dans le bar ou elle faisait son commerce. Cette femme l’avait abordée, elle l’avait séduit. J’avais tout regardée et j’avais prise des photos. Mon but était d’avoir des preuves pour la police donc pour lui mais il n’était pas autorisé encore à la faire suivre justement pour garder l’anonymat de ces hommes dont elle avait été la maitresse d’une nuit. Ils voulaient utiliser la discrétion et j’étais la discrétion. Une robe assez moulante rouge et j’allais moi aussi discrètement séduire des hommes tout comme elle. J’avais ce gadget qui faisait appareil photo mais qui était dans le format stylo pour m’aider à capturer des images. Quant à lui, je lui avais placé des micros sous sa chemise. Nous l’entendions séduire. Elle le faisait monter à une chambre et j’attendais un peu avant d’y aller. Alors que celle-ci couchait avec le fameux flic ou peut-être qu’ils ne couchaient pas ensemble ? Je n’en savais rien et je ne voulais pas trop le savoir. De toute façon cela ne m’étonnerait pas vraiment de sa part après tout. Je la laissais terminer et il profitait qu’elle aille dans la salle de bain pour fouiller la chambre. Il trouvait rapidement les caméras et appareils photos avant de filer hors de la chambre pour me laisser continuer le reste. C’était mon tour de coucher avec ? Non. Je devais avoir des aveux mais cela ne semblait pas aussi simple. Mon collègue attendait en bas de l’hôtel que je n’y arrive. Elle ne devait pas savoir qu’il était flic. Je croisais les jambes en me posant sur le lit et j’attendais qu’elle ne sorte. Elle riait jaune. « Qu’est-ce que vous faites là ? », je souriais sarcastiquement. « C’était mon mari que vous aviez culbuté samedi soir… », disais-je alors en montrant un faux mécontentement. « J’aimerais partager ce qu’il va vous donner en deux ! », soufflais-je aussitôt. « Vous voyez, j’ai entendu votre conversation avec lui à l’hôtel… », rajoutais-je alors qu’elle riait doucement. « Allez-vous faire voir… Je ne vous donnerais rien, c'est mon business et vous êtes qui ? Une greluche écervelée qu'il a épousé sans savoir que vous vouliez juste son argent ? Ma grande, je l'ai gagné, je lui ai fais des choses que tu ne lui ferais sûrement jamais... », je me levais sans sourciller et j’allais lui faire face. « Ah oui ? Et que diriez-vous que j’aille me faire voir à la police ? », disais-je en haussant les épaules. « Je suis persuadée qu’il y a d’autres ratés que vous auriez culbuté… vous n’êtes qu’une… racoleuse comme une autre de toute façon enfin à crédit… », je souriais doucement en levant les yeux. « Donnez-moi la moitié… », je tendais la main mais elle ne semblait pas heureuse que je ne lui dise tout ça. Elle prenait ma main pour me donner un coup de tête sur le front. Une bagarre entre fille ? J’étais sûre que ça plairait à Cameron. Je me bagarrais avec elle jusqu’à ce qu’elle soit par terre. L’arcade en sang et un petit coup près de l’œil douloureux qui n’allait sûrement pas tarder à se bleuter. La lèvre un peu blessée et mes cheveux en bataille. Je me relevais alors le talon au niveau de sa poitrine. Je ne forçais pas trop fort mais mes exploits en boxe et karaté payaient. Je plongeais la main sous ma robe pour attraper les menottes qui étaient accrochée à mon bas pour aller lui passer aux poignets à califourchon sur elle. C’est là que je la faisais se relever en la sortant de la chambre. Je prenais soin de fermer celle-ci avec la clé pour éviter le regard et nous sortions avec discrétion du bâtiment ou je la rendais à Cameron qui s’en occupait aussitôt. Je déposais la clé entre ses mains. « Tu devrais aller soigner ça ! », je riais doucement en secouant la tête. « Non… ça ira, j’ai horreur des hôpitaux ! », soufflais-je aussitôt en inspirant un bon coup. Je prenais le volant pour rentrer chez moi. J’étais pressée de retrouver ma maison. J’étais pressée d’être dans une maison digne de ce nom et non dans un bar digne d’un… bordel. J’étais surtout pressée de retirer ma robe et qu’importe si je le faisais devant mon frère mais elle était étouffante. Une fois rentrée, j’ouvrais la porte et je déposais les clés sur le côté dans la petite boite couverte de coquillage. Je fermais la porte en inspirant doucement. « Me revoilà ! », disais-je alors que je retirais mes escarpins pour les laisser sauvagement sur la moquette. Toujours saignantes comme un steak je cachais mon visage par les mèches de mes cheveux alors que je passais devant lui pour aller vers les escaliers. « Je vais aller me changer… j’en ai bien besoin ! », disais-je aussitôt. « Et me doucher, peut-être ! », rajoutais-je en riant nerveusement. « Comment ça s’est passé ? », lui disais-je en posant ma main sur la rampe de l’escalier. Une question en or dont j’avais besoin de la réponse mais dans le fond ? J’avais peur qu’il ne voit trop mon visage ravagé par cette femme.

Une dure soirée, c’est un peu ça à vrai dire mais je n’aimais pas m’afficher ainsi devant Sam. Alors qu’il disait que je puais, je levais les yeux. Je n’étais pas en forme pour être l’objet de sa plaisanterie pourtant je m’arrêtais doucement à lui demandant si tout c’était bien passé. Je me cachais derrière mes cheveux sur mon visage et je l’écoutais me dire qu’il ne dormait donc pas. Je penchais la tête en le regardant alors qu’il pouvait ainsi mieux voir la blessure sur ma lèvre. J’inspirais doucement alors qu’il me demandait ce qu’il m’était arrivé. La maman en moi s’inquiétait surtout quant à savoir pourquoi mon fils n’était pas au lit à plus de 22 heures du soir alors que le lycée allait bientôt faire sa rentrée et qu’il y serait convié. Je soupirais doucement en regardant le sandwich qu’il portait en main et je secouais la tête légèrement. « Rien… je vais juste aller me doucher et après enfin… j’arrive ! », lui soufflais-je alors que je prenais une marche ou deux de mes pas léger mais un peu difficile. Elle m’avait un peu fait mal au genou cette abrutie. Je grimpais les escaliers et m’arrêtant doucement pour regarder Sebastian. « Hey bonhomme, il est temps d’aller te coucher ! », disais-je en tournant mon regard vers Sam et je lui tirais la langue pour lui faire comprendre que ça ne me plaisait pas et qu’il était la pire des baby sitter qui soit. « T’es nul, Sam… ou tu te fais avoir par les beaux yeux d’un enfant ? Je ne sais pas lequel des deux mais un peu d’autorité, c’est un adolescent ! », lui disais-je alors en haussant les épaules mais une maman ne devait pas s’inquiéter à savoir s’il est couché quand il est en présence d’un adulte. Non. Je souriais aussitôt en allant grimper la suite des escaliers et j’allais dans ma chambre. Je retirais ma robe que le lâchait sans vergogne sur le sol doux et moelleux grâce à la moquette. Je me rendais en sous-vêtement vers la salle de bain. Mon portable sonnait dans la pochette que je posais à côté de l’évier tandis que Cameron prenait de mes nouvelles. Je lui répondais rapidement avant d’aller allumer l’eau de la douche. Je retirais mes sous-vêtements et je me douchais. Je laissais couler le temps de mon arcade mais ça ne semblait pas s’arrêter pour autant. L’eau chaude le faisait saigner un peu plus et le rendait douloureux. Je prenais donc cette douche sans y doucher. Je me lavais les cheveux et je les essorais avant de sortir enroulée dans une serviette. J’allais aussitôt dans la chambre pour prendre dans ma commode des nouveaux sous-vêtements et surtout un pyjama tout simple. Un pantalon et un débardeur. On ne chipote pas. J’enfilais tout ça et je descendais enfin dans le salon avec des pas discrets pour ne pas que l’on me remarque trop vite. Je me faisais discrète en allant dans la cuisine pour prendre ma trousse de secours. Je prenais le désinfectant sans un mot et je le posais sur le plan de travail enfin plus vite l’îlot central ou il y avait plusieurs tabourets. Je fouillais alors après les aiguilles stérilisées et le fil pour les blessures. J’en avais depuis quelques temps, ce n’était pas mon premier coup et ça ne serait sûrement pas le dernier. Je prenais alors le miroir et un coton. Je l’humidifiais d’un peu de désinfectant sans toujours faire acte de présence. Je voulais éviter l’inquiétude des gens puis on avait assez de soucis à se faire avec la mort de Sam que pour s’inquiéter de moi surtout qu’on l’avait assez fait. Je n’en pouvais juste plus du tout d’être couvée comme un bébé. Je désinfectais la plaie sur mes lèvres et ensuite sur l’arcade. Je grimaçais doucement même si j’étais forte, j’étais un peu en sucre. Je tapotais encore un peu et cette douleur enfin ce piquant me gênant un peu. Je soupirais aussitôt. « Ils ne peuvent pas faire ça plus doux, moins douloureux… », disais-je alors que je posais les cotons sur le mouchoir posé sur l’îlot afin de ne pas salir le plan de travail. Je prenais alors une des aiguilles stérilisées et j’ouvrais le sachet qui la contenait. Je passais un coton imbibé de désinfectant dessus encore une fois et je faisais passer du fils que je désinfectais aussi au cas où. Je faisais attention depuis ma leucémie, j’étais encore fragile et mes défenses n’étaient point en forme. Sophia ne pouvait pas toujours s’occuper de moi et je ne voulais plus vraiment aller à l’hôpital pour soigner mes petits bobos. Sauf de Sebastian, oui mais les miens ? Pas vraiment. Je me regardais dans le miroir et je m’apprêtais à passer l’aiguille dans mon arcade quand un bruit me fit sursauter et piquer le front. Je soupirais en tournant mon regard en provenance du bruit et je grimaçais aussitôt en retirant l’aiguille.