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Sedna L. Azarov-Ieline
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mot doux de Sedna L. Azarov-Ieline un Lun 4 Avr - 0:29
Mon ventre me fait mal. Quelque chose me tord les entrailles. Quelque chose ou quelqu’un. Ce qui brûle au fond de moi, mes êtres les plus chers. Je sens comme un point de côté, avec décuplement de force. Il se passe en moi tout un chamboulement. Ils me tiraillent, me travaillent, me démolissent de l’intérieur. J’ai l’impression d’une déchirure, d’un événement qui se trame. « Les bébés… » Murmurais-je au téléphone avant de composer le numéro de Caleb. Son numéro, je l’ai toujours en numéro abrégé, c’est le premier sur ma liste. J’ai une main tremblante, j’ai la chair de poule, et les cheveux hirsutes. Je n’ose pas me lever, j’ai peur de laisser partir les bébés, c’est complètement stupide. Malheureusement, il faudra plus qu’une légère poussée. Je parle avant d’ouvrir la ligne, je suis comme ça, moi. C’est peut-être une façon subtile de me rassurer. Je m’énerve au téléphone, devant le répondeur de Caleb. Je déteste sa messagerie, je la déteste d’autant plus dans un moment comme ça. « Caleb, bordel, je vais accoucher, ramènes-toi ! Arrête de coucher avec Cordélia ! » Lui lançais-je de mon ton excédé dans le mobile. La dernière réflexion était sans doute de trop, je m’avançais, je n’en savais rien, j’avais parlé bien trop vite, et bien trop. Je ne contrôle plus mes hormones à vrai dire. J’ai beau m’énerver, ça ne sert à rien, l’objet ne l’appellera pas pour moi aujourd’hui. Je soupire, le numéro des urgences, vite. Je leur explique, et je n’arrive pas à me réconforter moi-même. Je n’ai pas vraiment peur, ce n’est pas mon premier enfant. Mais je ne me souviens plus très bien de ce que ça fait de sortir un bébé de nous. Je refuse de me laisser aller à la panique, mais la panique ambiante de l’hôpital viendra à moi. Une fois là-bas, ils prennent mon nom, s'occupent de mes papiers. ils m’installent dans un lit, une chambre rien qu’à moi. Je sais que je n’y resterai pas longtemps. J’ai droit à une aiguille dans le dos, le dos rond comme le chat, pour un peu j’aimerais miauler à la mort si ça pouvait me soulager. Mais surtout, mon énervement monte, en synchronisation avec ma douleur. Ils grimpent en moi crescendo comme une musique au piano. Je sens que Caleb ne viendra pas, et rien que le fait de l’imaginer dans les bras de Cordélia, me rend encore plus malade que les contractions qui m’envahissent le ventre. Je soupire longuement, la lassitude, je vous dis. Le travail commence bientôt, me dit-elle. Je ferme les yeux, le temps qu’on me transfère dans une salle stérile, ou tout est si blanc, moi qui déteste l’odeur des hôpitaux, toutes ces odeurs cliniques et ce blanc partout aux murs. « Je ne peux pas appeler quelqu’un ? » Elle me répond par une négation et un secouement de tête. Ici, ça sent la naissance. Des dizaines de milliards de femmes au ventre arrondi sont passées avant moi. Mon cœur bat trop fort, si ça se trouve, les bébés l’entendent aussi. Les pauvres, vont naître sourds. Je respire comme on me dit de le faire, je suis obéissante, mais pas calme. « Caleb putain ! » Ils se regardent entre eux, et la sage-femme me dévisage d’un air froid. Quoi, c’est mon cri de guerre, ça vous pose un problème ? Moi quand je souffre, je crie Caleb putain. Je souffle comme un bœuf, j’imagine être sexy en diable. C’est fou comme mon front perle de sueur. Je sens la transpiration dévaler mes joues, pour un peu j’en boirais. La grossesse, une merveille. Quelque chose à vivre une fois dans sa vie. C’est bien la deuxième fois, et cette fois-ci, j’ai deux expulsions pour le prix d’une seule. Je n’arrive pas à me concentrer sur ma respiration, je ne pense qu’à Caleb qui ne vient toujours pas et que j’attends depuis quatre heures au moins. Je sais par contre, qu’une fois les bébés arrivés, je ne penserai plus qu’à eux, à ces petites boules roses de chair qu’on me posera sur le ventre, et qui me tiendront chaud, même si je crève déjà sous la chaleur de l’effort. Je sais qu’ils auront les yeux bleus, mais ça changera avec le temps. Je préfère m’évader de la souffrance par un rêve éveillé, mais ça devient de plus en plus difficile. C'est réfléchi. Si dans les minutes qui suivent, la tronche de Caleb ne se profile pas à l'horizon, je divorce. Ah... Mais je ne suis pas mariée avec lui. Après des heures de souffrance, alors que je sens mon esprit partir très loin de la réalité, j'entends une voix féminine crier dans mon oreille. « Le premier arrive ! » Je n'entends pas vraiment, je me perds moi-même un peu, et je m'égare dans des divagations qui n'ont rien à faire là. « Les bébés ne veulent pas sortir ! » A cet instant, où enfin j'ouvre les yeux, je les vois me regarder comme si j'avais dis quelque chose de bizarre. Je ne vois pas ce que je dis d'étrange, je ne suis plus vraiment moi-même.


Dernière édition par Sedna L. Azarov-Ieline le Ven 6 Mai - 14:20, édité 1 fois
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mot doux de Invité ► un Mer 13 Avr - 13:04
Les journées étaient longues au travail en ce moment, peut-être trop long pour moi ? Je n’en savais rien mais cela m’aidait bien parfois d’être loin de la maison, loin de mes proches pendant plusieurs heures pour réfléchir et dans le fond sans trouver de solution. Il fallait avouer qu’il m’arrivait de dormir au journal aussi. Il y avait du retard assez important et des imprévus sans cesses que nous arrivions avec la maquette chez l’imprimeur parfois une minute en retard. L’important était que tout était fini à temps. Cela allait passer ? Le nouveau maire était un peu le coupable de tout ça. Il prenait des décisions parfois soudaine qu’on devait rajouter dans nos journaux et même si on pouvait faire sans, il fallait tenir au courant les habitants. Je devais avouer que j’aimais bien cette excuse même si ça ne m’aidait pas à faire un choix mais après tout : je mentais moins si je ne voyais personne. Je ne mentais pas sur une vérité qui était aussi une surprise pour moi. Qu’importe après tout. Je soupirais doucement en relevant le regard sur l’horloge. Minuit moins le quart. J’étais là depuis 8 heures du matin. C’est à en rêver presque. Ou pas vraiment. Mes paupières passaient au zinzolin tandis que je fermais délicatement les yeux, rêvant d’une océanide à la voix si douce mais je n’étais pas immun à son chant. C’est quand je m’approchais d’elle pour voir qu’elle n’était qu’un vieux néographe réal avec un embut dans la main qui semblait avoir le look d’un Kuldéens que je me réveillais. Tout me sentait soudainement plus étrange autour de moi. Je n’étais pas dans une palestre mais juste dans mon bureau. Enfin on s’en fiche. Je me levais, il était temps que je rentre après ces heures de labours. Je prenais ma veste, mon portable et mes clés sans même regarder si j’avais eu des messages. Je mettais mon portable en silencieux en ce moment. Trop de boulots et fatigués des appels insensés de ma mère. Je mettais tout dans mes poches, n’ayant pas de sac à main en me demandant si le néographe aurait été plus sexy en maillot de bain. Drôle de questions, je m’en frottais les yeux en sortant du bureau. J’ignorais si je serais vraiment capable de prendre le volant tellement j’étais épuisé mais au pire ? Je me prendrais une vitrine en verre et les policiers auront de belles photographies de mon visage à chaque feu rouge. Une fois dehors, je me demandais quand était la dernière fois que j’avais vu le soleil du jour, je ne connaissais que le radiateur la nuit pour réchauffer mes fesses dans mon bureau et encore… je n’avais plus vue de pelouse verte quand il fait noir, elle est noire pas verte. Pas de bol. Le cerveau en rade, je clignais des yeux dans la voiture pour humidifier mes iris, je rentrais à la main. J’ouvrais la porte et déposant mes clés dans le panier en osier. Une forte envie d’uriner, j’allais au toilette mais glissant sur un ballon à Maléa posé au sol, je me retrouvais rapidement la tête devant le fauteuil en rotin couvert d’un plaid en velours. « Aie ! », disais-je alors en sachant que ma maladresse me tuerait bien un jour après ça serait plus simple en allumant la lumière mais bon. Mon corps avait son usance. Je me levais, allant vers les toilettes et sortant le téléphone de la poche de mon jeans avant de m’installer sur le trône pour écouter mes messages. « Vous avez 18 messages ! », me disait mon portable et encore c’était presque une bonne journée. Enfin raisonnable car la dernière fois c’était 47 donc je me sentais chanceux, j’écoutais le premier de ma secrétaire avant que j’arrive, le second de moi-même… pour que je me souvienne d’un rendez-vous demain chez le psychologue pour ma mémoire et les suivants étaient soit de Cordélia, soit de Maléa mais encore de maman qui me demandait comment faire des pains perdus. Et un seul de mon père. Après tout, c’était tordu mais vraiment agréable d’entendre des voix humaines qui ne soit pas de mon boulot. Mais c’est le dernier qui m’interpelait. Oui, c’était Sedna. Elle semblait violente, mais elle disait accoucher. Sur le coup, j’arrivais à faire pipi à côté… bah oui, on ne contrôle pas quand on est choqué. Je me reprenais, terminant rapidement comme à la vitesse de l’éclair et je relevais mon boxer ensuite mon jeans aussi rapidement mais à la braguette… un truc clochait. Oui, je… non. Je me pinçais les lèvres en serrant les dents pour ne pas hurler. Je me mordais presque la langue aussi. Ca faisait… Ca faisait mais ça faisait un mal de chien. « Aie, aie, aie… », disais-je d’une voix étouffée. Je tentais d’arranger le problème, descendant la braguette coincée avec délicatesse. Me retenant d’hurler de douleur à nouveau. Je tentais de me dire qu’elle avait besoin de moi. Je me disais surtout que j’aurais pu me coincer le zizi avant d’aller la voir ce soir-là. Mon cœur faisait le tapin dans ma poitrine… cela peut paraitre curieux mais il tapait juste très fort. Je refermais la braguette sans plus de dégâts, faisant avec la douleur et quittant alors la maison en courant mais je peux vous annoncer qu’en courant : j’avais clairement 3 fois plus mal. C’était par chance le bon lieu que je rejoignais. Toujours plus fatigué, je baillais dans la voiture mais j’arrivais dans les lieux avec zéro dégât enfin depuis que j’étais dans la voiture du moins. Je grimaçais en marchant vers les lieux, je cherchais la salle que je connaissais déjà. Je pourrais prendre un abonnement. Pour le troisiéme bébé, une glace gratuite. J’allais avoir ma glace, youpiiiiie ! Trêve de plaisanterie, une fois devant la salle d’accouchement, une infirmière passait devant moi quand elle en sortait. « Excusez-moi, je cherche Mademoiselle Azarov-Ieline ! », disais-je alors qu’elle me pointait du doigt. « Vous êtes Caleb Putain ? », me demandait-elle alors que j’arquais un sourcil en me demandant d’où sortait le putain. « Euh… Caleb, oui mais le putain, ça peut être moi aussi dans un sens ! », disais-je avant de me tortiller pour dire de masser la douleur avec le haut de ma cuisse mais je n’atteignais rien. Au pire, je me grattais comme un homme classe mais non pas devant un tout public. Je prenais sur moi tandis qu’elle allait dans un local et revenait presque 2 secondes après avec une tenue verte. « Enfilez-ça et ensuite, vous pourrez rentrer ! », j’exécutais ses ordres après l’avoir remerciée d’un sourire. Je rentrais une fois prêt dans la salle en me rapprochant. Sans un mot car je me faisais tout petit. Je me contentais juste de laisser un sourire discret à l’obstétricienne quand elle s’interrogeait sur qui j’étais. « J’ai raté quoi ? », demandais-je comme un con.
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mot doux de Sedna L. Azarov-Ieline un Ven 6 Mai - 19:49
J'oubliais ce qui pouvait se passer à l'intérieur. Je ne savais plus, mais ça ne dura qu'une micro seconde. La seconde d'après fut mon rappel. La douleur si forte ne me permit pas d'oublier très longtemps. Je me redressais comme je pouvais, même si j'aurais préféré m'affaler au contraire et tout lâcher. Poussez vous-même, avais-je envie de leur crier. Je ne sais pas si les sages-femmes ont toutes des enfants, peut-être que certaines n'en ont pas encore. « C'est bon ! Laissez-moi tranquille ! J'ai déjà eu un enfant ! » Hurlais-je au lieu d'être polie et gentille. J'avoue que ça ne se fait pas. Je passais pour une folle, qui se prétendait expérimentée d'être déjà passée une fois par la case accouchement. Mais on est plus vraiment soi-même... Je soupirais une énième fois. J'avais l'air odieuse, et surtout prétentieuse, c'est stupide, jamais aucune grossesse ne ressemblera à une autre. Je n'avais pas eu d'ennui pour Galéa, je m'étais honteusement mis en tête que je n'en aurai pas pour les deux grumeaux que voici. Je ne savais plus vraiment quoi faire, à part pousser, et au fond je n'avais rien d'autre. Je laissais passer deux secondes, le temps de reprendre un peu mon souffle. J'avais sûrement une tête de constipée à l'heure actuelle, rouge et essoufflée. C'était peut-être le côté négatif de la chose, mais après tout, personne ne me voyait. A part eux bien sûr. Et les bébés... Ils allaient voir leur mère pour la première fois. Je devais faire bonne impression. J'allais certainement, comme toutes les mamans du monde, les prendre un par un dans mes bras, voire les deux en même temps, mais ça m'étonnerait que possible soit. Le premier bébé, visiblement, se pointait à l'horizon. Ils me laissèrent souffler entre deux expulsions. Je ne faisais que ça, en fait. Je soufflais comme un boeuf et ça n'avait rien de sexy, mais j'étais contente. Le bébé était sorti. La dernière poussée m'avait fait mal, mais pas autant que celle de Galéa la première fois. Je réclamais le bébé, mais il fallait sortir l'autre. « C'est le garçon ? » Demandais-je alors que le médecin m'exhortait à me concentrer davantage. l'une des sage-femme me regarda en souriant, elle hocha la tête. C'était le garçon. C'est alors que, à moitié dans mon monde à moi, j'entendis la porte s'ouvrir doucement et une voix familière. C'était Caleb. Le même Caleb qui m'avait mise enceinte, celui qui était marié à une autre, le père de ma première fille, celui que j'aimais , en somme. Je pourrais avoir envie de sourire, mais je suis centrée sur l'effort que je fournis. Malgré tout, je me tourne vers lui, en lui adressant un regard. « Tu as raté la naissance de ton premier fils. Mais rassure-toi. Ta deuxième fille n'est pas encore arrivée. » Disais-je, mon ton se voulait colérique, j'étais furieuse d'avoir été laissée seule. « Justement, la voilà » s'écrit celle qui m'observe scrupuleusement depuis le début des opérations. Je lève la tête vers le haut, je suis en plein pléonasme, mais qui pourrait penser à la langue actuellement. Probablement une déformation professionnelle. Je secoue les épaules, comme pour me donner de l'énergie, un petit regard vers Caleb qui semble ne pas savoir trop où se mettre. « L'avantage avec toi, c'est que tu ne peux pas t'évanouir. » Murmurais-je à son intention. « Tu connais bien. » Ajoutais-je, toujours furax contre lui. Il y'avait une pointe subtile ou pas de sarcasme bien profond. Je savais que ça ne se faisait vraiment pas. Mais j'avais toutes ces émotions blotties tout en moi que je devais extérioriser avant d'exploser complètement. Caleb était un habitué de la salle d'accouchement, disons-le. Le deuxième était sorti, peu de temps plus tard. J'avais l'air d'une brebis à l'agonie, j'étais en eaux. Mais c'était fini. Je regardais Caleb, juste à côté. J'avais hâte de pouvoir toucher mes enfants, et surtout, de voir Caleb prendre nos bébés dans ses bras. Galéa avait été notre premier lien. Ils le renforçaient encore.
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mot doux de Invité ► un Dim 5 Juin - 19:26
Punaise mais qu’est-ce que j’avais mal à mon zozio et pourtant j’étais là bien que la douleur me criait d’aller aux urgences pour soulager mon petit saucisson. Oui, j’en étais au point à hésiter mais non. Je devais être là. Je l’avais bien mise dans ce merdier enfin même si c’était encore assez flou. Je devais assumer ces bébés et je… bon si je l’assumais, je le dirais à tout le monde mais ce n’était pas encore le cas mais un jour, ça le serait. Un jour. Alors qu’elle me répondait avec une colère que j’avais raté un des bébés, je faisais une moue comme impassible à ces hormones qui était peut-être louable sachant que le crétin que j’étais n’avait pas été là à temps mais après… bah popole avait eu mal. Bon d’accord, j’étais qu’un con. Je regardais le bébé tout mignon, tout joufflu alors qu’elle me disait que voilà la petite. Je ne savais tellement pas quoi faire comme si… enfin c’était une façon comme une autre aussi d’éclater ma vie en éclat car ça rendait à chaque naissance ma trahison et mon erreur encore plus réelle. Oui, ça rendait peut-être même mon divorce plus réel mais bon. Je fermais doucement les yeux en soupirant délicatement tandis que je relevais le regard vers elle quand elle me faisait cette petite… remarque très bien placée. « Bravo, t’as gagné le prix du sarcasme… », disais-je alors qu’elle n’avait tellement pas tort de me faire payer mes erreurs et c’était vrai que j’avais presque un abonnement à la maternité de Pasadena mais j’assumais tout de même d’être le papa des enfants même si c’était encore un secret… et clairement un truc qui me dépassait car je ne savais pas comment gérer l’annonce après tout. Le second bébé sortait comme si le facteur venait de passer une lettre dans la petite boite rouge et je regardais les infirmières s’occuper de ces enfants qui étaient les miens mais qui ne savaient pas non plus dans quelle position… ils allaient être. Pourquoi allaient-ils passer ? Ils allaient payer le prix de mes conneries. Je ressentais cette culpabilité et cette rage alors qu’elle était assez mal au point après tout ça. Je baissais le regard vers elle, les yeux rouges de fatigues autant que les miens. J’inspirais doucement en prenant sa main pour la soulager d’une pointe de sa fatigue. L’envie de l’embrasser était là, je devais avouer qu’elle était là et mentir n’était pas une mauvaise chose ? Non pas du tout. Je ne devais pas faire ça, j’étais assez dans le pétrin et je savais… que c’était mal. Je me contentais de déposer ce baiser sur son front avec tendresse avant de la regarder. « Félicitation et désolé d’être en retard… si ça peut te soulager… j’ai eu un accident très douloureux avec ma braguette quand j’ai écouté ton message ! », disais-je tandis qu’on m’appelait pour couper les cordons. Comme j’en avais l’habitude, j’y allais mais je me sentais comme… un abruti dans un troupeau de personnes intelligentes. Je me sentais tellement con à faire ça pour une femme qui n’était même pas la mienne mais des enfants qui avaient mon petit nez. Bon d’accord sont trop petits pour le dire mais je voulais qu’ils aient mon nez. Marque de fabrique. Je retournais vers elle tandis que des infirmières arrivaient pour poser les bébés dans ses bras une fois qu’ils étaient propres. C’était le rituel dont j’avais l’habitude. Les quelques minutes de soulagement qu’ils offraient à la maman avant d’aller l’aider à se nettoyer et la remettre dans sa chambre avec les nourrissons ou pas. Tout dépend de son choix après tout. Je regardais cette jeune femme allongée dans le lit. Je regardais ces bébés. Cette colère contre moi-même encore là. Contre le monde aussi. Pourquoi le destin… nous faisait ça. Pourquoi eux. Ils n’avaient pas mérités car je savais que tôt ou tard, ils allaient entendre des choses. Ils allaient payer pour nos fautes. Je fermais délicatement les yeux. Si seulement ils savaient. Cela me rendait dingue. Je crispais ma main contre le lit d’accouchement et une autre contre un barreau. Je tentais de garder mon calme mais je bouillonnais. Je ne regrettais pas, non. J’avais peur pour eu et je voulais les protéger de ce fléau qu’allait sûrement être le futur. Ça allait être difficile autant pour elle que pour eux et pour moi aussi. Je relevais mon regard vers elle. « Ils sont magnifiques ! », disais-je alors que je savais que j’avais contribué, oh oui. Je savais que j’étais impliqué. Je prenais une des petites mains de ce bébé et je lui caressais avec tendresse mais arrêtant alors qu’une infirmière nous interpellait. Je lâchais cette main. « On va aller faire quelques tests pour les bébés et vous aider à faire votre toilette… Vous voulez qu’on laisse les bébés en nurserie ou dans votre chambre ? », demandait-elle. « Je reviendrais vers vous pour les prénoms dans deux petites heures ! », annonçait-elle.
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Sedna L. Azarov-Ieline
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mot doux de Sedna L. Azarov-Ieline un Dim 26 Juin - 12:52
Ce sentiment. Une frayeur. De l'amour exponentiel. Je plissais des yeux, pour y voir clair, et j'étais soulagée d'avoir fini le travail. Mon regard se portait dans tous les coins. J'avais hâte de voir les enfants. J'aimais les enfants. Déformation professionnelle. Ou tout simplement qualité humaine. Instinct maternel. Contre mon attente, et la sienne, je souriais à Caleb. Je lui en voulais, mais j'étais contente de l'avoir ici. Tout près. Trop près probablement. Lorsqu'il me parla d'un petit accident avec son petit colibri chanteur, pour parler poétiquement, je n'ai pas pu empêcher un rire bruyant de s'échapper de mes lèvres. Je sais, c'est nul. J'imaginais, même si je n'avais pas eu vraiment de détails, qu'il avait pu se la coincer dans la braguette, ou quelque chose dans ce goût-là. « Oh, mince. » Disais-je avant de murmurer « Elle sera toujours opérationnelle, je ne me fais pas de soucis là-dessus. » J'étais la pire des garces, mais il savait au fond de lui que je plaisantais souvent. Il savait que je n'étais pas si méchante. Et il savait ce qu'il pouvait représenter à mes yeux. Bien plus que tous les bébés du monde. Ou presque ? En tout cas, j'allais les aimer, ces deux-là. Autant que Galéa. Mon coeur en trois parts égales. En sentant sa main contre la mienne, en sentant sa bouche sur mon front, je ne frissonnai pas. « Arrête, j'ai le front trempé de sueur. » Avouais-je. Pour sûr, ça n'était pas agréable d'embrasser de la transpiration. Mais il connaissait bien le truc. Je le trouvais, bien qu'en retard, assez compréhensif. J'aimais son soutien. Il aimait mon soutien-gorge. Mais cela étant une autre affaire, je me contentais d'un baiser digne des frères et soeurs. Avec une chasteté sans nom. Encore un sourire de le voir destiné à couper nos cordons. Est-ce que beaucoup d'hommes le font aussi facilement ? J'avais les bébés sur le ventre. Ils étaient passés de dedans à dehors, et ce n'était pas peu dire. L'émotion m'étreignait. J'avais mal à la gorge, alors que ce n'était pas d'elle dont ils étaient sortis. J'avais leurs peaux. Leurs bras, leurs jambes. Ils ne tremblaient pas. Ils étaient roses. Un peu fripés, mais je les trouvais beaux. « Alors ? Ils nous ressemblent ? » Demandais-je à Caleb en lui faisant signe de se rapprocher. Je voulais que lui aussi touche ses enfants. Et il le fit. L'infirmière parla de les reprendre pour des tests. Ça se brisait en moi. Mais je savais qu'on allait les récupérer bientôt. Je hochais la tête pour répondre à la question. « Dans la chambre, non ? » Disais-je en me tournant à moitié vers Caleb. « Tu fais quoi à présent ? » Lui demandais-je avant de remercier l'infirmière. « Il faudra prévenir Galéa de l'arrivée de ses petits frère et soeur !» Je ne pouvais pas trop le faire dans l'heure actuelle, mais je ne m'inquiétais pas de ça. Elle allait être heureuse. Ces derniers jours, elle n'avait qu'eux à la bouche. Eux. Les bébés. Les graines. Les morceaux de nous. Elle allait les aimer, c'était certain. Déjà nous, on les aimait très fort. Enfin,... J'espérais que Caleb ressentait la même chose que moi, mais après tout, je n'en étais pas complètement sûre. Je le connaissais. Je l'imaginais. Il avait presque rougi en serrant la petite main du garçon. Une si petite main. Presque trop petite pour être réelle. On ne dirait pas qu'ils sont vrais. On dirait des poupons. Qui respirent.
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mot doux de Invité ► un Lun 8 Aoû - 20:10
Elle avait beau plaisanter, j’étais un brin plus sérieux. Mes pensées étaient tristes et sombres. Je me sentais mal pour eux. Je savais qu’ils étaient une par de moi, une par d’elle. Tout comme Galéa mais je savais aussi qu’Adam et Cordélia étaient dans ma vie et avaient une place. Je savais qu’ils allaient tous souffrir d’une façon ou d’une autre. Je ne me sentais pas totalement heureux. Alors que la jeune femme me demandait ce que je préférais. Je n’en savais rien. J’hochais juste la tête. Je ne savais pas quoi dire. Je ne savais pas quoi penser. Je fais quoi maintenant ? Je sentais la pression monter en moi. Je devais faire quoi ? Je n’en savais rien. Je reculais par réflexe. Je savais d’expérience qu’ils allaient l’aider à faire sa toilette et que j’allais devoir me retrouver seul face à mes doutes et mes pensées pendant quelques minutes. Je devais aussi rentrer chez moi. Je le devais, oui. J’inspirais doucement sans vraiment répondre à la question tandis qu’elle parlait de notre fille. Ses frères. Ses sœurs. Je paniquais d’autant plus. Je soupirais doucement. Je plongeais mes yeux dans ses yeux chocolat. Ma voix tremblait. « On ne peut pas lui dire tout ! », disais-je alors simplement en sachant que ce n’était pas le bon moment de lui dire ça. « Pas maintenant ! On ne peut pas lui dire que je suis leur père ! », lui disais-je en me sentant brisé à l’idée de lui refuser de dire la vérité à notre fille. Je devais la cacher à ma femme… à cette seconde femme que j’aimais tout autant. Cela m’étouffait cette situation. Je me pinçais les lèvres. Caressant son front et dégageant ses cheveux. J’avais tellement envie de la rassurer. J’avais envie de déposer un baiser sur ses lèvres. J’avais envie de lui dire que tout allait bien aller mais ce n’était qu’un mensonge. Des mensonges. Je ne savais pas comment ça allait terminer. Ma vie était un réel bordel et je les entrainais avec moi avec un cœur culpabilisant. Je fermais mes yeux rapidement, posant mon front contre le sien. « Je ne sais pas ce que je vais faire, Sedna… mais on pourra en parler après quand tu seras reposée ! », disais-je alors d’un ton rassurant mais dans le fond ? Cela aussi c’était un mensonge. Je ne savais pas du tout si les solutions que je n’avais pas allaient rassurée une femme qui venait d’accoucher. Une femme que j’aime. Une femme qui me voit aussi aimer une autre. J’inspirais doucement, reculant alors qu’une infirmière annonçait qu’elles allaient aller l’aider à faire sa toilette. Une autre me donnait le numéro de sa chambre et tout ce que je trouvais à aller faire c’était de descendre à la cafeteria prendre quelques petites choses à grignoter et un bouquet de rose avec un ourson en peluche. Je ne savais pas pourquoi je ressentais le besoin de lui faire un cadeau. Peut-être que cela me soulageait un peu ? Je n’en savais rien. Je remontais alors à la chambre que l’on m’avait indiquée, quand j’arrivais ? Une infirmière plaçait un des bébés dans son lit. Un seul. La petite était encore avec les docteurs. Apparemment la toilette de Sedna était finie comme elle était là, peut-être endormie ? Je n’en savais rien, elle semblait dormir ou juste se reposait-elle ? Aucunes idées. Elle me proposait de le prendre ce que j’acceptais. Je déposais alors l’ourson et le bouquet sur une table tandis qu’elle finissait par poser le bébé dans mes bras. Je remettais le drap autour de sa tête pour ce pas qu’il prenne froid. Je voulais le protéger et qu’il reste envelopper dans un monde douillet. Serrant ce bébé dans mes bras en me disant qu’il n’était qu’une victime de plus. J’en avais les larmes aux yeux. Humain. J’étais un être humain qui avait fait une grosse bêtise. « T’as le pire des connards comme papa, tu sais ? », disais-je alors à cet enfant. « Je suis désolé d’avance de savoir que tu vas sûrement entendre des choses sur moi, ou même sur ta maman dans le futur. Des choses pas bien. Des choses qui ne nous mettrons pas en valeur. Tu vas avoir un grand-frère de quelques semaines de plus que toi qui n’appellera pas ta maman… maman… tu vas grandir dans une famille étrange et je me sens tellement horrible ! », disais-je en murmurant à ce bébé si calme. Si sage. « Tu n’as rien demandé… pourtant ! », j’inspirais doucement. Retenant mes larmes comme un homme le ferait. Fort. Mais pourtant réellement mal. Je tentais de me reprendre. M’installant alors dans le fauteuil pour bercer mon fils tout contre moi. Je chantonnais alors cette chanson que j’avais écrite à la naissance de Galéa. Cette chanson qui était d’après certains ma meilleure composition. Je ne l’oubliais pas. Je ne l’oublierais jamais.
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Sedna L. Azarov-Ieline
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et oui, j'habite a pasadena tout comme toi
et peut-être que je te saluerais !
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mot doux de Sedna L. Azarov-Ieline un Dim 14 Aoû - 17:41
C’était étrange. Cette sensation de faire semblant d’être heureuse, même si je l’étais un peu. Mais pourquoi cette tristesse ? Voir les yeux de Caleb s’illuminer comme les miens en voyant ses enfants, c’était quelque chose qui me faisait mal et à la fois beaucoup de bien. Je n’arrivais pas à savoir s’il était content d’être père pour la troisième fois, et techniquement la quatrième. Je me disais que oui. C’était un papa, dans la peau. Un vrai, un beau. Il y’avait Cordélia, dans cette équation impossible. Je lui souriais mais je voyais bien que là-haut dans sa tête, il se tramait des choses. Des pensées pas forcément toutes roses comme les fesses des deux nouveau-nés. Moi aussi, j’en avais. Des pensées voyons. Je soupirais et l’avantage dans l’histoire c’était que je pouvais le faire sans m’en cacher de crainte d’être jugée ou réconfortée à tort. J’avais fourni un effort, c’était normal. Et que dire à Cordélia ? Elle qui déjà ne m’aime pas. Je ne l’aime pas non plus, c’est presque une non-relation. Elle essayait d’être gentille parfois, je savais que j’étais bien plus fautive qu’elle. Par certains points en tout cas, les autres je ne les connaissais pas. Nous n’avions aucune confidence à nous faire après tout. Caleb refusait d’en parler à Galéa immédiatement. Je laissais mon sourire s’étendre légèrement plus en le fixant d’un air calme. Beaucoup plus calme que tout à l’heure. « D’accord. Tu as sans doute raison, puis elle pourrait être jalouse. » Disais-je avec lenteur en me recoiffant tant bien que mal avec la tête plaquée sur le drap blanc. Ses gestes étaient trop tendres. Trop amicaux. Trop forts dans mon esprit. Ils prenaient de la place. Je ne réfléchissais plus quand je sentais ses doigts sur moi. J’avais la notion du temps et de la logique qui s’arrêtait. Alors, que faire dans cette situation inextricable ? Au final, tout le monde risquait de souffrir. Le but du jeu était principalement d’être celui qui souffrait le moins. Caleb n’était pas serein lui non plus. Je savais qu’il était en partie responsable, surtout de par ses spermatozoïdes, mais sans parler de ses prodiges à faire porter la vie aux femmes, il était malheureux. Je voyais qu’il n’osait pas me dire certaines choses, et j’en faisais de même. Le secret était au centre de notre histoire d’amour. Notre histoire… Mais Sedna, ce n’est même plus une histoire. Lui, marié à Cordélia. Je m’en voulais, et puis pas du tout. Je haïssais sa femme. Mais je me haïssais plus encore quand je pensais à ce dont j’étais capable de faire. Dire qu’avant j’étais si romantique. Où est passé le temps du coulis de rose sur la table et des chansons à faire pleurer tous les jours ? Ils m’aidaient à faire ma toilette, plus ou moins intime, il faut le dire. Je savais que Caleb n’était pas si loin de la chambre, en fait je l’espérais. Il me manquait. J’étais presque une mauvaise mère, de plus me préoccuper de lui que de mes bébés. Il fallait me laisser du temps. Le Galéa Baby Blues a duré plusieurs semaines. Une fois de nouveau dans ma chambre, ils me laissèrent m’allonger sur le lit, pour m’assoupir à ma guise. Je réclamais les enfants, mais ils étaient encore en compagnie des infirmières. Je me repliais un peu sur moi-même, mais me courber ne m’était pas très agréable. J’avais l’intérieur explosé, en fait non, mais c’était comme ça que je le vivais. L’accouchement c’est très psychologique parait-il. Oui… J’en sais rien. Me prenait l’envie de serrer Caleb dans mes bras, je me disais que c’était les hormones ou quelque chose de similaire. Mes yeux se fermaient au fur et à mesure que je me laissais aller à rêvasser, mais une voix que je connaissais bien me réveilla. Je les ouvris, je ne savais pas si j’avais finalement dormi ou pas. Je me sentais étourdie. Mais je me tournais vers lui. J’avais des frissons de l’entendre chanter. Chaque mot m’éveillait. Chaque son me bouleversait. Le moindre grave me mettait dans un état bizarre. Je ne voulais pas faire acte de présence. Je voulais m’effacer, me soustraire à ses yeux, être invisible. C’était un peu en fin de compte ce que je voulais faire quand j’avais honte de mes propres actes. Et là, j’en avais honte. Mais j’étais heureuse de l’avoir fait. J’écoutais ce qu’il chantait, mais ça me donnait plus envie de pleurer que de sourire. Je me redressais finalement, une fois la chanson terminée, ou du moins le croyais-je. « C’est toujours aussi émouvant. Et ta voix toujours aussi belle. » C’était pratiquement osé. Presque un aveu, presque une déclaration. Mais seulement un compliment. Comme on en fait à ses amis, ses parents, ses enfants. Il tenait notre fils dans les bras, et je mourais d’envie d’en faire autant. « J’ai le droit de le prendre un petit peu à mon tour, dis ? » Demandais-je en sentant monter d’un seul coup en moi un début de fibre maternelle.
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