« Tiens Grant. » Fronçant les sourcils, je prenais les deux billets qu’on me tendait. Je remerciais mon patron du nightclub, une sorte de cadeau après noël faut croire. Regardant l’un des billets, j’haussais les sourcils. Le nom ne me disait absolument rien, mais rien n’allait m’empêcher d’aller voir ce show. Tant qu’il y avait de la musique, on pouvait être sûr de m’y voir. Dans le train pour retourner chez moi, j’envoyais un message text à Drew. Ayant deux billets, je n’allais pas y aller seul. J’aurais pu inviter Avery, mais je préférais ne pas l’imaginer dans ce genre d’endroit avec son ventre de cinq mois de grossesse. Elle aurait sans doute dit oui sans hésiter, mais c’était moi qui avais du mal avec l’idée de la voir dans une foule. Je savais que je devais être chiant, mais bon je m’inquiétais pour elle. Je n’étais pas le père de son enfant, mais j’avais promis de rester à ses côtés. Chose qui devenait de plus en plus dure, surtout qu’elle ne faisait qu’à sa tête. Mes écouteurs sur mes oreilles, j’écoutais une composition que j’avais faite il y a quelques jours. « Hey ! J’ai 2 billets pour un show d’main. Tu viens ? » Je ne m’attendais pas à ce qu’il me réponde tout de suite, surtout vu l’heure. Fermant les yeux, je me réveillais en sursaut en sentant une forte odeur d’alcool. Ouvrant les yeux, je tournais la tête tombant nez à nez avec un ivrogne qui me lorgnait. C’était assez intimidant, retirant un écouteur, je toisais l’homme d’une quarantaine d’année. « Oui ? » Il me souriait, montrant un sourire édenté. « De la monnaie. » Je n’allais pas faire mon radin, ouvrant mon portefeuille, je lui donnais un billet de cinq. Le reste du trajet se fit sans d'autre dérangement. J’arrivais finalement chez moi, exténué, mais avec une réponse à mon invitation. Au moins, je n’allais pas être seul, je lui donnais donc rendez-vous à l’adresse indiqué et l’heure à laquelle on devait se présenter pour l’ouverture. Ne connaissant pas le groupe, j’en déduisais qu’il n’y aurait pas des masses de gens à l’entrée. Je m’autorisais un long sommeil, avant de me réveiller en fin d’après-midi. Je répondais au message de Grace, la sœur de Drew. Je trouvais toujours étrange qu’elle m’envoie ce genre de message, après tout je n’étais pas si proche que ça d’elle. Enfin, c’était peut-être moi. Je me passais une main dans mes cheveux tout en me dirigeant vers la salle de bain pour y prendre une douche. Si je me dépêchais, j’avais de bonne chance pour arriver à l’heure à ce show. Enfilant une paire de skinny, un simple t-shirt gris, une veste et un bonnet que je callait sur ma tête, je quittais ma chambre pour prendre la direction de la sortie. En dévalant les marches de mon immeuble, j’évitais de croiser le concierge en sautant un palier. Ce mec, je ne le supportais décidément pas. Je me déplaçais en utilisant mon skate, laissant mes headphones dans mon cou produisant une musique ambiante. J’avais un peu d’avance, appuyant mon dos contre le mur, je regardais toutes ces filles qui se pressaient pour entrer. J’espérais simplement ne pas être tombé sur un mec qui chantait des balades, on aurait l’air de deux abrutis. Je voyais Andrew, lui faisant signe. « Hey ! Je commençais presque à croire que tu m’avais oublié ! » disais-je en lui tendant son billet, nous dirigeant vers l’entrée où il y avait de plus en plus de fille. Quelques hommes semblaient tout aussi perdus que nous. « Ça va ? » lui demandais-je en tournant la tête vers le brun. Bon, je lui parlais pratiquement tous les jours, mais en face à face c’était plus rare. En ce moment, c’était surtout au portable ou bien en nous connectant pour jouer. Ce qui ne changeait pas trop. Mais le voir en chair et en os allait faire différent. « Je me demande c’est quoi ce show quand même. » Il y avait décidément trop de filles et je commençais à me sentir de plus en plus mal… Je donnais mon billet au doorman qui me laissait passer, franchissant le seuil de l’immeuble rendant presque l’endroit glauque vu sous un certain angle. Un long corridor se trouvait devant nous. « Sérieux, je commence à me demander si c’était une bonne chose de venir. » disais-je en remettant mon bonnet un peu mieux sur ma tête. Au bout, se trouvait un rideau en velours noir, le poussant une lumière me fit fermer les yeux. J’entrais tout de même et me stoppait net en voyant toutes ces tables couvertes d’objets que je ne pouvais décemment pas décrire. « Vous désirez goûter ? » Je tournais la tête pour voir une fille en robe rouge me tendre un plateau qui semblait contenir des sous-vêtements. Mais elle venait bien de me proposer de goûter ? Je fronçais les sourcils, tournant la tête vers mon meilleur ami. « Dis-moi que je rêve, vieux ! » J’ignorais si je me trouvais au paradis ou bien en enfer !

Attendant, je regardais l’heure sur mon portable, cet idiot était en retard. Bon pas vraiment, mais tout de même. Je glissais mon portable dans ma poche, et levant mon regard, je voyais celui que j’attendais arriver. Me redressant, j’haussais un sourcil. Un souci de nettoyage avec sa bagnole ? Elle l’avait enfermé dans le coffret parce qu’il avait eu l’audace de la ciré un peu trop ? Mais l’image qui me venait en tête en le voyant couvert de mousse, me fit éclater de rire. « Je sais pas pourquoi, mais tu devais avoir tout un charme. En même temps, je t’imagine assez mal caresser sensuellement ta voiture tout en frottant. » disais-je en continuant de rire. Voir Andrew étendu sur sa bagnole à frotter son torse sur le parebrise avant n’avait selon moi rien de sexy de toute manière. Peut-être que ça pouvait allumer des filles, mais ça, ça les regardait elles. Puis, j’ajoutais à sa dernière question : « Parce que si t’était une femme t’aurait plus de soucis qu’on en a. » Oh oui, déjà on évitait le malheur d’avoir des saignements tous les mois, sans compter la douleur de l’accouchement et bien sur un cerveau incompréhensible qui nous ferait changer d’humeur au quart de tour. Non, je préférais de loin être un mec, même si ça impliquait de ne pas être sexy en lavant une voiture. Et puis, y’avait d’autre manière de l’être, même si je ne les avais encore jamais exploité. « Comme toujours, top shape ! » souriais-je en regardant tout autour de nous, on n’était certes pas une minorité visible en frais de nationalité, mais en frais de sexualité… Oh oui ! Il y avait décidément un troupeau de nana pour ce show. Je portais mon regard vers mon pote, riant. « Ne nous souhaites pas de malheur. » disais-je tout en portant mon regard sur mon billet. En tout cas, rien n’indiquait que c’était une comédie musicale. En fait, ça ne disait pas grand-chose. Si j’avais sut ! En découvrant l’endroit, je ne pus m’empêcher de pester intérieurement. Pourquoi mon boss m’avait donné ces billets ! Me croyait-il gay ? C’était assez rageant en fait, baladant mon regard sur la salle, je pinçais mes lèvres. Il était toujours tant de sortir ! Mais trop tard, une femme arrivait près de moi, me montrant un plateau de ce qui ressemblait à des bonbons et pourtant leur forme était tout autre qu’une simple lisière de friandise. J’étais complètement estomaqué. « T’as un drôle de paradis… » disais-je en tournant mon regard vers mon ami qui se servait. Ramenant mon regard vers la jeune femme, je poussais un soupir avant de sourire et d’en prendre un à mon tour. Je regardais le string dans ma main, c’était le premier sous-vêtement féminin que je tenais dans ma main. Bon ça avait un avantage, une fringale et hop il y en avait plus. « Fait moi pensé de t’en acheter une caisse. » Je n’y avais pas encore goûté, en fait je l’observais toujours. Je croquais finalement dedans. Pas mauvais. « Tu crois que j’taurais amener si j’avais su ! » répliquais-je tout en mâchant le bonbon. Cette scène avait quand même quelque chose de comique, digne des pires films d’humour en fait. Je devrais envoyer ce scénario à Seth Rogen. Une femme en petite tenue passait comme si tout était banal de se promener en string et babydoll. Je penchais la tête pour regarder ses fesses, coooooooome oooooon ! Qui ne l’aurait pas fait. Je croquais à nouveau dans un bonbon, enfin plusieurs. Revenant sur terre, je suivais une femme qui nous conduisait à une table. Je prenais place à la table, laissant mon regard balayer ce qui s’y trouvait. Je devais admettre que même en regardant des porno, je n’avais pas la moindre idée de ce que pouvait être tout ce qui se trouvait là. Mais la surprise fut lorsque j’allais dire quelque chose mais au lieu des mots qui devaient sortir, ce fut un machin non identifié qui me rentra dans la bouche. Ni une ni deux, je poussais ma chaise pour me reculer de cet objet, tournant mon regard vers Andrew qui semblait bien s’amuser. « Ah ouais ! » Étirant le bras, j’en prenais un tout au hasard, l’allumant à mon tour et me figeant un instant en le voyant s’allumer et se tordre dans tous les sens comme une chenille. Les filles aimaient vraiment ça ? Mais la question, est-ce que ça faisait aussi le café ? Bin quoi, tant qu’à vibrer, donner du plaisir, éclairer et gigoter, j’étais ça pouvait faire plus ! Brandissant le vibrateur tel un jedi, je regardais mon pote. « Andrew je suis ton père ! » disais-je un sourire espiègle accrocher à mes lèvres. J’avais toujours voulu dire une connerie du genre et j’avais trouvé un tout nouveau sabre laser ! Bonjour la maturité ! Un raclement de gorge et je tournais la tête vers une femme vêtu d’une façon qui me retirait aussitôt mon sourire de gamin. Elle portait sur nous un regard qui me donnait la chair de poule, après vêtue comme une sadomasochiste, y’avait de quoi vouloir prendre la fuite. Généralement, les tenues moulantes en latex c’était bien, mais dans ce contexte, je ne sais pas pourquoi j’avais du mal à trouver ça attirant. « Bonsoir, mesdames et messieurs… » Inutile de dire que son regard se portait bien vite sur nous. « Cette soirée est pour vous montrer comment donner du plaisir à votre corps. Nous vous présenterons chaque produit sur la table et bien entendu vous pourrez acheter ce qui vous tente à la fin. Tout au long de cette soirée, vous pourrez entendre un groupe local. » Je tournais la tête vers Andrew. « T’es mieux de prendre des notes ! » lui disais-je avec un large sourire.

Franchement, je commençais presque à croire que mon patron me voyait comme un gay, non pas que j’ai quelque chose contre eux, mais je suis loin d’être intéressé par les hommes. Ce n’est pas parce que j’en plaisante avec Andrew que c’est une vérité fondée ! Après tout, on n’a jamais rien tenté ensemble, pas même un bisou sur les lèvres, alors bon. Mais de savoir que mon patron m’avait donné des places pour une démonstration de sextoy avait quelque chose d’étrange. J’espérais pour lui qu’il ignorait la teneur de cet événement, sinon gare à sa saucisse que j’allais cuir à la broche ! On décidait tout de même de rester, la curiosité sans doute. Je savais ce qu’était un sextoy, mais en toute franchise je n’avais pas la moindre idée de comment certain pouvait s’utiliser ou bien à quoi il pouvait servir. Et dire que certaines femmes préféraient cela à un homme ! Assis à la table, on ne perdait pas de temps pour plaisanter, c’était sans doute plus fort que nous, mais en toute franchise, c’était surtout dur de rester sérieux alors qu’on se trouvait dans un endroit où on avait pas lieu d’être. Je me calmais aussitôt que la femme sur le stage commençait à parler. Je ne pouvais pas non plus jouer le gamin pré pubère toute la soirée, déposant le vibrateur sur la table où je l’avais pris. J’écoutais sans trop savoir quoi retenir de tout cela. Serait-ce utile dans ma vie ? J’en doutais presque, même si je savais qu’un jour ou l’autre mon éducation sexuelle serait mise à l’épreuve. Posant mon regard sur Andrew, alors qu’il me parlait de domination, j’haussais les épaules croisant mes bras sur mon torse. « J’en ai aucune idée. » répondais-je en posant mon regard sur l’engin en latex transparent. Ce truc devait avant appartenir à un Alien. Il n’y avait pas d’autre réponse que cela. Et même si j’avais regardé diverse genre de porno – bin quoi c’est de l’éducation comme une autre ! – je n’avais jamais une telle chose et franchement, je n’étais pas certain que ce soit excitant comme objet. Je ramenais mon regard vers la femme qui semblait nous viser directement. Cette fois on était cuit, on n’avait pas l’air de deux poussins égarés dans une immense basse-cour. Non, elle nous voyait comme deux coqs qui préféraient le coq à la poule ! Je grimaçais en l’observant, avant de pencher ma tête vers Andrew. « Viens, je préfère aller te mettre une raclé à la console que de continuer. Je ne veux pas savoir ce qu’elle a à nous offrir ! » Adressant un sourire à la femme qui nous regardait, je me levais, suivit d’Andrew et on retournait à mon appartement pour jouer à la console. Préférant oublier ce début de soirée !