Invité et oui, j'habite a pasadena tout comme toiet peut-être que je te saluerais ! Invité
| mot doux de Invité ► un Ven 9 Jan - 3:38 | | | yann&arielpar ce que le cat quand il est cat, il retombe sur ses pattes La magie existait-elle ? Ce n’est pas une chose que l’on peut acheter avec une carte de crédit et dans le fond, notre carte bleue ne sert à rien contre la maladie ou la mort. Bien sûr, nous payons les frais médicaux et des assurances à en faire déborder les virements bancaires mais notre santé n’est pas une chose que l’on peut faire chanter pour qu’elle nous fiche la paix. La magie n’existe dans le fond que dans les contes de fées. Perfidies et lutins. La magie peut trahir et être espiègle dans notre monde. Elle ne peut qu’être coup de cœur et manipulation qui nous brisent. Oui, la magie n’est pas de guérir dans le fond mais d’être malade. Cela arrive comme ça bim et prends toi ça dans la tête ou plus vite dans tes globules. Cet homme me comprenait. Avait-il vécu ça ? Ou un de ses proches ? Cette idée me traversait presque naturellement l’esprit mais comment savoir ou comprendre sans connaitre ? Dans le fond, ce ne sont des questions que l’on n’a que quand nous sommes en plein dedans. Les pieds joints dans une chose que nous ne contrôlons pas réellement. Je ne contrôlais pas ça, c’était trop récent, trop nouveau. Je restais de marbre devant cet homme et je me demandais encore pourquoi je m’étais mise à m’ouvrir à un inconnu. M’ouvrir ? C’était rare de ma part. Je cachais tout de même un viol par drogue dont je ne me souvenais pas à pratiquement tous mes proches. Je leur cachais ce souvenir presque traumatisant. Je ne pouvais pas faire autrement que de le garder pour moi, bien au chaud. Mon regard s’évadant vers lui, j’inspirais doucement. Le monde était injuste, oui. Je baissais doucement le regard mine de rien en penchant la tête. Je ne savais réellement pas comment me comporter avec cette maladie qui grandissait en moi. Je voulais la nier, la refuser et pourtant je l’acceptais face à lui. Je disais simplement : j’ai le cancer. C’était étrange, nouveau et surtout effrayant. Je riais doucement au milieu de tout ça en le voyant désespérer à son travail à faire. Dans le fond, c’est géant et nous ne pouvons jamais imaginer le temps qu’il faut pour nettoyer d’une personne à l’autre ou d’une motivation à l’autre. Voilà que je pensais tout d’un coup serpillière ce qui bizarrement était bien plus rassurant que de parler d’une maladie qui vous bouffe toute énergie. Ce cancer qui vous manges de l’intérieur. Je riais donc comme si rien n’était triste dans cette conversation alors que si. Je le regardais attentivement, je me tâtais à reculer ou avancer ou même… je n’en savais rien. C’était étrange mais je préférais être face à lui qu’avec un docteur sans âme qui compte les patients comme des numéros. Un docteur qui se dit que cool… un patient de plus, un rat de laboratoire en cage en plus. Le pire étant que ma sœur était docteur et justement dans ce domaine mais pourtant elle ne voyait pas ainsi c’était cependant plus fort que moi de voir le côté négatif de cette histoire. Cette situation ne me menait qu’à me donner une raison de fuir. Un point d’accroche pour dire qu’une chose ou une personne le retenait loin de ce cabinet. Loin de ce cancérologue. Telle que je connaissais ma veine, j’étais peut-être face à lui qui voulait juste récurer le sol mais pourtant il n’avait pas la gueule d’un médecin. Et puis c’est quoi la tête d’un médecin ? Je n’en savais rien. Je me contentais de sourire en l’entendant. L’avenir, tout allait aller mieux ? Quelle idée. Etais-je pessimiste si je me disais que c’était un faux espoir ? Je riais nerveusement. « Et l’espoir fait vivre ! », murmurais-je alors en lui tentant un vague sourire tandis que je détournais le regard vers les couloirs. Je devrais le laisser bosser, je le savais. Je reposais mon regard face à lui et aussitôt je le baissais à ma montre. J’étais en retard mais est-ce un retard quand vous ne voulez pas y aller ? non, c’est simplement un absentéisme volontaire ou un lapin si ce rendez-vous était romantique mais je ne pouvais pas être plus fusionnelle avec mon cancer. Nous ne faisions déjà qu’un. J’inspirais doucement en riant aussitôt. « Je crois que mon rendez-vous sera pour un autre jour mais j’aurais au moins rencontrée le sol… et la javel ! », disais-je d’un ton plaisantin aussi bizarre soit-il de passer du coq à l’âne aussi facilement mais à quoi bon parler de malheur alors qu’on peut faire sourire ? Même si l’on se force par moment. Je détournais doucement les talons en le regardant toujours avant de finir par me rapprocher en souriant et je lui tendais ma main avant de me souvenir qu’il avait les mains bien occupées par ses gants et ses serpillières. Je relevais alors cette main à son menton, le faisant hocher doucement en guise de remplacement d’une poignée de main. « Mais je suis enchantée de vous avoir rencontré même dans des circonstances si peu joyeuses ! », disais-je alors d’un ton naturel. Qui pourrait croire que cette rencontre se termine si positivement ? Je n’en savais rien. Je souriais doucement. « Ce fut un plaisir… de vous mettre… mal à l’aise ! », disais-je un peu hébétée en roulant des yeux avant de reculer enfin dans ce couloir. |
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Yann Harrison et oui, j'habite a pasadena tout comme toiet peut-être que je te saluerais !
| mot doux de Yann Harrison ► un Dim 8 Fév - 19:10 | | | Tout en discutant avec cette jeune femme, Yann comprend un peu mieux tout ce qui doit la préoccuper en ce moment, lui passer par la tête et ce qui doit contribuer à la rendre sans doute un peu plus irascible. Alors qu’il ressentait plutôt de l’énervement et de l’agacement face à cette femme, il se sent à présent touché par son histoire et les épreuves qu’elle doit traverser. Apprendre qu’une personne est gravement malade peut radicalement changer l’opinion que l’on porte à son égard. Yann la voyait comme une femme forte et sûr d’elle, peut-être même un peu grande gueule, mais voilà que maintenant, elle lui apparait comme étant bien plus fragile et vulnérable. Il a envie de l’aider et de la soutenir mais il ne peut pas faire grand-chose pour elle, si ce n’est quelques paroles encourageantes qui n’auront sans doute pas l’effet escompté. Il en a d’ailleurs la preuve lorsqu’il lui parle de garder espoir et qu’elle lui répond ensuite sans grande conviction. Il lui faudra peut-être un peu plus de temps pour accepter sa maladie et encaisser cette nouvelle. Ça a l’air d’être encore très récent pour elle et il comprend qu’elle ne doit ressentir que de la colère pour le moment. Il comprend également qu’elle ne compte pas rencontrer le médecin dont elle lui a parlé et avec qui elle a rendez-vous. Yann pourrait essayer de la convaincre qu’il n’est peut-être pas encore trop tard pour y aller. Elle est déjà à l’hôpital, il ne lui reste plus qu’à trouver le bureau de son médecin. Ça peut paraitre bizarre de faire tout le chemin jusqu’à l’hôpital, pour venir à un rendez-vous, et de repartir au dernier moment. Elle a perdu son temps en venant jusqu’ici et elle en fait également perdre au médecin qui doit avoir bien d’autres patients à voir. Yann pourrait très bien lui rappeler tout ça pour qu’elle prenne un peu plus au sérieux les rendez-vous médicaux mais il se dit que c’est bien inutile de la faire culpabiliser. Elle ne doit pas se sentir encore prête à affronter ce médecin et le jour où elle le sera, elle ne reculera pas au dernier moment. Il lui faut juste un peu de temps même si plus vite elle recevra un traitement, mieux ce sera pour elle. Ce sont des choses qu’elle doit déjà savoir, Yann n’a pas à le lui rappeler et ce n’est pas son rôle. Même s’il fait partie du personnel de l’hôpital, il n’a rien d’un médecin, d’un infirmier ou d’un aide-soignant. Il est juste là pour faire son travail, nettoyer et parfois aider un peu auprès des patients. Il s’occupe de ses affaires sans se mêler de celle des autres. Il espère tout de même sincèrement que les choses s’arrangeront pour cette femme, même si rien ne pourra se faire comme par magie. Yann pensait qu’elle allait partir mais elle revient finalement vers lui pour lui tendre la main. Pendant quelques secondes, il la regarde sans trop savoir quoi faire. Ce n’est pas qu’il refuse de lui serrer la main mais pas en portant ses gants avec lesquels il a déjà travaillé. Il hésite à en retirer au moins un pour pouvoir lui serrer la main mais il n’a pas le temps de réagir qu’elle lui attrape déjà le menton à la place. Bien qu’il soit très surpris par cette initiative, Yann la laisse faire, un petit sourire amusé sur les lèvres. Il s’attendait peut-être plus à ce qu’elle lui attrape le poignet pour remplacer sa main mais sûrement pas son menton.
- Moi aussi. Lui répond-il, en étant toujours un peu étonné par cette réaction peu habituelle.
Il lui adresse un nouveau sourire à son tour lorsqu’elle décide de s’en aller, relevant par la même occasion le fait d’avoir pu le mettre mal à l’aise lors de cette rencontre. Cette femme est décidément bien surprenante. La plupart des gens aurait pu dire « ce fut un plaisir de vous avoir rencontré » mais pas elle. Yann ne peut pourtant pas nier qu’il ne s’est pas toujours senti très à son aise face à elle mais ça ne veut pas non plus dire qu’il va garder un mauvais souvenir de cette rencontre.
- Au revoir. Murmure-t-il lorsqu’elle commence à s’éloigner dans un couloir.
Il y a peut-être des chances pour que leurs chemins se croisent à nouveau. L’hôpital est grand, il y a beaucoup de personnel et énormément de patients mais qui peut savoir ce que l’avenir peut leur réserver. Même s’il ne connait même pas son nom, Yann ne va pas oublier cette rencontre, ni même le visage de cette femme. Il la reconnaîtra certainement s’il doit à nouveau la croiser quelque-part. Pour l’instant, Yann doit penser à nouveau à son travail et au sol de ce couloir qu’il doit continuer de nettoyer avant de pouvoir passer à autre chose. |
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