L’âge ne fait décidément pas l’amitié, bon c’était peut-être aussi ma babyface qui faisait que je me tenais avec plus jeunes que moi, mais qu’est-ce que j’en avais à foutre ? Si je m’entendais avec n’importe qui tant mieux, même si beaucoup ignorait que je n’avais pas seize ans. Je ne pouvais pas leur en vouloir, même moi en me regardant de le miroir j’avais peine à me donner mon âge. J’avais beau me laisser pousser la barbe, j’avais plus l’impression d’avoir quelques poils qui se battent en duel sans qu’aucun de gagne. C’était cette réflexion que je me faisais devant le miroir tout en me rasant. Tant qu’à avoir une tronche de gamin, autant l’avoir jusqu’au bout. Déposant mon rasoir sur la vanité, je regardais mon portable qui s’était mis à vibrer. Comme je ne travaillais pas aujourd’hui, j’avais proposé à quelques amis de venir jouer chez moi. Andrew m’avait dit ne pas pouvoir venir, Sunny était je ne sais où, mais Nathanael avait répondu présent. J’ignorais comment on avait vraiment pu devenir ami, d’élève de musique celui-ci avait gravi les échelons jusqu’à devenir un ami. C’était quelque chose de rare, généralement, je n’essayais pas de mixer travail et amitié. Mais en ce moment entre lui et Jade, je me laissais aller. Ça ne pouvait pas faire de mal de changer les règles du jeu. Regardant le message de celui-ci m’annonçant qu’il n’allait pas tarder, j’ouvrais grand les yeux. J’avais encore passé une nuit pratiquement blanche, ce que je faisais généralement en ne travaillant pas. L’inconvénient c’était le réveil, et bien que je fasse un effort, il était passé quinze heures lorsque j’avais quitté ma couette pour aller prendre une douche. Maintenant, je devais me dépêcher si je ne voulais pas l’accueillir en serviette. Y’a plus glamour que ça ! Prenant mon portable, je me dirigeais vers ma chambre. Déjà que celle-ci n’était généralement pas en ordre avec Sunny dans les parages c’était encore bien pire. Ma garçonnière s’en était pris plein la poire avec ces trucs de fille. Je trouvais un soutif au pied de mon lit. Devais-je m’en réjouir ? Je n’étais pas certain, je n’avais rien contre Sunny, mais les trucs de fille avaient le don de me mettre mal à l’aise. Peut-être que ça aurait été différent si elle avait été ma copine, mais non elle était qu’une amie d’enfance. Passant une main dans mes cheveux, je donnais un coup de pied dessus dans le but de l’envoyer sous le lit. Comment faire du ménage rapidement ! Mais au lieu de gentiment aller se cacher sous mon lit, celui-ci s’agrippa à mon pied comme les tentacules d’une pieuvre. Poussant une sorte de râlement, je me débattais contre la bête, pestant toutes les injures qui pouvait me passer par la tête. En d’autre circonstance, j’aurais sans doute été heureux de tenir un soutif dans mes mains, mais là c’était loin d’être le cas. Je réussi tout de même à m’en débarrasser, je n’étais pas un cas si désespéré que cela en fin de compte. Un soupir, et je balançais celui-ci ne remarquant même pas qu’il s’accrochait à un manche d’une de mes guitares au mur. Préférant porter mon attention sur le choix de mes vêtements, je prenais un t-shirt dans ma commode, le humant pour voir s’il était propre ou non. Propre. Je l’enfilais avant de mettre un jeans et une paire de chaussette. J’étais en train de mettre ma ceinture autour de ma taille, lorsqu’on sonnait à la porte. Me dirigeant vers l’interphone, j’appuyais sur le bouton pour ouvrir la porte de l’immeuble. J’attendais un instant, puis ouvrait la porte. « Hey ! » disais-je en le laissant entrer. « Prêt pour te faire donner une raclée ? » Un sourire amuser sur les lèvres, je fermais la porte derrière lui.

Parfois, j’oubliais que mes amis me connaissaient presque aussi mieux que moi. J’accueillais mon ami comme il se doit, duel souligner au passage. Il était hors de question que je me laisse laminer comme il venait de le souligner. Je n’étais pas mauvais perdant, mais j’aimais bien pimenter le jeu. Comme n’importe qui en somme, et puis sans dualité ce n’était pas tant plaisant. Je préférais me dire qu’on allait s’affronter que jouer tout bonnement comme deux gronzesses qui ont peur de s’affronter parce qu’elles sont amies. J’haussais un sourcil en le voyant s’arrêter net dans ses propos. Plaçant mes mains sur mon visage, je tentais de voir si je n’avais pas quelque chose de coller ou pire un immense bouton qui m’avait poussé sur le nez entre le moment où j’avais pris ma douche et que j’avais ouvert la porte. Je semblais avoir la peau aussi lisse qu’un bébé. Affichant un air interrogateur, je tournais la tête pour voir de quoi il parlait. « Quoi ? » Mon regard se posait sur la guitare accroché sur le mur en face de la porte de ma chambre. Accroché après une mécanique, le soutif que je croyais m’être débarrassé. Oups. Bon c’est vrai que mon appartement avait pris une drôle de tournure depuis que Sunny vivait avec Declan et moi. Bon mon coloc d’origine ne se plaignant pas, puisqu’il passait de moins en moins de temps ici. Et je m’arrangeais tout de même pour faire un strict minimum dans les espaces partagés, mais là quedal. C’était un vrai foutoir et je n’avais rien fait pour arrangé tout cela. Étirant le bras, je prenais le soutif qui était en évidence sur la guitare. Après tout ce n’était pas une décoration pour faire jolie. Ce n’était que l’étourderie d’un mec qui voulait se débarrasser à la hâte d’un accessoire féminin. Malhabile, je regardais le soutif dans mes mains, relevant mon regard vers mon ami. « Simplement une amie qui loge chez moi. » répondais-je à sa question à savoir ce qui pouvait bien s’être passé dans cet appartement. Même moi j’avais peine à croire que c’était aussi « féminin » dans les parages. Mon regard revenait vers le sous-vêtement, je ne savais décidément pas quoi faire avec ce truc. « Ha. Ha. Ha. » riais-je sarcastiquement, le jour où j’allais réellement rencontrer une fille était pas prêt d’arriver. Bon, je disais cela sachant que j’avais tout de même rencontré des filles, Shana et Jade en étaient la preuve, mais de là à ce qu’il se passe quelque chose. C’était prendre mes rêves pour la réalité, quoi que je ne rêve pas d’elles non plus. Bref. « Rêve pas. » disais-je en souriant en le regardant rire. Un coup d’œil au soutif, et laissant mon sourire s’étirer je déposais celui-ci sur la tête de mon ami. « Mais c’est ta palette de couleur ! » Passant ma langue sur mes lèvres, je m’éloignais de mon ami en riant. Je sais c’est mal de jouer avec les choses d’une personne, mais elle n’avait qu’à pas se laisser traîner ! « En fait, y’a pas grand-chose à dire… C’est une amie d’enfance qui a surpris son mec avec un autre mec… Elle s’avait pas où aller, alors elle est venue vivre chez moi. » disais-je en haussant les épaules tout en glissant mes mains dans mes poches. « Et comme tu peux le voir elle se laisse trainer. » En disant cela, je remarquais une culotte qui avait dû tomber du panier à linge. Me penchant, je la prenais la mettant devant moi. « Tu crois que ça me donnerait des chances pour draguer ? » En fait, la couleur ça allait un petit bleu poudre, mais ce qui détonnait surtout c’était le pingouin à la devanture. Secouant la tête, je lançais le dessous dans ma chambre. Ah oui, le ménage était fait rapidement. « Et te demande pas où elle dort, je te laisse deviner. » Je relevais les sourcils. Eh oui, avec moi, mais il se passait rien. En fait, j’allais finir puceau frustré. Et pourquoi je m’en ventais d’ailleurs ! « Sinon, pour répondre, non j’ai pas rencontré de meuf. Je crois surtout que je suis maudit de ce côté-là. » Ça je ne pouvais pas le nier. Me dirigeant vers le frigo, j’ouvrais la porte. « Tu veux de quoi à boire ? Ton père te laisse boire ? » Je ne voulais pas faire de bêtise et dans mon souvenir, il n’avait pas la majorité…

N’importe quel mec puceau aurait sans doute envié ma situation ou m’aurait dit de tenter quelque chose, seulement je n’étais pas du genre profiteur. Et puis, je me voyais très mal tenter quelque chose avec Sunny, elle était pour moi comme une sœur. Je savais où était la limite à ne pas franchir et ça me convenait très bien. Soutif dans la main, je regardais Nate qui semblait s’amuser à se foutre de ma poire. Pouvais-je lui en vouloir ? Non, franchement en d’autre circonstance j’aurais été le premier à le taquiner pour cela. Alors qu’il s’esclaffait de rire quand à l’idée qu’une fille vivait chez moi, je le regardais laissant un sourire naître sur mes lèvres. Je le laissais se marrer, avant de déposer le sous-vêtement sur sa tête. Y fallait bien deux mecs pour faire ce genre de connerie avec un dessous. Je le regardais l’enfiler, le sifflant en le voyant prendre des poses. Si on nous surprenait à faire ça, on nous trouverait sans doute immature et complètement taré. Personnellement, j’en avais rien à foutre, je pouvais m’amuser comme bon me semble et là ça se trouvait à être avec le soutif de mon amie d’enfance. « Hum, ouais. » répondais-je à sa question quant à savoir si elle était de Pasadena. Contrairement à moi, Sunny n’avait jamais quitté Pasadena, elle n’était pas venue avec moi quand ma mère avait décidé de m’envoyer en internat dans le Michigan ou quand j’avais pris la décision d’aller à l’université à Boston. Bien qu’on ait des points communs, on était aussi très différent. Elle était devenue populaire au collège et moi j’étais ce jeune adolescent maladroit que personne ne souhaite vraiment comme ami. Je préférais de loin jouer de ma musique ou passer mon temps sur ma vieille Nintendo 64. « Peut-être trop en confiance. » soulignais-je en levant les yeux vers le ciel – ou plus rapidement le plafond. Comme n’importe quel mec j’avais des pulsions hormonales, j’étais juste le mec trop gentil, trop incertain pour tenter quelque chose. Sans doute que j’allais le regretter un jour ou l’autre, mais peut-être aussi que si ça n’avait pas été Sunny j’aurais passé ce cap. Sans compter que la voir traîner chez moi en mode zombie retirait tout le charme qu’une fille pouvait avoir. Ce fut mon tour de m’amuser avec l’un de ses sous-vêtements, bien que je n’enfilais pas la petite culotte, je faisais comme si. « Enfin presque ? Qu’est-ce que t’me cache ? » demandais-je cette fois intriguer, y aurait-il quelqu’un dans sa vie ? Une fille en vue ? Ou bien j’étais simplement le seul de nous deux qui n’avait aucune expérience en rien. Je n’arrivais même pas à me souvenir le visage de la première fille que j’avais embrassé… Plutôt merdique ! Bref. Je me débarrassais de la culotte à pingouin l’envoyant valsé gracieusement dans ma chambre. J’haussais un sourcil, laissant un sourire prendre place. « Bin quoi ! J’allais pas la laisser prendre le canapé, surtout que j’ignore combien de temps elle compte rester dans mon appartement… » Je poussais un soupir, je savais que c’était stupide. Je devais vraiment être le seul mec de la ville à être trop con pour laisser une fille dormir avec lui et rien tenter ! Je finissais par lui offrir de quoi à boire, vérifiant tout de même son âge. Même si on était ami, au fond de moi je restais son prof. On avait surpassé ce lien élève-prof, mais c’était plus fort que moi. Je regardais dans mon frigo ce que j’avais, levant la tête en l’entendant s’offusquer. Mais au final, c’était moi qui avait raison, il n’était pas encore majeur. Mais si son père lui laissait boire de l’alcool, je pouvais bien entendu lui offrir ce qu’il demandait. Prenant deux bières, je me dirigeais vers le salon. Me postant devant lui, j’attendais avant de lui tendre la bouteille. « Dis-moi simplement que tu sors pas ça dans un bar ! Je suis pas sûr qu’un barman laisserait un mec de dix-huit ans boire. Va falloir te faire des faux papiers jusqu’à ce que t’ailles vingt-et-un ans ! » Dommage qu’aux Stats on devait attendre ce chiffre merdique pour pouvoir consommer de l’alcool. Mais comme beaucoup de mes amis de l’université, j’avais été fêté mes dix-huit ans au Canada. Je lui tendais finalement la bière. « Bon, tu préfères te fais démolir à quoi ? » J’avais vraiment une panoplie incroyable de jeu et de console, bien qu’il y ait que ma ps4 dans le salon, je pouvais bien aller chercher mes autres dans ma chambre.

Spoiler:

Nate tentait de me conseiller, mais je n’étais pas certain que je devais suivre ce conseil. Surtout que généralement les réconciliations avec le sexe c’était pour les couples et avec Sunny on était loin d’en être un. Je me voyais très mal arriver devant elle, retirant mes vêtements pour qu’on passe à l’acte. Ça me semblait aussi stupide que si je le faisais devant Avery ou ma sœur Aurora. Non, je n’étais pas prêt à passer ce cap avec mon amie d’enfance. Mais je voulais bien me faire la promesse que si j’étais toujours puceau à l’aube de mes vingt-sept ans, j’allais aller voir une pute ! C’était sans doute grossier, mais faut bien passer le cap un jour et cela qu’importe la personne… Bon, je préférais vivre de quoi de plus romantique, mais le sexe on pouvait bien le faire sans sentiment. Je revenais à mon ami, l’observant et comprenant son malaise suite à ma question. « Good job. » Je ne pouvais que le féliciter d’avoir une copine, ce n’était pas quelque chose dont je pouvais me vanter, mais j’étais heureux pour lui. Ça devait être sympa d’avoir une copine, peut-être un jour. Le sujet ne restait qu’un instant sur lui, revenant vers moi. Décidément on ne me laisserait jamais tranquille ! « Des sentiments secrets… » répétais-je en fronçant les sourcils. « Non. Elle est comme une sœur pour moi. Ce serait trop étrange qu’il se passe quelque chose entre nous. » Je me mordais la lèvre, d’un autre côté si ce n’était pas elle, qui ça pourrait être ? Voilà la question ! Mais je préférais ne pas trop m’en poser, parce qu’en toute franchise, je ne savais pas trop quoi penser. J’allais chercher des breuvages, revenant avec deux bières. Je me résignais à lui tendre cette bouteille, le mec irraisonnable ce n’était pas moi. Souriant, je finissais par lui tendre. « T’es loin d’avoir l’air majeur, sorry. » disais-je en décapsulant la mienne. J’étais en quelque sorte très loin d’être bien placé pour dire un commentaire sur son âge alors qu’on avait peine à me donner vingt-six ans. « À d’autre… Je suis pas barman et si on me voit faire ça je risque mon boulot ! » J’étais peut-être rabat-joie, mais c’était hors de question que je donne de l’alcool à un mineur sur mon lieu de travail. Ce n’était pas parce que je travaillais dans un club que j’allais faire des passe-droits. Je pouvais m’arranger pour qu’il entre, mais à lui de se débrouiller pour avoir de l’alcool. Mais connaissant les barmans, ce ne serait pas quelque chose de bien compliqué. Je posais ma bouteille sur la table basse, me tournant pour regarder mes jeux à la console. Rien ne me faisait envie sur ma ps4, j’allais donc dans ma chambre chercher ma xbox One, que je débranchais de mon téléviseur, avant de revenir vers le salon. Console sous le bras, je lançais à Nate le dernier Halo. « Espérons que tu tires plus vite que tu le laisse croire. » Je me penchais déposant ma console que je branchais à la télévision du salon. Une fois le tout en position, je tendais une manette à Nate et prenais place à ses côtés. « J’espère que ça te convient. » Halo c’était un classique et le 5 était pas si mal. J’allumais la télévision, me dirigeant vers le menu pour programmer le tout autant manette que le jeu. « Alors elle est comment ta copine ? » Bin quoi on pouvait bien parler de fille entre mec !

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