Une poubelle ? On était dans une poubelle ? Dans le fond, je n’étais pas comme ces petites filles riches qui ont peur de mettre les pieds dans la crasse car après tout j’étais anglaise donc j’avais un caractère fort et une endurance mais qui pourrait en dire autant du caractère fort de ce parfum fraicheur de cochons ? Je n’en savais rien. Je me contentais de la voir un peu… vexée que je sois surprise de son choix et je m’en voulais aussitôt. C’était plus fort que moi mais je comprenais bien que l’une comme l’autre soit mal à l’aise mais aussi que je paraisse effrayante ou bizarre. Quand elle me demandait pourquoi ces hommes me collaient, je ne savais pas trop quoi dire. La vérité ? Peut-être pas. Je voulais la protéger même sans la connaitre. Qui voudrait débarquer dans la vie que je vis actuellement ? Je ne le voudrais même pas. Ma vie calme ou je pouvais monter sur ma moto pendant de longues heures pour profiter simplement du soleil sur ma peau même s’il ne faisait pas encore assez chaud ou faire un moto trip sur la route juste pour le plaisir après une longue semaine de boulot sans me soucier de mon nom de famille et en pensant simplement à mon grand-frère qui n’était plus là. Simplement. Me soucier d’Isobel et me demander pourquoi elle semble tellement naïve sans savoir que mon géniteur avait tué son propre fils et pourrait nous tuer aussi d’un claquement de doigts. Je devais pourtant répondre à la question. Je savais qu’elle ne risquait rien si elle ne savait rien mais dans un sens, elle en savait trop. « Pas maintenant, bientôt ! », avais-je dis en me disant qu’elle l’oublierait sûrement ? Oui, peut-être. Après tout l’espoir me faisait bien vivre d’un jour meilleur alors d’une amnésie ? Mais pourquoi pas ? Aller ailleurs ? Je riais doucement. « Ce n’est rien, je prendrais juste un bon bain ! », avais-je dis pour la rassurer de l’impression qu’elle semblait avoir quand nous étions entrées dans ce bac à caca. Aussi vulgaire soit ma comparaison mais caca est bien du langage d’enfant, non ? Après tout. Où est le couac ? Nulle part. Ou pas. Je me sentais cruche d’avoir dit ça mais c’est le flegme britannique, voyez-vous. Ou pas. Alors qu’elle me demandait si elle ne devait rien savoir, je secouais doucement la tête. Je ne pensais pas comme elle. Je compatissais même avec sa situation. Je n’étais pas du genre à repousser une personne qui n’avait rien fait de mal et même quand ils font un truc de mal enfin ça dépend du degré en question de ce mal bien sûr mais vous comprenez clairement le principe dans le fond. Je ne voulais pas la repousser. Vraiment pas. Je ne savais pas quoi dire pour ne pas lui montrer cette impression et la situation divergeait avec notre premiére rencontre. Elle ne comprenait rien et je ne savais pas quoi faire pour l’aider car je n’avais rien compris non plus ou même je n’avais même pas voulue croire Alvin pendant un long moment quand il était arrivé pour me raconter toutes les horreurs que faisait mon père. Je soupirais aussitôt. « Je sais ! », disais-je alors. « Désolée ! », rempliais-je aussitôt comme si je m’abaissais à le penser. Oui, désolée. J’étais désolée. Alors qu’elle m’expliquait comment elle connaissait mon existence, j’écoutais le fait que sa maman était malade même si elle me semblait m’en avoir déjà parlée un peu plus tôt. J’étais tellement confuse sur le coup mais j’écoutais simplement la jeune femme. Alors qu’elle me disait avoir épiée et piratée, je souriais doucement et encore même qu’elle me disait ne pas être la bienvenue. « Tu es une geek ? », lui demandais-je alors presque avec fierté. Oui. J’étais la seule de la famille dans le passé donc oui, c’était avec fierté. Ma petite sœur était geek. Je plongeais alors la main dans mon sac pas dans le crottin et j’attrapais une carte de visite que j’avais. Je la retournais en la mettant contre la parois qui semblait à peu prés propre et je cherchais un stylo pour noter mon numéro personnel. « Devant c’est le numéro de mon laboratoire, derrière mon portable ! », disais-je alors que je finissais de l’écrire et je plongeais mon stylo dans le sac en lui tendant aussitôt la carte. « On n’est pas tous dangereux dans la famille. Je suis une personne bien différente d’eux. Je m’en fiche de rouler sur l’or, je suis juste une fille comme les autres qui ne veut pas te repousser. », je faisais une petite moue en la regardant. « J’espère que tu me crois en tout cas car ce n’est pas mon envie. Non. Je veux te connaitre aussi bizarre cela soit paraitre alors que je viens à peine de connaitre ton existence mais j’ai l’habitude avec mon père et les surprises mais tu fais partie des bonnes ! », lui disais-je d’un ton rassurant mais ça l’était, non ? Je voulais y croire. « Il faut qu’on se sépare… laisses-moi un message avec ton numéro ! », lui disais-je alors aussitôt tandis que je grimpais pour sortir de ce bac à crottin. Je me rendais vers une sortie d’où nous étions venus et je faisais mine de pianoter sur mon téléphone. Je croisais alors les gardes et je riais. « Bah alors, vous semblez en sueur ? Oui, je pue, je devais aller vacciner un cochon ! », disais-je pour détourner l’attention de l’endroit où j’étais mais surtout du pourquoi. Je voulais juste la tenir en sécurité même si dans le fond… elle était une inconnue. On partageait notre sang et je ne pouvais pas dire le contraire. Je pouvais simplement le voir à quelques traits. Je rentrais alors tout simplement chez moi avec mon panda pour rejoindre Rosie qui était sûrement bien rentrée grâce à la voisine. Je pensais à tellement de choses, tellement mais je commençais à prendre le rythme de ma vie.