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« Moi non plus je ne regrette rien des instants passés en ta compagnie. Au contraire. » Pourtant, ce n'était pas ce qu'il me semblait. Il était parti comme un voleur. Il aurait pu m'en parler de cette envie de changement de boulot ou qu'on lui proposait un meilleur poste ailleurs... Je ne l'aurais pas séquestré, j'aurais même essayé de le retenir, de lui proposer une augmentation ou autre, mais rien de tout ça ne s'était passé. Il ne m'avait pas laissé la chance de lui prouver que je pouvais être une bonne patronne qui prend soin de ses petits boys. Je lui en avais voulu, et voilà le résultat. Je lui avais privé d'être un père ... Je lâchais un long soupire, et je rajoutais

JOAN _ « Cela ne sert à rien de se remémorer nos beaux souvenirs.... J'ai laissé mon passé, mes erreurs, mes peines, mes regret derrière moi, et je n'ai pas envie de repenser à tout cela... Et puis, je vois que tu as ta vie, moi la mienne, oublions tout cela, veux-tu?. »

On m'avait toujours dit qu'il ne fallait jamais commencer une journée, en repensant aux morceaux brisés de la vielle. Il fallait mieux avancer, sans remords, sans regrets, et dévier ceux qu'il n'en fallait pas la peine. Est-ce que je devrais dévier Wayne ? Oui, je devrais, mais quelque chose m'empêchait de le faire. Quoi ? Aucune idée... C'était certainement ces saloperies de « bons souvenirs » car oui, de bons souvenirs nous en avons eu et malgré ce que je venais de dire, je n'avais pas oublié chaque instant, chaque moment passé avec lui. Je l'avais aimée de tout mon coeur, et lui, tout ce qu'il avait trouvé de mieux à faire, c'était d'écraser mon coeur à coup de massue.

Il aimait son épouse ? Tant mieux pour lui. Alors, le petit Hester avait une vie très enrichissante et plein d'amour ? Oh que c'est mignon. Je devrais m'en réjouir de savoir que Wayne était heureux, mais désolé, je ne pouvais pas.

JOAN _ «  Et moi j’aime mes chiens, alors nous pouvons dire que nous avons réussi nos vies, non ? » ajoutais-je avec un large sourire. J’adorais mes chiens, mes bêtes poilues, de bons Rottweilers.  Ils étaient mes fidèles amis contrairement à certains. «  Tu as toujours été fidèle ? Même avec moi ? » J’étais curieuse de le savoir. À cette époque, j’avais une vraie salope comme secrétaire, et cela ne m’aurait pas étonnée d’apprendre qu’elle s’était tapé toute la boîte y compris Wayne.

Je voyais rouge quand il osait s'attaquer à ma fille. Bon, je l'avais provoqué, certes, mais, je ne tolérais pas qu'on s'attaque à la seule chose que j'aimais. Si cela tenait qu'à moi, je l'aurais sauté dessus, ou alors, j'aurais donné l'ordre à mes amours de lui bouffer sa belle petite gueule d'ange. « MA fille » rectifiais-je quand il avait osé dire NOTRE. « Décidément, tu ne tiens pas à ta vie visiblement » Oh grâce à lui ma vie allait changer désormais. Je n'étais pas une putain ? Grande nouvelle. En fait, j'étais tout simplement une femme facile . Alors que je m'étais levée du canapé, qu'il continuait sur sa belle petite lancée. Je lâchais un petit rire et je me retournais vers lui « un gigolo gratuit ? » répétais-je avant de reprendre mon sérieux « Tu n'étais pas gratuit je te signal, je te versais un salaire tous les mois. » Un misérable salaire, mais c'était un salaire quand même. Mais bon, je ne pouvais pas me permettre de donner plus étant donné que je ne venais à peine de me lancer en tant qu'indépendante. « Sous le coup, cela ne te déplaisait pas quand je te baissais ton caleçon, non ? Et c'est seulement maintenant que tu me dis ça ? La franchise et toi vous n'êtes amis pas, hein ? »

Je quittais la pièce pour aller chercher le t-shirt ... Je n'avais que celui-là malheureusement sinon, je lui en aurais donné un autre. En tout cas, il avait intérêt à repasser et à me le rendre, sans cela, j'irais jusqu'à chez lui et pour la prime, je foutrais bien la merde entre lui et sa femme. J'affichais un sourire en guise de réponse, et je partais dans la cuisine. Il voulait qu'on redevienne de bons amis ? Je pensais qu'il était fidèle ? Drôle de façon de l'être. Je revenais avec ma proche de glace, et je m'asseyais de nouveau sur le canapé.

JOAN _ « Tu n'avais pas dit que tu étais fidèle ? » Je le regardais droit dans les yeux, mais je ne lui laissais pas le temps de répondre que j'enchaînais. « Cela va m'étonner moi-même de dire ça, mais je préfère que tu apprennes à connaitre ta fille. Je lui ai privé d'avoir un père, et je n'aurais jamais dû. » J'enlevais mes bas, et je posais la poche de glace sur ma cheville « Je me suis rendu compte qu'il n'est jamais trop tard pour rattraper nos erreurs et je l'ai tellement déçue qu'il est peut-être temps pour moi de lui montrer que je ne veux que son bonheur. » Je l'évitais du regard pour  une raison quelconque. Je lâchais un petit rire « Je crois que l'air d'hiver de Pasadena me rend trop gentille vivement le printemps, je te le dis. »

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Wayne hocha la tête face à la remarque de Joan. Remémorer le passé était futile et vain car rien ne changerait à présent. Chacun avait pris son chemin. Peut-être que le quadragénaire avait fait une erreur dans le passé, et sa vie aurait été bien différente s'il avait suivi une autre voie, mais que voulez-vous, les choix s'imposent toujours à nous et nous n'avons parfois que très peu d'options. Son aventure avec Joan avait été pleine de fougue et de passion, mais peut-être qu'il attendait plus de Joan que ce genre d'aventures trop torrides, peut-être qu'elle s'était montré trop féline et autoritaire pour qu'il pense qu'elle l'aimait vraiment. Bref, ne ressassons plus tout cela.
Wayne jeta un œil sur la pièce dans laquelle il se trouvait. C'était vraiment cosy, mais Joan avait toujours eu bon goût alors cela ne l'étonnait nullement. Elle avait vraiment bien réussi sa vie, cela étant dit, pour se permettre un luxe d'une telle demeure. L'homme se disait qu'il ferait mieux de partir d'ailleurs, il s'était levé dans cette optique avant de finalement simplement se rassoir. Quelque chose, l'espoir de retrouver sa fille et de pouvoir être ami avec Joan le tenait collé sur le canapé. La question de son interlocutrice l'interpella. « Bien sûr que je t'ai été fidèle. » dit-il en souriant. Il avait toujours été un homme droit. Il se demanda d'ailleurs pourquoi elle lui posait cette question. C'était étonnant, on aurait dit qu'elle était persuadée du contraire. Peut-être que cela l'aurait été à se dire qu'ils avaient bien fait de rompre. Comme quoi, ils se promettaient d'arrêter de parler des bons souvenirs, mais ils ne cessaient d'y revenir.

La discution dévia alors sur Cordélia. Et Joan vit rouge aussitôt. C'était normal, après tout c'était son petit bébé et Wayne était un élément extérieur auquel elle ne s'attendait pas. Il eut un simple petit sourire suivi d'un clin d'oeil. « Si je tiens à ma vie, c'est pour ça que je veux connaître ma fille. » Il sourit avant de froncer les sourcils. « Oh je t'en prie ! Ce que tu dis, ça me fait encore plus passer pour un gigolo ! C'est pire si y avait de l'argent... » Puis il explosa de rire. Evidemment qu'il avait toujours adoré quand elle lui ôtait son froc pour s'adonner à des jeux pas pour les enfants. C'était les moments les plus marquants.

Joan disparut une seconde fois, s'engouffrant cette fois-ci dans ce qui semblait être sa cuisine. Elle en revînt avec une poche de glace. Mince, Wayne ne s'était pas rendu compte qu'elle s'était elle aussi fait mal. Elle l'avait tellement bien accueilli dans ce fossé qu'il n'avait même pas pensé à lui poser la question. Il fit la moue lorsqu'elle reposa sa fidélité sur le tapis. « Haha, ami rime toujours avec sexe pour toi ? Tu sais normalement un ami, c'est comme un amour, mais avec la partie sexuelle en moins.... » rétorqua-t-il. Ce qu'elle pouvait le faire rire intérieurement. Décidément, elle n'avait pas changé. Puis, ce qu'elle ajouta ensuite le surprit grandement car c'était en décalage complet avec les événements récents. « Merci. » répondit-il simplement. Avoir la bénédiction de sa mère pour dire à Cordy la vérité cela changeait carrément la donne, il aurait moins de stress et elle pourrait peut-être l'aider dans cette démarche. Il imaginait alors un tas de scénario avant de reposer son regard sur la cheville de Joan. « Attends, laisse-moi voir ça... Tu as eu un choc en appuyant sur la pédale de frein ? » demanda-t-il en observant de plus près, passant ses doigts, avant de mettre la poche de glace sur le côté. « Attends, j'ai appris un jour comment soulager ce genre de douleur par un bon massage... Tu me fais confiance ? » demanda-t-il avant de ramener le pied de son interlocutrice sur ses genoux et de commencer à masser délicatement afin de ne pas lui faire de mal. De toute façon, il savait très bien qu'elle ne manquerait pas de lui rendre la pareille s'il lui faisait un temps soit peu une douleur à la cheville. Puis, repostant son regard sur Joan, il lui envoya un simple sourire.

*
« Bien sûr que je t'ai été fidèle. » Hum étonnant. J'avais toujours eu la sensation qu'il était un homme à femmes. Le collectionneur avéré et pointu en matière de gonzesses. Comme quoi, je ne le connaissais pas autant que c'la. Mais, je pense que ma première erreur est d'avoir voulu un peu .. voir trop de sexe de sa part, j'aurai dû me montrer plus affectueuse, plus humaine, me comporter comme une personne aimante, mais j'avais préféré jouer la carte de la garce et de la perverse. Résultat, je me suis retrouvée seule, avec un môme sous le bras. Désormais, il était trop tard pour rattraper tout ce temps, et effacer mes erreurs.

JOAN _ « Oh ... C'est.... Mignon »

La question à se poser, maintenant, est-ce que j'avais été fidèle à cet homme. Peut-être, peut-être pas. Je ne me voilais pas la face, et je savais que j'étais une femme difficile, et pas stable du tout ... Des erreurs, j'en faisais tellement, que c'était plus fort que moi. Ouais, je faisais plus de mal que de bien, et ça, je ne pourrais jamais changer. Je ne ressemblais jamais à cette femme parfaite à épouser et puis, après tant d'années, on y croyait plus vraiment au prince charmant ... Je vivrais seule, et vieille fille, mais, néanmoins, j'aurai bien profité de ma vie et des hommes.

JOAN _ « Non, tu n'étais pas un gigolo, tu étais simplement ma petite pute préférée » Ajoutais-je avec un large sourire. Wayne en pute ? Il serait craquant à mourir en string léopard, des bottes noires, et un fouet dans une main... Hmm l'homme parfait.

« Ami rime toujours avec sexe » A quoi bon devenir ami avec un garçon, si ce n'était pas pour profiter de sa chose si précieuse ? Sans cela, je ne voyais pas l'utilité d'être ami, alors. Dans une amitié, c'est donnant-donnant. Si vous voulez devenir mon ami, il faut m'être utile à quelque chose, car, si la personne ne me sert à rien, alors autant ne pas être ami. Bref, c'était mon point de vue, mais, chacun sa façon de penser.

« Je suis désolée, mais je n'ai pas le manuel qui m'indique comment faire pour devenir ami avec un homme sans coucher avec lui... » Je devrais songer à m'acheter le livre, "l'amitié pour les nuls" car mine de rien, j'en avais très peu et je me demandais bien pourquoi. « Tu sais quand je vois un homme, c'est comme si je voyais une belle entrecôte saignante, alors franchement comment tu veux que je devienne ami avec une viande ? » Je passais ma main dans mes cheveux, un peu perturbés par la situation. Les hommes, c'était toute l'histoire de ma vie. Avec tout ça, je n'en revenais pas moi-même d'avoir donné mon accord pour que Wayne s'approche de ma fille,, mais elle avait le droit de profiter un peu de son père tant qu'il est encore temps... Je ne faisais pas cela pour lui, mais bien pour elle. Il était temps que je mette ma rancune de côté et que je pense un peu au bien de ma belle. « Par contre, je te demande juste une chose, ne dit pas à Cordi la vérité entre nous deux... Si elle apprend que tu es revenu et que je t'ai claqué la porte-nez, elle risquerait de m'en vouloir et ça vois-tu, je ne le souhaite pas. » Je n'avais pas fait tout ceci, pour perdre ma fille surtout que pour le moment, ma vie allait au mieux.

Bref, je me levais pour vite aller chercher une poche de glace et je revenais aussitôt. Décidément, le petit Wayne avait l'intention de camper ici ? J'aurai cru qu'il serait parti à mon retour, mais visiblement il était toujours dans mon salon. En le voyant, je lui adressais un petit sourire et je m'asseyais de nouveau sur mon canapé. Il se réinstallait à côté de moi et posait mon pied sur ses cuisses.

JOAN _ « Non, c'est en voulant essayer de t'écraser la cervelle contre le sol. » ajoutais-je ironiquement. « Te faire confiance ? » Je fonçais les sourcils. Depuis le coup avec Callen, je dois dire que les hommes et ma confiance, cela ne s'accordait plus du tout. « Tant que tu ne me fais pas mal et que tu ne te mettes pas à sucer mes orteils, je te laisse faire, mon grand... Montre-moi, ce que tu sais faire »