Avais-je été honnête ? Dans un sens oui, mais cette honnêteté était emplie de parenthèse dissimulant d’autre vérité. Seulement, en tant qu’adulte, il est impossible de dire toute la vérité. On perd l’innocence d’un enfant, on comprend que mentir n’est pas forcément un mal, car cela peut aussi panser des plaies ou empêcher certaine blessure de s’ouvrir. La franchise pouvait malheureusement être bien plus douloureuse que le mensonge. Sans rien dire, je plongeais mon regard dans le sien. « Peut-être bien. » Je ne pouvais pas nier que notre couple manquait de communication, mais pour ma part, je savais que ça s’étendait à bien plus que des paroles, des mots ou des envies que l’on s’était caché ou omit de dire. Poursuivant mon silence, j’écoutais respectueusement ce qu’elle avait à me dire. Après tout, je n’étais pas seulement là pour vider mon sac et obtenir une seconde chance. Pour y arriver, je devais écouter ce qu’elle avait à me dire. Je ne fus pas surprit en l’entendant dire qu’elle n’était pas certaine de pouvoir me pardonner. Je n’en espérais presque pas autant, après tout, le pardon ne se donnait pas forcément avec aisance. C’était quelque chose qui devait être gagné, chose que je n’avais pas pu essayer d’avoir comme je ne l’avais pas revu depuis un moment. Je ne pouvais pas racheter mes erreurs, même si je me doutais que j’aurais un mal fou à le faire. Et cela si je trouvais la force de corriger mes défauts, mais pouvait-on réellement changer qui nous étions ? C’était toute l’ampleur de mes doutes, que je me gardais bien sous silence. Un sourire arrivait tout de même à se former sur mes lèvres à simple « je t’aime ». Ce n’était que trois petits mots, mais ils étaient assez fort pour offrir de nombreuse possibilité. Suivant son regard, je portais à mon tour mon regard sur la gardienne, avant de revenir sur Sophia. C’est sûr que pour le coup, on n’avait aucune intimité. J’aurais pu m’arranger pour avoir une visite conjugale, mais pour être franc, ce n’était pas la meilleure des idées. Non, pas que j’aurais essayé de lui parler par le langage du corps, mais ça aurait été plutôt mal vu sachant que l’on se revoyait depuis plusieurs mois loin l’un de l’autre. Si notre couple avait été heureux et épanoui malgré la distance, surement que je l’aurais fait, mais c’était loin d’être cela. « On a toujours besoin de notre famille. » Je savais pertinemment que je disais cela en sachant qu’elle ne connaissait pas mes parents, que je ne lui en avais jamais parlé. Qu’elle ne connaissait que Jared, mais à mes yeux il était le plus important. Ou du moins le seul à connaître. « Ça me fait plaisir d’entendre cela. » concluais-je avec un sourire, j’aurais pu lui promette mont et merveille, mais la gardienne toussota. Et je savais bien que de toute manière, je n’avais pas l’intention de lui faire miroité des choses. « La visite est terminé. » Je tournais mon regard vers la femme qui nous avait « épié », lui accordant un signe de tête pour indiquer que j’avais compris. Je me levais donc, allant attaché le bouton de mon veston, que je lissais soigneusement après coup. Puis, je m’autorisais à aller déposer mes lèvres sur la joue de ma femme. « Je reviendrai te voir. » disais-je, avant de m’éloigner quittant le pénitencier pour retourner à mon hôtel. Cette rencontre n’avait finalement pas été un désastre, ça c’était même mieux passer que ce que je m’étais imaginé. Maintenant, restait à savoir si la suite irait tout aussi bien ou les vieilles habitudes reviendraient !