*« Je peux pimenter aussi... » Humm, qui l'aurait cru qu'un jour, Lullu me ressemblait autant que ça ? Comme quoi, elle était bien digne de sa mère. « À ce jeu-là, ma puce tu ne me battras jamais. » Ajoutais-je en rigolant tout en regardant ce joli sapin.

Soit, les Jones étaient des personnes bonnes à être enfermées, soit, ils manquaient tous d'éducations. J'aimais la tranquillité, le calme, le silence, alors, le fait que de grands enfants comme eux, ne cessaient de hurler et de crier des choses compréhensibles, c'était très agaçant pour mes pauvres petits tympans. Je n'osais pas imaginer quand ils étaient tous des petits enfants, cela devait être la jungle dans cette maison. Cordi était une fille calme, éduquée et très polie, tout le contraire de ses singes sauf à l'exception de ma belle Lullu.

Décidément, les enfants de Jane avaient l'air ... d'être tous surpris de ma venue. Bah de toute manière, je n'étais pas ici pour eux, mais uniquement pour ma fille. Je les adressais un simple sourire en guise de réponse, ignorant toutes leurs remarques plus que déplacer. C'est à des moments comme celui-ci qu'on se sentait aimé et si intéressante.

Bref, je restais dans mon petit coin, histoire de me faire petite et éviter justement tout dérapage ou réflexion que je pourrais faire ... Car oui, les Jones commençait réellement à m'énerver et j'avais une de ses envies de partir.

« Tu te souviens de mes premiers pas ? C'était où ? » Je ne savais pas trop ce qu'elle cherchait à faire exactement, mais je ne pouvais pas m'empêcher de m'en réjouir intérieurement. Jane devait bouillir à l'idée de savoir que je m'approchais de plus en plus de ma vraie fille, tandis qu'elle s'éloignait de plus en plus d'elle. Et tout ça, sans le moindre effort. « Comment oublier ce moment-là ma puce ? C'était ici même quand Holden et moi, nous formions un si joli couple marié. oui, c'était la provocation pure et simple, que voulez-vous, c'était plus fort que moi.

Je n'allais pas éternellement me mettre de côté, alors, j'avais eu la brillance idée de me mettre à côté de ma nouvelle meilleure amie. Regardant les jeunes s'amuser à faire n'importe quoi, je murmurais à Jane « Comment tu vas depuis l'autre jour ? » Oui, étonnant, n'est-ce?  je n'étais pas aussi méchante que j'en avais l'air. « Je présume qu'ils ne savent rien ? Tu comptes leur dire ça quand ? Aujourd'hui ? » Ca pourrait être un joli cadeau de Noël ou pas du tout. D'ailleurs, je me demandais bien où se trouvait ce beau mâle qui lui servait d'époux. Préparait-il la chambre du bébé ?

Alors que Lullu avait l'air d'être impatiente de commencer l'apéritif, qu'elle s'installa sur le canapé, appelant l'une de ses mères. Mais qui ? Je regardais Jane puis Lulu me demandant bien à qui elle s'adressait, mais je comprenais très vite que l'invitation était pour moi. Je murmurais à Jane, de façon à ce que personne ne nous entende « Tu sais quand je te disais que j'arriverais à t'éloigner de ma fille ? Je tiens toujours mes promesses. » Ajoutais-je en affichant un large sourire avant de m'installer auprès de mon adorable fille. Je prenais la main de ma princesse, et je répliquais « Rendons ce Noël inoubliable ma chérie.» oui, il était temps de lancer les dés.

Tension quand tu nous tiens, que tu es palpableuuuh! J'avais envie de chanter ça TRÈS fort ce soir. Ça puait la tension de partout c'était juste horrible quoi! Entre Lulla' qui jouait à je sais pas quoi là avec sa pseudo maman débarquant de nulle part après des années. Mère qui cherchait ouvertement la mienne, fin la notre merde! C'était encore la sienne à ce que je sache non? Depuis quand elle reniait notre mère comme ça? À cause de ce qu'il s'était passé avec papa? Non putain merde à la fin j'avais pas envie de ça, que tout parte en vrille, surtout pas ce soir... Donc bah j'essayais de faire ce que je peux, pour l'instant profil bas, restant juste moi même, Lulla' me cherchant comme si rien n'avait changé entre nous et heureusement d'ailleurs. La Joan elle, j'aimais pas son regard voilà. Puis Grace m'avait annoncé la couleur de son point de vue aussi négatif que le miens, c'était rassurant, ou pas. Très vite, Kate arriva à son tour et là jouait grand sourire jusqu'à ce qu'elle ne vienne nous rejoindre ma petite sœur et moi pour carrément s'incruster dans notre conversation et nous dire qu'elle comptait faire comme nous. Chouette, nous voilà trois dans le clans des pas contents, c'était pas si mal, enfin je crois. Je lui répondais d'ailleurs à voix basse un peu tendu "Ouais bah on va faire ce qu'on peut hein." avant que se ne soit au tour de Lulla' de nous rejoindre en nous disant d'arrêter de tchatcher dans leur dos. Elle devait très bien savoir de quoi on parlait du coup je me redressais d'un grand sourire bien fake qui voulait tout dire "Mais on parle de rien." pour qu'elle me colle un coup de pieds au cul en attrapant nos soeurs et que moi j'aille rejoindre maman. J'me sentais en besoin de la rassurer. Elle n'était pas seule, on était là, J'ÉTAIS là et je voulais qu'elle le comprenne dans mon geste. Me répondant d'un sourire qui voulait tout dire, elle m'avait pris le bras pour qu'on aille au salon mais... C'est là que Joan la maléfique s'en prenait à elle. N'entendant pas vraiment ce qu'elle lui murmurait, je fronçais les yeux en la regardant lui parler de cette tête qui me donnait envie de la gifler. OUAIS! Moi gifler une femme ouais! M'enfin elle s'en était pas vraiment une ça comptait pas, c'est un montre. C'est en sentant la main d'ma mère se refermer sur mon bras, ses griffes plantées dans ma peau que je grimaçais en comprenant qu'à mon avis elle avait dû la chercher voir la blesser. Dans un petit "Aïe aïe." je me penchais vers elle "Maman? Relaaaxe... Ça va aller puis là t'es gentiment entrain d'me lacérer le bras." finissant sur un sourire tant bien que mal avant de jeter un regard noir à Joan de façon bien exagéré pour qu'elle me voit. Oula entre toi et moi ça va mal finir! SORCIÈRE!

Les hormones me rendaient simplement nostalgique. Je ne voulais blesser personne dans le fond mais juste en savoir plus sur mon passé. En découvrir sur l’enfant que j’étais et rattraper le temps perdu pourtant à l’aphasie et la froideur de Jane… Je ne me sentais même pas en droit d’être juste ainsi. Je n’avais pas de remords. Aucunement et non pas par ce que j’étais une biatch ou comme ma mère mais par ce que je me demandais si derrière cet égo, elle arrivait à voir tout simplement que cette situation me rendait heureuse. N’étais-ce pas ce que devait faire une mère ? Je ne voulais pas y penser, je voulais me déconnecter et j’écoutais juste Joan. Je savais qu’elle ne devait pas en rajouter sinon ça allait partir en cacahuète mais dans le fond, je n’aimais pas le mutisme de ma belle-mère. Je la sentais égoïste de sa réaction. Elle ne faisait rien pour réparer les pots cassés dans ce silence qui pourrait presque me filer la migraine mais ziouh, je m’activais et je rassemblais tout le monde car ce petit comité dans le fond, je ne le voyais pas plus d’un bon œil mais j’avais surtout peur d’être mangée par un léopard et un hippopotame si je restais encore trop longtemps seule entre les bouches des lions. Attachez les wagons, Lullaby veut rassembler Winnie et sa famille sauf que nous n’était pas aussi amicale que cette bande d’animal même si nous étions parfois de la même espèce dans cette famille. C’était l’inverse d’une réforme, cela n’allait pas mieux en s’arrangeant. A croire que certaines personnes ne se complaisaient que dans le chaos. Je n’avais jamais autant évitée de venir chez mon père, dans cette maison appelez ça le karma peut-être ? Je n’en savais rien et puis celui de qui ? Ah oui, à qui la faute. Et merde, ils font chier ces gens à toujours voir le mal en Joan dans le fond. Oui, la révolte d’une femme enceinte qui était à bout de nerf par moment. Oh, Aiden pourrait tellement vous en raconter des moments où j’ai fini par péter un plomb en pensant à cette situation. Mais bon. Je me contentais de faire le clown pour rassembler tout le monde, c’était mieux que de montrer ma tristesse. J’aurais l’air nouille si je pleurais bien que l’envie était clairement là. Cela se voyait en fait mais je ne savais pas si les gens l’avaient vu. Au fil de cette aphasie, je sentais ma main trembler et mon nez se trémousser, les yeux qui clignotaient un peu plus, un peu plus vite. Je retenais mais larme mais je restais tout autant calme. Je préférais clairement être ainsi que finir comme le Titanic si un iceberg se pointe. Je ne voulais pas couler. Je voulais être forte et flotter sur l’eau. Les mots de Joan me rendirent un fin sourire. Inoubliable ? Ahah. Oui, il l’était car je n’aurais jamais imaginée avoir plus envie de le passer avec Joan qu’avec Jane. Je roulais des yeux en souriant. « C’est déjà le cas ! », murmurais-je alors que j’inspirais un bon coup. Une tentative à nouveau pour retenir mes larmes. L’Aie de mon frère chatouillant mes oreilles tandis que je n’osais même pas relever mon regard vers cette scène. Je savais pertinemment le risque que je prenais en faisant ça. Je préférais imaginer une bande de troubadour qui dansent un tango dans ma tête alors qu’une danseuse lascive s’amuse à faire un petit Jazz et des claquettes avant que la passion n’arrive et que tout termine en fellation et dans un feu ardent. Mais non, ceci est une blague. Je m’arrêtais juste aux claquettes et la danseuse. Cela ne marchait pas vraiment et même si je rajoutais l’image d’Arlequin dans une gondole tout droit de Venise qui arrive pour danser une polka. Pas efficace. Un char qui m’écrase serait sûrement bien plus efficace mais bon… c’était surtout mieux d’imaginer une parade de gay qui passe dans le salon en nous proposant des guacamoles mais non. Taciturne, je laissais les choses évoluer autour de moi. Kate disparaissait et revenait mais je me tenais toujours sans bruits. C’est alors que Kate demandait qui voulait du champagne que j’haussais les épaules pour secouer doucement la tête. « Non merci ! », soufflais-je alors en fronçant le nez tandis que je mettais une main sur mon ventre pour montrer ce geste à ma demi-sœur. Je laissais ma main remonter discrètement sur le bord de mes lèvres pour lui montrer que ceci était encore un secret. Je regardais alors Kate avec admiration comme si elle était dieu ou juste Charlie Chaplin et j’inspirais doucement. « J’ai trop de papillons dans le ventre pour ça, cette soirée déchire. C’est tellement la fiesta et tout le monde s’éclate. », je souriais doucement. Un peu de sarcasme ne tuerait pas réellement. On devrait presque passer directement au dessert car cela serait sûrement moins épuisant. Je me demandais laquelle des deux était encore en zone rouge pour créer les tensions mais bizarrement je n’arrivais pas à accuser Joan surement enfin je n’en savais rien. Je regardais alors mon bébé, Nora avec cette dentelle blanche qu’elle portait. Je souriais doucement. Elle était adorable et même si j’en avais perdu ma lingerie en dentelle pour la confectionner ce soir-là. Une union de deux corps qui a créé un vrai bijou, une praline de l’amour. J’inspirais doucement en levant le regard vers le bouquet de rose donc une pétale échappait de la rose noire à ce moment-même. Intéressant, hein ? Oui, l’ambiance était tellement intéressante que de coutume, je préférais clairement attendre la saint-valentin pour être seule avec ma nouvelle famille. Cupidon, je t’aime de m’avoir offert Aiden. Je regardais alors Jane pour lui sourire avec courtoisie. « La dinde est déjà au four ? », demandais-je alors tout simplement pour créer une conversation. Oui, une chose bien étrange et… j’en aurais sûrement plus avec des anonymes. Timidement, je me levais alors que cette pression à mes paupières continuait à chatouiller mes pupilles. Les hormones sont infernales quand elles nous rendent particulièrement sensible. Je tentais alors de faire un mime que  j’avais besoin d’aller au toilette. Quelle élégance. « Je reviens, je dois... enfin ! », j’inspirais doucement en me dirigeant vers les escaliers et je montais tout naturellement à l’étage. J’étais juste pressée de passer au second couplet de cette soirée. Je n’en pouvais plus et j’avais peur de finir la soirée en chorégraphie de mes gestes comme un pantomime juste contrôlé par des ordinateurs. Je ne montais même pas faire pipi, j’allais juste dans mon ancienne chambre rapidement et je regardais cette décoration qui était une pure ceinture de chasteté, je ne m’en étais jamais rendue compte mis à part les draps de satin. Ma destinée aurait été comment si Joan était restée ? Aucunes idées mais j’en avais quand même faite des gâteries dans cette pièce. Je riais en voyant l’affiche de marketing de la paroisse que j’avais fièrement accrochée. C’était sûrement le pire pour l’anti-sexe dans cette pièce. Je regardais mon vieux synthé de l’époque où je me prenais pour une future pianiste qui rêvait réellement de devenir une future star. Ou pas. Mais bon, il fallait que je retourne au salon surtout pour ma petite princesse. Je quittais alors ma chambre qui était encore mieux que Cuba ou Rio pour des rapides vacances et sur la route, j’attrapais alors les serpentins que j’avais encore d’une année passée en bande de carnavaliers. Je retournais alors dans la pièce avec l’ambiance sûrement crée par une sorcière qui a sorti son vieux grimoire. On doit nous avoir lancé une sorte de sort. Aucunes parasites en tout cas dans les sons à mon entrée. « Youpie, j’ai trouvé un serpentin. On va pouvoir s’amuser ! », m’écriais-je fièrement en lançant un serpentin par personne avant d’aller vers Nora qui était dans les bras de Grace. Je la prenais contre moi en déposant un baiser sur son front. J’étais un peu reboostée mais pour combien de temps ? J’avais tout de même envie de m’enfuir vers une autre métropole. Peut-être en Océanie ? On ne va pas sortir de cette fête avant février enfin non Februaris en latin. Je souriais doucement. « On passe à table ? », demandais-je alors aussitôt. Non pas que je suis affamée mais bon. J’étais pressée de repartir sur mon étalon. « Ce n’est pas que je suis pressée de rentrer mais on va chêmer si on ne mange pas assez vite… et ça serait tout de même mieux qu’on termine cette soirée avant l’année bissextiles ! », disais-je avec un rire un peu nerveux. « Personne n’a une chose à dire, un truc cool qui disons… ouvre à la conversation ou personne ne peut citer Moliére ? Que ça mette un peu d’animation ! », disais-je en pointant carrément le soucis. Oui, j’avais l’air d’être franche et de savoir montrer quand une chose n’allait pas. Je ne voulais pas supporter cette ambiance qui nous ouvrait la porte au suicide. Je n’étais même pas prête de revenir pour le mardi gras. Et là, je me coupais le sifflet.

allez, au défi... lequel nous feras passer à table ou mettra de l'ambiance !

*« J'ai trop de papillons dans le ventre pour ça, cette soirée déchire. C'est tellement la fiesta et tout le monde s'éclate. » La bonne blague. J'avais l'impression d'assister à un enterrement tellement que cette famille avait un don pour tirer la tronche, et ce, depuis le début de cette soirée. Je pensais que Noël rimait avec joie, bonheur, et partage, mais ici, c'était tout le contraire. Bon ok, je n'étais pas la bienvenue, et ça, je l'avais compris dès que j'avais franchi le bas de la porte, mais, tout de même, c'était Noel alors pourquoi ne pas mettre notre orgueil de coter et profiter de cet instant si magique et intime ? Bref, durant le restant de la soirée, je ne disais pas grand-chose, en fait, j'osais même plus sortir un mot par peur peur de me retrouver poursuivi par la folle de Jane. Mine de rien, je tenais à ma vie, et ce n'était pas le moment de faire un faux pas, au risque de me faire jeter à la porte par ma seule fille présente.

JOAN _ « excellente idée, passons à table »

Il n'y avait pas grand-chose à faire à part manger, picoler et ... Et quoi d'autre ? Si cela tenait qu'à moi, je pourrais violer le petit Andrew, mais je risquerais fortement de retourner à la maison avec ma tête sous le bras, et ça voyez-vous, je préférai éviter. Cependant, je pourrais abuser de l'alcool, MAIS non.

Elle voulait de l'ambiance ? Je pourrais en mettre, mais c'était à mes risques et périls. Bah, de toute façon, je ne pense pas que je serai réinvité pour d'autres fêtes chez eux donc, autant pimenter la soirée à ma façon, non ? Alors que nous étions à table en train de savourer cette dinde énorme qu'il y avait une vague ressemblance à notre amie, Kate. (petite dédicaçasse ), que j'ouvrais enfin la bouche pour m'adresser à Jane.

JOAN _ « Tu n'aurais pas une annonce à nous faire, Jane ? »

Je lui adressais l'un de mes plus beaux sourires. Pourquoi attendre son époux ? Il avait d'autres chats à fouetter et puis il devait déjà être au courant pour la grossesse de Jane - du moins j'espère pour lui.  Un enfant à son âge était ... Je n'avais même pas le mot pour définir mon ressenti face à cette situation... Même moi, je n'aurai jamais eu l'idée de retomber enceinte maintenant. Nous n'avions plus l'âge, et sincèrement, je me voyais mal courir derrière un môme. Dans 6 ans, j'allais avoir 50 ans, alors franchement, j'avais plutôt l'âge d'être grand-mère, que mère.

JOAN _ « C'est le bon moment, non ? »

Je l'avais mise au pied du mur et ça, j'étais plus que satisfaite. Tout en le regardant, je mangeais la belle dinde qu'elle avait merveilleusement préparée pour ce jour inoubliable. J'étais curieuse de voir la réaction de ses enfants, mais surtout, de ma fille. Même si je l'avais abandonnée, je le connaissais comme ma poche et cette nouvelle allait la bouleverser à un de ses points que le repas allait très vite prendre fin, mais heureusement pour moi, j'avais presque fini mon assiette.

Les gens me trouvaient parfois forte mais ce n’était qu’une façade. Sourire, rire… donner l’impression d’aller bien pouvait parfois être une chose tellement facile et surtout quand on a réellement de l’entrainement. J’étais entrainée à être ainsi. Je m’étais fixée comme but de toujours sembler aller bien pour mieux m’occuper des autres mais ce soir ? Je cachais assez mal que ça n’allait pas. Je ne voulais rien montrer tout simplement car c’était stupide. Oui, stupide de montrer que non, ça ne m’allait pas. Je trouvais l’ambiance tellement triste que j’arrivais à regretter d’être là. Je regrettais clairement d’être venue et pourtant j’étais souriante. Ou pas. Je m’occupais de ma fille pendant le reste du repas et je restais un peu dans mon coin. Non pas recluse car c’était tout simplement volontaire. Je m’inquiétais beaucoup pour Aiden et cela se voyait. Je ne voulais pas et je ne pouvais surtout pas le cacher. Je m’inquiétais tout autant pour papa et je me demandais pourquoi Jane ne s’en inquiétait pas mais bon. C’était peut-être normal ? Peut-être que papa avait été le tuer pour le jeter dans un feu avant de bruler des sapins de noëls pour réchauffer les pauvres ? Non, trop tiré par les cheveux puis un pasteur ne commette pas un meurtre. Le repas presque terminé, les minuits n’avaient pas encore sonné alors que Joan commençait à parler d’un truc à annoncer… et c’est un peu après que la bombe fit SPLASH. Je ne savais pas comment réagir. Je buguais pendant un long instant. Je regardais Andrew, Grave et Kate à la recherche d’une réaction ou simplement d’un point de repère pour savoir comment réagir. C’était noël et je devais avouer prendre ça comme une malédiction plus vite que comme un cadeau. Je prenais une profonde inspiration avant de boire une gorgée de mon verre d’eau. Je ne réagissais pas. Je ne disais juste rien. Le parfait mutisme dont je peux avoir le grand art. Je me contentais de finir la soirée en silence et l’échange de cadeaux en toute ignorance. Pour Kate ? Un livre de kamasoutra pour la blague et qu’elle puisse s’y remettre avec Dylan. Pour Andrew ? Pareil en fait pour la blague aussi. Pour Grace, un pendentif en argent avec une guitare car je n’étais pas dupe et je voyais bien qu’elle voulait en jouer. Pour Jane ? Je lui avais juste offert un bracelet que j’avais acheté bien avant tout ça. Oui, un bracelet que je savais être parfait pour la maman que j’avais mais que je n’avais plus mais sans le moindre sourire, je lui avais offert. Pour Joan ? Une boule à neige tout comme celle qu’elle m’avait offerte et des chaussons ! J’avais filée directement après ça pour rejoindre Aiden en compagnie de Joan comme elle était de celles qui ne vivaient pas dans la maison au moment des faits. Pas un mot entre temps, pas un pet, pas un rôt à propos de la grossesse de Jane. Non, rien.