Les roses sont rouges, le ciel est bleu ? Voilà ce que j’écrivais sur mon calepin alors que je marchais dans la rue. Je remettais mon stylo dessus mon oreille avant de le refermer. Mon pantalon en jeans noir et ma veste en cuir sur les épaules. Une chemise classique dans les tons parmes juste en dessus. J’étais un homme assez étrange pour certains afin pas vraiment. Parfois j’étais le journaliste et d’autres fois le rockeur affirmé. Il y avait deux Caleb. Celui qui prenait sa guitare dans les cafés et se mettait à jouer de la musique avec ses amis ou même seul et puis celui qui était l’un des plus jeunes rédacteurs en chef de notre génération. Oui. J’étais un mélange. Bien sûr j’avais d’autres étiquettes comme celui de la star qui avait survécu à une fusillade mais en avait perdu la mémoire. Beaucoup me demandait des autographes depuis ce jour mais pourquoi ? C’était assez rare de survivre avec autant de bobos à notre époque. Et puis j’étais aussi jeune papa. Bon d’accord, ils ignorent que je le suis même encore d’une autre femme. L’étiquette que les gens me laissaient aussi était de celui qui avait mis sa meilleure amie enceinte au lycée. Oui, le guitariste et chanteur que tout le monde adorait devait d’office mettre enceinte sa petite amie. C’est normal dans un lycée, non ? Pas totalement. Maintenant Maléa était grande et épanouie mais aussi grande sœur depuis peu. 3 bébés. TROIS. Enfin on ne va pas y penser de trop avant que ma tête ne tourne. Je n’en avais parlée encore à personne. J’avais caché que je savais que les jumeaux de Sedna étaient les miens. Je l’avais oublié en perdant la mémoire que j’avais rendu cocu ma femme quand j’avais un coup de tristesse suite à mon mariage qui tournait à… enfin au vinaigre quoi. Là, j’étais en route vers le café du coin, on le nomme le fifty shake. Une part de moi hésitait à aller là-bas. Il fallait avouer que le fait que les lieux soient un peu ceux ou la sœur de ma femme bosse rendait la situation cocasse. Je ne m’y sentais pas à l’aise, tellement ou que traversais la route juste devant pour me dire que le café de Joy serait sûrement une grande meilleure idée pour moi. Oui, vraiment une meilleure idée. Une fois la route traversée, je regardais pour être sûre que ma belle-sœur ne me regardait pas faire. Je savais qu’elle était très en colère et je voulais l’éviter cette colère. Oui, je ne voulais pas qu’elle vienne en me tirant par les oreilles car choisir entre ce qui est presque une meilleure amie pour moi et entre ma belle-sœur était difficile surtout qu’elle me faisait peur. Je vous jure qu’elle me fait peur. Vraiment peur et j’ignorais si c’était normal d’avoir peur d’elle. Je n’en savais rien. J’avais cette peur depuis qu’elle m’avait fixée avec ses yeux noirs quand Cordélia a accouchée et que j’avais failli tomber dans les pommes. Fin… j’avais vraiment peur mais je rentrais dans le bâtiment. J’ouvrais la porte donc et j’arrivais vers le comptoir en souriant à Joy. « Hey Enjoy! », disais-je alors avant même de m’installer sur un tabouret ce que je fis en posant l’étui de ma guitare sur le tabouret voisin et mon calepin sur le second. « T’as envie d’un peu de musique pour tes cli… », disais-je tandis que je m’arrêtais de parler en voyant un des clients en question. Pas compliqué de le voir. Il était connu enfin tout le monde connaissait un peu sa tête et puis je l’avais déjà rencontré mais j’ignorais sans ignorer aussi pourquoi il farfouillait autour de ma sœur pour l’avoir aperçu avec elle plusieurs fois. Je fronçais les sourcils buguant sur lui pendant quelques secondes. Je lui offrais même un sourire. « Bonjour Patrick ! », lui disais-je sans même savoir s’il reconnaissait le journaliste qui l’avait interviewé pour le journal local, il y a de ça trois mois. Une part de moi voulait le questionner sur ce qu’il fricotait avec ma petite sœur, bon de quelques minutes comme c’est ma sœur jumelle mais je ne voulais pas la laisser souffrir dans les mains d’un acteur aussi connu qui allait sûrement sauter sur la première Jennifer Lawrence ou Morrison qui passerait. (ahah !) Une fois qu’il fut salué, je reposais mon attention sur Joy en souriant. « Alors comment tu vas ? », demandais-je en oubliant carrément ma première question. Il était vrai que j’avais perdu la mémoire… mais ça revenait par petit bout de temps à autres puis j’avais aussi gardée des traces de mes amies et de mes photos pour me souvenir du plus possible. Ce n’était pas vraiment évident surtout que peu de choses m’aidaient et ma vie amoureuse était un gros inconvénient. Ne pas se souvenir de sa fille par exemple ou de sa femme ou de son ex. J’avais tout découvert petit à petit. Bizarrement les amis restent ce qu’il y a de plus simple à apprendre. Et je me souvenais assez bien de Joy. Depuis son retour, je lui avais pourtant inventé ce surnom. Oui, je ne savais pas si je lui donnais déjà dans le passé mais bon.