Douce soirée de noël. J’avais beau avoir passée la journée à la caserne et même le début de soirée, je me sentais encore pour le moment en forme pour tenir quelques heures même si la grossesse avait beau me fatiguer. Depuis mon retour de la caserne, j’étais un peu ronchon mais je me soignais. J’avais mal aux pieds et j’avais surtout mal aux tétons. Autant passer les détails mais ils me gênaient et m’irritait. J’avais presque envie de passer un noël toute nue mais je ne pensais pas qu’ils accepteraient l’idée. En plus, j’avais acheté une belle robe car je ne passais plus vraiment dans les autres. Mon petit ventre de 3 mois bien enrobé dans une robe assez moulante qui ne cachait pas les formes. C’était peut-être la première fois que je ne cachais pas ce ventre chez les Jones en 3 mois de grossesse. Je m’étais toujours retenue de le faire. Donc cette robe jour d’un tissu à reflet bordeaux et un ruban de velours à la taille juste au-dessus de la courbe légère de mon ventre et son bas de patineuse qui était plus large à la hauteur de ma taille, je regardais alors cette porte. Mes chaussures ouvertes, je me gelais sous ce froid. Oui, la neige. Pasadena n’en avait pas vraiment en général mais cette année était l’une des exceptions. Nous avions bien une piste de ski dans les montagnes mais c’était tout. Dans le fond, je m’en fichais un peu mais bon. Nora dans mes bras, elle était bien couverte sous un plaid polaire avec une écharpe et un bonnet également. Elle était vêtue d’une belle robe un peu assortie à la mienne. J’avais à côté de moi posé sur le sol, un sac avec son pyjama, ses biberons, des couches et tout le tintouin habituel. Un bonnet rouge avec un pompon sur la tête, j’attendais alors devant cette maison. Pourquoi j’attendais ? Oui en fait, j’attendais simplement la personne que j’avais invitée et que j’avais même un peu forcée à venir. Joan. Autant dire que je m’en fichais de l’avis des autres mais je voulais passer ce noël avec elle. Cette fête était prévue chaque année dans cette maison ou j’avais passé mon enfance et pourtant… je ne m’y pensais pas à l’aise. Je n’étais pas vraiment en bon termine avec Jane ce qui n’aidait pas comme c’était techniquement elle qui invitait. Bien sûr, j’avais courtoisement prévenue que j’invitais Joan à la soirée. Tapant des pieds au talon comme Dorothée, une partie de moi rêvait d’aller dans une autre dimension. Cela ne serait peut-être qu’une sorte d’illusion mais je m’en fichais bien. Je voulais voir l’apparition d’un peu de courage par exemple ? Un lion, une boite de conserve et un homme de paille. Peut-être même un magicien d’oz pour me faire disparaitre. L’espoir fait vivre et je me contentais pourtant de rire nerveusement. « Mon dieu, Jésus-Christ… sauves-moi de là. Envoies-moi des rois mages, des anges ou comme tu veux mais sauves-moi… », je levais les yeux au ciel pour attendre un signe. N’importe quoi et même une étoile de noël. Bien sûr j’avais été faire les boutiques pour des cadeaux depuis un moment et je m’étais même un peu prise la tête pour trouver celui de Jane. C’est dur de trouver un cadeau pour une personne à qui on en veut quand on a une rancune tenace. Tellement tenace, trop tenace. J’inspirais doucement en baissant les yeux. Ce sac de gâteau d’ailleurs à mon bras. Je me sentais comme une mère noël. J’inspirais doucement une fois que je n’étais plus seule et souriant à Joan que j’avais vue plus tôt avant d’aller à la caserne. J’inspirais doucement en lui souriant. « J’espère que tu as bu un bon verre de lait de poule bien alcoolisée avant de venir. », disais-je alors que Nora riait un peu en tenant d’attraper mes cheveux. Ses petites mains enveloppées dans un gant de laine. Je souriais doucement en approchant alors de la porte alors que je reprenais le sac par terre. Mes talons frappant le sol comme une pluie de charbon. J’inspirais doucement pour prendre un peu de courage. Aiden étant parti chercher Holden, je savais pour l’instant que je n’avais que Joan pour me soutenir… car bon, je n’avais pas vraiment envie d’aller dans cette maison ce soir, pas avec cette rancune même si noël c’est une fête de famille. J’ouvrais alors la porte de mains nue dont je laissais le froid s’emparer en quittant ce plaid autour de mes bras. J’entrais alors, sentant aussitôt ce souffle de chaleur laisser contraste avec l’extérieur. J’avançais en laissant les sacs sur mon épaule tomber sur le sol de quelques mouvements. Bébé + deux sacs ? Catastrophe. Je souriais doucement, ça sentait bon en fait. « MARCOOOO ? », criais-je en sachant que si Kate était là, j’allais entendre Polo. « BOOOOOOOOOOOOBYYYY… », relançais-je aussitôt cette fois pour faire sortir Andrew de sa cachette. Il ne devait pas être si loin, non ? Mais je voulais bien voir son mouton. « Nora, on va voir Boby ? », disais-je alors en regardant ce bébé qui riait de bon cœur. Elle m’amusait, elle adorait tellement Boby mais ça, Andrew l’ignorait. Elle avait passé une heure avec lui et lui avait même bavé dessus. Pauvre peluche. Elle en voyait de toutes les couleurs avec la seconde génération. Ils en bavent pour ce mouton. Dans tous les sens du terme. « Aiden est allé chercher papa… ils devraient rentrer bientôt… », soufflais-je en inspirant. « Vivant… ou pas… ou blessé ou… mais ils rentreront ! », disais-je alors en souriant et regardant Joan. « Il fait bizarrement calme… », murmurais-je alors tout de même tandis que j’avançais vers le salon. Mes talons frappant encore le sol pour laisser un vacarme. Bon peut-être que je faisais exprès de faire du bruit pour qu’on sache qu’il y avait quelqu’un. Mais punaise ? Étaient-ils donc tous morts ? Je regardais tout de même le sapin et la décoration en souriant.

Noël, un moment en famille ? Un moment seul ? Un moment de convivialité ? Un moment de dispute ? Un moment de çi et de ça ... Chaque année, je fêtais Noël à ma façon, mais cette année, c'était différent. Je n'allais pas le passer avec Cordi, car elle avait désormais sa propre petite famille... les Hemingway et son fichu père qui traînait dans la ville. Et puis, cela m'aurait étonné qu'elle m'invite suite à mon .... Dérapage ? Nous faisons tous des erreurs - même si je ne faisais que les accumuler depuis plus vingt ans, mais n'avons-nous pas le droit à une ultime dernière et toute petite chance ? Le passé est le passé, non ? Vivons l'instant présent ...

J'attendais ce moment depuis tellement longtemps. Revivre la savoureuse et merveilleuse nuit de Noël avec ma chère et tendre petite Lulu, je ne pouvais pas rêver mieux. Ce qui me rendrait encore plus heureuse, c'est de partager ce moment avec tous mes enfants, mais une chose à son temps et peut-être qu'un jour, je partagerais réellement ce moment festif avec Cordi, Lulu et Rhi. Je ne perdrais pas espoir, car l'espoir fait vivre et rien ni personne ne me dira le contraire. J'avais réussi à renouer les liens avec Lullaby. Ça n'avait pas été une tâche facile, certes, mais j'avais réussi... - j'ai gagné cette victoire - Je me sentais désormais revivre, je me sentais "Let it go, let it go, can't hold it back anymore..." Saleté de chanson, je n'aurais jamais dû l'écouter en allant jusqu'à ma fille... Bref, tout cela pour dire que j'étais heureuse - Oui, je le suis. -

Je me dirigeais vers la maison des Jones. Un endroit où je ne devrais même pas y mettre un pied, mais, pour Lulu, je serais prête à me jeter dans la fosse à lion. Cela dit, j'espérais que cette fois-ci, j'allais me comporter comme il se doit et que j'allais garder mes mains dans mes poches quant à mes genoux, ils resteront bien sagement avec moi. Je ne désirais pas gâcher ce festin et je comptais bel et bien en profiter. Je savais qu'en y allant, je ne me ferais pas des amies, et je me doutais bien qu'aucun membre de la famille Jones ne me sauterait  au cou en me voyant, mais cela m'était égal. Je n'étais pas là pour eux et je m'en fichais royalement de ces gens-là. Je me garais devant l'allée et j'apercevais ma petite pilote devant la porte avec des sacs sous le bras et la petite Nora dans l'autre. D'un sourire, je m'approchais d'elle, plus je m'approchais d'elle, plus je le regrettais ... oui, je le regrettais d'avoir mis des talons à aiguilles. Je priais le bon seigneur pour que je ne glisse pas sous cette fine neige qui envahissait les rues de Pasadena. J'avais peut-être des os solides, mais je préférais tout de même éviter une chute surtout quand on porte une robe blanche. Oui, je voulais ressembler à un ange illuminé par cette douce lumière d'Hiver.

J'embrassais ma princesse qui m'avait chaleureusement forcée à venir fêter Noël avec elle et sa « belle » famille.

JOAN _ « Oh non, pitié non, me parle plus de boisons alcoolisée... » Ajoutais-je en faisant une grimace. La fois dernière, j'en avais tellement ingurgité que cela m'échouerait au plus haut point.  D'ailleurs, il m'était désormais impossible de boire une larmichette depuis lors. Je voyais bien que Lulu avait du mal avec ces deux paquets sous le bras et sa fille et pourtant, ce n'était pas pour autant que je lui proposais mon aide - en fait, cela ne m'était pas venu à l'esprit. Et puis, j'avais aussi des parquets en main donc dans tous les cas, je ne pouvais pas l'aider. « J'avais oublié à quel point tu étais bruyante.. Je vois qu'on ne perd pas les bonnes habitudes » souriais-je de pleine dent. Pourquoi hurlait-elle ou encore pourquoi claquait-elle des talons ? Je n'allais pas lui poser la question et je ne cherchais pas à trouver  la réponse, car, c'était Lulu et ma lulu était une espèce rare. « OOOOOOOH j'espère bien qu'Aiden va revenir, je ne lui ai pas acheté un cadeau pour rien tout de même » ajoutais-je avec un large sourire qui en disait long. C'était mon beau-fils, je n'avais donc plus d'autre choix que de lui offrir un petit cadeau de bienvenue. Elle n'avait pas tort, c'était trop calme surtout dans cette maison. D'ailleurs, je ne pouvais pas m'empêcher de lui dire en voyant au loin Jane. « Si tu veux, je peux pimenter la soirée à ma façon » Je taquinais bien évidemment. Je n'allais pas foutre la merde entre moi et Jane, ou encore entre moi et Holden. Et puis, je me voyais mal frapper sur une femme enceinte. Alors que Jane arrivait vers nous, elle saluait comme il se doit ma fille et ma petite fille tendit que moi, j'en profitais pour disparaître et aller déposer sous le sapin mes cadeaux : un pour lulu, un pour Aiden et les autres pour mes petits-enfants même si, la petite Appel n'était encore qu'une bâtarde sans parent, je me devais en tant que future grand-mère de lui offrir un petit quelque chose. « Il est magnifique votre sapin » oui, pour une fois, je faisais un compliment haut et fort pour qu'elles m'entendent. Je n'étais pas habillée en blanc pour rien, il fallait aussi que je me comporte en tant qu'un ange tombé du ciel. Je reculais de deux trois pas pour pouvoir contempler ce joli sapin de Noël. Les Jones sont des merdeux, mais ils avaient un don pour les préparatifs de Noël. Là-dessus, je n'avais rien à dire, ni à critiquer. Du compte fait, je n'allais pas regretter d'être venue et d'avoir volontairement sauter dans cette fosse à lion. Et le lien qui m'attachait avec Jane, je ne pense pas qu'elle oserait me provoquer. En tout cas, j'étais curieuse de découvrir la réaction de ma fille quand elle apprendra la grande nouvelle, car je doutais fort qu'elle le sache. Cependant, qu'elle se rassure la petite Jane, ce n'était pas MOI qui allait tout balancer ... en fait, je m'en fichais bien qu'elle soit enceinte ou non. Elle était suffisamment grande pour assumer cet incident.

Noël... Qu'est ce que je pouvais aime cette fête. Pour moi c'était la magie, l'émerveillement, la seule nuit où on redevenait tous un peu enfant mais surtout une famille, unie... Enfin jusqu'à l'année dernière c'était comme ça en tout cas. Cette année par contre, j'suis pas certain que ça allait être la même! D'jà parce qu'il y avait Joan ah ah et putain mais QU'EST CE QU'ELLE VENAIT FOUTRE LÀ?! Maman allait pas aimer, moi non plus d'ailleurs! Cette femme c'était j'sais pas, le diable incarné. Genre vicieuse et fourbe vous voyez l'genre? Fin bref, puis j'sais pas, il y avait encore trop de tension dans l'air ça crevait les yeux et obligatoirement, tous se retrouver autour d'une même table bah, ça allait mal finir. Fin, faut pas être devin pour prévoir ça quand même. Puis Lulla' et son bébé là, elle était changeante! D'ailleurs maman aussi quand j'y pense. Elles avaient quoi toutes en ce moment? Sérieux... J'avais du mal à comprendre les femmes des fois, pourtant j'faisais d'mon mieux pour hein mais là non, juste non. En tout cas, perso' bah... Je comptais un peu sur cette soirée pour... Annoncer à mes parents que je voulais prendre un appartement? Genre pour de vrai. Peut-être en rejoignant la petite soeur si on arrivait à se mettre d'accord sinon, seul, comme un grand ou avec un pote à voir! Bref, le soucis là tout de suite, c'était que je m'étais un peu ruiné en cadeaux et que du coup le projet en était un brin repoussé mais de peu rassurons nous. Là tout d'suite? J'étais dans ma chambre, j'avais passé la journée à (un peu) aider ma mère pour préparer la soirée, genre déco', bouffe etc. Là c'est moi que je préparais, car une tenue appropriée était de rigueur chez nous et ouais! Donc bah, je sortais de la douche, enfilant ma chemise pour jouer le beau. C'est là que j'entendais la porte d'en bas s'ouvrir, annonçant que les premiers étaient déjà là puis... J'entendis parler de Bobby. Lullaby! Putain mais fallait qu'elle le laisse en paix mon pauvre mouton! Heureusement pour moi, j'avais tout prévu et il était du coup déjà bien planqué hehe et ouais! Je finissais donc de me "coiffer" pour ensuite descendre les rejoindre, maman les ayant déjà acceuilli, elle et... Joan. Souriant, je m'approchais pour les rejoindre, répondant cash à Lulla' "Tu peux toujours le chercher, il est parti en vacance." ouais en parlant de Bobby bien sûr. Les saluant brièvement surtout en voyant Joan.

Oh oui, j’anticipais et comment. Alors que j’avais peut-être Apple avec moi, je ne savais pas du tout comment allait se passer la soirée. J’étais contente d’avoir Joan avec moi. Une idée que je n’aurais pas pensée possible quelques noëls avant et même si… en fait, si. C’était compliqué. Vraiment. J’inspirais doucement une fois dans ce salon. Je venais d’appeler tous les autres mais pourtant nous étions encore pour le moment seules. Je riais en l’entendant dire que j’étais bruyante et je tournais mon regard vers elle en souriant. « Il y a des choses qui ne changent pas. Il fallait bien mettre de l’animation dans cette grande maison… », disais-je alors que je me rappelais l’époque où je courrais partout et même les parties de toboggans en luge que j’avais faites dans les grands escaliers de l’entrée. Une époque que l’on a du mal à oublier. Des souvenirs de noëls qui rendent les fêtes tellement plus magiques mais qui nous donnes l’impression qu’être adulte, c’est nul. Je riais doucement en y pensant tandis qu’elle espérait qu’Aiden nous rejoignes. J’arquais un sourcil. J’avais tellement peur que cela ne finisse en bagarre mais les talons de Jane me donnaient la petite sensation que par ici, c’était aussi un terrain de boxe. En entendant Joan, je faisais ce sourire un brin forcé, un brin sarcastique. J’aimerais tellement en fait. C’était un fait. J’étais en colère et les hormones n’arrangeraient rien. Après son annonce d’avoir trompée mon père ensuite avoir cachée la soirée d’annonce de la date du mariage… c’était beaucoup et j’avais fortement été touchée par ses évènements. C’était déjà presque un miracle que je l’ai tolérée au mariage et j’avais rongée mon frein. Vraiment. Je voulais tellement que ce jour soit parfait que j’avais mise de côté mes envies de… enfin voilà ma colère tout simplement. Non, je ne voulais pas la tuer et rien du tout. J’étais juste déçue. Simplement. C’était sûrement plus compliqué que ça même dans ma tête mais je ne voulais vraiment pas en parler. Non, paix, amour et chocolat. Forçons-nous car c’est noël. Je tournais rapidement mon regard vers Joan avant que Jane approche et riant légèrement. « Je peux pimenter aussi… », soufflais-je alors que ce n’était pas non plus l’envie qui me manquait mais bon. J’allais finir par rentrer dans la case des garces comme celle que Joan semblait adorer occuper et je n’arrivais plus autant à lui reprocher. Elle était comme ça, c’était elle, c’était son charme autant que ça n’allait pas à Jane même si je la comprenais de ne pas avoir appréciée les coups. Qui les appréciait ? Sûrement pas moi mais le passé est passé… pour chanter un peu de Tal. C’est le bonsoir et le côté naturel de Jane qui me déstabilisait ainsi que sa bise mais comme toujours je restais aussi normale comme si tout allait bien. Pas de nuages à l’horizon. Je voulais être adulte. « Bonsoir ! », soufflais-je à mon tour tandis qu’elle donnait une bise à Nora, je la remettais plus aisément dans mes bras puisqu’elle tombait un peu. Nora quant à elle regardait autour d’elle plus que ce qu’on lui demandait. « Pada… », se contentait-elle de dire… Cela ne voulait rien dire. Parfois l’on pourrait y entendre un papa… ou un panda… ou peut-être les deux. Je souriais doucement en allant la chatouiller doucement à la question que nous posais Jane. « Avec des bons pneus, on peut aller ou on veut… », soufflais-je alors en regardant Jane et tentant de paraitre normale mais c’était plus difficile qu’à mon mariage tout de même. Je me concentrais sur une optique : c’était le premier noël de Nora. Je tournais alors rapidement mon regard vers Joan en souriant. « Le nôtre est mieux ! », lâchais-je en souriant. J’étais fière du sapin que nous avions fait ce matin chez Joan. Je voulais peut-être aussi simplement mettre ça en avant ? J’étais méchante peut-être sur le coup ? Peut-être même si je me disais que j’avais encore le droit de faire ce que je veux avec Joan. C’était ma mère et je voulais rattraper le temps perdu mais dans un sens… le dire ainsi ? Non, c’était mal mais j’inspirais doucement. « Enfin… même s’il est plus petit ! », disais-je en affichant un petit sourire avant d’entendre Andrew geindre. Je riais doucement en le regardant approcher. « Ah oui ? Je le trouverais, ne t’en fais pas… », je lui tendais alors le bébé jouflu que je tenais dans les bras et elle s’excitait soudainement en le voyant. Elle secouait ses bras et ses jambes en lâchant un rire de joie. C’était comme si elle voyait un jouet sur patte vivant. Ouiiiii, c’est ça. Elle était pressée d’aller sur lui pour lui arracher les poils du nez. Sadique, je lui posais le bébé dans les bras. « Rattrapes là, je lâche… », Faudrait pas qu’elle tombe par terre et je lâchais effectivement. J’avais confiance en lui pour rattraper mon bébé et surtout… que dans 6 mois, j’en aurais un autre. Ma robe ne cachait pas du tout mes rondeurs assez fines pourtant mais à trois mois de grossesse, cela devenait rude de le cacher en robe et surtout quand on ne veut pas vraiment le cacher. Je ne voulais pas le cacher comparer à ma première grossesse. Je voulais en vivre toutes les étapes plus pleinement mais aussi leur permettre de la vivre. Il n’y avait que Joan qui était au courant dans cette pièce et peut-être Apple ? Je n’en savais rien. « Faut que j’aille mettre les cadeaux sous le sapin. Papa noël passera quant à lui cette nuit ! », disais-je en souriant pour Apple. On allait éviter de traumatiser son innocence tout de même. J’ignorais encore si elle savait qu’il existait. Je posais les cadeaux sous le sapin avant d’aller vers elle et lui souriant. « Je peux avoir ta veste ? », lui demandais-je pour la débarrasser du tissus.

À peine j'étais arrivé en bas que je sentais d'jà cette espèce de tension chelou entre les filles. J'aimais pas ça, c'était pas le top pour passer un bon réveillon et j'espérais franchement qu'on éviterais une énième embrouille général lors des fêtes de famille quoi. je voulais qu'on passe un bon réveillon merde! Bref, du coup moi bah je débarquais comme un cheveu sur la soupe en défendant mon Bobby d'amour des griffes de mon horrible sœur! D'ailleurs elle se mise à rire en m'entendant, me répliquant d'un sourire sadique là qu'elle le trouverait. Grrr que j'avais horreur quand elle faisait ça! Mais cette fois non, je l'avais bien planqué elle ne le trouverait jamais j'en étais sûr! Je la regardais donc d'une grimace "Ouais c'est ce qu'on verra.", un peu comme grincheux vous savez? À croire que genre c'était notre combat du soir vous savez. Puis d'un coup, elle me tendait sa fille qui devenait dingue en me voyant. Haussant un sourcil, je regardais le bébé qui se tortillait de joie à me fixer comme si elle venait de voir un doudou géant. Voyant ma sœur s'approcher, je fis un pas en arrière la pointant du doigt "Alors là n'y pense même!..." mais pas le temps de finir qu'elle me la lâchais dans les mains "Pas..." pitié non moi et les bébés ça faisait dix quoi. Faisant une tête faussement boudeuse, je prenais plus soigneusement la petite dans mes bras alors qu'elle se mettait à jouer avec mes cheveux "J'te préviens, il est hors de question que j'me la coltine toute la soirée hein." j'aimais ma nièce mais fallait pas pousser non plus. La laissant continuer sa petite life, c'est là que Grace débarqua à son tour et je ne pu m'empêcher de soupirer de soulagement en la voyant, merci Jésus! D'ailleurs après avoir dit poliment bonjour à tout le monde, elle m'attrapa bien vite en récupérer la petite pour m'entrainer avec elle récupérer les cadeaux pour les caser sous le sapin. Je savais bien que c'est parce qu'il y avait Joan qu'elle était aussi speed, je répondais en hochant de la tête un simple "D'accord." avant d'aller récupérer un max de cadeau dans l'entrée et les porter jusqu'au sapin. C'est là qu'elle m'exprimait que la présence de Joan lui brisait effectivement les ovaires. Jetant un coup d’œil vers celle ci, je répondais "Moi non plus, je m'attendais pas vraiment à ça comme surprise pour Noël. Espérons juste, que ça ne va pas foutre d'avantage de bordel, on en a assez comme ça." ouais c'était clair et net que ça se sentait déjà que c'était pas la joie entre maman et Lulla', on avait pas besoin de Joan en bonus. Ma lil sister ajouta qu'avec un peu de champagne ça pourrait aller mieux et d'une moue pensive, je fini par hocher la tête pour commenter "Ouais, c'est loin d'être con ça. La gueule complètement beurrée ça devrait passer." avant de me redresser pour aller rejoindre les filles et surtout maman qui la pauvre devait se sentir seule là. Venant me coller à côté d'elle, je lui fis d'un petit coup d'épaule pour lui dire à voix basse "T'en fais pas, Grace et moi on est là. Puis papa va arriver à la rescousse ça va bien se passer." ou pas...

Je ne cherchais pas réellement à ce que les gens ne se rendent compte de mon ventre bombé si tant bien que je ne cherchais pas à voir ou savoir si quelqu’un l’avait remarqué ou non. Je ne cherchais tout simplement pas à le cacher tout en laissant les gens me le demander. J’avais peur surtout de dire : Je suis enceinte. C’était effrayant et noël n’allait rien arranger. Je le sentais. J’avais peur au souvenir de cette vie qui était morte en moi. Le souvenir de cet être que j’avais senti s’éteindre à cause de coup. Je pouvais m’en rappeler en fermant les yeux. Alors que je me penchais devant le sapin pour disposer les cadeaux, je venais aussi de laisser Nora dans les bras d’Andrew. Je voyais alors Grace arriver tandis que Jane disait qu’on pouvait faire comme chez nous et nous installer. Après tout, c’était encore ma maison et ça l’était avant elle. J’allais me gêner pour faire comme chez moi. Non mais oh et puis voilà, c’était aussi une partie de ma vie, une partie de mon enfance. Je me sentais plus chez moi dans cette maison, dans ma chambre. Le nombre de mes souvenirs étaient mémorable et même que Joan connaissait cette maison tout autant pour m’avoir vue y faire mes premiers pas. Peut-être même qu’elle m’avait courue après quand j’étais enfant. Je souriais à Grace avant de sursauter au polah… retardataire de ma chère sœur. Je riais nerveusement. « Un jour, vous allez me faire mourir sur place à crier… sans que je ne m’y prépare ! », et c’est moi qui dit ça alors que j’ai gueulée en arrivant ? Cette maison n’avait jamais manquée de cris pendant 28 ans. C’est drôle mais je ne pouvais pas l’imaginer autrement pourtant je m’étais habituée au calme. « Et… », je faisais une moue en regardant Kate et Grace aussi rapide que le vent. « Je veux un bisous… », disais-je alors que surement que mes hormones voulaient surtout un bisou avant tout mais je pouvais m’en passer mais je voulais mon bisous. Je faisais donc cette moue tout triste en regardant alors Joan. Je lui offrais un doux sourire. « Tu te souviens de mes premiers pas ? C’était ou ? », demandais-je sans vraiment avoir envie de faire du mal à Jane. C’était juste qu’en y pensant, j’avais cette curieuse envie de le savoir mais j’étais encore dans la phase ou je rattrapais nostalgiquement les années perdues avec Joan. J’étais curieuse de mon passé de bébé. J’étais curieuse de ses souvenirs. J’étais curieuse de tout. Je plaçais même une main sur mon ventre à cette idée et je regardais Nora avec les autres. « Ca suffit les messes basses… », disais-je en leur tirant la langue. Oui, non mais oh ? Je riais nerveusement car je savais de quoi ils parlaient. « Ca va bien se passer… », disais-je en approchant et prenant la main de Kate et de Grace alors que je donnais un coup de pieds au cul à mon frère. Bon ça allait bien se passer, tant que Jane n'invitait pas ses maîtresses. « Tous au salon, c’est l’heure de l’apéritif, non ? », demandais-je alors à Jane. Je les menais au canapé en allant m’assoir et invitant Joan d’un tapotement de main sur la place libre à mes côtés. « Viens maman ! », disais-je alors en souriant. Je n’avais pas peur de choquer en l’appelant ainsi. Ils pouvaient me comprendre. Je voulais juste rattraper le temps perdus et être proche de ma mère. J’en avais le droit, non ? Ils m’avaient tous sûrement vu ou entendus le désirer dans ma chambre ou dans la douche ou même vus mes larmes. Ils me connaissaient sûrement même aussi bien que moi… ils devaient savoir que si je montrais une si grande rancune dans le passé envers Joan… c’était justement par ce qu’elle me manquait.