Je me suis sentie partir d'un coup. C'était les heures de l'audit, de la comptabilité du bilan de l'année. Et forcément je n'avais pas beaucoup de temps pour m'alimenter correctement. Une cigarette que j'avais pris et c'était en rentrant dans mon bureau que j'étais tombée. J'avais vu la porte et pouf le noir complet. Les pimpons des pompiers que j'entendais d'une sourde oreille comme si je dormais d'un lourd sommeil. Des voix, les unes après les autres. Ma pompe à insuline devait être déréglée totalement. J'avais l'impression que c'était bon. Mais à chaque période c'était la même chose, et une période de stress du mois d'avril ne me réussissait pas. Mais généralement je me rattrapais toujours avant. Du moins j'en avais l'impression. Je respirai un bon coup et j'étais repartie. Je n'étais pas du genre à m'écouter et forcément... Ca a ses limites. Pourtant ce n'était pas du genre à m'arrêter, j'allais toujours au delà. J'étais une sportive, j'avais pour ambition de toujours aller au delà du but.

Pourtant ce jour, quand je me réveillais, il faisait déjà nuit. J'étais certaine que j'avais dormi pendant toute la journée. Je voyais la perfusion à côté de moi. Les fils de partout. Le bip incessant de l'électrocardiogramme. J'ouvrais les yeux avant de me rendre compte. J'avais du devenir incohérente, normalement, c'était toujours la même chose. Je n'osais pas voir les derniers mails que j'avais envoyé. Allongée dans mon lit, je respirai un coup comme si ça allait aller mieux. Non. La porte s'ouvrait je vis ma mère. Allongée dans mon lit, je ne voulais pas qu'elle vienne pas elle. Maman. Mais non. Je vais bien. Tu n'aurais pas du venir, tu es enceinte. Je vais bien ne t'en fais pas. J'ai abusé encore.

Encore une fois, j'étais en train de me dire que d'affoler tout le monde dans ma famille n'était pas la meilleure solution. Coupable d'être malade voilà comment je me sentais la plupart du temps. C'est quand même dur à réaliser n'est ce pas ? Et bah c'était la réalité pourtant, je me sentais coupable que tout le monde s'inquiète pour moi, pour ma santé et pour tout ce que j'avais. Je n'étais quand même pas à l'agonie de la mort non plus, mais rien n'était fait pour me faciliter la vie. Je ne savais pas vraiment si avant ça aurait été mieux, mais bon actuellement la vie stressante du monde du travail, l'alimentation en général et compagnie ce n'était pas facile d'être diabétique. Les contrôles de glycémie et tout. Bref je me maudissais intérieurement d'avoir cette fichue maladie et voir débarquer ma mère n'arrangeait rien. Elle était enceinte je ne voulais pas qu'elle se mette en danger c'était plein de microbes les hôpitaux qu'est qui disait qu'elle n'aurait pas une complication. Une grossesse après 40 ans, même si ça devenait de plus en plus courant n'était pas des plus sur bien au contraire. Mais ça elle ne voulait pas l'entendre qu'on voulait prendre soin d'elle, alors que nous on avait plutôt intérêt de prendre soin de nous. Et pas question de déroger à la règle, oh que non. Je soupirai énervée de voir ma mère mais encore à moitié dans les vappes quand elle débarquait. Je planais avec ce qu'il m'avait mis comme insuline pour pouvoir contrer les méfaits de la complication que j'avais eu.

"Je vais bien regarde c'est bon, ils ont tout rebranché et tout va mieux" dis-je avec un semblant de sourire tant bien que je pouvais encore le faire comme pour la rassurer. Non, je n'ai pas sauté de repas, non je ne suis pas folle. J'ai juste merdé mais comment lui dire tout ça sans qu'elle pète un cable. "Je ne sais pas trop. J'ai été un peu stressée et j'ai mal géré mon insuline c'est tout je suppose que ça ne me réussit pas la pompe à insuline" On diminue les problèmes en minimisant les complications.