Tout à coup, plus tôt dans la soirée, j'avais eu envie de glace au chocolat et depuis le pot ne m'avait pas lâcher une seule seconde. J'étais en train de littéralement me glacer le cerveau avec la glace au chocolat, mais je m'en fichais. C'était tellement bon après tout que je n'arrivais plus à m'arrêter. Tout à coup, plus tôt dans la soirée, j'avais eu envie de glace au chocolat et depuis le pot ne m'avait pas lâcher une seule seconde. Non, je ne déprimais pas le moins du monde au contraire, je respirais la joie de vivre et tout allait bien dans ma petite vie tranquille. Là n'était pas la cause de ma soudaine envie de crème glacée, c'était juste un désir comme un autre apparu sur un coup de tête. J'étais donc en train de visionner un reportage sur John Fitzgerald Kennedy seule dans mon petit salon. J'avais beau changer de chaine, rien ne me parraissait bien interessant, j'avais donc laissé le premier truc qui demandait un niveau intélectuel supèrieur à celui d'une pâquerette. Non, pas que j'avais quelque chose contre certaine série télévisé, mais il avait vraiment des truc tirés par les cheveux parfois. Il fallait savoir faire preuve d'une minimum de créativité dans la vie. Certains grands noms de la télé ne l'avaient visiblement pas encore compris. Posant finalement le pot vide par terre, je me mis à bâiller paresseusement. Fermant les yeux, je sombrais dans les bras de Morphée quelques minutes plus tard.

Je me réveillais en sursaut soudainement prise d'une envie de vomir. Il y avait mieux comme réveil tout de même. Ce que je ne savais pas, c'est que tout cela était faux, j'étais en plein rêve. Vive mon imagination débordante ! Je courrais donc vers les toilettes et laissais sortir tout ce que j'avais dans le ventre. Je me relevais, me sentant assez étrange. La première chose qui ne me passait pas la tête, ce fut : nausées matinales. Comme les femmes enceintes. Mon dieu... Ce n'était pas possible, je ne pouvais pas avoir un foetus dans le bidon... Prise de panique, je décidais d'aller faire un test sur le champ histoire d'être fixée, sans me poser de question. Je jetais un coup d'œil rapide à ma tenue. J'étais en pyjama, jogging et grand t-shirt. J'avais la flemme d'aller me changer, j'avais d'autre préoccupation plus importante que mon accoutrement. L'heure était grave, j'avais peut-être un Polichinelle dans le tiroir. On allait me regarder de travers dans la rue ? Je n'en avais cure ! J'allais peut-être devenir maman et ça s'était beaucoup plus grave. Comment allait réagir Caleb ? Je ne préférais ne pas y penser trop longtemps me contentant de sortir en direction de la pharmacie. Je marchais le plus possible, sans tout de même me mettre à courir. C'était assez étrange, car je ne croisais absolument personne dans les rues de Pasadena. J'arrivais en vitesse devant le beau magasin tout décoré de vert. Je fonçais à travers les rayons et attrapais le premier teste de grossesse qui me tombait sous la main. Je pris aussi un paquet de préservatifs après tout, si je n'étais pas en cloche, on aurait de quoi se protéger pas la suite. Je filais à la caisse. Étrangement, la caissière avait la peau bleue, dans le style avatar. Pourquoi ? C'était une belle énigme que je ne voulais pas résoudre sur le coup. Cela ne me paraissait pas bizarre. C'est tout naturellement que je réglais la note avant de quitter la boutique en vitesse. Passant les portes vitrées, je manquais de renverser Kennedy. Ce qu'il faisait là ? Je n'en savais rien et je m'en fichais un peu. Lui attrapant la main, je l'entraînais avec moi vers les toilettes publiques les plus proches. "Salut ! Je crois que je suis enceinte. Je vais avoir besoin de toi." Je n'étais pas tranquille, j'avais peur. Encore, je pesais mes mots, car au fond, j'étais presque tétanisée. Je ne savais pas quoi dire au jeune homme. Je ne voulais pas lui expliquer que j'étais dans tous mes états. "Ne bouge pas.J'en ai pour deux secondes." Lâchais-je en abandonnant Kenny alors que je m'engouffrais dans les toilettes. Je me rendis compte trop tard qu'il y avait un bonhomme et pas une bonne femme sur la porte. J'étais dans les mauvaises toilettes, mais je m'en fichais. Je voulais juste faire pipi sur cette fichue bandelette en vitesse. Je m'exécutais avant de ressortir, le visage crispé par le stress. Je posais le test sur le bord du lavabo le temps de me laver les mains, puis je regardais l'homme que je considérais comme mon frère. "Tu crois qu'il faut combien de temps pour que le résultat s'affiche ? "

J'avais peur d'être enceinte et c'était vraiment très très grave. J'étais vraiment tétanisée à l'idée d'élever un enfant. Je me sentais piégée, prise dans les filets de ma connerie. C'était le revers de la médaille après que je me sois autant amusée avec Caleb. Comment avais-je pu merder à ce point-là ? Je ne savais pas ce qu'il me prenait et pourtant, j'avais cette impression étrange. Comme si j'avais un poids dans le ventre alors que ce n'était absolument pas logique. Comme si quelque chose s'agitait là-dedans. Je ne devrais pas sentir quoi que ce soit, dans le pire des cas, j'étais en cloque depuis maximum trois mois donc cela ne devrait pas se voir. Mon ventre n'avait pas encore commencé à gonfler comme un ballon dans lequel on soufflait. Je n'étais même pas certaine de ce que j'avançais, c'est pour cette raison que je décidais d'aller faire ce test. En sortant de la pharmacie, je tombais sur Kennedy. Enfin non, je ne tombais pas sur lui, pas vraiment du moins. Je manquais de nous faire tomber. Un peu plus et l'on se retrouvait les fesses par terre au milieu de la rue. Même si je ne lui disais pas, j'étais très contente de le voir. Grâce à lui, je n'allais pas vivre cette épreuve toute seule. Pour cette raison, je lui en serais éternellement reconnaissante. Je lui souriais même si je ne faisais pas très attention a lui, trop préoccupée par ce qu'il m'arrivait. Je fonçais ensuite aux toilettes sans rien dire de plus. Réaliser un test de grosse n'était pas si difficile en soit, j'avais juste à faire pipi sur une simple bandelette. Le truc qui était compliqué, c'était de ne pas péter un câble en attendant le résultat. Je revenais vers Kennedy en essayant de rester le plus zen possible. Seulement, j'avais peur de ce qui allait s'afficher sur ce petit machin. Mon visage était déformé par le stress et je n'arrivais pas à faire comme si de rien était. Je me lavais les mains avant de me mettre à tourner en rond devant les toilettes. Je lui demandais combien de temps il fallait pour que cela apparaisse. Après tout, il avait des enfants, lui, il devait bien savoir ce genre de chose. Je me fis cependant remballer. Me retrouvant aussi avec une tétine dans la bouche. Je le regardais avec de grands yeux. Comme si un simple bout de plastique allait réussir à me calmer. Je n'en étais pas convaincue et pourtant alors que je faisais mumuse avec, j'arrêtais de penser au fait que j'avais peut-être une chimère dans le bidon. Innocente, je restais avec ma sucette dans la bouche pendant un moment avant de la cracher finalement. "Jolie moustache. " Lâchais-je en regardant son visage quelques secondes. Je me demandais comment il l'avait fait pousser aussi vite. Je l'avais rencontré il y a un peu plus d'une semaine et il ne l'avait pas. C'était assez perturbant, mais je trouvais qu'elle lui allait plutôt bien. C'était original. Je ne pouvais pas le taquiner au sujet de son allure puisque et bien... Je me baladais en pyjama. Mais je m'en fichais. J'avais autre chose à penser que de philosopher sur le physique de l'un ou de l'autre. J'étais peut-être enceinte et cette catastrophe allait gâcher ma vie, j'en étais persuadée. Cela s'annonçait de très mauvaises augures. Je baissais les yeux sur le test... Quelque chose avait bougé. Deux bandes bleues étaient apparues... Mon dieu, je n'avais même pas pris la peine de regarder à quoi correspondaient les symboles avant de jeter la boite... Je regardais de nouveau Kennedy, perdue. " Ça veut dire quoi deux barres ?" Demandais-je en partant à la chasse au information. "Et puis d'ailleurs, c'est quoi ce truc que tu as dans les bras ? " Il m’intriguait. Il semblait avoir des poils dans les bras, une boule de poil ou plutôt un boulet de poil. C'était une blague ? Il apportait un truc avec nous alors que l'heure était grave ? Il avait une truffe en plus ! Je levais les yeux au ciel.