Encore une nuit, que je passais à jouer à des jeux vidéo. Certain m’aurait qualifié d’énergumène, mais non j’étais simplement geek. J’avais pourtant essayé de dormir après être rentré de la boîte où j’étais DJ, mais rien à faire, je ne trouvais pas le sommeil. Je ressentais encore le rythme de la musique qui traversait mes veines et la basse qui faisait vibrer mon cœur. Dans ce genre de moment j’avais toujours du mal à trouver le sommeil, après j’étais plus un oiseau de nuit qu’autre chose. Étant rentré à trois heures du matin, je ne restais pas bien surpris en voyant qu’il était dix heures du matin lorsque mon portable se mettait à vibrer. « Attend Drew j’ai un appel. » disais-je avant d’appuyer sur pause, décrochant. « Bonjour. » Une voix féminine parla à l’autre bout de l’appareil. La tête appuyé sur mon téléphone, je regardais le plafond sachant très bien que mon meilleur ami allait entendre toute ma conversation grâce au casque d’écoute. « Je suis désolé, je prends plus de nouveau élève avant janvier. » La femme semblait outrée que je ne puisse pas prendre son fils de dix ans. Seulement, en cette période je préférais de loin la passer avec mes amis ou en famille, plutôt que de donner des cours. C’était en quelques sortes mes vacances d’hiver. Je raccrochais, poussant un soupire. Revenant au jeu, je passais encore une heure devant celui-ci avant que mon best me dise qu’il devait partir. Dommage, j’allais lui mettre une de ces raclés. Prenant une pause, je me levais pour quitter ma chambre. L’appartement semblait vide, Declan était sans doute parti voir son fils ou travailler. Me passant une main dans les cheveux, je poussais un soupire en voyant Truc, le chat de mon coloc, venir faire le tour de mes jambes en miaulant. « Il t’a pas nourrit ? » demandais-je au chat, bon je ne m’attendais pas à ce qu’il me réponde, mais quand même. Je pouvais bien lui adresser la parole, non ? Il était le seul qui me prendrait pour un fou dans cette histoire. Avançant vers la cuisine, je manquais à deux reprises de tomber par la faute du chat. Pourquoi ces bestioles ont le don de courir entre nos jambes ! Arrivé saint et sauve, je remplissais sa gamelle avant de me servir un bol de céréale. Ce n’était pas grand-chose, mais je n’avais pas tellement faim. Laissant le fond du lait dans le bol, je ne buvais jamais ce lait trop sucré, je retournais dans ma chambre. J’avais à peine remit mon popotin sur le lit, que je poussais un bâillement me laissant gagner par la fatigue. Je m’endors sans me changer, sans même défaire mes draps pour me glisser sous eux. Non, j’avais simplement une magnifique position étoile, la bouche grande ouverte. Je fus réveillé par la sonnette de la porte, me redressant en sursaut, je faisais peur à Truc qui était venu se coucher sur moi. Cherchant où je pouvais me trouver – comme si c’était mon genre de me retrouver ailleurs que dans mon lit, je me levais passant une main dans mes cheveux. Qui ça pouvait bien être ? Me dirigeant vers l’intercom en remontant mon pantalon qui glissait sur mes hanches, je poussais un juron en découvrant qu’une fois de plus l’intercom ne fonctionnait pas. Ce proprio avait vraiment le don de me faire chier avec les multiples soucis de son immeuble. Enfilant une paire de converse sans prendre la peine de les nouer, je sortais de l’appartement. J’arrivais devant la porte de l’immeuble, ne cachant pas ma surprise de voir Jade, mon élève de guitare, se tenant devant la porte vitré. Ravalant ma salive avec difficulté, je regrettais vraiment de ne pas être mieux attriqué. Pourquoi j’avais toujours une piètre apparence devant les filles. Bon avec Avery c’était différent. Mais c’était Avery. J’ouvrais la porte, regardant la blonde vénitienne je lui souriais malhabilement. « Salut. Qu’est-ce que tu fais là ? » demandais-je en m’écartant pour la laisser entrer. Je n’allais pas la laisser sur le porche tout de même. Mon regard se portait sur le bout de choux qui la suivait. J’étais encore plus étonner de voir un enfant avec elle. Elle était maman ? Je ne l’aurais pas deviné, en plus elle était jeune ! Bon, préjugé ma mère m’avait eu très jeune, même si personne aurait pu se douter que j’étais l’ainé de la famille Miller. Babyface un jour, babyface toujours ! « C’est ton fils ? » demandais-je en relevant mon regard vers mon élève.

Autant dire que je m’attendais pas à avoir de la visite aujourd’hui, généralement, je n’avais pas de temps pour moi jonglant entre cours privé, composition et mon boulot de nuit. Quand je me trouvais du temps pour moi, j’essayais d’en profiter le plus possible. Je me levais de mon lit après avoir entendu la sonnette de l’entrée. J’avais l’air d’un véritable zombie en me trainant les pieds jusqu’à l’intercom. Et sans grand étonnement pas de tonalité. Fichu immeuble, pensais-je en enfilant mes converses pour descendre. Si c’était la meuf de Declan, j’allais le tuer ! Avec un miracle incroyable, j’arrivais en bas sans avoir déboulé les marches ou quoi que ce soit. C’était pratiquement un exploit venant de ma part. Bien entendu, je ne cachais pas ma surprise en voyant une de mes étudiantes devant l’entrée de l’immeuble. Avais-je oublié un de mes cours ? Pourtant, je n’en donnais pas à cette période de l’année. Reportant ceux-ci à la nouvelle année. J’ouvrais la porte et mon manque de tact franchit mes lèvres. Au moins, je n’avais pas dit une bêtise, mais je n’avais pas été des plus chaleureux non plus. C’était surtout mon étonnement qui m’avait fait parler. J’appréciais Jade, en plus je la trouvais mignonne. Retenant un bâillement, je glissais mes mains dans mes poches de pantalon. « Non. Je n’e m’attendais simplement pas à te voir c’est tout. » disais-je en sortant une main de ma poche pour me la passer dans mes cheveux en bataille. Avoir su je me serais arranger pour avoir fière allure. Pour le coup, j’avais l’air de l’adolescent qui avait passé sa nuit à jouer à des jeux – ce qui était en partie le cas. Encore endormi, je remarquais tout de même son sourire amusé ce qui me fit froncer les sourcils. J’allais demander si je n’avais pas quelque chose sur le visage, lorsqu’elle me demanda si elle m’avait réveillé. « Euh… Oui, je suis rentré tard du travail, et disons que j’ai passé la fin de la nuit sur ma console. » Mais pourquoi je lui racontais tout cela moi ! Elle devait s’en balancer de ce que je faisais de ma vie. J’étais simplement son prof de musique, tout du moins c’est ce que je croyais. Mon regard se porta sur le gamin près d’elle. J’étais un peu perdu quant à l’identité de celui-ci. Ne connaissant pas vraiment la vie de Jade, j’ignorais qui il pouvait être pour elle. Mais je ne me gênais pas pour lui demander. Je découvrais qu’il était son petit frère. Je passais la main sur la nuque. « Il est tranquille ? Si je le mets devant une console il ne rouspétera pas ? » demandais-je, car je devais bien me l’avouer moi et les enfants c’était deux. C’était moins pire qu’avec les filles, mais il n’existait pas d’amour entre eux et moi, j’étais malhabile et ils avaient le don de s’en rendre compte. Après s’il était sage, ça ne me dérangeait pas plus que cela. Je ne voulais simplement pas me trouver à expliquer certaine chose à Declan si tout partait en vrille. Prenant les devants, Jade conduisait la petite troupe, moi fermant la marche. Je m’arrêtais néanmoins lorsque le concierge de l’immeuble sortait pour me regarder. « Miller ! » Basculant la tête vers l’arrière, poussant un long soupire, je me tournais pour regarder l’homme. « Loyer. » Il n’y avait pas d’autre moment pour cela ? « J’enverrai Declan quand il reviendra… » En regardant bien l’homme, je fronçais les sourcils tournant la tête pour regarder ce qu’il observait, soit Jade qui marchait vers mon appartement. « Tu vois des filles Miller ! Je te croyais gay. » Préjugé ! Je tournais les talons, qu’il se démerde pour son chèque ! « Hey Miller ! C’est ton fils ? » J’aurais tellement voulu l’envoyer chier, mais je le laissais rire au éclat. Sa découverte complètement fausse semblait l’amuser au plus haut point. J’arrivais près de Jade et son frère, sortant de ma poche mes clés pour ouvrir la porte. « Désolé, le concierge est du genre… » Je m’arrêtais, ne pouvant pas dire le fond de ma pensée devant cet enfant. Poussant la porte, je les laissais entrer en premier. « Faite comme chez vous. Vous désirez boire quelque chose, mangé ? » demandais-je sans vraiment savoir ce que j’avais à offrir, puis je me tournais vers le gamin. « Tu veux jouer ? »

Si j’avais été plus réveillé, sans doute que j’aurais été une véritable catastrophe. En fait, je devais simplement être fatigué et un tantinet encore endormi pour sembler « normal » devant une fille. Fallait que j’en prenne bonne note. Parce qu’en temps normal devant Jade j’avais le cœur qui palpitait, les mains moites et presque des sueurs froides sur le front. Pour l’instant, je ne ressentais aucun de ces symptômes et je n’étais pas en train de jouer d’un instrument. Ça tenait du miracle ! Échevelé, mon pantalon glissant sur mes hanches, je la regardais en haussant un sourcil. « Ça veut dire ? Les filles peuvent pas faire de même ? » Ça je mettrais ma main au feu que ce n’était pas que les hommes qui étaient comme ça, un sourire prit place sur mes lèvres. Je n’avais pas dit cela avec froideur. Tout au contraire, c’était ponctué d’une touche d’amusement et de mec trop endormi pour être frustré. Et puis, de toute je ne cachais pas mon côté geek. Comme je ne cachais pas le fait d’être puceau, certes j’en parlais pas à mes élèves se serait un peu de mauvais goût, même de très mauvais goût. Mais tous ceux assez près de moi le savait ou s’en rendait compte assez facilement. Je portais mon regard sur le gamin, avant de relever mes yeux azurés vers Jade. Quand est-ce que j’avais laissé croire que j’aimais les enfants ? Suffisait de demander à mon coloc pour que celui-ci confirme ce fait, j’étais une plaie avec les mômes. J’ignorais encore comment j’avais fait pour promettre à Avery que je serais toujours là pour elle ! Elle avait beau être ma meilleure amie, élever un enfant je n’étais pas sûr d’être capable de le faire. Mais sans moi, je savais qu’elle serait perdue. J’étais la tête et le cœur. « Je ne les déteste pas non plus, je suis juste pas très à l’aise avec eux. » disais-je un peu pour me justifier. En gros, fallait pas me laisser seul avec un enfant. On se dirigeait vers mon appartement, me faisant intercepter par le concierge. Celui-là s’il pouvait me lâcher la grappe ! Je les rejoignais à ma porte, ignorant l’interruption du concierge. Inutile de m’enfoncer encore plus. En d’autre temps je pouvais y parvenir très facilement moi-même, j’allais me limiter à cela. Je fermais la porte, me dirigeant dans l’espace cuisine relié au salon. « D’accord. » répondais-je en me dirigeant vers le frigo pour voir ce qu’on avait après avoir proposé la console au gamin. C’était une veille ps3 qui se trouvait dans le salon, j’en avais un peu que faire, alors ainsi elle pouvait être utilisé par tout le monde. Gardant mes vraies consoles dans ma chambre, j’aurais eu un mal fou à l’autoriser à jouer à mes consoles si je n’avais pas eu ce vieux modèle. Ouvrant la porte du frigo, je me penchais pour regarder à l’intérieur, j’étais réellement du pour aller faire l’épicerie. Je trouvais tout de même quatre sodas, dont trois que je sortais. Ouvrant l’armoire où se trouvaient les verres, je tournais la tête pour la regarder. « Je crois… J’ai pas vraiment prit le temps de faire l’appel. » Declan était assez vieux pour faire ce qu’il voulait, mais j’ignorais si c’était ma voix ou le fait que j’étais revu calmement, mais Truc arrivait en miaulant. « Enfin, y’a toujours Truc. » Vraiment, Declan ne s’était pas forcé pour nommer son chat. Il sautait sur le comptoir et j’allais lui ouvrir l’eau du robinet le laissant boire. J’ouvrais une canette, la versant dans un premier verre. « Hum. » En amie… On pouvait vraiment se qualifier d’amis ? C’était quand même étrange, je connaissais tellement peu de chose sur elle tout comme elle connaissait rien de moi. Les trois verres versé, je me dirigeais vers eux. « Euh… Comme je donne plus de cours jusqu’en 2016 et que je travaille pas ce soir… Je sais… » Je ne finissais pas ma phrase, me prenant les pieds dans Truc qui s’amusait à marcher entre mes jambes. Bien entendu lorsqu’on est maladroit tout peut arriver. Et avant que j’aie pu réagir j’étais couvert de soda, mais j’étais malheureusement pas le seul. « Truuuuuuuuuuuuuuuc ! » hurlais-je en lissant mes cheveux mouillé par le soda, je portais mon regard sur Jade et son frère. Le gamin semblai sec, mais la rouquine pas le moins du monde. En un instant mes joues s’empourprèrent et je détournais le regard. « Désolé, vraiment. Si tu veux, tu peux prendre une douche, je te prêterai des vêtements le temps de laver les tiens. » disais-je en essayant de ne pas la regarder. Eh bien voilà, il avait fallu un stupide chat pour retrouver le véritable Grant Miller !

Les stéréotypes, il en existait tellement. Le fait qu’une fille ne puisse pas jouer aux jeux vidéo en était un en général. Mais pour être franc, j’en connaissais plusieurs. Un sourire apparut sur mes lèvres, donc elle jouait à des jeux. C'était bon à savoir ! Mais dans tous les cas, je ne m’attardais pas plus longtemps à ce détail, la suivant elle et son frère vers mon appartement. Au moins, ce n’était pas le foutoir comme ça aurait pu l’être. Sans trop rajouter quelque chose, je laissais le gamin s’installer à ma Playstation et me dirige vers la cuisine. Je n’allais pas me transformer en hôte désagréable simplement parce que je ne m’étais pas attendu à recevoir de la visite. En fait, ça aurait été mensonge, sachant que tout et n’importe qui pouvait se pointer devant ma porte. Que ce soit des élèves pour mes cours, mes meilleurs amis ou des gens pour voir Declan. Notre appartement n’était pas des plus zen et apte à devenir un endroit de plénitude. Je me sentais bien, c’était mon havre de paix, mais un havre de paix achalandé. Je trouvais des canettes de soda, préparant des verres. L’idée que j’eus aussi de prendre les trois en même temps… J’avais à peine mit les pieds dans le salon, que le foutu chat s’amusait entre mes jambes manquant de me faire perdre pied, mais fit perdre mon emprise sur les verres de soda. Couvert de la tête au pied, je relevais mon regard vers Jade et son petit frère. Le spectacle avait quelque chose de drôle, dans un sens, mais la voir ainsi mouillé me fit retrouver mon embarras vis-à-vis des femmes. Il aurait pu se produire n’importe quoi, mais il avait fallu que ce soit quelque chose comme ça. « Je vais pas te laisser ainsi. Même si le soda te va bien… » Des vêtements mouillés s’étaient tellement sexy. Mais à quoi je pense moi ! Et qu’est-ce que dis en prime ! Me passant une main sur le visage, je prenais les devant pour me diriger vers ma chambre, un peu plus bordélique cette fois. Je devais vraiment me changer les idées, si je ne faisais rien, je n’étais pas certain d’arriver à calmer mon entrejambe. Il me faudrait prendre une douce sacrément froide pour y arriver. Il y a des choses qui sont plus dure à contrôler que d’autre disons. Je prenais un t-shirt Chewbacca et la plus petite paire de pantalon, soit un jogging avec cordon à la taille. Elle ne me paressait pas bien grosse, et ne sachant pas si mes vêtements lui ferait autant prendre ce que j’avais de plus petit ou du moins assez pour que ça lui fasse facilement. Je lui tendais mes vêtements, lui montrant la salle de bain. « Tu trouveras tout ce qui te faut. Fait juste attention parfois l’eau prend du temps avant de devenir chaude. » Mon regard plonger dans le sien, je déglutissais affichant un sourire timide. « Laisse tes vêtements dans la pièce, je les mettrai dans la machine. » ajoutais-je avant de tourner les talons pour aller me chercher de quoi me vêtir à mon tour. Je n’allais tout de même pas poireauter devant la porte, la simple idée d’entendre l’eau me donnait des images. Qu’est-ce qui m’arrivait ! Pestant, j’allais chercher un t-shirt manche longue et une paire de jeans. Ça n’avait rien de ressemblant avec ce que je portais en ce moment. Le look pyjama ce n’était pas trop mon style, mais bon prit au dépourvu je n’avais pas su offrir meilleur accueil. Je sortais de ma chambre, alors que l’eau semblait s’arrêter. Mes vêtements dans une main, je les déposais sur la table de la cuisine avant de servir la dernière canette de soda dans un verre. J’allais porter celui-ci au gamin et ramassait les verres et essuyait le sol avec du papier absorbant. Je me tournais pour voir arriver Jade et je me figeais, sentant ma bouche s’entrouvrir. Je devais être dérangé à trouver cette fille mignonne dans mes vêtements. C’était un peu grand au niveau des épaules, des manches et le pantalon, mais cette vision me plaisait. « Je vais prendre ma douche, je n’en ai pas pour longtemps. » Pourquoi avais-je accepté qu’elle vienne chez moi ? Je passais près d’elle sans la regarder, sentant mes joues prendre une douce coloration de rose. Je jetais le papier et prenais mes vêtements avant de me diriger vers la salle de bain. Retirant mes vêtements, j’ouvrais l’eau et me glissais sous celle-ci sans vraiment réfléchir. Tout ce que j’avais en tête c’était cette image de Jade portant mes vêtements. Pourtant, j’avais déjà vu Avery ainsi, mais cette fois c’était différent. La tête sous l’eau, je restais de longues secondes les yeux fermés à essayer d’oublier. Je me lavais, puis poussait un cri de surprise en sentant l’eau devenir glacé. Sortant prestement, je me prenais les pieds dans le tapis de bain glissant et m’étalant sur le sol dans un bruit sourd. Ah bin voilà, je ne pouvais pas être moi-même sans ce genre de bêtise. « Ça va, ça va. » hurlais-je avant qu’elle ne débarque dans la salle de bain et me trouve flambant nu sur le sol. Je me relevais, fermant le robinet en maudissant cette douche. Un séchage rapide et je prenais nos vêtements pour les mettre à la machine, avant de sortir pour retourner au salon. Je remontais machinalement mes manches, regardant la rouquine et son frère ne réalisant même pas que dans ma chute j’avais trouvé le moyen de m’en taillader la joue. « Vous aimeriez faire quelque chose ? À moins, qu’on passe la journée à regarder… » Ah bin bravo, j’avais oublié le prénom du gamin. « …ton frère jouer à la console. »

« Ça va, ça va… » disais-je sans lui porter de regard. Couvert de soda, je ne me gênais pas pour prendre une douche tout de suite après Jade. C’était plutôt rare que je faisais ce genre de chose, mais la situation obligeait. Si je ne voulais pas rester couvert de soda et devenir collant, c’était la seule chose à faire et cela malgré la visite. J’avais toujours apprit que c’était impoli de faire ça, alors je me dépêchais à prendre cette douche. Bien que je restais quelques minutes la tête sous l’eau avec l’espoir d’effacer les images de Jade trempée. C’était au final l’eau devenu glacé qui m’avait fait sortir de la douche. Dieu seul sait comment j’ai horreur des douches froides ! M’habillant, je retournais vers le salon. Devant mes « invités », je leur demande ce qu’ils ont envies de faire, regardant Jade qui s’approchait de moi. Déglutissant, je la laissais tourner mon visage, me passant la langue sur ma lèvre pour l’humidifier. Tout à coup, j’avais la gorge drôlement sèche. Fronçant mes sourcils, je venais déposer mes doigts sur ma joue, laissant une grimace prendre place sur mon visage en sentant finalement un picotement au contact de mes doigts sur ma peau. Je n’avais pas la moindre idée de comment ça avait pu arriver, mais voilà c’était fait et c’était presque chose courante chez moi. « Euh, oui. Dans la salle de bain sous la vanité. Il y a une petite trousse de premier soin. Y doit y avoir tout pour ça. » disais-je en tournant mon visage vers elle. Sentant ses doigts prendre ma main, je portais mon regard vers nos mains. Me mordant la lèvre, avant de la suivre sans vraiment d’hésitation. Dans la salle de bain, j’allais sortir la trousse en question, la déposant sur la vanité. Puis, j’allais m’asseoir sur la cuvette de la toilette, prenant bien soin de baisser le siège avant. Me retrouver les fesses dans l’eau sans façon, même si se serait bien mon genre de faire une connerie aussi stupide. Serrant mes mains ensembles, je les glissais entre mes jambes la regardant s’apprêter à désinfecter la coupure. Un sourire en coin s’affichait sur mes lèvres, moi je l’aimais bien dans cette tenue. Mais je me gardais bien de dire un commentaire. Je ne trouvais pas la chose appropriée surtout aux vues de notre relation. Je sais, je n’avais rien d’un enseignant d’école, mais j’avais du mal à dissocier prof et élève. « Des crêpes ça me convient parfaitement. En plus, je n’ai pas encore mangé et je meurs de faim. » avouais-je en la regardant. Je sentais le contact de l’alcool à friction sur ma joue, me faisant immédiatement plisser le nez et fermer les yeux. C’était une sensation tellement désagréable. Je me raclais la gorge, me donnant une forme étrange de courage. Une fois mon égratignure soigné, je me relevais. Autant dire qu’elle était minuscule à mes côtés, la regardant je laissais un sourire prendre place sur mes lèvres. « Merci. » Je tournais mon regard vers la glace, observant mon reflet. Mon regard se posait sur le passement une faction de seconde, avant que je prenne la trousse pour la ranger sous la vanité et de me diriger vers la cuisine. « Donc des crêpes. » Bon je n’étais pas un as niveau cuisine, mais je me débrouillais au-delà du macaroni au fromage. Je passais une main dans mes cheveux, tapotant de mon index mes lèvres. Un petit briefing de ce qu’il fallait et je sortais le tout déposant chaque aliment nécessaire sur le comptoir. Une fois faite, je déposais mes poings sur ma taille. Je n’avais rien oublié. Je crois. « Farine, poudre à pâte, œufs, lait, vanille… » Je me tournais vers Jade. « J’oublie quelque chose, non ? » demandais-je en fronçant les sourcils, cherchant ce que j’avais oublié. Ma réflexion ne dura qu’un instant, frappant mon poing dans la paume de ma main. « Le sucre ! » J’allais chercher celui-ci, le déposant avec le reste. Je sortais des bols. « Tu veux faire quoi, la pâte ou la cuisson ? » Mais une idée traversait aussitôt mon esprit. « On peut aussi mettre des fruits ou des brisures de chocolat, je crois qu’il en reste dans la dépense. Ça te dit ? » Pour ma part, j’étais loin d’être quelqu’un de difficile. Je pouvais tout manger, sauf la noix de coco que j’ai toujours eu en horreur !