Toute personne connaissant Declan pouvait vous affirmer une chose : l'interaction humaine n'était pas son fort. Des sourires seraient venus aux lèvres de quiconque prétendant définir le jeune homme comme quelqu'un de cordial et sociable. Declan avait un historique assez négatif de ce côté là, et c'est avec apathie qu'il approchait chaque interaction avec un autre membre de l'espèce humaine. Si la plupart du temps il se tenait à l'écart, il lui arriver de succomber à l'agacement devant les personnes dont le quota d'idiotie devenait trop important pour être ignorer. Dans ces cas là, il ne pouvait verbaliser son mécontentement, ce qui ne finissait jamais bien. C'est pour quoi, pour le bien de tous, Declan faisait en sorte de limiter les possibles confrontations. Cela impliquait la tache régulière qu'était faire les courses, chose qu'il faisait assez souvent très tard le soir. Walmart était vraiment un lieu parfait pour lui : des horaires très flexibles lui permettant d'éviter la cohue des heures de pointes, et des prix parfaitement abordables pour son petit salaire. Les personnes qu'ils y croisaient d'ordinaire étaient des personnes très occupées par leur travail qui n'avaient d'autres choix que de venir à ces heures-ci. Des personnes généralement trop pressées ou fatiguées pour s'attarder des heures dans les rayons et ennuyer les employés avec des questions idiotes. Le tout se résumait en un ballet silencieux et très bien orchestré qui convenait parfaitement à Declan. Ce soir là, le jeune Gardner avait encore décidé de se rendre à Walmart après avoir réalisé que son frigo ne contenait rien qui pouvait se rapprocher d'un dîner consistant. Il ne restait même pas de restes de Grant, à croire que celui-ci avait stocké sa nourriture dans sa chambre pour que son coloc ne lui vole pas encore une fois sa bouffe. C'était très fortement probable. Il fallait aussi que Declan achète quelques couches pour assurer ses arrières la prochaine fois que Steve passera un peu de temps chez lui. C'est avec cette courte liste de priorités en tête que Declan arriva dans le magasin un peu avant 22h. Il y avait encore moins de monde qu'à l'ordinaire, et Declan se dirigea automatiquement vers les allées qui l'intéressaient. La question de la nourriture fut vite réglée : des plats déjà préparés qu'il n'avait plus qu'à réchauffer, histoire de limiter les dégâts. Les couches cependant furent une autre histoire. Declan resta prostré devant le rayon bien plus de temps que de nécessaire, à juger de quelle marque serait la meilleure pour le popotin délicat de son fils, tout en s'ahurissant du prix de la chose. Ce fut sans doute à cause de cette profonde réflexion qu'il ignora complètement tous les signes de la fermeture qu'ils auraient dû remarquer. De longues minutes plus tard, un paquet de couche en plus sous le bras, Declan se dirigea vers les caisses. Il se stoppa net en émergeant des rayons, son regard fatigué ayant du mal à comprendre ce que son cerveau réalisait déjà : il n'y avait personnes aux caisses. Un regard sur les côtés et un pathétique "Il y a quelqu'un?" plus tard, Declan réalisa qu'il était bel et bien seul dans le magasin. Dans un dernier espoir, il trotta jusqu'aux portes. Fermées, évidemment. « C’est pas vrai » gémit-il, le front contre la paroi vitrée de la porte. Declan sortit son téléphone, le contemplant de longues secondes. Qui pouvait-il appeler? La police? Tu parles d'une humiliation! Il ne manquerait plus qu'ils passent pour un voleur demeuré qui n'a pas prévu de plan de sortie! Après tout, le matin n'était qu'à quelques heures de là...sans doute pouvait-il se cacher à l'ouverture puis se mêler à la foule matinale? Ça ne serait définitivement pas la chose la plus débile qu'il ai fait au cours de sa vie. Trop dépité pour se lamenter sur son sort ridicule, Declan se hissa sur le tapis roulant immobile d'une des caisses et attrapa un paquet de chips qu'il avait eu l'intention d'acheter. Il n'allait tout de même pas se laisser mourir de faim pour la simple raison qu'il avait été assez bête pour se faire enfermer dans un Walmart, non?! Une part immature de lui-même réalisait que c'était un peu un rêve de gosse d'être livré à soi même dans un magasin. Aussitôt, l'idée de faire de la trottinette dans tous les rayons et de s'éclater à faire des annonces au micro, paraissait être une bonne idée de passer la soirée.

Une femme enceinte n’a pas toujours besoin de logique mais simplement d’envies. Je n’en savais rien mais il était tard et j’avais juste faim. Je me levais en allant vers le frigo mais rien si ce n’est un vent assez gênant dans mon cou à cause du ventilateur. Je grimaçais en massant doucement ma nuque avant de me rendre con que je n’avais plus de glace dans la partie congélation du frigo. Je soupirais doucement en reculant d’un pas ou deux alors que j’allais chercher mes clés et mon portable avec mon sac mais devant la porte, cette angoisse de sortir seule s’éprenait de moi. Alvin dormait et la petite aussi. Tôt mais ce sont des marmottes sinon j’aurais pu m’arranger mais non. Je tournais mon regard vers le tiroir dans lequel l’arme était cachée et je m’y avançais pour la mettre dans mon sac à main. Je ne savais pas vraiment utiliser cette chose mais j’avais peur de lui, oui, lui. J’avais peur de lui tout simplement. Je me sentais effrayée rien qu’à l’idée de croiser son regard à nouveau. Mon cœur se retournait avant que je n’ouvre la porte. Il faisait sombre mais pas trop quand même. La nuit tombait simplement plus facilement à cette période de l’année. J’allais vers ma voiture pour la route vers le walmart à défaut d’un autre. C’était juste le premier sur mon chemin. Je me garais au parking et j’entrais à pas de loups pour arriver avant la fermeture et accourant dans mon short de pyjama en soie avec des petits cœurs et mon soutif couvert d’un long gilet kimono qui cachait le tout comme une robe et se tenait avec la ceinture bien attachée. L’on voyait juste mes jambes dénudées et le bout de mon short par moment mais qu’importe. J’avais l’habitude d’aller le samedi matin faire mes courses en pyjama dès l’ouverture sauf que là, c’était l’inverse. Des ballerines bien attachées à mon pied alors que je me rendais simplement vers le rayon des surgelés pour regarder les parfums délicats de glaces. Je savais celui que je voulais. Je voulais simplement le ben et jerry aux brownies. Oui, tout simplement mais il n’y en avait plus à mon grand désespoir. Une moue se dessinait sur mon visage au moment où toutes les lumières s’éteignaient. De là ou j’étais, j’étais encore loin de l’entrée mais je n’entendais même pas les voix des personnes précédentes pour tout vous dire. Paniquée. Je prenais alors l’arme dans mon sac pour la planquée dans mon gilet alors que j’abandonnais ce dit sac en gardant seulement mon portable dans l’autre main. Je ressentais cette angoisse de ce lui qui me terrorisait ou d’autres lui. L’arme touchant mon ventre rond d’une femme enceinte de 7 mois. La terreur me soulevait le cœur me donnant une nausée donc un gout désagréable flottait dans ma gorge. Je m’approchais des caisses lentement mais sûrement. Ces gens étaient là. Un sur un tapis et une femme aussi et un homme. Je frissonnais et avec la pénombre, je ne reconnaissais même pas mon ami. Non. Je ne reconnaissais personne. Je laissais l’arme bien cachée sous mon vêtement et je m’approchais de pas timide. Je restais silencieuse et en retrait. Je cherchais à voir s’ils étaient dangereux ou même si Edward était là. Mon cœur s’affolait. Vraiment. Les hormones n’aidant clairement pas dans la situation. Je sursautais cependant à un cliquetis avant de me rendre compte que c’était celui des clés dans ma poche, je sortais l’arme de mon gilet. « Qui êtes-vous ? », m’écriais-je tandis que maladroite, j’arrivais même à laisser un coup de feu partir… vers le plafond, ne touchant personne. Je relâchais l’arme sur le sol avant de reculer d’elle après quelques pas. Chutant même contre la caisse. Je me rattrapais avant des dégâts mais nez à nez avec le haut de ce jeune homme, une douce odeur me caressait les narines. L’envie, les hormones et la faim me faisaient oublier la situation alors que je le regardais avec des yeux gourmands. Je le sentais doucement. « Vous sentez la glace… Vous en avez sur vous ? », disais-je alors à cet homme tandis que je le regardais avec des yeux pétillants. Le pauvre Declan… et le pauvre tout le monde, la femme enceinte est en forme mais débrouillez-vous avec elle.

C'était presque une philosophie de vie, mais relevait plutôt d'une forme d'apathie chez Declan. Les regrets n'étaient pas vraiment sa tasse de thé, si bien qu'il ne se battait pas bec et ongles pour changer l'inchangeable. Il était coincé comme un con dans un Walmart. Voilà, c'était comme ça et pas autrement. Avait-il un autre endroit pressant où être? Non. Allait-il en mourir? Certainement pas. Alors à quoi bon se détruire les cordes vocales et les nerfs à blâmer un coup du sort. La nuit promettait tout de même d'être longue, à moins qu'il ne cède et déballe les gadgets du rayon jouet. Loin de lui l'envie d'avoir un procès aux fesses ou de rembourser le tout cependant. Toute cette réflexion reposait sur la certitude qu'il était le seule être humain dans ces lieux. Il eu vite la preuve que non. Un jeune homme ne tarda pas à émerger des rayons. Declan l'observa comme il observerait un animal dans un environnement inconnu : sans bruit, curieux et profondément détaché de son malheur. Declan pu observer la frustration et l'incompréhension se peindre sur son visage. Il dégaina aussitôt son téléphone, réflexe que n'avait pas du tout eu Declan. Il se sentit idiot un instant, mais de toute manière la chose n'aurait pas été très utile si l'on en croyait l'expression de l'autre détenu. Si Declan contempla un instant la possibilité d'être laissé tranquilou à manger ses chips, l'autre se tourna automatiquement vers lui comme s'il avait toutes les réponses du monde. Declan lui renvoya un regard plat un instant avant d'hausser une épaule. La réponse lui paraissait évidente. « Chez eux j'imagine » répondit-il. Libre à lui de croire qu'il s'agissait d'une caméra cachée débile et que les employés étaient actuellement en train de se fendre la poire en les observant depuis les caméras de sécurité. Declan préférait le laissait réaliser tout seul comme un grand qu'il allait passer la soirée ici. Comme si ce magasin était un foutu labyrinthe où chacun en sort à son rythme, une énième silhouette se dégagea. Une jeune femme cette fois, grommelant au sujet d'un sandwich tandis qu'elle s'approchait. Comme Declan, elle semblait décidée de ne pas se laisser abattre et d'assouvir sa faim malgré leur situation peu anodine. Sa plaisanterie légère ne lui décrocha pas un sourire cependant. Le tout prenait une étrange tournure de "clubs des oubliés" et Declan ne souhaitait franchement pas passer les prochaines heures à jouer au voisin idéal en échangeant banalités sur banalités. Si lui était perché sur le tapis de caisse depuis plusieurs minutes, la demoiselle semblait avoir mis la barre plus haute niveau confort et ne tarda pas à aller chercher un tabouret. Le geste l'amusa et le coin de ses lèvres se souleva légèrement en la voyant tirer l'objet derrière elle avant de se poser. Un petit silence s'installa, et Declan replongea la main dans son paquet de chips, le bruit de froissement semblant être décuplé dans le calme. Il sursauta presque lorsque la jeune femme s'exprima soudainement. Declan pivota son regard sur elle, la dévisageant un instant pour se demander si elle plaisantait. Apparemment pas. « Sérieusement? » railla-t-il. « C'est notre arsenal d'armes lourdes ou nos visages de repris de justice qui donne cet effet? » continua-t-il, la voix lourde de sarcasme. Où elle était aller chercher cette idée, Declan n'en avait aucune idée. Mon Dieu qu'il ferait un piètre cambrioleur. Mais tout cela n'allait pas être le moment le plus étrange de cette soirée, oh que non! C'est sa voix qui attira l'attention de Declan. Son cou pivota presque douloureusement pour se poser sur une énième arrivante. Sa présence n'était pas la chose la plus surprenante. Ce n'était pas non plus le ventre arrondi qu'elle arborait, mais l'arme qu'elle tenait entre les mains, dirigée vers eux. Des fous. Il était entouré de fous. Du moins les femmes. Peut être pouvait-il encore utiliser l'autre jeune homme comme assistance. Ou bouclier humain. Car un coup partit. Declan avait été figé, ne sachant comment réagir, mais avait fait un bon en entendant le coup de feu. Le paquet de chips vola de ses mains, s'étalant sur ses cuisses puis sur le sol. Aucune douleur perçante ne semblait le parcourir, il n'avait donc pas reçu la balle perdue! La chose avait semblé être au ralenti mais n'avait duré que quelques secondes et sans qu'il s'en aperçoive, la femme se retrouvait presque contre lui après avoir trébuché. Elle semblait presque le...sentir? Avant de demander quelque chose de si aléatoire que Declan s'en retrouva complètement confus. « Que...Quoi?! » rétorqua-t-il bêtement en la dévisageant. Il repris vite son sang froid. « Vous êtes complètement malade??! » pesta-t-il en descendant de la caisse et prenant un pas de distance entre eux. « Un flingue » répéta-t-il dans un murmure ahuri. « C'est à la hauteur de vos exigences en terme de cambriolage? » ne pu-t-il s'empêcher de balancer à la petite brunette. Il était énervé, ok, et c'était franchement légitime! C'est pour ça, exactement pour ça que Declan à dû mal à supporter la race humaine : ils sont tous complètement timbrés. Tout de suite, la perspective de rester toute la soirée ici en leur présence ne lui semblait plus aussi supportable qu'auparavant.

Nous vivons tous dans un monde de fous. Réellement. J’en étais la première surprise mais j’étais surtout maladroite. C’est dur à croire mais j’avais été une femme sans problèmes dont la vie consistait à un métro… boulot et dodo. Sans enfants et je vivais seule en étant fiancé à un type qui bossait trop. J’étais dans les yeux de certains la princesse à papa qui n’a pas besoin de grand-chose pour être jolie également. Une femme comme les autres assez ennuyeuse mais j’avais bien changée. La vérité change une personne. Elle peut la transformer en cette fille qui se retrouve avec une arme dans un supermarché sombre qui semble seulement occupé par trois autres personnes. Alors que celui sur la caisse avant laissé ses chips éclabousser partout autour de lui et que la seconde jeune femme de la bande murmurait des trucs à propos des américains, je me retrouvais à sentir la bonne odeur de ce jeune homme. Étais-ce dans ma tête ? Peut-être même sur la caisse ? Peut-être qu’un pot avait coulé sur le tapis ? Je n’en savais rien mais il sentait tellement bon la glace. Ma glace. Celle que je voulais mais qui n’était plus en rayon. J’avais juste envie d’une glace. C’est fou. Je penchais doucement la tête en regardant celui-ci après avoir dit qu’il sentait la glace. Celui-ci semblait ne pas comprendre en me disant deux mots qui ne se suivaient pas enfin je n’en savais rien mais c’était une question en deux… enfin soit. J’étais perdue sur le coup et je faisais une petite moue en l’écoutant me demander si j’étais complétement malade. Je secouais la tête avec mon air de chien battu avant de me relever et le laissais péter son petit plomb. J’attrapais un paquet de bonbons en forme d’ourson à la caisse en me disant que je le paierais bien un jour et c’était surtout un réflexe de vouloir grignoter car j’étais un peu nerveuse. Par chance, je savais que j’aurais de l’insuline dans mon sac en cas de problèmes mais je soupirais doucement en l’entendant. Je relevais le regard vers lui avant de regarder la jeune femme qui s’était présentée au milieu du pétage de plomb. Oui, un homme pète un plomb et on se présente. Bah pourquoi pas ? Je m’installais sur la caisse ou était Declan et je posais mon regard sur la brunette. « Je m’appelle Melody Dashwood et je ne suis pas américaine, je suis anglaise ! », lui disais-je au cas où mais bon je ne savais même pas pourquoi elle avait parlée d’Amérique et d’armes comme j’en avais compris la moitié. Je relevais mon regard vers le dernier du groupe, le jeune homme restant et les traits de son visage me semblaient familier cependant il faisait assez sombre. Je cherchais à le dévisager un peu et me tournant vers la gauche pour le voir mieux. « Onh Addon, tu veux un gummy bear ? », lui proposais-je en tendant alors le paquet vers lui alors que la jeune brunette semblait faire des bêtises de son côté avec de l’eau. Je fronçais les sourcils en regardant autour de moi si je n’avais rien. Je plongeais la main dans la poche de mon short pour sortir un paquet de mouchoir que je lançais vers la jeune femme. « Attrapez ! », disais-je alors à celle-ci. Je n’avais même pas remarquée que mon gilet était un peu déplacé suite à ma chute donc que l’on voyait un peu mon soutif qui n’était que ce que je portais sous ce gilet qui suffisait normalement à tout cacher enfin en général. Je relevais mon regard vers Declan et lui proposant à son tour des bonbons. Je lui tendais le paquet. « Je ne suis pas folle enfin non… juste enceinte, prenez ça pour une envie soudaine de vous manger car vous sentez la glace que je voulais mais qu’il n’y a plus… je suis là pour rien en somme et je suis affamée… mais vous voulez un petit nounours pour me faire pardonner ? », lui demandais-je avec un sourire attendrissant pour tenter de faire fondre son cœur de pierre mais j’ignorais réellement si j’allais y arriver. Il avait l’air bizarre ce coco. « D’ailleurs les chips ce n’est pas réellement bon pour la santé… vous pensez quoi d’une bonne salade ? », demandais-je à tout le monde comme une tordue. « Faisons péter les carottes ! », m’exclamais-je en me disant qu’autant y prendre du fun de la situation même si je présentais encore le pétage de plomb de Monsieur Chips ! Je regardais tout le monde en souriant. Bon d’accord je devais passer pour une folle mais au point où j’en étais après tout. J’étais celle de la glace et celle de l’arme en une soirée. La folle qu’on doit craindre à l’idée qu’elle ne cache des bombes et des couteaux sous sa culotte.

Un mal de tête naissait contre ses temps et Declan y appliqua une légère pression de la pulpe de ses doigts. Il envisagea un instant de quitter la petite troupe. Même bloqué dans l'enceinte du magasin, le bâtiment était assez grand pour que chacun puisse occuper un rayon tranquillement sans croiser quelqu'un d'autre. Passer la soirée à feuilleter les livres du rayon littéraire lui paraissait être une meilleure alternative que de rester là avec ces personnes. La petite brunette ne semblait pas aussi traumatisée que lui après le coup de feu, préférant plutôt maugréer sur le port d'arme. Et bah s'il elle n'est pas contente, elle n'a qu'à rentrer dans son pays! Declan n'était pourtant pas un de ces américains puristes qui vénéraient le port d'armes, mais il était d'humeur à contester, ok?! Et puis comme s'ils étaient au beau milieu d'un foutu salon de thé, la jeune femme décida de se présenter à l'assembler. Personne ne lui avait demandé. Ça aurait bien été la dernière chose que Declan aurait faite. Etait-il vraiment le seul qui réalisait la gravité de la situation? La blonde les avait menacé avec une arme! Et avait tiré! Et ils étaient désormais coincés avec elle dans le Walmart, et non? Ça ne choque personne? Ok. Que des tarés. Leur assaillante, toute pimpante comme si de rien n'était, se présenta à son tour. Declan commençait sérieusement à revisiter son opinion sur les Britanniques. Peut être pouvait-il les faire expulser du pays, sous prétexte de mise en danger de la population américaine? « Declan. Américain » grommela-t-il malgré lui, préférant prendre les devants avant que ces femmes le harcèlent pour qu'il leur donne un nom. Il ne proposa guère plus d'information, parce que franchement, quel était l'intérêt? Declan espérait ne jamais les revoir de sa vie en sortant d'ici. Chaque seconde semblait provoquer un énième événement insolite, si bien qu'à peine eut-ils le temps de s'ennuyer que Lidwyn renversait sa bouteille d'eau sur son chemisier. Qui était blanc, naturellement. Declan regarda presque machinalement le tissu s'imbiber d'eau et devenir transparent. Il détourna enfin le regard, ayant un minimum de respect. Il ne pu s'empêcher sur le coup de penser à Carter. Mon Dieu, elle n'allait pas le croire quand il allait raconter tout ça. Il ne doutait pas que la jeune femme attaquerait la porte à coup de pied de biche pour le libérer, mais il n'y avait aucun moyen de la contacter. A defaut de regarder autre chose, Declan pivota son regard sur l'autre homme présent. Ils se connaissaient avec Melody? C'était sans doute pour ça qu'il n'avait pas non plus réagit aussi gravement que Declan. Et parlons en de Melody. Elle apparaissait complètement névrosée aux yeux de Declan. « Aucune grossesse ne justifie ça » rétorqua-t-il, les sourcils haussés d'incrédulité. Carter avait eu sa dose de caprice étrange pendant sa grossesse, mais rien d'aussi extrême! Et elle n'aurait jamais eu l'idée de se ballader avec un flingue, alors qu'une mauvaise manipulation aurait tout aussi bien pu la toucher et mettre en danger son bébé. Son petit Steve. Il espérait vraiment qu'il ne parlera pas de lui dans le futur comme "mon géniteur qui est décédé dans un Walmart". Tu parles d'une humiliation. « Tu veux une glace? ». Elle l'avait menacé avec une arme, ils pouvaient se tutoyer. « Il y a tout un rayon à ta disposition » indiqua-t-il en montrant le fond du magasin d'un geste de la main, puisqu'elle ne semblait pas gênée de se servir en friandise. Bonbon qu'il accepta d'ailleurs, parce que pourquoi pas. C'est elle qui allait payer de toute manière! Declan plongea la main dans le paquet,  enfournant le gummy bear dans sa bouche sans plus de management. Il avait la dalle aussi. Il posa un regard plat sur la jeune femme lorsqu'elle eut le culot de juger son alimentation. Il souleva le bas de son t-shirt un instant, assez pour qu'on aperçoive son abdomen plutôt bien sculpté. « Je m'en sors pas trop mal, merci » railla-t-il. Ce qui n'avait rien à voir, mais il avait décidé de faire le salle gosse. C'était vrai que Declan avait une alimentation déplorable, mais n'est-ce pas amusant à quel point tout ce qui est le plus bon pour la santé est aussi le plus cher? Mais il n'allait certainement pas jouer la carte du petit pauvre devant ces inconnus. « Mais si l'envie te prends de nous préparer un bon petit plat, libre à toi » continua-t-il. Oui, qu'elle aille se perdre dans les rayons à rassembler des ingrédients plutôt! Son regard retourna sur Lidwyn, inutilement armée d'un mouchoir pour limiter les dégâts. Oui elle pouvait attendre que ça sèche mais en attendant elle paradait son soutient-gorge et elle attraper froid. Ugh. Declan ôta sa veste avant de lui tendre. Et toc, les ricains aussi peuvent se montrer gentleman. Bah voyons. « Mais il n'y a pas des alarmes ici? » dit-il soudainement après quelques instants de silence. Sûrement, des alarmes devaient être activées une fois la fermeture, et la police avertie au moindre mouvement, non?