Il était rare depuis que Hope était à la maison que je sorte mais même si je devenais la femme de maison parfaite, la maman au foyer qui pourtant travaille. Oui, j’étais une de ses femmes modernes parfois pointées du doigt par les hommes de la société. Je m’en fichais bien. J’étais aussi ce genre de femme à saluer des personnes de couleurs. Pourquoi les ignorer ? Ils sont comme nous mais seulement avec d’autres origines. L’accent anglais que je peux avoir par moment montre bien que je viens aussi d’ailleurs pourtant je n’ai pas une peau d’une couleur différente. Bon la mienne ne brunie pas aussi facilement que d’autres mais on s’en fiche de ce détail. Justement je me fondais dans la masse mais je me sentais tout autant étrangère aux californiens quand je voyais des personnes de couleurs huées par la foule et ignorée dans les bus comme s’ils avaient la peste. J’avais une vie différente et laisser mon bébé à l’adolescente de ma voisine n’était pas un problème. J’avais aussi troquée mes plus belles robes par un pantalon en jeans taille haute noir qui remontait presque au nombril avec un haut blanc presque crème en dentelle que j’avais noué à la taille. Les cheveux relâchés et bouclés à leur naturel tandis que mes escarpins donnaient un effet gazelle à mes jambes de chaire. Je me sentais presque étrange dans cette tenue tandis que j’étais en compagnie de Sarah-Jane. Ma meilleure amie enfin pas depuis toujours surtout que je n’avais pas toujours vécue aux États-Unis mais presque à mes yeux. Je marchais vers les lieux du rendez-vous. Le cœur léger et lourd à la fois. Être loin de Hope ne m’apportait pas vraiment une grande satisfaction. J’inspirais doucement une fois arrivée devant le stand des tartes à la crème que l’on pouvait balancer sur les visages. Le stand des bisous ne se trouvait pas très loin non plus. Je n’étais pas vraiment adulatrice de ce genre de stand mais je devais avouer que la gifle que se prenait le playboy qui avait osé mettre la langue me fit rire. C’est quand j’entendis mon nom que je détournais l’attention vers ce cri pas très cristallin. Je riais doucement en regardant autour de moi. Combien de chance avais-je pour qu’une autre personne ne se retourne ? Au diable parfois c’est juste par réflexe qu’on s’appelle Melody ou pas. C’est surement pour ça qu’un charmant geek niais c’était retourné vers la jeune femme. Il ne s’appelait pas Melody, c’était certain. Je m’approchais aussi d’elle quand elle fit de même, souriais à son étreinte. Cette question me glaçait le sang. Je prenais pourtant un peu de barbe à papa qu’elle avait avant de le mettre dans ma bouche. Je n’avais même pas répondue à sa question mais elle devait savoir que j’avais peur de cette foulée de femmes qui pourraient nous bousculer. Dans 50 ans, les gens seront aussi idiots et fan de célébrité au point de causer des morts ? Aucunes idées. J’haussais les épaules délicatement. « Si personne ne me marche sur les pieds, oui… sinon je crois que je pourrais en tuer plusieurs du regard… enfin de femmes mais si c’est toi, promis, je ne te tuerais pas ! », disais-je alors que ce mot tuer ne m’était pas innocent. Je n’en parlais pas pourtant mais je n’avais jamais dit à ma meilleure amie qui avait eu le doigt sur la gâchette quand nous avions retrouvé Hope. Je lui souriais doucement, ignorant mes pensées pour reprendre une vie normale. Si c’était seulement possible. « Pourquoi ce n’est pas suffisant de l’écouter à la radio ? », demandais-je alors, innocente. Oui, c’était une question innocente et je devais avoir l’air d’une tordue sur 500 femmes prêtes à retirer le haut pour un homme qui tient un micro. Je devais être folle ou pas normale après tout mais je ne comprenais pas le principe. Étais-ce mes origines anglaises qui faisaient ça ? Parfois je me posais la question. Cela serait peut-être différent si j’avais eu une autre éducation ? Oh mais au diable. « Comment tu vas ? », finissais-je par lui demander. « Tu es prête à me casser les tympans en criant son nom ? », lui rajoutais-je comme une taquinerie qui voulait tout dire. Je savais qu’elle était totalement cinglée après lui et qu’elle était de ces personnes que je ne comprenais pas mais je m’en fichais. Si les meilleures amies pensaient et faisaient toutes les deux les mêmes choses… cela serait bien triste, nous n’aurions rien à débattre, rien à discuter et juste du vernis à appliquer. « Et Yann, ça va ? », cet homme était presque un fantôme, je ne le voyais jamais. Il était pire qu’un asociale à mes yeux même si je le connaissais. Si je ne savais pas à quel point ma meilleure amie l’aimait… je ne pourrais même pas imaginer qu’ils soient faits pour être ensemble. Elle est à mes yeux à des années lumières de lui. Mais qui suis-je pour donner mon avis ?

Cet endroit était comme un urinoir pour hommes à mes yeux. On n’ose pas vraiment s’y aventurer quand on n’est une femme. Dans mon cas c’était par ce que je n’étais pas une fan et les autres, oui. Je savais que ça allait être l’enfer et qu’il me faudrait un aérosol pour respirer même si je n’étais pas asthmatique mais j’étais juste diabétique ce qui est trop loin d’être différent. Il y avait du business a en tirer. Les barbes à papa devaient se vendre très facilement après tout. J’avais eue envie de venir avec une ensileuse pour me dégager une voix mais je crois que j’aurais clairement pue finir en prison et puis je n’étais pas une femme qui faisait du mal normalement et peut-être par ce que j’avais assez souffert ? Sûrement, oui. Tandis qu’elle me disait espérer que je ne la tuerais pas mais me demandait aussi qui allait la remplacer, je riais doucement. « Dame nature ! », lui répondis-je sur un coup de tête en regardant son léger sourire. Je ne voulais pas être la meilleure amie d’une déesse des ragniagnias, sûrement pas mais l’idée était amusante quand même. Vous croyez qu’elle peut vous empêcher d’en avoir ? Enfin on s’en fiche. J’hochais la tête quand elle me rassurait. Juste une ou deux musiques mais je ne le croyais pas. Je savais que si c’était Jhonny Cash, je ne pourrais plus me reprendre, je serais en mode groupie enfin presque car je ne suis pas comme ces imbéciles. Non pas que ma meilleure amie le soit. Punaise j’étais en train de me poquer dans mes pensées. Enfin bref, je souriais doucement, hochant la tête comme pour acquiescer à son idée même si je n’y croyais pas réellement. Je lui demandais comment elle allait et elle me disait que ça pouvait aller, j’haussais les épaules quand elle passait à moi. Je riais doucement en l’entendant parler de Hope mais je souriais simplement. « Elle est merveilleuse ! », commentais-je comme pour me retenir car oui quand il était question de parler d’elle, je pouvais rapidement devenir une groupie. Je penchais la tête à sa promesse de m’acheter une pomme d’amour et je grimaçais. « Arrêtes de m’acheter avec de la bouffe sinon ça va mal aller ! », lui disais-je tandis que je souriais aussitôt, la grimace étant clairement de la comédie mais je devais avouer que je voulais bien la pomme d’amour quand même rien que pour l’effort d’avoir laissée ma fille à la maison. Je parlais alors de Yann pour ne pas penser aux fruits que je dévorerais bien. Je devais avouer trouver sa réponse assez évasive. Surtout quand elle se mordait la lèvre. Problème à l’horizon et je le sentais aussi gros qu’une pomme ou même qu’un pommier qu’une chose clochait. Je tournais mon regard vers elle quand elle prenait la parole, l’écoutant jusqu’au bout sans vraiment emmètre de surprise sur mon visage ou enfin… rien du tout car je ne voulais pas la perturber dans ses confessions. Je souriais doucement alors qu’elle me disait avoir fait un test de grossesse. Je penchais la tête quand elle disait ne pas savoir s’il allait combler son vide et j’haussais les épaules. « Tu sais, je ressentais la même chose avec Edward, je ressentais qu’il ne comblerait pas le vide que j’avais. Il ne comblerait pas mon envie d’une vie tranquille, une vie sans FBI à l’époque car je pensais que c’était tout ce qu’il était. Je pensais que je n’aurais pas de liberté enfin il était aussi possessif que mon père par moment et aussi… que je ne pourrais pas vraiment me plonger dans l’avenir et avoir des enfants avec lui enfin il en voulait mais je coinçais sur ça. Je coinçais sur tellement de choses que j’ai fini par arrêter de l’aimer au fil des années même si nous étions fiancés et souviens-toi, je n’ai même pas réussie à planifier mon mariage… bon d’accord la mort de mon frère était une grosse raison pour ça mais 6 ans ? C’est plus que ça et dans le fond j’ai perdue 6 années à être une cocue… », je riais nerveusement. « Et à faire croire que j’aimais dans le fond le diable en personne… si j’avais arrêtée, je ne serais peut-être pas avec Alvin, ni même maman de Hope mais elle n’aurait pas été kidnappée dans le fond… sortir avec un agent du gouvernement serait-il aussi compliqué dans 50 ans ? », demandais-je en riant doucement. Cela me faisait réfléchir sur l’avenir. Enfin je secouais la tête en tournant mon regard. « Enfin dans le fond, je sais que c’est loin d’être similaire mais si tout était fait pour se passer, tu ne te poserais pas cette question et tout serait plus simple… si tu l’aimais au point d’abandonner ton envie, tu n’aurais pas l’impression de te sacrifier et c’est un peu le cas non ? Je sais que j’aimerais te voir avec un autre qui te mérite plus et je sais que tu le sais et je sais donc que m’en parler… pour toi ne doit pas être facile enfin je pense… mais je trouve qu’il serait égoïste de t’interdire à toi d’être maman sous prétexte qu’il est papa à mi-temps… enfin je sais qu’il n’a rien d’un père… », je toussais doucement. « Mais s’il t’aime réellement… et qu’il aime la sensation d’être papa… pourquoi pas ? », je riais doucement. « Je suis maman depuis peu et j’aime ça pourtant j’avais Rosie aussi et… Je ne comprends pas comment on peut refuser à ma meilleure amie d’être maman car elle le mérite autant que moi puis… bon comment tu te sens avec le retour de Jenna ? », demandais-je alors un peu plus inquiète à ce sujet car j’avais été là quand elle avait besoin d’une remplaçante en quelques sortes même si je ne me sentais pas du tout comme tel. Mais soudainement, je me reculais d’elle pour lui faire face sur une musique de Jhonny Cash et je me mettais à danser sans vraiment de justesse ou de sens. Je dansais avec un peu de maladresse et pas vraiment bien à cause de l’herbe un peu humide sous mes talons mais je m’éclatais en riant. « Lâchons-nous un peu avant de parler sérieusement encore plus… », lui assurais-je. Cela serait clairement plus facile de marcher avec des espadrilles mais plusieurs marins avec leur bousignot nous sifflais tandis qu’une femme déguisé en vanesse donc un papillon coloré me regardait avec insistance.