don't let your fear of what could happen make nothing happen ♦ noah&isobel

Comme à peu près tous les jours de la semaine, le soleil frappait la ville de Pasadena, incitant tous les citoyens de passer leur journée dehors à profiter du beau temps. Ce qui pour un gamer comme moi, n'était pas une bonne chose. Par contre, le sportif que j'étais en était heureux. Au moins, je pouvais en retirer des avantages. Je n'avais pas à me trouver une vie comme les geeks lorsqu'ils n'avaient plus accès à leur ordinateur. J'étais un peu moins pathétique que ça. Isobel m'avait donné rendez-vous au parc pour un petit jogging. Nous avions des plans pour la soirée et je n'étais pas contre l'idée de passer une partie de l'aprem avec elle. Au moins, je savais que je pouvais aller courir avec elle sans qu'elle prenne cela pour un autre concours de qui peut courir le plus vite. Contrairement à sa soeur Jazz, qui semblait n'avoir qu'un but dans la vie : me faire sentir petit à côté d'elle. Au fil du temps, je m'y étais habitué et ça m'amusait. Par contre, j'aimais bien courir pour courir aussi. D'ailleurs, le fait de traîner avec la soeur de Jazz me semblait bizarre. Pas rien de négatif, au contraire, passé du temps avec elle me plaisait. Par contre, sachant la raison pour laquelle nous avons fait connaissance au début, ça me stressait un peu. Surtout que j'avais leur aînée comme voisine aussi. Une invasion de Dashwood. Bien que la plus jeune des trois était au courant de mes trafics, je ne voulais pas qu'elle sache que j'en vendais à Isobel. Alors, pourquoi lui en vendre si je sais que je vais me faire buter si ça se savait ? Et bien, ça me fait des profits... Bon, ce n'est pas la seule raison. Disons que j'ai pu remarquer que lorsqu'elle vient me voir, ça semble la stresser. Pourquoi ? Aucune idée. Du coup, en lui vendant et passant un peu de temps avec, ça lui permettait de comprendre qu'elle pouvait avoir confiance en moi avec tout ça. Je n'étais pas là pour la juger ou pour la pousser non plus. Tout comme elle, j'ai passé par là aussi. J'étais sur le point de partir quand Shevonne me rappela que j'étais censé me charger de couper la pelouse aujourd'hui. Les bras croisés sous sa poitrine, elle n'allait pas me lâcher si je quittais sans le faire. Comme la fois où elle m'avait demandé de mettre les poubelles à la rue et que je les avais oublié sur le balcon, ça nous avait permis d'avoir la visite d'un raton-laveur. C'était du joli... J'avoue avoir hésité à me mettre dans la merde en les laissant se démerder, mais je n'avais pas envie de les avoir sur le dos encore une fois. En me dépêchant, j'avais sortie la tondeuse et tondu le gazon . Il manquait sûrement quelques recoins, mais je m'en foutais. J'avais fait ce que j'avais à faire, ma tante n'avait rien à dire. Une fois terminé, je courrais à travers le parc jusqu'à ce que je rejoigne finalement la blondinette. De loin, je l'entendis chanter, ce qui me retira un sourire - même si en fait, j'étais déçu de ses goûts musicaux. Maintenant, j'étais coincé avec cette chanson dans la tête. « Me voilà, oui je suis là! » À mon tour, je chantais la chanson en changeant mes pas rapide en gambade. Ce n'est pas parce que j'aime pas que je ne connais pas.... malheureusement. « Désolé, j'suis en retard. La pelouse devait être tondue, ça ne pouvait pas attendre apparemment. » C'est ce qui arrive quand on vit encore chez la famille. On a des tâches et je n'ai pas de contrôle là-dessus. De plus, je suis le seul mec de la maison, on me donne toujours les trucs plus chiant. Ça ne me dérange pas trop, mais bon, parfois j'aimerais bien pouvoir choisir mes moments pour les faire. « Toujours et toi ? » J'ai toujours été du genre à péter le feu, même si ça ne va pas nécessairement bien. Je n'ai pas envie que les gens se mettent à me poser des questions sur comment je me sens. Éviter d'embarquer sur ce territoire était préférable pour moi. « Tu ne t'es pas trop éclaté sans moi j'espère ? » Je n'avais pas besoin de lui faire de dessin, je parlais de drogue évidemment. Ce n'était que pour plaisanter et aussi pour m'informer. C'était ma drug buddy, je n'aimais pas trop la partager (a). Aussi, je m'informais un peu à ce sujet. Faut dire que mis à part à Jonas, je ne parlais pas souvent de tout cela avec les gens en général. Ce qui était un peu normal. Je me faisais discret. Au moins, avec elle je pouvais en parler sans avoir peur que ça se sache ailleurs. « Tes cours se passent bien ? Tu me laisseras t'accompagner à la première de ton premier film, hein ? J'ai toujours rêvé de marcher sur un tapis rouge. » Faisant comme si j'en avais un devant moi, j'avançais avec une démarche de mannequin (masculin, bien entendu). Cinéphile sur les bords, je n'allais certainement pas rater la chance de voir Isobel jouer dans un film. À mon inscription à l'université, j'avais hésité à rejoindre les cours de cinématographie, mais j'ai préféré opter pour la technologie. Faut dire que j'étais tenté par beaucoup de programmes offert à l'université et encore aujourd'hui, j'hésite à en choisir un autre. Pas que génie électronique ne m'intéresse pas, mais en faire un métier ? Je ne sais pas... J'avais arrêté ma démarche de top modèle pour retourner près de la blonde. « Ou peut-être que tu pourras me dénicher un rôle dans un film ! Même un porno, je suis partant si j'peux choisir la fille. » J'haussais les épaules, amusé. Je disais des conneries, jamais j'accepterais de tourner dans un porno. Un sex-tape par contre... Elle allait sûrement me prendre pour un pervers relou, mais en fait, je n'ai tout simplement pas appris à réfléchir avant de parler. De plus, elle pouvait bien penser ce qu'elle voulait de moi.