Ce qui m’avait fait rebrousser le peu de distance que je venais de mettre entre mon coloc, son fils et moi. C’était simple ! La curiosité, mais aussi ce désir de savoir. Car pour le moment, je ne savais pas trop quoi penser quant à la grossesse de ma meilleure amie. Certes, je n’avais pas l’intention de la laisser tomber comme une chose rendue désuète. Ce n’était pas mon intention, mais je devais bien admettre que je me sentais largué. Déjà que je n’avais jamais sorti avec une fille, ni même couché avec l’une d’elle. Alors me retrouver à jouer le père de cet enfant qui n’était pas le mien me terrifiait. Je posais mon regard vers cette petite famille dans notre salon, pinçant mes lèvres tout en attendant qu’il me réponde. Chose dont je n’étais même pas certain, car soyons réaliste en Declan et moi ce n’était pas la grande amitié. On se tolérait, ni plus ni moins. Niveau caractère on était bien loin de se ressembler et nos intérêts n’étaient pas commun. Tout ce qui nous reliait c’était cet appartement et on passait le plus clair de notre temps à se prendre la tête, un peu comme tout à l’heure quand le proprio était venu pour qu’on paye le loyer. Je ne pouvais pas dire non plus que c’était toujours noir entre nous, mais bien plus souvent gris que blanc. Une chose qui me prouvait une fois de plus que je ne connaissais pas vraiment mon coloc. Il ne sortait pas avec la mère de son fils, à ce moment-là. Et aujourd’hui ? Est-ce que c’était pareil ? Bon, ce n’était pas le temps de me poser des tonnes de questions à l’égard de celui-ci. « Ah. » C’était tout ce que je trouvais de mieux à lui répondre, passant ma main sur ma nuque pour souligner mon embarras d’avoir cru qu’ils étaient en couple. Relevant mon regard vers mon coloc, alors qu’il daignait répondre à ma question. J’acquiesçais d’un signe de la tête. Donc après la surprise ça devrait passer et je serais heureux… Seulement, j’en revenais toujours au fait, que je n’étais pas le père de l’enfant qu’attendait Avery. C’était peut-être cet infime détail qui me bloquait. Car pour être franc, j’étais heureux pour ma meilleure amie. Je lui souhaitais tout le bonheur du monde et plus encore. C’est pourquoi, je n’avais pas eu de mal à lui dire que je serais là pour elle, mais c’est la raison qui me ramenait sur le droit chemin. « Quoi ? » L’étonnement dût être très simple à discerner dans ma voix. Moi mettre une fille en cloque… Si je n’avais pas été aussi stoïque, sûrement que j’aurais ri aux éclats. Posant mon regard sur Declan, je fronçais légèrement les sourcils. « Non, je n’ai mis personne en cloque… » Ça c’était une évidence pour moi, mais je ne devais pas être le seul à ignorer la vie de son coloc. « C’est simplement Avery qui est tombé enceinte et je ne sais pas trop comment gérer la chose. Je lui ai promis d’être là pour elle, mais j’ai peur de faillir à ma promesse. » Je me mordais la lèvre une fraction de seconde. Dans le fond, je me doutais bien qu’il en avait rien à foutre de mes histoires, mais je sentais perdu. « Et je me disais que comme tu as un enfant… Enfin, je me suis sans doute gouré. » Un petit haussement d’épaule et je posais mon regard sur le gamin dans ses bras qui me regardait en cognant des clous. Pas quelques mois, ce serait moi à cette position. Serais-je un mauvais ami si je me défilais auprès d’Avery ? À cette simple idée, je me trouvais égoïste, elle avait toujours été là pour moi et vis-et-versa. Je ne pouvais pas l’abandonner simplement parce que je n’étais pas certain de moi.