Cela faisait 3 semaines que j’attendais cette journée avec tellement d’impatience. Faire des gâteaux était pour moi une chose tellement cool, tellement chouette. J’avais huit ans. Oui, il me fallait toujours 2 fichus mains pour montrer mon âge mais bon, on s’y fait. Comme tous les matins depuis deux ou trois ans, je me réveillais dans mon lit… Juste qu’ici, c’est normal et je partais sous les draps à la recherche de mes chaussettes. Parfois je ne les perdais pas et parfois j’en perdais qu’une seule mais c’était souvent les deux tellement je remuais. Mes chaussettes remisent à mes pieds, je quittais les draps en remettant mes cheveux en place devant ma petite coiffeuse. Une habitude que j’avais depuis mon anniversaire. Maman m’avait offerte cette coiffeuse. Je n’avais pas de maquillages enfin si mais seulement quand j’étais avec un adulte car la dernière fois… un de mes petits frères l’avait mangé… Il y avait en ce moment à la maison… Canaille et Arsouilles… deux jumeaux de deux ans et demi. Bien sûr… ils s’appellent autrement mais je les appelais ainsi depuis… un bon moment. Ensuite il y avait Lily, Cléo et Alice (on va chercher loin les prénoms… j’ai pris au pif), les triplées de 5 mois qui dormaient dans leur lit chez papy. Oui, les bébés étaient chez papy pour que tata Azélia ne deviennent pas folles. Je riais doucement une fois coiffée. Canaille et Arsouille dormaient sûrement comme toujours. Ils sont des dormeurs et ils se réveillent super tard. Il faut dire qu’ils ne veulent jamais s’endormir avant tard. Je sortais de ma chambre, galopant doucement vers la leur et regardant s’ils dormaient bien. Je riais doucement en mettant la main devant ma bouche pour cacher mon rire. Arsouille avant les fesses en l’air. Il avait encore retiré son pantalon de pyjama. Je vous jure. J’attendais alors Dylan devant sa chambre, assise en jambe indienne en roulant des yeux et chantonnant dans ma tête avant qu’il n’arrive. Je me levais donc aussitôt en allant vers les grands escaliers que je dévalais de mes jambes nues sous ma nuisette rose bonbon. Je courrais alors vers les bruits de pas que j’entendais. J’étais suivie par mon petit frère mais je m’en fichais mais comme un gentil soldat. Je m’arrêtais net alors que j’entendais la voix de tatie Azélia. Je riais doucement en la laissant embrasser ma joue et la laissant aussitôt s’accaparer de la joue de mon petit frère. Je me léchais aussitôt les babines en entendant parler d’un lait au miel. J’adorais ça. J’adorais surtout en boire avant d’aller dormir quand j’avais une toux. Ça marchait trop bien pour faire un bon dodo. Aussi magique que bonjour. « Miammmmmmmmmm… t’es la meilleure des taties ! »… non mais je disais ça à toutes mes tantes. Je vous jure qu’il faut arrêter d’écouter les compliments des enfants parfois. Ça fait peur. Je la suivais alors dans la cuisine. J’aidais Dylan à grimper sur son tabouret car j’en avais pris cette habitude depuis un petit moment maintenant. Il était le plus petit et j’étais la plus grande. Je me disais que c’était normal puis parfois ça aidait tatie Lenaelle qui n’avait pas 36 mains. « Tiens-toi bien ! », disais-je à Dylan qui n’avait pourtant qu’un peu plus d’un an que moi. Il était grand tout de même mais bon. Je me hissais sur mon tabouret à mon tour en attirant la tasse vers mes mains. Elles étaient toutes chaudes d’un coup. Je souriais en sortant ma langue et la mordant doucement avec des gros yeux de psychopathe tout en regardant cette tasse. J’allais presque lui sauter dessus mais non, je buvais simplement une gorgée après avoir rangée ma langue et surtout fermée mes yeux car la vapeur ça pique. Je souriais aussitôt. On pourrait presque croire que je fais une pub pour un produit. Je pourrais devenir actrice mais non. Cette envie était passée. Je voulais maintenant devenir écrivaine. Je lisais Moby Dick en ce moment. Je relevais mon regard vers tatie Azélia qui parlait et je souriais doucement. « Oh voui… j’attends plus ça que le papa noël… », disais-je en souriant doucement. « C’est noël avant l’heure ! », rajoutais-je en riant nerveusement. « Enfin je ne vais pas le dire trop fort, je ne voudrais pas que le papa noël ne m’apporte pas mes jouets… », disais-je en posant ma main devant ma bouche aussitôt. Maman me demandait toujours comment je faisais pour être aussi énergique le matin. Elle était loin de l’être et elle avait toujours mal au ventre en ce moment. Pour une fois, elle n’attendait pas encore un bébé mais elle était juste malade, très malade et c’était même pour ça qu’elle n’était pas là. Elle était allée chez le docteur avant d’aller au travail. « Elle est ou ma cousine ? », demandais-je aussitôt en fronçant les sourcils. « On commence quand ? », disais-je en sachant pertinemment que je n’étais même pas habillée enfin si en pyjama et que je n’avais même pas finie ma tasse qui allait refroidir. Je souriais doucement, impatiente mais surtout excitée comme une puce. Tellement. Enfin c’est excité une puce ? C’est le truc qu’on a sur les chiens, non ?