J'avais une chanson française dans mon iPhone qui raisonnait, j'étais ringarde vraiment avec cet iPhone, le 4. Mais il m'allait tellement bien, il marchait et c'était tout ce que je demandais. Il était vingt heures, le soleil commençait à décliner rapidement depuis une heure pour laisser une nuit claire. Je restais sur cette plage déserte de monde, les enfants étaient rentrés. Je ne comprenais pas mon état de déprime avancé comme ça. Pourtant j'avais l'impression d'aller bien, j'avais eu la discussion avec ma mère mais ça n'avait pas arrangé ma façon de penser. Je ne savais pas trop, Luke était parti depuis six mois maintenant et j'avais l'impression que c'était hier. Non hier c'était mon anniversaire. Chose que j'avais soigneusement évité. Vingt huit ans. Allez dans deux ans j'étais définitivement vieille. Dylan m'avait envoyé un message vidéo avec Leah, je le relisais en boucle. Je fermais les yeux quelques instants. Ah la musique venait de s'arrêter et j'entendais le bruit des vagues frappant contre le sable pour repartir. Mon sac de plage était à côté de moi. Je rangeais mon portable dedans. J'avais une piscine me direz vous pourquoi je n'en profite pas ? Parce que les longueurs dans la mer c'est plus sympa. Je replaçais correctement ma pompe, en remontant mon paréo. La technologie avait fait des merveilles. Un mois que je me remettais à la pompe pour arrêter les piqures je m'habituais doucement.

C'est soudain que quelqu'un vint se mettre face à moi. Il faisait encore clair pour me rendre compte que ce n'était pas forcément la meilleure nouvelle. La plage est déserte et il faut que tu passes par là. dis-je en soupirant face à l'ex-femme de mon père. Je rangeais rapidement mes affaires et me relevai, si ma conscience ne contrôlait pas mon sang froid je lui aurai déjà fait comprendre que s'attaquer à ma mère ça se payait, mais apparemment j'étais encore calme. Trop calme.

tu ouvres? Tu exploses :

Bon d'accord j'avais été un peu directe de manière à l'aborder mais il était vrai que j'avais un peu de mal depuis qu'elle avait retourné la tête de ma mère. Forcément dans cette idée, j'avais un peu de mal à ne pas vouloir lui en mettre une. Je retirai mes écouteurs et me relevai pour lui faire face, remarquant ses deux chiens. Aucune envie de me faire mordre où qu'il commence à jouer avec moi. Même si je doutais de l'envie qu'ils aient envie de jouer. Tel maitre tel chien disait-on, aucune envie de tester leur débilité ou leur psychopathie développé. J'avais déjà leur maitresse en face. Elle me montra la mer en parlant de ma famille, me comparait-elle à un thon ou une baleine. Ma vraie famille, désolée c'est bon je sais où elle habite, mais tu devrais y aller toi qui saignes toutes ces baleines pour ton maquillage. Douce et avec du répondant, je ne parlais même pas de son entreprise pour être honnête je n'en avais que faire. Dire qu'elle était de New York, elle aurait pu y rester tiens, ça nous aurait fait de grandes et belles vacances, la Californie n'était pas nécessaire pour elle, elle payait suffisamment en UV pour ne pas avoir besoin du soleil californien. Oh mais ça va aller, je compte pas bouger, t'es loin d'être une personne qui va dicter ma conduite. J'aurai tout vu. Alors, là bouger de la plage certainement pas. Je lui donnerai pas cette joie de m'abaisser à son niveau.

Du répondant, ce n’était pas ce qui me manquait. Bien au contraire, j’étais plutôt du genre à répondre du tact au tact. Bon d’accord, le coup des baleines c’était bien trop simple. En même temps, Joan, le maquillage la mer, MERDE c’était me tendre une perche quand même. Elle avait été trop simple à saisir. Et de même que sa deuxième blague sur ma graisse me fit éclater de rire. Non mais sérieusement, ce n’était pas dans mon bonnet B à tout casser et mes deux bourrelets qu’elle allait faire son maquillage quand même. Elle avait rêvé, fallait vraiment qu’elle se renseigne sur son public de blague. Quoiqu’elle était réussie d’accord, si elle ne s’attaquait à la limite végétarienne et qui mangeait bio dans la famille. Et vu le sucre que je mangeais, je n’avais peut être pas une taille mannequin mais autant vous dire que je n’avais pas trop de graisse en trop à lui donner, même détaxer. Non. Je la gardais elle me servait un minimum. « Non, enfin bon vu ce que je mange, tu risques d’être déçu et perdre au change. Mais tu peux toujours essayer écoute, je t’en fais don si y a que ça, tu t’expliqueras juste ça toi-même à mon père que tu as essayé de me dessécher de ma « graisse » » dis-je entre guillemets en faisant bien les signes levant les yeux au ciel. Je retirais mon paréo pour enfiler la robe que j’avais piqué à Grace au passage avec son accord à retardement, manquant presque de décrocher ma pompe à insuline. Je renfilai la robe au-dessus de mon maillot sec, avant de lui faire face en mettant le sac à mes pieds. Non je n’allais pas arrêter de profiter de la vie parce qu’elle venait respirer le même air que moi. « Oh je rêvais de passer un moment avec l’ex-femme de mon père. » dis-je d’un sarcasme que même les poissons devaient comprendre. Qu’est-ce que vous voulez que je vous dise, j’agissais sur moi pour ne pas lui en retourner une quant à ce qu’elle avait fait à ma mère quelques jours auparavant ou quelques semaines, même si je ne parlais plus à ma mère pour d’autres raisons. Bref. Je restais de marbre face à elle, les bras croisés avant de répliquer « Tu veux qu’on parle de nos vies respectives en bronzant comme des sardines sur le sable, zut y a plus de soleil c’est loupé, reviens demain. »

Ma main eut envie de partir toute seule, mais je serrai le poing, j'étais certainement moins impulsive que ma mère mais quand on me disait des choses comme ça. Anorexique, renseigne toi pauvre imbécile j'eus envie de dire, j'étais loin d'être anorexique. Désolée pour elle si elle faisait de la culpabilité pour chaque gâteau qu'elle mangeait parce qu'elle ne perdait pas les kilos qu'elle attrapait. Je me retenais au niveau de la main, comme si elle allait se dégainer sans que je puisse contrôler mon geste. La connerie toujours pas apparemment dommage, heureusement que c'est pas héréditaire. dis-je simplement en la fusillant du regard. Allez au tact au tact peut être que j'aurai plus de chance pour ne pas succomber avant elle. La seule chose c'est qu'elle ne s'attaquait pas vraiment à la bonne personne.

Je rigolais à sa deuxième réplique sur comme si je ne savais pas d'où je venais. Le mec qui me sert de père ne m'a pas reconnu, et je sais très bien d'où je viens, mais désolée de t'éteindre ta joie, ce n'était pas une ruelle. Et pour info, renseigne toi, après le coup de l'anorexie, je suis très loin de l'être, Holden m'a adoptée il y a une vingtaine d'années. Donc oui c'est mon père, surprise ! Je n'allais pas quand même lui en claquer une dans le visage, même si ça me démangeait. Je croisais les bras et je restais stoïques en fixant ses chiens. Tu as été traumatisée à menacer les gens quand ils ne te donnent pas ce que tu veux. Je n'allais pas me défaire face à elle, qu'elle m'envoie les chiens, ce ne serait pas les poings qui allaient s'affronter à elle.

La claque venait de partir seule sur ses joues botoxées. Et le clac et la douleur que j'avais dans ma main me fit vite comprendre que je n'y étais pas allée de main morte. Non je n'allais pas pleurer mais elle traitait ma mère de pute pour commencer ça je ne le supportais pas, et pour enfin dire que mon père était certainement bourrée pour m'avoir adopté. Mais pour sui se prenait-elle pour pouvoir juger ma famille, mes parents, et pourquoi mes frères et soeurs. Parce qu'elle était une sainte ? Peut être, bien évidemment et moi je suis la Sainte Vierge et ma fille est née par l'opération du Saint Esprit. Vieille harpie ! dis-je en crachant mon venin sur elle, ne serait-ce que par mes yeux. Si j'étais un Basilic je pense que rien qu'avec mon regard j'aurai pu la tuer et la terre s'en porterait bien mieux. Je ne te permets pas. Au moins, elle ne m'a pas abandonnée contrairement à toi ce que tu as fait. Mon père biologique n'est qu'un égoïste qui ne pense qu'au bien-être de sa petite famille plutôt que de connaitre sa fille unique, vous devriez vous entendre au final, ces parents qui pensent que les enfants peuvent grandir qu'en leur balançant une liasse de billets dans la gueule. dis-je en colère avant de poursuivre Tu te reconnais ? Combien de fois Luke, Rhiannon ou Lullaby ont pleuré parce que leur mère ne venait pas à leurs anniversaires, combien de fois ma mère les a consolé à la place de leur vraie mère ? Et le jour où Lullaby a prononcé la première fois maman à ma mère, alors qu'elle ne l'était ? Alors, madame O'Brady je donne des leçons, balance moi toute la vérité que je connais déjà, mais remets toi en question, parce qu'entre ma mère et toi, ma mère est quarante fois plus admirable, elle a assumé de perdre sa jeunesse pour m'élever et me garder, quitter sa famille. Et toi ? Une fois que tu as quitté papa, tu n'es pas allée les écarter tes cuisses pour profiter de ta jeunesse en abandonnant tes trois gosses ? Alors la vérité blesse. Nous allions le savoir de suite, oh je m'attendais bien à tu ne sais rien, tu ne me connais pas. Oui peut-être. Mais rien à foutre, si j'avais un retour dans la gueule que ses chiens m'attaquaient, j'aurai au moins la conscience tranquille de lui avoir tout balancé en face. Tu les traumatises juste avec ta tête de thon qui manque de fraicheur. Pas besoin de plus.

HJ ; allez vas-y làààà