Cela faisait quelques mois que j'étais arrivée à Pasadena avec Maël, je crois que l'on peut se permettre de dire que nous nous sommes fait à notre nouvelle vie et pensant que venir ici dissuaderait mon fils de renoncer à connaître son père, se fut totalement l'inverse. Est-ce lui qui était trop insistant où bien moi qui avais peur d'affronter Bennett ? Tout en pensant cela, je m'acharnais sur un pauvre bouquet qui n'avait rien demandé et voyant l 'état des fleurs qui le composait, je levais les yeux en soupirant...J'étais bonne pour tout recommencer ! Ca attendra demain, dans tous les cas il était presque l'heure que je ferme la boutique, mon regard se posa automatiquement sur mon portable et je me mordais la lèvre. Il était temps que j'affronte le père de mon enfant, d'une certaine façon nous étions tous les trois des victimes du destin et avoir laisser Bennett dans l'ignorance pendant quatre ans n'était dejà pas sain non plus.
Je pris mon téléphone et cherchais dans mon répertoire le numéro de celui-ci, qu'au passage je n'avais pas eu fois de supprimer il y a quelques années. Ah ! Le voilà... Je commençais à écrire un message et le supprima de suite, puis je recommençais ainsi une dizaine de fois avant de me décider de lui annoncer que j'étais à Pasadena et que je voulais le rencontrer dans un café...Sans lui en dire plus. Étonnement j'eus une réponse positive, alors je m'empressais d'appeler la baby-sitter pour voir si elle ne pouvait pas me garder Maël quelques heures de plus, je ne pouvais pas prévoir la réaction de Bennett face à cette nouvelle et je n'allais certainement pas infliger cela à Maël.
Je m'arrangeais en vitesse devant le miroir qu'il y avait dans ma boutique, et par la même occasion j'essayais de trouver les mots adéquat pour tout lui avouer. « Voilà, en fait tu es papa », « En fait, tu vas trouver ça ironique mais... », non ça n'allait pas, bon je devais m'adapter à la situation et l'essentiel étant qu'il apprenne enfin la vérité. Je me dépêchais de fermer la boutique et de me rendre au nord de la ville dans le café librairie ou nous nous étions donné rendez-vous. La boule au ventre tout le long du trajet, j'arrivais enfin au nord de la ville et devant ce fameux café où il n'y avait pas foule aujourd'hui. Je le cherchais du regard mais en vain, il n'était pas encore là, alors je m'installais à une table en terrasse. Je regardais mon téléphone tranquillement et quand je levais les yeux je vis un visage familier arriver vers moi...Oh mon dieu, il était là ! Je me forçais donc à sourire, les joues en feu. Il n'avait pas tellement changé, il était toujours aussi beau mais on était pas là pour s'introspecter.