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Bennett K. Morrigan
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❝ post-it : Né à Inglewood, il est venu s'installer à Pasadena à 15 ans quand son oncle et sa tante l'ont pris sous leur aile. - A rejoint l'armée dès qu'il a terminé le lycée. - En mars 2016, il fut coincé dans une explosion, ce qui lui a coûté son métier et la moitié de sa jambe droite. - En convalescence, il tente de se reconstruire une vie sans savoir que faire, où aller, parce que tout ce qui lui a donné une vie, c'est l'armée.
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mot doux de Bennett K. Morrigan un Ven 27 Mai - 16:30
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Un autre rendez-vous avec le médecin venait de prendre fin, et je n’allais certainement pas m’en plaindre. Je n’étais pas idiot, j’étais conscient que ces rendez-vous étaient essentiels pour que je puisse vivre une vie à peu près normale suite à ce qui s’était passé sur le terrain, en mission militaire, mais de façon totalement contradictoire, aussi ironique ceci soit-il, j’avais le sentiment de passer toutes mes journées à l’hôpital, de voir chaque jour qui arrivait être scindé par un rendez-vous quelconque, comme si l’hôpital était ma seconde maison, ce qui ne me plaisait pas, évidemment. En gros, pour moi, ma vie se résumait à ma demeure à laquelle je commençais tout juste à vraiment m’habituer, aller à quelconque rendez-vous médical, et c’était pas mal tout. J’étais cloîtré dans cette routine qui ne me plaisait pas, j’avais le sentiment que je n’avais pas de vie à l’extérieur. Et ça, c’était sans parler du fait que j’avais l’impression de connaître, reconnaître personne dans cette ville. Enfin, les circonstances ne m’avaient pas vraiment permis de tenter de retrouver qui que ce soit, mais j’avais l’impression de déménager, arriver dans une nouvelle ville pour une seconde fois, comme si je ne trouvais plus mes repères, et cela devenait de plus en plus décourageant, à croire que me faire à ce style de vie ne me conviendrait pas, bien que pour le coup, je ne saurais jamais revenir en arrière. Pire encore, ce sentiment ne fit que s’accentuer au moment où le médecin affirma que même si ma convalescence se passait bien, il n’était pas encore envisageable de faire autre chose que de prendre du repos, ça et tenter de marcher petit à petit. Parce que je pouvais me déplacer, mais jamais sur de grandes distances, pas pour le moment, en tout cas. Ayant toujours cette impression d’être prisonnier, j’avais tenté de garder ma contenance devant le médecin, mais sitôt que je fus sorti de l’hôpital, il me fallut m’éloigner rapidement - autant que je le pouvais en tout cas - pour que personne ne me voie rager, pour que cette envie de briser la première chose qui pourrait se trouver sous ma main se dissipe peu à peu. Les poings serrés, je marchai jusqu’à ce parc qui se trouvait devant l’hôpital auquel je n’avais jamais fait attention précédemment. Il fallait dire que d’habitude, sitôt que mon rendez-vous prenait fin, je me rendais chez moi en taxi - à défaut de pouvoir conduire de quelconque façon - et c’était ainsi que je terminais ma journée. Mais là, prendre l’air frais, qu’importe ce que le médecin en pensait, était ce dont j’avais besoin, je le sentais, je le savais. Sitôt que j’y fus arrivé, je me sentis quelque peu mieux, légèrement libéré, même si je me doutais bien que cela n’allait pas durer. Comme je m'y en attendais, alors que je continuais en marcher, je commençai à ressentir une grande fatigue. Découragé dans un premier temps, je m’entêtai à faire quelques pas de plus, mais je compris que je ne le pouvais pas. Décontenancé et au désespoir, je dus déclarer forfait, m’obligeant ainsi à me poser sur le premier banc que je vis. Plutôt que de voir le progrès que j’avais fait malgré moi, je vis plutôt la défaite par rapport à ce qui venait de se passer, ce qui expliqua pourquoi j’appuyai mes coudes sur mes genoux, tant bien que mal, et que je baissai la tête, tentant d’inspirer profondément pour me calmer et ne pas craquer, encore une fois.
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mot doux de Oliver K. Williams un Mer 1 Juin - 23:00
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Je tendis l’oreille et souris devant le miroir une fois que je terminais de me raser, il allait faire beau. Je pouvais donc aller courir, je ne m’étais pas levé tôt cette fois-ci ayant eu besoin de rattraper un sommeil plutôt important. J’avais enchaîné quelques vernissages et disons que j’en avais bien profité également, buvant coupe de champagne sur coupe de champagne. J’avais besoin de repos maintenant et mon boss m’avait laissé deux jours pour récupérer de cette semaine de dingue qui venait de se passer. Je passais de l’eau sur mon visage puis allai dans ma chambre pour enfiler un short et un marcel. Il faisait une chaleur horrible dehors et j’entendais déjà ma sœur me dire : Ollie, tu vas attraper une insolation, tu es inconscient de sortir courir dehors par cette chaleur. J’en riais même tout seul devant ma penderie. Sacré Thalia. J’enfilai mes baskets et regardais par sa porte si elle était dans le coin mais non, sûrement partie faire de la boxe, je l’avais entendu entrer et repartir en moins d’un quart d’heure. J’admirais sa force de pouvoir allier boxe, plaisir personnel et cours. J’attrapais une bouteille d’eau dans le frigidaire et laissai un cours mot à Brandon si jamais il revenait et me cherchait. Ca devenait délicat son histoire aussi et il me stressait à me demander quoi faire quasiment tous les jours. Mais je le comprenais, puis c’était mon meilleur ami alors il fallait que je l’aide dans ses problèmes. Sauf que j’avais besoin de prendre l’air maintenant et même s’il faisait une chaleur épouvantable, j’allais courir, me vider la tête. Puis Gwen ne cessait de venir dans mon esprit et à ce qu’on avait vécu il y a de cela quelques mois maintenant. J’avais eu de ses nouvelles mais on n’avait pas vraiment parlé de tout cela et je devais le faire au plus vite pour m’aérer la tête et savoir quoi faire avec la jolie blonde. Je laissais les clés dans la boîte à lettre sachant que les deux zigotos avaient les leurs. Je partis donc près du parc pour faire le tour sympa que la cadre offrait, puis il y avait des arbres, donc de l’air frais enfin c’est ce que je pensais car au final pas du tout. Je me mis à suer vraiment vite et j’allais raccourcir mon temps de courses c’était certain. Il n’était même pas midi que le soleil cognait fortement. Je pris une longue gorgée d’eau et m’arrêtai pendant deux secondes pour ne pas avaler de travers. Je regardais autour de moi et vis peu de monde, tu m’étonnes. Je repris ma course et me dirigeai vers le petit étang pour attraper de la fraîcheur et cela fonctionna, je sentais une légère différence et c’était plutôt agréable. Cependant, mon corps me demanda de stopper et je sentais mes jambes se faire plus lourde. Foutue chaleur. Enfin je n’allais pas me plaindre, la météo des prochains jours n’annonçaient pas tellement de beau temps, alors autant en profiter maintenant. Je marchais dans le parc en récupérant et souriant, heureux d’avoir l’esprit tranquille et à ne rien penser pour l’instant. Voilà pourquoi j’aimais bien courir mais là, tout de suite, j’avouerai de vouloir une bonne bière bien fraîche ! Ca allait sûrement être ma prochaine étape dans mon footing, m’arrêtant dans un bar au passage. Je vis un banc au loin et décidai d’aller m’y asseoir sauf que quelqu’un d’autre le prit. Je haussai les épaules et allai tout de même vers ce dernier, après-tout, le banc n’appartenait à personne. Mais une fois arrivée à sa hauteur, son visage me rappela quelqu’un et cela me fit tilte, c’était un gars que j’avais vu au front pendant que je prenais des photos. Je ne me rappelais plus son prénom mais c’était un chouette gars. J’avais appris qu’il était revenu de force à cause d’un accident et c’est tout ce qu’on m’avait dit. J’étais loin de me douter que j’allais le retrouver dans les rues de Pasadena. Je pris place à ses côtés et me tournai vers lui avec un sourire. « Salut ! On s’est déjà croisé… Je suis Oliver, Oliver Queen. » Je lui souris et lui tendis la main pour me présenter, je ne savais pas s’il se souvenait de moi mais je n’arrivais pas à remettre la main sur son prénom, malheureusement. « C’était il y a quelques mois, au front ? » Bon d’accord, comme entrée en matière, il y avait plus délicat mais tout comme moi, je crois qu’il essayait de remettre mon visage sur quand est-ce qu’on avait pu se croiser. Si Gwen avait été avec moi, là, elle aurait tout de suite trouvé qui ça pouvait être. Cette femme, elle savait tout sur tout. Pas pour rien que c’était une fille en fait. Bref, je secouais la tête tout en regardant le jeune homme à mes côtés puis en face de moi pour éviter de trop le scruter.
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Bennett K. Morrigan
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mot doux de Bennett K. Morrigan un Lun 6 Juin - 2:20
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J’avais beau être dans un lieu public, à ce moment, précis, je n’avais pas envie de parler à qui que ce soit. Je n’avais pas envie de voir qui que ce soit non plus. Mais ça, ça ne me faisait pas vraiment angoisser, parce que sans vouloir me plaindre par ces propos, je ne pouvais pas dire que je connaissais beaucoup de gens que j’étais susceptible de croiser en ces lieux. J’étais parti depuis si longtemps que même les quelques connaissances que j’avais pu me faire avant mon départ me semblaient lointaines. Et qui pourrais-je croiser de l’armée que je connaissais ? Tous mes compagnons d’armes étaient, aux dernières nouvelles, restés au front, puisqu’eux, ils n’avaient pas été blessés, ou du moins, pas assez gravement pour être démis de leurs fonctions. Je n’allais pas cacher que cela me faisait toujours du mal de penser de la sorte, de penser à ces gens avec qui j’avais passé la moitié de ma vie, pour qui je n’existais peut-être même plus. Après, je me doutais bien que je me faisais du mal en étant aussi dramatique, mais ils avaient leur vie, ils avaient des devoirs envers la nation, ils ne pouvaient pas cesser de progresser si je n’étais pas là, je n’étais pas indispensable à ce point. Personne ne l’était, en réalité, pas dans l’armée en tout cas. Bien sûr, perdre un frère d’armes faisait du mal, chaque fois, mais personne ne s’empêchait de continuer pour autant, ce n’était pas imaginable, semblait-il. Sauf que maintenant, je ne le comprenais plus, je peinais à avancer, tous me manquaient, ce qui faisait que me faire sombrer dans une déprime encore plus sombre et envahissante. C’était à un tel point que toujours assis sur ce banc, avec cette envie de disparaitre ou bien changer de vie pendant un moment, que lorsque j’entendis une voix parler non loin, je crus que j’hallucinais. Je reconnaissais cette voix, mais pour moi, ce n’était pas possible que contrairement à ce que j’avais toujours cru, je croise vraiment quelqu’un de ma connaissance ici. Malgré tout, je décidai de relever la tête, puisque je ne pourrais pas rester la tête baissée de la sorte pendant une éternité, me rendant compte à mon grand étonnement qu’effectivement, le visage qui était associé à cette voix que j’avais entendue était bel et bien celui d’une personne que je connaissais. Après, je n’étais pas persuadé que j’aurais su deviner son prénom immédiatement dans un premier temps, ni même dans quelles circonstances j’aurais pu le rencontrer. Malgré tout, je fis un effort afin de trouver, remontant dans mes souvenirs d’avant mon accident. C’était un peu plus complexe, compte tenu que chaque fois que je pensais à mon temps passé au front, je revenais toujours au fait que je n’y retournerais plus, et cela me brisait encore le coeur à chaque fois que j’y songeais, mais au bout d’un moment, quand il me dit que cela faisait quelques mois, je finis par dire:  « Ah… Oui ! », me décidant finalement à lui serrer la main, parce que maintenant, je savais que je le connaissais, il me restait juste à mettre le doigt sur le pourquoi du comment. Je réfléchis donc encore un bref instant, tentant de l’imaginer non loin de moi, ou sous mon commandement, puisque dans les derniers mois, j’avais été finalement promu premier lieutenant… Quoique je ne le serai pas resté longtemps, aussi triste cela puisse-t-il être. Enfin bref, je n’y parvins pas, puis soudainement, je compris le pourquoi du comment; je connaissais toutes les personnes avec qui j’étais constamment. Et s’il ne me disait rien, c’était fort probablement puisqu’il ne faisait pas partie du groupe. Suite à cette association d’idées, je décidai de prendre le risque de lui demander:  « Vous êtes journaliste, ou photographe, un truc comme ça, je me trompe ? » Je me rendis compte que par la suite que mon propos pouvait paraître quelque peu maladroit, mais je ne le regrettai pas pour autant. Je jugeais que j’avais fait là un effort considérable de lancer la discussion, compte tenu des circonstances, de mon état d’être et tout ce qui venait avec. J’étais d’avis qu’Oliver n’avait pas à le subir, alors je prenais sur moi dans le cas présent, même si je ne pouvais clairement pas être parfait. Tout ce que je pouvais espérer maintenant, c’était que cela ne jette pas un malaise, mais pour cela, je n’étais pas peu confiant, parce qu’à mon avis, c’était une question simple, pas trop indiscrète, qui permettrait peut-être de me donner une meilleure idée d’où et quand j’avais pu le rencontrer précisément et ainsi, abaisser cette barrière d’inconnu qui semblait se trouver entre nous dans l’immédiat et qui, en mon sens, nous empêchait d’avoir des retrouvailles - si je pouvais les appeler ainsi - pleinement profitables.
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Oliver K. Williams
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mot doux de Oliver K. Williams un Mar 28 Juin - 13:43
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Courir ces derniers temps me permettait d’oublier tout ce qui pouvait me tracasser et tout ce qui pouvait trotter dans ma tête. Ce n’était pas compliqué ça se résumait à Gwen, mon boulot, la guerre et le secret de ma famille. Puis quand je courais j’étais sûr de ne pas être embêté et surtout que je me vidais facilement la tête car je me concentrais sur ma respiration afin de tenir le plus possible. Et sortir dans le parc était l’endroit où je croiserai le moins de monde possible, surtout à cette heure de la journée. Mais j’étais loin de me douter de croiser un ancien compagnon de guerre et plus précisément un soldat pour lequel ça a mal tourné. Je n’en savais pas plus, j’avais juste sympathisé avec lui et voilà que je le retrouve sur un banc. J’aurais pu le laisser seul mais j’avais besoin de lui parler et puis renouer contact s’il ne m’avait pas oublié. J’avais juste oublié son prénom mais je l’avais sur le bout de la langue, je suis sûr que si je la tirais, son prénom s’afficherait dessus en me disant : débile, il s’appelle comme ça ! Mais je n’y arrive pas. Je fronce les sourcils et m’approche enfin du banc en m’installant et entamant la conversation. Ce que je remarque immédiatement c’est qu’il n’est pas vraiment bavard. Peut-être est-ce l’effet de la guerre ou des séquelles que cela lui a laissé. Je soupire avant de le voir enfin me serrer la main, c’est déjà ça, un bon début je pensais vraiment qu’il allait me mettre sur la touche. Si je l’avais croisé comme ça, sans le connaître, je lui serais passé devant sans demander mon reste mais je le connaissais, donc pas moyen que je lui passe à côté, ça ne se faisait tout simplement pas. Je lui offre un sourire quelque peu encourageant à continuer puis me tourne en face pour regarder le monde qui afflue de plus en plus dans ce parc. Avec cette chaleur, c’est vrai qu’il vaut mieux profiter le matin et rester chez soi, au frais, l’après-midi. Je tourne la tête vers lui et hoche la tête lorsqu’il me questionner.[color=#330099] « Photographe, ma compagne enfin celle qui m’accompagnait était journaliste oui. On faisait une sacrée paire. »[color] Je souris en me souvenant de tous ces moments que l’on a passé ensemble sur le front même si ce n’était pas facile, ils resteront à jamais gravés dans ma mémoire. Je soupire et me tourne vers le jeune homme en essayant de paraître le plus poli possible. « Excuse-moi, mais j’ai complètement oublié ton nom. Je sais que c’est Morrigan car on s’appelait par nos noms de famille, mais ton prénom m’échappe. » Et franchement, je préférais l’appeler par son vrai prénom que par son nom qu’il portait lorsqu’il était sur le terrain, ça évite les mauvais souvenirs. « J’ai appris que tu avais dû rentrer au pays plus vite que prévu, traumatisme ? » Et je ne savais pas vraiment ce qu’il avait et pourquoi il était rentré, faire parler les gens ça peut les aider à s’en sortir parfois. Cependant, s’il décidait de ne pas m’en parler, je n’allais pas insister. J’avais fait ça pour Gwen, je n’avais pas insisté et pourtant j’aurais dû car elle s’était retrouvée noyée de ses sentiments et de ce qu’elle pouvait ressentir. Du coup, je me remets à parler, bien que j’ai vu que celui-ci n’était pas d’humeur très loquace. « Je suis revenu aussi à cause d’un traumatisme, disons qu’on ne s’attendait pas à cela avec Gwen et … ça nous a choqué, plus elle que moi. Mais c’était une forte tête, elle ne voulait pas montrer sa faiblesse, mais elle a craqué, un jour. » Je hausse les épaules en me souvenant de ce jour où je l’avais trouvé à l’appartement, dans un sale état il fallait le dire. Je me passe la main sur le visage et essaie d’enlever ses images de ma tête car la voir souffrir me fait aussi mal qu’elle. Alors je n’ose pas imaginer l’état de Bennett et la raison de son rapatriement au pays. « Enfin on est pas obligé de parler de ça si tu veux, ça fait combien de temps que tu es rentré ? Je veux dire que tu vis à Pasadena ? » Car le monde est petit mine de rien, jamais je n’aurais cru que j’aurais rencontré un ex compagnon de l’armée dans cette petite ville. Mais si, le monde est vraiment petit. Cependant, je suis content de le voir ici, je me sens moins seul dans cette ville où je n’ai pas vraiment d’amis d’ailleurs. Le seul mec que j’ai rencontré c’est Aaron et il a fini avec un œil au beurre noir, l’autre mec du bar, ce fameux Jay était trop occupé avec ses motos pour penser convenablement. Du coup, revoir cette tête familière me donne l’espoir que je n’ai pas que des ennemis dans cette ville.
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Bennett K. Morrigan
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À mon grand soulagement, le jeune homme ne sembla pas trop vexé quand je fis paraître de façon très peu discrète ma confusion par rapport au métier exact qu’il pratiquait au moment où nous nous étions rencontrés au front. Après tout, il aurait été quelque peu gênant que je ne sache pas son métier alors que je me devais de le savoir ou quelque chose du genre. Plus encore, je me sentis parfaitement détendu lorsque soudainement, je me rendis compte que je n’étais pas le seul à avoir des souvenirs un peu flous et des informations manquantes dans ma tête. En effet, alors que je venais tout juste d’accuser réception de l’information en provenance du jeune homme et de sa profession, ce dernier en vint à me poser une question pour savoir mon prénom. Pour lui faire savoir que moi non plus, clairement, je ne lui en voulais pas de ne pas s’en rappeler - parce que non seulement, il était vrai que nous utilisions rarement nos prénoms en mission, mais de plus, ce serait juste impoli de ma part pour le coup - j’esquissai un petit sourire, puis je lui répondis:  « Bennett, mais tu peux m’appeler Ben. », ne comprenant pas tout de suite pourquoi j’avais fait une réponse aussi développée pour ne rien dire, au final. Peut-être parce que je voulais signifier que moi aussi, je pouvais le tutoyer et que maintenant que nous nous étions reconnus, nous pouvions nous parler plus aisément ? Je ne savais pas trop, mais il était vrai que pour le coup, la situation était un peu plus confortable, pour moi, en tout cas. Enfin, elle ne le fut pas bien longtemps, compte tenu qu’après cela, Oliver me parla du fait qu’il avait appris mon retour, me poussant alors à baisser la tête un instant, comme si j’en étais honteux. La vérité était que j’avais encore du mal à parler de cela, même avec des gens que j’avais connus à l’armée. C’était comme si soudainement, je n’étais pas à ma place ici, dans ce parc de Pasadena. C’était comme si je laissais tomber les autres qui étaient toujours là-bas, même si clairement, je ne pouvais rien faire pour rectifier le tir. Conscient alors que je ne pouvais pas vraiment m’en échapper et que de toute façon, il faudrait que ça se sache, ce n’était pas comme si c’était discret, je finis par hocher la tête et dire:  « Non, accident. » À ce point, j’aurais pu expliquer ce qui s’était passé, parler de l’explosion, de ma jambe, voire montrer ma prothèse, mais je n’y arrivai pas, pas dans l’immédiat. Peut-être que si jamais le jeune homme me demanda un peu plus de détails, j’allais trouver le courage de lui en donner, mais pour le moment, cela sembla suffisant, puisque par après, il renchérit en affirmant que lui, il avait subi un traumatisme. Intuitivement, j’eus un petit sourire triste, le laissant toutefois aller jusqu’au bout de son histoire avant de lui dire:  « Oh… », me rendant compte par la suite que je ne savais pas vraiment quoi ajouter. Pouvions-nous dire « je suis désolé » dans une telle situation, même si je me doutais bien que celle-ci était fort probablement aussi triste qu’un décès ? Je ne savais pas trop, et je ne pouvais pas vraiment l’estimer, parce qu’à l’étonnement de bien des gens, au niveau psychologique, je m’en étais pas si mal sorti. C’était au niveau physique que les dégâts avaient été plus importants. Au bout du compte, histoire de ne pas m’enfoncer, je finis par ne rien ajouter, me contentant par la suite de répondre à sa question, me congratulant par la suite de ne rien avoir demandé de plus, parce que même si Oliver avait tenu ses propos comme si c’était moi qui ne souhaitait pas en parler, mais j’avais cru comprendre que lui non plus ne voulait pas s’étaler sur la question, et je comprenais parfaitement son choix, parce que je me doutais que tout cela avait dû être particulièrement éprouvant. Après, je ne me plaignais pas non plus de détourner le sujet quelque peu, et je le fis savoir en n’hésitant pas bien longtemps avant de répondre:  « Je suis rentré il y a un peu plus d’un mois maintenant. » Je marquai une petite pause, et puisque sa question pouvait avoir deux sens différents, je décidai de préciser:  « Officiellement, je suis ici depuis mes quinze ans, mais comme tu dois te douter, je n’ai pas passé beaucoup de temps ici avant aujourd’hui. » Et là, je me retrouvais avec ce qui me semblait être trop de temps devant moi. Trop peu de choses à faire, rien pour m’occuper qui soit vraiment à ma portée. Je savais bien que j’étais dans une situation de transition, qu’il me faudrait du temps pour m'adapter à ma situation, à cette vie que je n'avais jamais vraiment connue, soit une vie d’adulte, en solitaire, bien différente que ce que j’avais connu précédemment. Est-ce que c’était possible ? J'arrivais encore à en douter aujourd’hui. Peut-être pourrais-je demander à quelqu’un ? Mais encore là, je ne pouvais pas vraiment le demander à mon interlocuteur s’il repartait au front après avoir été rétabli… Histoire de m’assurer que je ne me plantais pas, je décidai de dire:  « Et toi ? Tu es ici pour longtemps ? » J’en étais rapidement venu à la conclusion que cela aurait été peut-être un peu trop cru de ma part de lui demander carrément s’il retournait au front, alors je m’étais contenté de ce propos, attendant de voir ce qu’il me dirait dans l’intention d’adapter mes propos par la suite.
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et oui, j'habite a pasadena tout comme toi
et peut-être que je te saluerais !


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