La journée allait être assez amusante. Je devais avouer que je me sentais un peu trop en confiance pour cette journée. Du camping ? Bah oui, je semblais être sûre de l’idée alors que je l’avais proposée à Sarah-Jane. J’étais persuadée qu’elle était la meilleure des idées. Oui, vraiment. Je voyais le camping comme un bon moment autour d’un feu avec un marshmallow et un chocolat chaud alors que nous sommes en été donc le chocolat chaud parait tellement superficiel pour faire genre. Dormir en plein air, un moment que je voyais déjà positif. J’en avais besoin. Tellement besoin. Alvin était quoi ? Chez lui. J’étais persuadée qu’il était le père et pourtant depuis le 4 juillet, je n’avais pas osée regarder les résultats. Peut-être avais-je laissée Sarah-Jane les regarder à ma place? Suspens mais je n’avais pas la réponse à la question quant à savoir qui est le papa. Oui. Qui est le papa ? Aucunes idées. Je voulais le savoir mais j’étais pétrifiée. Avant d’aller chercher ma meilleure amie avec la voiture pleine de kit de survie, j’étais allée chez lui. J’avais garé ma voiture et j’y était restée pendant 15 minutes avant de sortir pour ne pas frapper à la porte. J’étais restée devant, posant juste ma main dessus et mon front avant de partir. Peureuse. Je n’avais pas osée. Il voulait que l’on mette de la distance. Après tout, mon père me forçait à épouser l’autre abruti. Mon ventre grossissait à vu d’œil et je devenais folle à 6 mois de grossesse. J’avais faim tout le temps. Je sentais le bébé bouger aussi ce qui était surprenant. J’en avais le hoquet par moment. Je n’étais donc pas vraiment en forme tout en étant amusée. C’était étrange et complexe à la fois. Je soupirais doucement en fermant les yeux et je retournais à la voiture pour passer prendre ma meilleure amie. Une fois sur place, nous sortions tout de la voiture à commencer par la tente. C’était bien plus pratique. Nous avions commencées dans les alentours de 11 heures du matin. Une fois… non, cela ne marchait pas. Pas du tout. Nous ne trouvions même pas quel était la pièce A. Ou devait-elle aller ? Cela ne collait pas. Nous étions dans la merde mais des festivités avaient lieux. Nous avions dû faire une pause de quelques minutes. 3… 30 minutes, presque 3 heures tandis que notre tente était encore en pièce. Nous continuons malgré nous d’être nulles dans la construction. Non. On n’arrivait tellement à rien. Rien du tout. Je devenais dingue. Je pleurais… Les hormones. Je me prenais même le pied dans une barre et échouant sur le peu que nous avions montée comme une baleine. Une nouvelle tentative. L’heure tournait et il commençait à faire sombre tandis que nous arrivions petit à petit à avoir un truc potable. Ce n’était pas encore fini. « J’ai faim, mon dieu ! », disais-je en sortant alors un pitch de ma poche. C’était à faire bien sûr. Un pitch pourquoi pas ? Je le déballais alors que nous venions de manger… il y a à peine une demi-heure mais le bébé avait faim donc je l’écoutais. Je l’enfournais dans ma bouche d’un coup. Honteuse, je la regardais en souriant alors que je mâchais. J’étais enceinte. Même pas besoin de donner une excuse. J’avalais en lui souriant. « J’ai une excuse… », disais-je alors en haussant les épaules sans même la donner. Elle était assez visible pour les yeux bien plus que curieux. Je me remettais avec elle sur la construction de la tente. Une barre. Je ne savais pas du tout ou elle devait aller. Pas du tout. Je la regardais en grimaçant. « Elle va ou tu crois ? », demandais-je alors que je posais ma seconde main sur mon ventre. Un hoquet s’échappait tout comme à chaque fois que le bébé bougeait et cela semblait réellement être un rôt parfois alors que non. « Désolée… », soufflais-je avant de regarder à nouveau le plan. « Punaise, je suis une des plus grandes scientifiques de Californie et je ne sais même pas monter une tente… », disais-je en regardant le boulot que nous avions fait. Non. Cela ne ressemblait à rien. Je grimaçais doucement en tournant mon regard vers elle. « C’est peut-être une pièce de rechange ? », lui demandais-je aussitôt en me levant comme si c’était une bonne suggestion. Oui, voilà. Je regardais pourtant les autres tentes et je sentais cette boule dans mon ventre qui grossissait. Les hormones. Oui. Les hormones. Cette boule remontait et mes yeux s’humidifiaient. Oui, j’allais encore pleurer. Mince. Je me sentais stupide. Tout ça pour une tente ? Oui. Tout ça. Peut-être pas seulement dans le fond mais mine de rien, c’était une accumulation. Je la regardais. « On est nulle ! », soufflais-je alors d’un ton dépité.

J’avais faim et je n’étais pas possible mais surtout enceinte. Je voulais manger tout ce qui trainait et même les hommes mais pas les femmes. Ma libido était en crise pourtant je n’en voulais qu’un seul. Aussi étrange à penser. Je suis bête. Tellement bête car il ne me veut pas. Bien sûr, je ne partageais pas. J’attendais un joli cancer que je devais nourrir avant de revenir l’aider. Je finissais par la même occasion par trouver une barre qu’on n’avait pas vraiment pu mettre. Je riais quand elle ne savait pas non plus ou elle devait aller du moins c’est ce que j’en comprenais. Elle venait peut-être du ciel ? Apparition divines d’une barre. J’avais le hoquet, bébé en folie qui s’amusait entre mes tripes. Je ne sentais pas grand-chose. C’était normal d’après mon gynécologue enfin… d’après ce qu’il disait. Elle était bien placée et n’était pas trop violente. Pas encore. Oui, c’est le bébé d’Alvin. C’est sûr. Si ça serait celui d’Edward ? Elle aurait dégainée une arme. Je souriais, rassurée qu’elle me dise que ce n’était rien. Après tout, elle devait avoir l’habitude. J’étais une vraie hoqueteuse (ouep ce mot n’existe pas mais c’est injuste)  depuis quelques semaines. Je parlais alors de la tente, j’étais incapable tout comme elle de la monter. Ce n’était pas à cause de nous d’après moi. Non. Le plan étant merdique. Moi de mon côté ? J’en pleurais enfin non… les larmes coulaient le long de ma joue. Alvin. Non. Pourquoi citait-elle son prénom. Je n’arrivais pas à imaginer qu’elle le faisait. Oui. Elle citait mon prénom aussi simplement qu’il était facile d’y penser. Je sentais cette boule s’agrandir et je ne devais pas pleurer pourtant je le faisais comme une idiote. Les hormones cela craint réellement. Je la laissais s’occuper de la tente, elle n’avait rien vue. Je devais en profiter et m’en remettre. Oui. Je devais m’en remettre. Quand elle disait que j’étais une vilaine mangeuse de pitch qui ne partageait pas, je me sentais désolée. J’en étais encore plus triste sur le coup. « Je suis désolée, je ne voulais pas… », disais-je comme si j’avais tué une personne ou un truc du genre. Une moue s’affichant sur mon regard. Je tournais mon regard vers elle quand elle voyait alors mes yeux humides. Je la sentais se rapprocher de moi. Je l’écoutais mais c’était plus profond que ça, tellement de choses. « Non, on doit réussir… », disais-je alors d’un ton résignée. Je voulais le faire au nom de toutes les femmes que l’on pense incapable de faire une tente. Oui, je me sentais ainsi. Je prenais le mouchoir qu’elle me tendait et j’essuyais mes larmes de crocodiles qui continuaient à couler mais s’arrêtait progressivement. Je l’écoutais encore, obéissante. Mon regard s’illuminait un peu au mot « cookie ». Oh oui, cookie mais ce n’était pas bien pour mon diabète. Qu’importe après tout. Oui, qu’importe. J’avais pris mon insuline donc bon. Un cookie de plus ou un cookie de moins ? Cela ne faisait pas vraiment une différence. J’hochais doucement la tête et elle parlait d’Alvin à nouveau ce qui déclenchait encore quelques larmes. Je secouais doucement la tête. « Non… il veut mettre de la distance… », disais-je alors en haussant les épaules. Oui, de la distance. Il voulait abandonner. Pour mon bien ? Pour son bien ? Par peur d’être le père ? Par peur de ne pas l’être ? Je n’en savais rien. Je n’avais pas demandée et je n’avais simplement pas osée demander. Je riais en l’entendant parler de peluches et je souriais aussitôt. « Je ne sais même pas ou je mettrais sa chambre… », soufflais-je en voyant l’urgence. J’avais moins de 3 mois pour lui préparer son nid. Je ne pouvais même pas inhaler des peintures enfin si… certaines. J’étais perdue. Seule. Presque seule. J’avais Jazz et Isobel qui étaient là pour moi puis Sarah mais un homme ? Un vrai. Sean était injoignable. Je ne voulais aussi rien demander à Edward et mon père. Oh non, rien. « La… », soufflais-je doucement en séchant à nouveau mes larmes. Je tentais de me redresser en secouant la tête. « Pas le temps pour déprimer, il commence à faire sombre et notre tente doit être montée… », disais-je alors que je prenais cette barre. Mon ventre laissant une ombre dans laquelle on pourrait faire des jeux de mains afin d’amuser les enfants mais non. J’avais à nouveau ce hoquet et je reniflais avec énormément de classe. « C’est une fille… », je riais nerveusement en tournant mon regard vers elle. « C’est idiot, je ne veux pas savoir qui est le père mais le sexe, je le sais et c’est comme si c’était normal… enfin sans importance. Je m’en fiche d’avoir une fille ou un garçon sûrement ! », disais-je alors que ça me semblait tellement banale comme annonce. Je ne me sentais même pas normale. Non. Je ne me sentais pas normale. Pas du tout. Je me sentais comme une mauvaise future maman qui ne voulait pas être heureuse à l’idée de lui faire des couettes ou pas. « Comment va Yann ? », lui demandais-je alors que je me penchais pour prendre le plan. Je l’étudiais en regardant si rien n’était passé sous notre nez. On devrait sûrement avoir oubliés un truc. Oui, sûrement. Je plongeais ma main dans ma seconde poche et j’en sortais un pitch que j’ouvrais. Je le coupais en deux et je lui donnais une moitié en souriant doucement. « Je partage… », disais-je alors que je lui tendais. J’étais juste presque prête à partager ma nourriture en trois. Oui, bébé mange une partie aussi. « Si ta future nièce n’accepte pas de partager… faut pas lui en vouloir mais elle fait des efforts ! », annonçais-je alors en haussant les épaules. « Déjà qu’elle bouge énormément ! », disais-je alors que je posais le plan sur le dessus de la tente en soupirant. « J’abandonne… », Annonçais-je soudainement. « Elle tient, c’est tout ce qui compte… », soufflais-je, dépitée.

C’était tellement compliqué mais réellement compliqué. Ne pas savoir, savoir. Ne pas vouloir savoir, savoir. Je ne savais pas du tout quoi penser et les hormones ne m’aidaient pas. Elle me rassurait, elle me disait que je devais déjà le savoir. Dans un sens, c’était le cas. Mais étais-ce plus facile ? Il reviendra ? J’en doutais tellement pourtant bon dieu qu’est-ce que je voulais y croire. Je voulais réellement y croire. Je prenais une profonde inspiration. Je souriais doucement quand elle parlait du sexe. Qu’importe le sexe, oui. Dans le fond, je ne voulais pas spécialement d’une fille ou d’un garçon. Au départ, je ne voulais même pas d’enfants mais cela m’était tombé dessus tellement rapidement que je ne savais même pas quoi penser par moment. J’en étais habituée mais avais-je le choix ? Parfois j’avais encore du mal à me faire à l’idée que j’étais enceinte. C’était tellement récent. Il y a moins de 3 semaines, je pensais simplement à choisir un bikini et je devais maintenant chercher un prénom pour un bébé. Le choix est plus difficile que d’un bikini à petit pois ou rayé. J’inspirais doucement en baisant le regard alors qu’elle parlait de Yann et se confessait sur lui, un moyen pour moi de reposer mes neurones et ainsi rapidement changer de sujet. Rapidement. Oui, voilà. Emma-Lynn ? Je souriais. C’est un joli prénom. Et voilà, mon radar se réveille. J’inspirais doucement aussitôt. Je l’écoutais parler de la relation avec cette petite fille. Je riais quand elle disait vouloir la sentir bouger et je fronçais les sourcils. « Elle est timide, je ne suis pas sûre qu’on la sente à l’extérieur mais après, je n’ai pas eue l’occasion d’essayer… », disais-je en riant nerveusement. On fait généralement ça avec le papa ? Enfin je crois. Je n’en savais rien. J’étais perdue. Littéralement. Je regardais la tente et elle tenait. Un grand point quand même. Une amélioration dans le fond. Je souriais doucement en l’entendant. Elle avait réussie. Je trouvais ça victorieux en fait. « Ça serait avec plaisir mais évitons de les mettre en couple ! », lui disais-je en riant doucement. Je savais déjà de toute façon qu’elle serait la marraine mais je n’avais pas encore parlée de ça avec elle. Je n’avais pas encore parlée de ça avec personne. Je ne savais pas vraiment pourquoi. C’était une question simplement de vouloir en parler avec le père ? Qui ? Aucunes idées. Mais… qu’importe. Je souriais doucement en tournant mon regard vers elle. « Mais si tu veux, tu peux l’appeler Filleule… », disais-je alors d’une grande subtilité. Je savais que j’allais direct vers un mur car j’allais devoir annoncer au père qui qu’il soit qu’il y a déjà une marraine pour ce bébé mais qu’importe. Sarah-Jane était pour le moment la seule personne qui était réellement là pour moi et qui connaissait les songes de mes pensées. Non pas qu’elle soit la seule mais à l’heure actuelle, à cette saison actuelle, à cette journée actuelle… elle était celle dont j’étais la plus proche et dont je n’avais que peu de crainte à confier mes noirs secrets. C’était elle, c’était elle la marraine et personne d’autres. C’était elle et ça, je le savais. Je ne pouvais pas en douter. Je pouvais mettre ce bébé, la vie de ce bébé entre ses mains. Je n’en doutais pas.