▬ something about you ◮ w/ Toby ▬

Something about you
toby smith & holden j. jones

Il en avait vu des choses dans sa vie Holden. Son statut de pasteur l’avait amené à entendre toute sorte de confessions. Des récits terrifiants, à vous briser le cœur, et d’autres qu’on n’aurait pu imaginer par nous même. Plus récemment, Holden avait pu témoigner d’un autre de ces étranges moments. Le jeune homme devait être dans la trentaine. A première vue, il n’y a rien que l’on pouvait redire sur son cas. Bonne posture, visage séduisant, il avait tout de votre mâle lambda. Alors oui il avait cet air un peu perdu dans ses yeux, mais Holden n’aurait pu s’imaginer le secret caché derrière ce regard. De par sa profession et sa propre personnalité, il avait juste naturellement offert son assistance. Les quelques mots échangés entre eux avaient suffit à Holden pour réaliser que, en effet, quelque chose n’allait vraiment pas chez son interlocuteur. Perdu était peu dire. Il semblait complètement déboussolé par tout ce qui l’entourait. Accident? Traumatisme quelconque? Deuil? Les possibilités avaient défilés dans l’esprit d’Holden sans qu'il les formule en question. Le pauvre homme n’avait pas besoin d’un interrogatoire en plus de tout ce qui semblait le préoccuper. Il avait été clair qu’il était arrivé à Pasadena soudainement, comme si on l’avait balancé de l’arrière d’un van au milieu de nulle part. Pas de portefeuille avec une quelconque identification, pas d’autres vêtements que ceux qu’il avait sur le dos, pas d’endroit où passer la nuit, pas d’amis ou famille à joindre. Holden avait tenté d’apporter son soutient sans effrayer l’inconnu. Il l’avait accompagné jusqu’à l’église où il lui avait donné nourriture et vêtements, avant de lui indiquer qu’il pouvait passer la nuit ici s’il le souhaitait. Tout cela s’était passé il y a plus d’une semaine. Holden n’avait pas pu empêcher son esprit de vagabonder vers le jeune homme entre deux moments de calme. Qu’était-il devenu? Allait-il mieux? Pasadena n'était pas une grande ville, mais la misère y trouvait tout de même sa place. Holden ne pouvait imaginer comment se débrouiller au jour le jour quand on ne possédait rien de valeur, rien de concret. Honnêtement, il n'avait jamais pensé revoir le jeune homme. Il l'imaginait déjà vagabonder jusqu'à une autre ville, ou bien retrouver ses esprits et rejoindre la vie qui l'attendait surement quelque part. C'est pour cette raison qu'il en sursauta presque quand il aperçu le jeune homme de nouveau. Il se tenait dans l’encadrement de la porte, une pile de vêtement dans les bras. « Oh » fut tout ce qu’il trouva à dire sur le moment, encore choqué par la soudaine apparition. Il se reprit vite, un sourire soulagé s’étirant sur son visage. « Ce n’était pas nécessaire » entama-t-il en désignant les vêtements d’un geste de la main « Je sais que ce n’est pas du Ralph Lauren, mais vous pouvez les garder si vous voulez » dit-il d’un ton léger, sa blague sur la mode tombant à plat. Il ne savait pas pourquoi il se sentait presque nerveux. C’était ridicule. Il y avait juste quelque chose chez l'autre homme, quelque chose de mystérieux. « Comment allez-vous » demanda-t-il, désignant un des bancs à côté d’eux avant d’y prendre lui-même place.

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Toby ne savait pas trop pourquoi il se tenait de nouveau debout dans cette église, peut-être une simple raison de principe : il avait lu qu'il fallait toujours rendre ce que l'on avait emprunté, même s'il avait volé le centre et que par conséquent il n'était pas le meilleur dans ce genre de considérations. Mais peut-être simplement car Holden avait été le premier à lui venir en aide dans cette ville et qu'il avait besoin de parler, de le revoir. Ce pasteur avait su lui tendre la main au moment où le pauvre trentenaire en avait le plus besoin. Complètement perdu, ne sachant où aller, dormir, encore à errer, prêt à errer des mois de ville en ville, il avait vu le bout du chemin dans cette église. C'était peut-être la raison pour laquelle il avait décidé qu'il avait bien assez brouillé les pistes et qu'il était temps de se poser ici : cet accueil. Le fait était qu'on l'avait traité en humain. C'était bizarre comment les choses se déroulaient au-dehors. Toby se rendait de plus en plus compte qu'au centre de recherches, il était traité comme un sujet d'expérience (bien que ce soit lui qui les faisaient) et non comme un homme. Il eut un large sourire en entendant la voix de son bienfaiteur. Il le regarda, avec cette lueur dans les yeux, celle qu'ont les gens qui ne savent pas s'ils sont chez eux ou ailleurs. « Je voulais vous les rendre et profiter de cette occasion pour vous remercier encore une fois de l'aide que vous m'avez apportée. » déclara Toby en s'approchant davantage du pasteur. Le sourire charmant, il rougit un peu, sans doute la gêne de se tenir devant quelqu'un qui l'avait vu au plus bas. Chaque être humain avait ce genre de sensation. « Je vais bien et c'est en partie grâce à vous... » répondit-il à la question qu'on venait de lui poser de façon sympathique. « Et vous ? » ajouta-t-il ensuite.

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Il avait beau avoir la trentaine, Toby avait cet aura d’innocence qui semblait lui coller à la peau, un regard honnête et attentif qui ne demandait qu’au premier crétin de profiter de cette douce naïveté. C’était cette certaine angoisse qui avait empêché au jeune homme de quitter les pensées d’Holden ces derniers jours. Pasadena n’était pas un trou de désespoir où se ressemble la vermine du monde, mais une belle pelouse et clôture blanche ne sont parfois que ça, des façades. Toby aurait pu avoir des problèmes, seul à parcourir les rues une fois la nuit tombée. Il suffisait d’un bon regard en sa direction pour savoir que celui-ci n’était pas violent pour un sous et ne serait pas un problème à manipuler. Mais il était là. Sain et sauf et sans traumatisme apparent. Juste venu rendre des vêtements en homme poli qu’il était. Cette image ne pouvait que faire sourire Holden chaleureusement. Il était juste précieux. Un vrai boy-scout. C’était tragique de l’imaginer sans famille. Il devait forcément avoir quelqu’un, ne serait-ce qu’une connaissance, et Holden allait les trouver. Holden balaya sa remarque d’un geste de la main avant de poser une main sur son épaule. « Ce n’était rien, vraiment » dit-il. Quel genre de pasteur aurait-il était s’il laissait son prochain dans le besoin? « Je vais bien » répondit-il dans un sourire, une fois encore attendri par la politesse du jeune homme. S’il avait une mère quelque part, celle-ci avait du bon travail. Il fronça les sourcils à cette pensée, son souci lui revenant une nouvelle fois en pleine face. Il rencontra le regard de Toby. « Si tu as besoin d’aide pour t’installer, ou pour n’importe quoi d’autre, n’hésite pas à me demander, ok? » déclara-t-il, appuyant ses mots pour y faire passer toute son honnêteté. Il avait décidé de se débarrasser du vouvoiement, c’était inutilement impersonnel après tout. Holden souhaitait que Toby ai confiance en lui, qu’il n’hésite pas à lui demander de l’aide pour quoi que ce soit. Holden avait de l’argent et une certaine influence dans cette ville, et il était prêt à mettre ces outils en œuvre pour le jeune homme. Il ne savait pas vraiment pourquoi. Sans doute le père en lui qui grimaçait devant cet enfant abandonné. Ou juste l’innocence qu’il dégageait. L’un dans l’autre, il n’allait pas le laisser se débattre dans cet environnement où tout le monde constituait un étranger.

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Toby se sentait réellement protégé en présence de Holden. C'était une sensation plutôt étrange et en même temps quelque chose d'absolument génial. En même temps, c'était tout nouveau que cette impression pour notre petit génie. Alors qu'il vivait au centre, même la femme qui avait affirmé tant d'années être sa mère ne l'avait jamais réellement protégé. Sans quoi ne se serait-il pas tué à la tâche tout ce temps sans voir le mode extérieur. Tout là-bas n'était qu'illusion : illusion d'être aimé, d'être récompensé de ses efforts. Mais en vérité, ce n'était qu'une jolie prison, voilà tout. On peut se trouver dans la plus belle des prisons, avec des barreaux si bien décorés qu'on ne les voit plus, cela reste tout de même une prison. Toby se rendait peu à peu compte qu'il était un véritable étranger sur terre. D'ailleurs, sa colocataire et bonne amie, Billie, avait bien mis en évidence ce fait en lui donnant le doux surnom d'alien. Oh mais si cela se trouvait, il avait réellement été enlevé sur une autre planète. Pourquoi pas après tout ? On voit de tout sur cette terre. Et ce qui n'a pas été prouvé faux est potentiellement véridique.

Sentant la main posée sur son épaule, Toby sourit intensément. Avec ce joli sourire enfantin qui le caractérisait tant. En fait, on pouvait lire sa joie et son bien-être comme on lirait les lettres d'un livre ouvert. Fait étonnant puisqu'il connaissait à peine Holden. Mais il savait qu'il l'avait aidé et qu'il pouvait donc lui faire confiance. Toby était en même temps capable de faire très aisément confiance, puisqu'il n'avait en réalité jamais fait attention à ce que l'homme puisse être un loup pour l'homme. Levant de nouveau les yeux vers Holden lorsque celui-ci lui proposa de nouveau son aide, serrant les vêtements apportés contre lui, comme un enfant, il rougit. « J'ai un peu honte de vous demander ça mais.... » Il eut un instant d'hésitation. Il se sentait bête de demander des choses si « intimes » à un presque inconnu. Même si cet inconnu était on ne peut plus sincère dans le fait qu'il voulait lui porter secours. « En fait, si vous me voyez aussi paumé que je le suis c'est que... j'ai été enlevé alors que je devais avoir deux ou trois ans... J'ai découvert ça très récemment et je me suis mis dans l'idée de retrouver ma véritable famille. » Il fit une pause. « Et je me demandais si vous pourriez m'aider dans mes démarches ? Car je vous avoue que je ne sais pas par où commencer, je suis un peu perdu. » Tout le monde avait remarqué que son adaptation à la vie quotidienne en dehors d'un laboratoire et à faire d'autres choses que de lire des livres et expliquer l'inexplicable était complètement un fiasco. D'ailleurs, le terme « un peu » était trop faible pour désigner la situation. Sa famille pouvait être n'importe tout. A Pasadena, comme à l'autre bout des Etats-Unis ou même à l'autre bout du monde !

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Holden ne pouvait retenir un sourire attendri devant l’expression du jeune homme. Le père en lui se contorsionnait, luttant contre son instinct de protéger à tout prix cet homme qui lui paraissait pourtant être un enfant si l’on se laissait perdre dans l’innocence de son regard. Holden semblait avoir gagné la confiance de Toby ce qui était une très bonne chose. Il aurait été difficile d’apporter son aide au jeune home si celui-ci bataillait contre lui à chaque étape, mettant en doute le motif derrière ses actions. Toby avait été économe avec ses mots, n’exprimant que le strict nécessaire et n’offrant pas d’aperçu de sa vie personnelle. C’est pourquoi Holden sentit ses membres se contracter d’anticipation sous les mots de Toby. Il lui aurait indiqué qu’il n’avait pas à avoir honte de demander quoique ce soit, mais il eu peur de le couper dans son élan. Il se contenta de rester calme et ouvert alors que Toby s’apprêtait à lui conter un passé qu’Holden n’aurait pu imaginer dans ses pires cauchemars. Il était conscient que son interlocuteur lui avait posé une question et qu’il se devait de répondre, mais il était encore figé sous la surprise, le dégoût, la peine. Son regard balayait le visage de Toby, et ce n’est plus lui qu’il voyait, mais le petit garçon qu’il avait été, injustement arraché à sa famille pour subir Dieu seul sait quels traumatismes. Holden déglutit difficilement, pas sur de pouvoir contenir ses émotions s’il ouvrait la bouche. Deux ou trois ans! Encore un bébé, un petit être innocent qu’on avait privé d’une vie normale. C’était dans des moments comme celui-ci que sa foi en la race humaine était mise à rude épreuve et qu’il lui fallait se concentrer sur les bonnes choses pour ne pas remettre en question son choix de profession. S’il essayait de ne pas y penser, l’histoire réveillait des démons plus personnels qu’il avait enfouis il y a bien longtemps. Un secret familial dont il était désormais l’unique confident, ses parents ayant emportés la tragédie dans leur tombe. Pour le reste des Jones, Logan était le seul et unique frère d’Holden. La vérité était tout autre. Si le temps et le déni avaient presque réussis à faire oublier ce détail, Holden n’avait jamais pu se défaire du visage de son autre petit frère. Il avait 15 ans quand sa mère s’était engouffrée dans le salon, la panique palpable dans le moindre de ses traits alors qu’elle examinait chaque recoin de la pièce. Elle s’était mise à crier, ses mots déformés par des sanglots d’hystérie alors qu’elle lui disait qu’elle n’arrivait pas à trouver son petit frère. Une minute il jouait dans le jardin, l’autre il avait disparu. La police fit tout ce qu’elle pu et déclara l’enfant mort après quelques semaines de recherche. Ils avaient décidés de garder l’agonie pour eux, jurant de ne jamais révéler à Logan qu’il n’était pas venu au monde seul. Holden secoua légèrement la tête, refusant de suivre ce chemin de pensée. Ce n’était pas le moment. Il inspira un bon coup et rencontra de nouveau le regard de Toby. Il n’avait pas besoin de sa pitié, juste de son aide, et c’est ce qu’il allait lui donner. « Bien sur » répondit-il d’un ton qu’il espérait normal. Malgré toutes ces années qu’ils ne pourraient jamais rattraper, il était important que Toby puisse retrouver sa famille, en espérant que ceux-ci soient capable de reprendre de zéro et de lui offrir la vie qu’il mérite. « Mon frère est policier, je peux lui demander de faire des recherches pour toi » continua-t-il, conscient qu’il ne pouvait décemment pas aider Toby par ses propres moyens. « On va retrouver ta famille si c’est la dernière chose que je dois faire, je te le promets ». Certains appelleraient cela une promesse dans le vide, mais Holden était déterminé. Peut être compensait-il quelque part pour le petit Jones qui ne retrouverait jamais son chemin jusqu’à chez lui, mais l’un dans l’autre il allait faire tout ce qu’il pouvait pour donner cette chance à Toby.

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Toby n'avait pas hésité bien longtemps avant de se confier à Holden. Dans son esprit, il n'y avait aucune confusion : ce pasteur était certainement l'un des seuls hommes à qui il pouvait faire confiance dans la situation présente. Evidemment, notre trentenaire avait peur, peur de trouver une famille qui l'aurait vendu ou abandonné. Mais aussi la crainte que sa perspective de recherche ne remettre le centre dans lequel il avait été enfermé sur sa trace. Pour l'instant, il n'avait pas à s'en faire, ayant fait ce qu'il fallait pour demeurer introuvable, mais qu'en serait-il lorsque les démons du passé seraient remués ? Qu'en serait-il lorsque des choses refermées depuis bien longtemps s'ouvriraient peu à peu ? Non seulement le pauvre Toby ne savait pas comment s'y prendre, mais en plus, il ne savait même pas ce qu'il recherchait vraiment : assouvir sa curiosité pour savoir d'où il venait ? Ou plutôt retrouver une famille aimante avec laquelle rattraper le temps perdu ? Cela dépendrait certainement de sa découverte future. Mais pour cela, il avait besoin d'aide. Voilà pourquoi il avait osé poser cette question à Holden. Ce dernier était bien placé dans la société, même plutôt haut placé et il avait l'air d'être quelqu'un de rudement sage, qui sait comment réagir. Toby n'avait pas encore cette expérience.
Toby baissa le regard lorsque Holden lui affirma qu'il allait tout faire pour lui procurer l'aide dont il avait besoin. Ses joues rougirent légèrement. Il se demandait s'il n'avait pas eu tord. Cet homme avait l'air d'être de parole et il ne désirait pas lui faire perdre de son temps. Il ne savait pas énormément de lui, mais il savait qu'il possédait une grande famille... Et Toby n'était pas de cette famille, il ne méritait donc peut-être pas qu'on lui offre ce temps qu'on aurait pu passer avec d'autres. « Merci. » répondit-il simplement en relevant ses yeux azurés dans la direction du pasteur. Il lui sourit de nouveau avec sa candeur habituelle. « Dans les fichiers de la police ? » demanda-t-il doucement. Cette perspective l'enchantait pas mal comme elle le fit frémir. C'était certainement l'une des meilleures solutions... Ainsi, si sa famille l'avait recherché dans le passé, il devait y avoir des traces de sa disparition quelque part. Enfin, s'il était américain d'origine. Sinon, il devrait passer son chemin. Mais, en même temps, il avait peur que le centre ne se serve de la police pour le récupérer et que des avis de recherche soient posés à son nom. Enfin, pas son nom, car personne ne savait avec quels faux papiers il avait fui, mais sur sa personne. Il eut un petit soupire, souriant de nouveau pour cacher sa gêne. « Le problème est que je ne connais pas mon vrai nom... » Il eut un autre sourire intimidé. Oui, il venait d'avouer que ses papiers étaient potentiellement faux. Mais il n'avait pas peur de se confier à son interlocuteur. Au contraire, il avait l'impression de voir en lui tout son potentiel salut.

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featuring - TOBY SMITH

Bien qu’aucune once de doute n’avait ébranlé ses mots, Holden se voulait d’emblée rassuré en observant la réaction de Toby face à sa proposition. Il n’avait pas voulu paraître trop insistant et effrayer son interlocuteur à la simple mention de la police. Certaines personnes peuvent avoir des réactions étranges face à la simple mention de cette figure d’autorité et Toby aurait également pu être intimidé par la perspective de mêler la police à ses affaires. Le tout allait rester une enquête privée, une recherche limitée aux intéressés et à Logan qui allait faire le sale travail pour eux. Holden haussa une épaule face à la question qui lui été posée. « Les dossiers de disparitions sont un bon point de départ je pense » s’avança-t-il pas entièrement convaincu. Il n’était que le messager, pas l’expert. Son petit frère allait surement savoir quoi faire, où chercher et les méthodes qui donneront les meilleurs résultats. La connaissance d’Holden se limitait aux rediffusions d’Esprit Criminels à la télé, ne faisant pas de lui la personne la plus qualifiée pour établir un plan d’action. Il poussa un petit soupir surpris à la précision de Toby. Oh. Bien sur. Deux ou trois ans qu’il avait dit. Certainement, ses kidnappeurs ne lui avaient pas fait l’obligeance de dévoiler sa véritable identité. Le pauvre n’avait vraiment rien à lequel se raccrocher, même pas le propre prénom auquel il avait répondu quasiment toute sa vie. Holden pris amplement conscience de la situation précaire dans laquelle se trouvait Toby. Pas de vrais papiers, sans doute rien d’autre sous ce pseudonyme, même pas une quelconque assurance ou ne serait-ce qu’une carte de bibliothèque! Le jeune homme semblait plus ou moins débrouillard, et c’était une bonne chose, mais il n’allait pas pouvoir éternellement rester sur cette pente glissant, à défier le destin chaque jour qui passe. Raison de plus de l’aider dans sa quête du passé. Et lui qui pensait que ces révélations ne pouvaient pas empirer. Holden posa un ultime regard triste sur son interlocuteur avant de se reprendre. Toby n’avait pas besoin de sa pitié, mais de son aide. « On fera sans » promit-il avec vigueur, « mon frère n’est pas de la police scientifique, mais il peut sûrement avoir accès aux laboratoires » continua t-il, conscient que ce scénario était complètement hypothétique. « Peut être peut-on croiser ton ADN dans les bases de données, voir si quelque chose en sort ». Etait-ce possible? Holden n’en avait aucune idée. La faute à Hollywood. Il ne souhaitait pas manipuler l’espoir de Toby pour au final le voir avaler la déception et regretter de s’être confié au pasteur de cette ville qui n’était pas la sienne. L’un dans l’autre, ils allaient bien trouver quelque chose.

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Toby se demandait si ce que lui proposait l'homme en face de lui était un bon plan. Bon, de toute façon, il n'avait pas beaucoup d'alternatives dans la situation présente. Ce n'était pas comme s'il était libre de tout mouvement, ni même comme s'il se donnait le droit de choisir. C'était peut-être sa seule chance de retrouver sa famille. Il eut un petit sourire timide face à la remarque de son interlocuteur. Holden parlait des dossiers de disparition. Et s'il n'y en avait aucun le concernant ? Qui sait ? Peut-être était-il de ces bébés que l'on jetait dans une poubelle ? « C'est sans doute la plus logique des options... Du moins, si on suppose que quelqu'un m'a cherché un jour. » déclara-t-il avant de baisser les yeux. Et oui, l'optique que sa famille n'en avait peut-être rien eu à faire de lui brisait son petit cœur, mais devait aussi être prise en compte. « Je suis déterminé à connaître la vérité, mais j'ai peur de ce que je peux découvrir... » se confia-t-il alors. Holden lui inspirait tant confiance qu'il se reposerait volontiers sur son épaule, même en pleurant à chaudes larmes. C'était un enfant perdu que le jeune Toby, alors n'y voyez pas de mal, juste un homme comprenant que son passé pouvait être une vraie misère. « Je pense qu'on m'a enlevé, mais si... si j'avais été vendu ? » demanda-t-il en levant les yeux de nouveau, plein de détresse dans le regard. Et oui, il avait fait des recherches en empruntant l'ordinateur de Billie pour surfer sur le net et il avait entendu parler de bébés vendus contre quelques centaines de dollars à peine par des familles désespérées. Et... et s'il n'avait jamais eu de famille ? Et s'il avait tout juste été créé pour le centre : une sorte de monstre ? Il hocha la tête pour se défaire de cette pensée. S'il avait été un monstre, il deviendrait maintenant un être humain, un vrai, pas un cobaye ni une victime d'expérience.

Le pasteur parlait de croiser son ADN avec ceux présents dans les bases de données de la police. Toby hocha la tête, conscient que tout cela n'était qu'hypothétique et peut-être même qu'une histoire impossible. « Ce serait merveilleux... » déclara-t-il en souriant. « Ce serait si.. si gentil de votre part, à vous et votre frère... » continua-t-il une lueur pleine de gratitude dans ses yeux azurs. C'était un risque à prendre car Toby ne doutait pas que ses ravisseurs devaient avoir fait appel aux polices du pays pour le retrouver. Mais le jeu en valait très certainement la chandelle.

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L’empathie avait toujours été une des plus grandes qualités d’Holden. C’est aussi pour ça qu’il faisait ce métier. Il était très sensible à la peine des gens et souhaitait toujours faire sa part des choses pour les aider, pour alléger ne serait-ce qu’un petit peu leur douleur. Toby ne dérogeait pas à la règle. Holden aurait voulu le recueillir et le tenir à l’écart du monde histoire qu’il n’ait plus jamais à souffrir, mais le système judiciaire de l’état de Californie et le bon sens l’en empêchait. La remarque de Toby lui brisa aussitôt le cœur tandis qu’une rage sourde grondait en lui envers ces inconnus qui avaient peut être abandonnés leur enfant de plein escient. Quels genres de monstres sont capables d’une telle chose? L'indignation n’était que trop forte alors qu’il venait lui-même de perdre un enfant et ne pouvait jamais s’imaginer que l’on puisse volontairement se débarrasser de sa chair et son sang. Holden n’ajouta rien, ne souhaitant pas donner de bonnes intentions à cette famille qu’il ne connaissait pas. Toby enchaîna par une pensée encore plus sombre. Holden ferma les yeux un court instant sous cette possibilité. Imaginer le pire n’allait aider personne, même s’il y avait toujours une chance que cette prédilection s’avère être vraie. « Tu n’aimeras peut être pas ce que tu vas trouver, mais il y a tellement à gagner » répondit-il plutôt. On dit bien souvent que l’ignorance est une bénédiction et que certaines vérités sont trop douloureuses pour être admises, mais était-ce préférable à passer sa vie à se poser des questions? « Retrouver ta famille, ton identité vaut surement le risque! » continua-t-il dans un sourire pour essayer de tourner la conversation dans une direction plus optimiste. La peine se lisait ouvertement sur le visage de Toby, alors Holden passa un bras autour de ses épaules, sa main s’attardant dans une pression sur sa nuque. « Ça va aller Toby » dit-il stupidement, conscient qu’il n’en avait aucune certitude mais souhaitant juste effacer le tourment dans son expression. Un sourire perça enfin à la mention du test ADN. Holden balaya sa gratitude d’un geste de la main. « Ça nous fait plaisir de t’aider » dit-il honnêtement. Il n’y avait pas d’arrière pensées, pas de promesse de rétribution, juste une grande dose d’empathie et de générosité. « D’ailleurs » commença-t-il en sortant son téléphone de sa poche « je vais appeler Logan tout de suite, pour le mettre au courant et arranger une rencontre pour qu’il prélève ton ADN ». La tournure de phrase était un peu glauque d’un point de vue extérieur, mais Holden ne voyait pas l’intérêt de s’embêter avec les banalités, autant passer directement au vif du sujet pour que Toby trouve ses réponses au plus vite. « Tu seras contacté aussitôt que nous avons quelque » promit-il en espérant qu’ils allaient avoir quelque chose à lui montrer.

» Under the showers ! # Toby
» Holden&Toby☻ Chez le vétérinaire...Euh non, à l'hôpital, pardon.
» (funny hot) + Walls of insincerity Shifting eyes and vacancy Vanished when I saw your face All I can say is it was enchanting to meet you - feat Toby
» toby&billie - I'd be damned Cupid's demanding back his arrow So let's get drunk on our tears and Searching for meaning But are we all lost stars, trying to light up the dark?

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