«
« Ce n'est pas une question de sécurité ! » Que cela soit ou non une question de sécurité, j’avais raison. Il ne supportait pas l’idée de prendre un volant entre ses mains, et je respecterais cette phobie, mais cela ne l’empêchait pas pour autant de se protéger aux mieux  Un de ces quatre matins, on allait le retrouver avec le crâne écrasé, et la cervelle éparpillée partout sur la route. Et sincèrement ? Ce serait dommage d’abîmer un si joli visage, car, même après tant d’années, je le trouvais toujours aussi craquant.

JOAN _ «   Oui je sais, tu as la trouille, mais depuis le temps mon enfant, il serait temps de faire un trait sur ton passé. »

Effectivement, je n'avais pas besoin de sa permission pour l'insulter, mais j'allais m'abstenir de le faire. Je l'avais déjà écrasé, je n'allais pas le traumatiser plus qu'il ne l'était déjà. Je l'invitais donc à aller jusque chez moi, pour pouvoir mieux nettoyer les plaies et autres blessures. C'était la première fois que j'avais écrasé une personne et en toute honnêteté - même si, je ne le montrais pas - je me sentais mal. Pas uniquement pour ma voiture, mais aussi pour lui. J'avais tout de même écrasé le père de ma fille, ce n'était pas rien...

J'affichais un petit sourire quand il m'avouait que ma fille avait pris de moi. Donc, j'avais eu raison. Il l'avait vu... Dois-je lui en vouloir ? Il y a un an d'ici, oui, je lui en aurais voulu, mais depuis quelque temps je me suis rendu compte de l'importance qu'il y avait de renouer ses liens avec ses enfants. Que cela me déplaise ou non, je ne pourrais pas empêcher le père de ma fille de voir mon bébé. Ouais, étonnant, n'est-ce pas ?

JOAN _ « Qu'est-ce que tu veux ? Mes ovules incarnent la perfection et puis, je dois l'avouer aussi que j'ai bien choisi mon donneur de sperme. » Ajoutais-je en rigolant. La grossesse de Cordi n'était pas voulue, c'était une erreur de parcours. Néanmoins, je ne regrettais pas de l'avoir gardée, de l'avoir éduquée et de l'avoir aimée. « Je n'ai jamais été tendre je te fais remarquer mon petit et pourquoi le serais-je ? » Je lui jetais un regard qui en disait long. C'était vraiment une fillette, alors tout compte fait, j'avais bien fait de l'oublier. « Arrête de te plaindre OK. ? Sinon je te remets d'où tu viens. » Seigneur, j'espérais bien qu'il ne crèverait pas ici, et encore moins sur mon siège. Sincèrement, où pourrais-je bien me débarrasser d'un corps ? Je pourrais le découper en morceau, le cimenter et le jeter dans le lac ? Oui, excellente idée. Seulement, voilà qu'il me parlait de nausée et ça, je dois dire que je ne rigolais pas trop. Je lui jetais un bref regard avant de regarder la route et j'ajoutais : « Quoi, tu as des nausées ? » Je m'arrêtais devant le feu rouge et je le regardais longuement « Je ne suis peut-être pas médecin, mais si tu ressens des douleurs au niveau du ventre, c'est qu'il y a peut-être un petit souci ... T'es sûr que tu ne veux pas que je t'emmène à l'hôpital ? » Bah, je n'étais plus qu'à quelque mètre de chez moi, mais l'hôpital me paraissait quand même un peu plus sécurisant. À part des compresses, des désinfectants, c'était tout ce que j'avais chez moi. Bref, je redémarrais « Non mais sérieux, je n'ai pas envie que tu meures  et puis je vais dire à la police et à cordi ? Tu me vois annoncer à ma fille '' Tu sais quoi, chérie j'ai tué ton père en revenant du boulot '' ? Déjà qu'elle m'en veut alors SI j'ose lui dire ça, c'est bon elle va me faire la gueule jusqu'à la fin de sa vie. » Je mettais le clignotant pour tourner à droite et j'attendais que le grillage s'ouvre pour accéder à ma demeure. « Qu'est-ce que tu savoirs d'elle ? Elle a su grandir sans père et elle se porte très bien. Que dire de plus ? » Une fois le grillage ouvert, je redémarrais et je garais la voiture face à mon garage.

Notre quadragénaire eut un petit sourire en entendant la remarque de Joan. Serait-elle en train de s'inquiéter un peu pour lui et ses ressentis ? Il lui lança un petit regard en coin. « Attends, tu t'inquiètes pour moi ? » demanda-t-il. Bien oui, le fait qu'elle ne cesse de relever le fait qu'il ferait mieux d'oublier son passé en était une preuve, même si elle ne l'avouerait jamais. Ils s'étaient quittés d'une assez mauvaise façon, Wayne ayant vu dans l'amour de Joan juste une façon de l'utiliser. Il s'était toujours senti comme étant le morceau de viande et le jouet de la brave demoiselle. Elle avait toujours eu cette façon de s'imposer et de dominer, ce qui, il l'avouait sans rougir, lui donnait un côté sacrèment sexy. C'était un trait de la personnalité de son interlocutrice qui l'avait rendu fou d'elle à l'époque.
D'ailleurs, lorsqu'ils furent enfin installés dans le véhicule de Joan, elle lui rendit son compliment. Il eut un petit sourire en jetant un œil par la fenêtre. En vérité, ce petit échange était assez gênant car l'on pourrait tout autant le prendre pour une sorte de drague. D'ailleurs, heureusement que la route était vide à cette heure-ci et par ce temps et que personne ne pouvait les observer, quelque part caché dans les broussailles. Ce serait extrêmement gênant.
Wayne lança un nouveau regard vers Joan, puis reporta ensuite son attention sur ce qui se passait derrière la vitre. Ils venaient de s'arrêter à un feu rouge. « Ma foi, je vais vraiment finir par croire que tu t'inquiètes réellement pour ma personne.. » Il eut un petit rire. Mais son interlocutrice n'avait peut-être pas tord, au fond, il ferait peut-être mieux de se rendre à l'hopital juste au cas où ce petit accident ait causé quelque chose d'irrécupérable dans son corps. Après tout, certain symptômes arrivent quelques heures après le choc ! Mais Wayne n'était pas du genre à dramatiser rapidement et encore moins hypocondriaque, il se contenta donc de hocher la tête. « Non, c'est bon, ça ira, je survivrai. » Il eut encore un nouveau sourire, très léger, alors qu'ils traversaient le portail de la demeure de Joan. « Tu t'es fait bâtir un palais ? » la taquina-t-il. Il ne voyait pas grand chose dans la nuit, mais il se disait que c'était clairement le genre de la demoiselle, afin de montrer sa dominance sur le monde. Ils se garaient et la quadragénaire reprit la parole, rappelant à Wayne qu'il avait été absent pour Cordélia et que cela n'avait pas été un handicap pour la demoiselle. Au fond de lui, il se disait que c'était tant mieux, qu'il était heureux qu'elle n'ait pas eu à souffrir de son absence... Mais une partie de lui se demandait si elle n'avait jamais voulu le connaître... Cela lui ferait plaisir, complètement égoïstement, d'apprendre qu'elle avait un jour voulu le retrouver ou qu'elle avait posé des questions à son sujet.

Il fut sorti de sa torpeur lorsque les phares de la voiture de son ex s'éteignirent. Ouf, il avait su passer le trajet entier sans vomir et ne se sentait pas si mal que cela.
« Je ne sais pas....euh... des anecdotes. » Il fit mine de réfléchir un instant, il avait tant de questions en tête, mais aucune ne voulait sortir à ce moment précis. « Pourquoi vous êtes en froid ? » demanda-t-il ensuite. Ce n'était peut-être pas ses oignons, mais il n'avait pas pu s'en empêcher. Il serait dommage que Cordy brise ses liens avec sa mère, elle qui n'avait pas eu de père.

« « Ma foi, je vais vraiment finir par croire que tu t'inquiètes réellement pour ma personne.. » Ben quoi ? Est-ce si autant que ça ? C'est vrai que par moment, je me comportais en tant que femme sans coeur, mais, malgré cela, j'en possédais un... enfui profondément, mais j'en avais un tout de même. Je ne pouvais pas m'empêcher de sourire au coin des lèvres et j'ajoutais tout en me concentrant sur la route. Ouais, je ne voulais plus commettre d'autres délits.

JOAN _ « Pour ta gouverne, je suis humaine donc oui, cela m'arrive de m'inquiéter pour des gens, d'avoir un peu de compassion vis-à-vis d'eux et le plus beau de tout, cela m'arrive d'aimer.. Étonnant hein ? »

Oui, je me foutais de sa gueule et oui, j'adorais cela. Non, mais sérieusement, pour qui me prenait-il ? Certes, durant notre ''relation'' j'étais du genre ... femme fatale, celle qui n'éprouvait rien du tout, mais, que voulez-vous ? C'était dans mon caractère et puis, ce n'était pas la femme qui devait faire le premier pas pour avouer les sentiments. Wayne était peut-être un bon amant, cela dit, pour le reste, il était nul.

De toute manière, il n'avait pas le choix de survivre, sans cela, il aurait fini au fond d'un lac. Ouais, je crois bien que dans une vie antérieure, j'étais psychopathe. Par moment, j'en avais de ses idées malsaines et si étranges. C'était limite effrayant.

JOAN _ « Bah .... Tu me connais, non ? Je suis de nature gourmande... » Je lui jetais un regard qui en disait long... Oui, de beaux souvenirs de nos moments de sexe me revenaient soudain en mémoire. J'étais ... comment dire ? Inépuisable. « À vrai dire, j'ai vu un peu ... trop grand, en fait. Je vis seule et je me retrouve avec ça » Ajoutais-ej en écartant les bras pour montrer cette villa. Je n'aurais jamais dû faire cette folie, surtout que je me retrouvais avec une villa à 5 chambres, 6 salles de bains et d'autres pièces inutiles alors que je vivais seule... Voilà l'exemple typique du « comment balancer de l'argent par les fenêtres ».  Cela dit, pourquoi je m'en priverais de posséder ce bien ? J'avais désormais de l'argent et beaucoup trop d'ailleurs alors pourquoi m'abstenir de ne pas les dépenser ? Il voulait des anecdotes sur ma fille ? Il en y avait tellement, des bons et des moins bons. Par où commencer? En tout cas, je vais éviter de lui dire que sa fille avait été boulimique à une certaine époque de son adolescence, et que j'étais souvent absente. « Des anecdotes ? » répétais-je tout en ouvrant la porte de la villa. Une fois rentrée, j'enlevais mes blousons d'hiver, et j'invitais Wayne d'en faire tout autant. Personnellement, je n'avais pas envie de parler de ma fille à cet homme, mais avais-je le choix ? Bien sûr. Je l'emmenais au salon, tendis que moi j'allais en vitesse chercher le nécessaire pour le torturer. Est-ce que je venais de lui foutre un vent ? Oui. Il n'avait pas à savoir, le pourquoi et du comment, ma fille et ma moi nous étions en désaccord. Après une dizaine de minutes, je revenais et je déposais le tout sur la table base. « tu aurais pu enlever ton t-shirt non ? » ajoutais-je en râlant. Je m'asseyais à côté de lui, et je prenais sa main mutilée « Ça ne te regarde pas ce qu'il s'est passé entre elle et moi, d'accord ? » Soudain, j'apercevais une alliance à sa main gauche. « Tu es .... Marié ?   » Avec qui ? Quelle dévergondée a pu l'épouser ? « Tu l'es depuis longtemps ? »

Wayne baissa les yeux lorsqu'elle lui rappela être humaine. Il l'avait senti comme un reproche, mais pourquoi lui parlait-elle d'aimer ? Serait-elle en train de lui reprocher de l'avoir mal jugé à l'époque ? Où voulait-elle en venir ? Peut-être qu'elle voulait simplement se donner un air de bonne personne afin qu'il regrette encore plus le passé. C'était lui qui avait mis un terme à leur relation, sans doute l'avait-elle vraiment mal pris. Non, il savait qu'elle l'avait mal pris car elle ne se sentait pas comme étant le genre de femmes que l'on laisse derrière soit. Il soutînt le regard qu'elle lui lança ensuite. Là, si ce n'était pas une déclaration du type si je pouvais encore te manger tout cru je le ferais, il ne comprenait pas ce que c'était. « Très gourmande je dirais même... » déclara-t-il avec un sourire malicieux qui en disait long lui aussi. Non pas que Wayne désirait flirter avec Joan de nouveau, non, il était marié, amoureux et fidèle, mais les moments passés avec Joan étaient gravés dans sa mémoire et le faisaient sourire. Il n'avait jamais été homme à femmes, alors les quelques qu'il avait eues dans son lit, il s'en souvenait très bien. Justement parce qu'il avait toujours eu des sentiments à leur encontre. Il se rappela soudainement de toute l'énergie dont il devait faire preuve pour assouvir les fantasmes, les pulsions et l'excitation de son interlocutrice. Il ne savait pas comment elle était à présent, mais autrefois, elle ne laissait pas tomber tant qu'elle ne l'avait pas complètement vidé de la totalité de ses jus.

Puis vint le moment de sortir du véhicule et de rentrer dans le palace qui leur faisait face. Wayne ne put s'empêcher d'admirer un peu l'habitation. Lui aussi ne manquait pas d'argent, mais il vivait dans une maison des plus banales, dans un endroit calme. Elizabeth n'aurait de toute façon pas voulu de plus. Et lui non plus à vrai dire, il avait toujours prôné la simplicité. Wayne ôta sa veste pour la mettre dans un coin près de l'entrée. Joan l'avait invité, il se mettait à l'aise. « Bon... Ca va, si c'est pas toi qui fait le ménage... » la railla-t-il, elle et a folie des grandeurs, avant d'aller s'asseoir dans le salon. Joan avait totalement ignoré sa demande, ne lui donnant aucune anecdote sur leur fille. Elle se fichait éperdumment de lui et de ce qu'il pouvait voiloir savoir à propos de Cordélia. Il poussa un soupir tandis qu'il se retrouvait seul dans la salle de séjour alors que son hôte allait chercher de quoi lui venir en aide. Lorsqu'elle reparût, ce fut pour râler et déposer lourdement sa trousse à pharmacie sur la table basse. Cependant, il l'écouta, c'était vrai qu'il avait un peu mal au torse, au ventre et qu'il aurait bien besoin d'y aposer quelque chose de froid. Il retira donc sa cravate, puis sa chemise, se retrouvant alors torse nu devant son interlocutrice. Cela ne le gênait pas tellement, ce n'étit pas comme si elle ne l'avait jamais vu nu, mais il était en train de se demander si c'était un bon plan et rerettait peu à peu de ne pas avoir demandé à être déposé à l'hôpital. « Je demandais juste comme ça... Pas la peine de t'énerver. » retorqua-t-il. Après tout, elle n'avait pas tord, il était l'intru dans l'histoire, l'inconnu qui revenait d'entre les ombres. Il songea un isntant à repartir sur l'histoire des anecdotes, de lui tirer les vers du nez, mais elle fut plus rapide pour reprendre la parole. Tandis qu'elle désinfectait sa main gauche, complètement écorchée dans sa chute, elle s'était arrêtée sur l'alliance qu'il portait à l'annulaire.
« Oui. » répondit-il simplement. « Ca va faire plus de dix ans ... » Il eut un petit sourire en pensant à son épouse, et à Sky. Ah la petite devait attendre son papa avec impatience, il lui avait promis de lui lire une histoire s'il rentrait tôt. Elle avait déjà 9 ans, mais adorait autant les petites histoires avant de dormir que lorsqu'elle n'en avait que cinq. Bon sang ce que les enfants poussent vite, presque aussi vite que les plantes. « Pourquoi ça t'étonne tellement ? » demanda-t-il en arquant les sourcils. Il trouvait cela étrange qu'elle avait relevé ce fait et qu'elle s'y était arrêté, comme si c'était... une mauvaise nouvelle ?

« [b]« Très gourmande je dirais même... » Je ne pouvais pas m'empêcher de rire sous cette remarque. J'étais jeune, endurante et j'avais tellement de choses à apprendre alors Wayne était là pour subvenir à mes envies les plus vicieuses. J'avais dû le faire voir de toutes les couleurs, néanmoins, il ne pouvait pas nier qu'on passait des beaux moments sous la couette. Je ne pourrais jamais l'oublier et je ne comptais pas non plus. Wayne était l'homme qui avait su me redonner goût aux hommes, goût à l'amour même si ce petit con m'avait brisé le coeur, mais, grâce à lui, j'avais su que je pouvais aimer un autre homme que Holden. En amour, en relation, je n'avais pas chance. Les hommes finissaient toujours par fuir. A longue, je me demandais bien « pourquoi ». Est-ce ma gourmandise qui faisait en sorte que les hommes ont peurs de moi ? Peut-être.

JOAN _ « A ce point ? » disais-je avec un large sourire. « Avoue-le, on a vécu de beaux moments, non? » Il ne pouvait pas me dire que tout cela n'avait aucune importance et qu'il m'avait oublié. C'était impossible. Comment m'oublier ? Le revoir me faisait repenser à toutes ces belles choses qu'on avait partagées ensemble malgré mon caractère de chienne, mais c'était l'un des seuls hommes qui savaient réellement me maîtriser. « Si Cordi savait où elle a été conçue, je crois qu'elle serait choquée à vie » faut dire aussi qu'on faisait l'amour n'importe où, n'important quand. C'était intense, mais si bon.

Encore heureux que je ne faisais pas le ménage et puis, pour ça, il fallait que je trouve du temps... Or ce temps, je ne l'avais pas. Les femmes de ménage et les hommes à tout faire étaient là justement pour m'aider et ils ne devaient pas trop s'en plaindre. Ils avaient un salaire convenable et les hommes avaient un bonus, alors que demander de mieux qu'être mon esclave ?

JOAN _ « Non, je préfère fouetter les hommes que faire le ménage » Direct, précis et cela résumait le tout. Bref, alors que j'étais partie cherche le tout pour soigner ce pauvre petit papa, qu'il me disait qu'il ne fallait pas s'énerver. Je ne l'étais pas, j'étais juste ... dans ma nature normale. Est-ce que je le martyrisais autant ? Quand même pas alors de là à me dire ne cesser de m'énerver, c'était un peu fort. Rien que pour l'ennuyer, j'allais le soigner à la made in joan. « Je suis calme. Désolée si je t'ai offensé. » J'ajoutais cela avec un sourire forcé. J'étais étonnée sur le fait qu'il soit marié à une femme depuis 10 ans. Wouah, qui l'aurait cru ? D'un côté tant mieux pour lui, non ? il a avancé dans sa vie, tandis que moi je pataugeais toujours dans mes relations amoureuses. Je faisais exprès d'appuyer un peu plus fort sur ses plaies. « WOOOW Dix ans ? Dois-je te féliciter ? » Que dire de plus ? Je n'avais pas le droit d'être jalouse, certainement pas après tant d'années. « Non, c'est juste que .... Voilà quoi... Je ne m'attendais pas à ça »  Je m’attendais à quoi ? Qu’il se déshabille et qu’il me refasse l’amour comme avant ? Une fois que j’avais fini avec sa fichue main, je soignais son ventre. «  Tu n’aurais pas pris un peu de gras par hasard ? »  Je le charriais bien sûr, je frottais le sang et par méchanceté ? peut-être mais j’avais pris exprès l’alcool la plus forte, et j’avais déversée sur le pansement «  attention ça va piquer … »

« De très bons moments, oui... » avoua Wayne en souriant. Plus il y repensait, plus cela lui faisait du bien. En fin de compte, cette rencontre malencontreuse était peut-être un signe du destin pour leur rappeler que le bonheur n'était pas aussi éphémère que l'on pourrait le penser. Il suffisait de repenser à des instants de bonheur et de joie pour se rendre compte qu'il était toujours en nous et qu'il fallait l'extérioriser. Evidemment, il y avait toutes ces fois où ils s'étaient donnés l'un à l'autre comme deux âmes en manque de caresses, mais il y avait aussi ces rires, ces sourires complices. Les glaces devant la télé le soir, les journées au parc. Puis les bêtises, les idioties pour donner un peu de piment et de fantaisie à leur vie respective. « On l'a conçue où ? Je serais incapable de le dire ! » continua-t-il en riant. Evidemment, il se souvenait de beaucoup de leurs tendres moments, mais de là à savoir laquelle de leur fougue avait conduit à la naissance de Cordy, il n'avait pas assez d'informations. D'ailleurs, il ne connaissait même pas sa date de naissance. Une étrangère avec qui il souhaitait un jour pouvoir partager le plus de choses possibles.
Wayne eut un nouveau sourire envers son interlocutrice. Depuis qu'il avait enlevé sa chemise, il se rendait compte qu'il avait aussi réussi à se faire des plaies au niveau du torse et des hématomes. Wow, la chute avait été encore plus forte qu'il ne l'avait cru. En vérité, il avait eu beaucoup de chance de ne pas avoir besoin d'être aux urgences. Heureusement qu'il avait eu certains réflexes, comme celui de se protéger la tête, sinon, il serait peut-être en réanimation à l'heure qu'il était et non confortablement installé sur le canapé du séjour de Joan.  Cette dernière avait vraiment l'air très étonné d'apprendre qu'il était marié depuis si longtemps. Il hocha la tête et la pencha sur le côté. « Mais alors... tu t'attendais à quoi ? » demanda-t-il. Bah oui, si elle n'avait pas songé qu'il était marié, à quoi pensait-elle ? « Tu croyais que je resterais éternel célibataire ? » demanda-t-il avant de poursuivre. « Ou alors... T'es déçue ? Avoue t'aurais bien aimé m'épouser rien que pour pouvoir me fouetter tous les soirs ! » Il rit de plus bel. Sacré Joan ! Il n'avait pu s'empêcher de lui faire remarquer que cette alliance aurait pu être aussi la sienne... Qu'elle aurait pu être son épouse dans une vie parallèle. D'ailleurs, à cet instant, il se demandait si leur mariage aurait duré longtemps.... parfois on s'imagine une autre vie et on se demande si elle serait meilleure que celle que l'on a. Pour Wayne, il était évident qu'elle ne pourrait pas être meilleure. Il était comblé par sa famille... mais en même temps, une certaine nostalgie persistait en son être.

« Bien évidemment que j'ai pris un peu de gras. Je suis devenu un papa, et les papas prennent du gras, c'est connu ! C'est même une des lois de la physique à mon avis! » s'exclama-t-il en riant en réponse à la remarque taquine de celle qui était en train de lui désinfecter les plaies. Et puis, de toute façon, il n'avait plus à lui plaire et Elizabeth n'avait jamais critiqué une seule partie de son corps. Elle avait l'air de s'en accomoder parfaitement. Mais il fallait dire que son épouse était beaucoup plus sage que l'avait pu être Joan dans le passé. Wayne fit une large moue en sentant le coton sur sa peau. « Pour piquer, oui ça pique.... Oh mon Dieu. » déclara-t-il en se crispant. « T'utilises du  white spirit ou quoi ? » finit-il par formuler. En plus, elle appuyait fort la bougresse ! « Et toi... alors... pas mariée ? Un fiancé ? Un chien peut-être?» demanda-t-il cependant sans plus relever la « douceur extrême » avec laquelle elle le traitait.

* [b] « On l'a conçue où ? Je serais incapable de le dire ! » Il ne se doutait pas un moment où elle aurait pu l'avoir conçue? C'est vrai que nous l'avons fait tellement de fois qu'il était difficile de savoir exactement le jour et l'heure, mais j'étais convaincue que c'était là étant donné que sur le moment même et par excitation, nous n'avons pas songé de nous protéger. J'hésitais à deux fois de lui dire, mais de toute manière, c'était trop tard pour changer tout cela. Personnellement,  je trouvais cela très excitant d'avoir fait l'amour dans ce genre d'endroit surtout, en plein jour. Je n'avais jamais été très pudique et montrer mon corps à qui compte ne me dérangeait aucunement.

JOAN _ « Sérieux ? Notre fille est née le 15 décembre donc, calcule un peu » depuis le temps, il avait dû certainement oublier, ce qui n'était pas le cas pour ma part. D'un large sourire, j'ajoutais « Soit nous l'avons fait à la plaine de jeux ou alors, c'était au cimetière, mais je pense plus que c'était là-bas ... au cimetière étant donné que tu n'as pas couvert ton soldat » drôle d'endroit pour faire l'amour, certes, mais nous étions jeune et on réfléchissait jamais aux conséquences de nos actes. Je n'osais pas imaginer si un flic nous aurait surpris. Une chose est sûre, je n'irais jamais cafter à ma fille qu'elle a été conçue dans un cimetière, elle risquerait non seulement d'être choquée, mais aussi de me prendre pour une grosse cochonne n'ayant aucun respect pour les morts. Et c'était le cas...

Je m'attendais à quoi ? À tout, mais pas à cela. Je ne comprenais pas trop ma réaction, car depuis le temps, j'aurais dû l'oublier et ces paroles ne devraient pas me toucher, mais c'était tout le contraire. Étrange, n'est-ce pas ?

JOAN _ « Je m'attendais à ... » Et si on jouait un peu ? Mon autre main vint caresser tendrement son torse et j'ajoutais d'un ton sensuel « Je m'attendais à ce que tu me fasses l'amour ici, maintenant et tout de suite. Je voulais que tu m'arraches les vêtements, que tu me punisses d'être une vilaine fille » je blaguais et j'espérais qu'il se doutait un peu... En fait, est-ce que je taquinais vraiment ou pas ? Aucune idée, mais voyant sa tronche changer, il fallait que je fasse quelque chose assez rapidement. Je lui donnais un coup de poing sur son épaule, tout en écriant. « Respire, Wayne, ne t'évanouit pas hein , je rigolais... » Bien sûr que je suis déçue, bien sûr que je pensais qu'on allait éternellement être célibataire pour justement se retrouver et renouer nos liens..Car il ne pouvait pas ce voiler la face, mais, entre nous, ce n'était pas que du sexe, il y avait quelque chose d'autre entre nous, bien plus que de l'amitié. " Arrête, tu aimais ça non ? " hummm le fouetter tous les soirs? Je ne dirais pas non , loin de là. « Mais je sais qu'au fond de toi, tu ne m'aurais jamais épousée. » Je soupirais et je baissais la tête.

Etais-je la femme idéale à ses yeux ? Je n'étais qu'une assoiffée de sexe à cette époque et j'étais instable également alors, m'épouser aurais été une grosse erreur. Je désinfectais ses blessures, ou plutôt ses éraflures. Décidément, je ne l'avais pas raté et c'était étonnant qu'il tenait encore debout en ayant autant de petites blessures. Et BOUM, voici la deuxième claque en pleine tronche. Il était père ? Il était papa ? Mon dieu ... Avait-il d'autres nouvelles à m'annoncer ? Peut-être qu'il était marié à un homme ? Oh maintenant, je m'attendais à tout de sa part.

JOAN _ « Tu es... Bien... tu es marié, tu es papa et quoi d'autre ? » Autant continuer non ? Pourquoi j'agissais de cette manière ? Je n'avais aucun droit vis-à-vis de lui et puis franchement, il faisait ce qu'il voulait non ? Hummm j'aurais pu utiliser du White spirit et c'était bien dommage que je n'y avais pas pensé avant . « Non j'utilise juste de l'alcool à 90% » ajoutais-je tout naturellement. Si j'étais marié, ou fiancé, j'aurais une bague au doigt, non ? Et est-ce qu'il voyait une bague quelque part ? Non d'ailleurs, je lui montrais ma main gauche, « Non je ne suis pas mariée, ni fiancée et ni en couple, si c'est ça que tu veux savoir. » Un chien ? Insinuait-il que je traitais les hommes comme des bêtes ? Sous cette remarque déplaisante et blessante, je continuais ma torture « J'aurais plutôt dit des chiots alors » j'affichais un sourire, oui, pour le moment, je me tapais que de petits jeunots. « Je n'ai pas encore eu la chance de trouver mon âme soeur et au fil du temps, je pense que je ne le retrouverais jamais... Je crois que je vais me faire lesbienne, j'aurais peut-être plus de chance qui dit. » Je déposais le désinfectant sur la table basse et je me levais. « De toute manière, je suis bien mieux seule, cela évite justement que je ne souffre inutilement. »

«« Le cimetière, ah oui... je m'en souviens... » dit-il en se mordant la lèvre inférieur. Ce jour-là ils avaient traîné en ville, un peu bu, puis après s'être embrassés à de nombreuses reprises et s'être baladé toute la journée, ils avaient fini dans ce lieu où l'on honore les morts. A l'époque, ils étaient jeunes tous les deux et ils n'avaient pas la même vision des choses. A présent, Wayne n'aurait jamais osé se dénuder en public et faire l'amour dans un lieu aussi sacré, c'était... répugnant avec le recul. Il mentirait s'il disait qu'il n'en gardait pas un bon souvenir, mais... Il s'était assagi et se dire qu'il avait pu être aussi peu respectueux et irresponsable dans le passé, cela lui faisait tout de même quelque chose. Il était aussi devenu plus pudique. En même temps, il est vrai que l'on se range lorsque l'on épouse une femme de bonne famille et que l'on fonde sa propre famille. Il eut un petit sourire cependant. « Comme les choses étaient simples dans notre jeunesse... On se fichait de tout ! On avait pas peur de l'avenir et on faisait les fous à la moindre occasion ! » Il rit d'y songer, avec une pointe de nostalgie dans la voix.

Wayne cessa de rire lorsqu'il sentit la main de Joan se posait sensuellement sur son torse. Il retint sa respiration en entendant ses mots. Pardon ? Il resta silencieux la regardant dans les yeux, prêt à bafouiller. La situation était extrêmement gênante, il ne savait pas si elle plaisantait ou non, d'autant que leurs souffles se mêlaient tant leur visage était proche l'un de l'autre. C'était le moment où Wayne avait subitement envie de fuir sans même prendre le temps de récupérer ses affaires, mais fort heureusement, son interlocutrice laissa échapper un rire et détendit l'atmosphère. Il poussa un soupire, rassuré. A vrai dire, il était rassuré car il sentait une sorte de tension dans l'air et il n'était pas sûr qu'il aurait réussi à s'échapper si Joan avait voulu faire de lui sa proie. Serait-il possible qu'il soit si aible vis-à-vis de cette femme et qu'il fasse un jour du mal à Elizabeth ? Il n'en savait rien, mais fort heureusement, personne ne le testerait ce soir de ce point de vue là. « Je... Oui, bien sûr, tu rigoles. » Il eut un petit sourire nerveux, avant de tourner le regard vers le mur. « Peut-être pas... » déclara-t-il simplement face à l'affirmation de Joan comme quoi il ne l'aurait jamais épousée. Il était très difficile de savoir ce qui aurait pu être. De toute façon, avec des si, on mettrait Paris en bouteille.

« Oui, papa... J'ai une fille de 9 ans, elle s'appelle Sky. » Ila vait un large sourire en parlant de son petit ange. Elle lui rendait la vie tellement belle. « Comment ça et quoi d'autre ? » demanda-t-il ensuite. Elle était en train de lui faire un interrogatoire ou quoi ? « Tu veux savoir si je congèle des bébés ou si je suis un tueur en série à mes heures perdues ? » Il rit de nouveau. Quoi ? Fallait bien se donner un petit côté mystérieux pour rendre ces retrouvailles encore plus bizarres. « AIE » s'exclama-t-il alors qu'elle s'acharnait de nouveau. « Tu m'étonnes ! Si tu traites toutes tes conquêtes avec cette douceur, c'est normal que tu n'aies pas de prince charmant ! » la railla-t-il avant de pousser un petit soupir. Il y était peut-être allé fort avec elle. Il la connaissait et il savait qu'il devait y avoir quelque chose d'humain sous la carapace de femme fatale et dominante qu'elle arborrait. Les années l'avaient façonnée et peut-être avait-elle changé en bien... « Joan... » dit-il doucement, en attrapant sa chemise pour la remettre, bien qu'elle soit déchirée. « Tu mérites de trouver quelqu'un qui te rende heureuse, tu sais ? » affirma-t-il timidement. « Et je suis sûr que la personne parfaite pour toi existe quelque part. » Il lui sourit sincérement. Il se leva ensuite. « Je... je te remercie pour les soins. » déclara-t-il. Il ne savait pas s'il devait rester ou donner son numéro, ou disparaître à tout jamais ou... Donc il resta immobile devant la table basse.

*

« Le cimetière, ah oui... je m'en souviens... » Sans blague, comment oublier ce moment-là ? C'était impossible. Quel genre de personne était capable de faire l'amour dans ce genre d'endroit ? Pour ma part, cela ne me faisait rien, mais je savais que pour Wayne, c'était différent. N'oublions pas, il avait toujours été un honnête et gentil homme et tout ce que j'avais fait, c'était de le traiter comme un sac à merde. Je le regrettais, car si j'avais agi différemment avec lui, peut-être qu'à ce moment, j'aurais eu la bague au doigt, je serais heureuse, j'aurais eu d'autres enfants, je serais une bonne mère, une bonne grand-mère, une bonne épouse et que sais-je... Mais non, je n'avais pas changée pour un sou. J'étais toujours cette Joan qu'il avait connue, peut-être même en pire. Ouais, j'étais devenue pire qu'avant.

JOAN _ « Cordi l'ignore donc, tu la ferme. » Et puis, comment insérer ce genre de sujet dans une conversation avec sa fille ? Si un jour, ma fille venait à me demander où je l'avais fécondée, je lui mentirais tout simplement - comme j'avais l'habitude de faire. Je lui raconterais certainement qu'elle était conçue dans un endroit le plus banal du monde : un lit. « Ouais, on en a fait des choses, hein ? Mais rien au monde, je le regrette Wayne. » J'étais sincère sur ce coup. Rien au monde, j'effacerais ces moments partagés avec lui.

Wayne avait l'air d'être très mal à l'aise face à mes petites caresses et encore, je ne faisais rien de mal. Serait-il devenu un homme coincé ? Si c'était le cas, alors c'était bien dommage, car il aurait perdu tout son charme. J'adorais le Wayne pervers de l'époque, quand je lui demandais de me faire l'amour, il le faisait sans discuter. Maintenant, je crois que tout ceci était bel et bien terminé. Était-il amoureux de sa femme ? Oui, l'amour rend fidèle et idiot.

JOAN _ « Et si ce n'était pas pour rire, tu m'aurais laissé faire ? » Autant s'informer non ? Je voulais entendre ses mots, le fait qu'il aimait sa femme. Je ne cherchais pas à souffrir, mais je voulais voir, s'il était devenu un homme raisonnable. « J'ai été vache et puis, tu méritais mieux alors, tu as bien fait de partir, tu sais. » Je n'étais qu'un poison ambulante qui lui pourrissait son atmosphère. Certes, je lui en avais voulu, mais c'était du passé.

Il avait osé appeler sa fille Sky ? Il avait l'air d'être fier vu le sourire qu'il venait de me lancer. Bah vu qu'il avait une famille, il n'avait pas besoin de connaitre Cordi, alors?. C'était peut-être pour cela qu'il n'avait jamais cherché à renouer les liens avec elle. Tout compte fait, je devrais l'éloigner de ma fille et l'empêcher qu'il lui fasse du mal.

JOAN _ « Et le fils, tu l'appelleras comment ? Snow ? » Blague pourrie et méchante.  ... « Je ne sais pas, tu as d'autres nouvelles à m'annoncer ? » Franchement, je commençais à avoir marre d'entendre sa belle vie heureuse et épanouie. Je lâchais un petit rire quand il me lâchait son scénario de terreur... Voilà le retour du Jeti ? « Oh c'est vrai ? J'avais justement besoin de quelqu'un pour éliminer deux, trois petites personnes » ajoutais-je avec un large sourire. Cependant, ce  sourire disparaissait assez rapidement ... sur le moment même, j'avais envie de le gifler. « Peut-être que si les hommes ne me considèraient pas comme une putain, peut-être que je les traiterais comme il se doit. » Les hommes ne faisaient que défiler dans ma vie. Il passait un soir, et puis lendemain, je n’avais plus de nouvelle alors franchement, pourquoi je devrais les traiter comme un prince ? Il n’en valait pas la peine et il n'y en a pas un pour racheter l'autre .

Je m'étais levée et doucement, je voulais quitter le salon seulement voilà qu'il m'appelait. Je me retournais vers lui et je le regardais tout en lâchant un soupire. C'était touchant, mais, sincèrement, à force j'y croyais plus.

JOAN _ « Merci, mais j'ai cessé de croire aux princes charmants. » J'affichais un sourire embarrassé « Je vais te chercher un t-shirt propre, je dois en avoir un qui traîne. » Je partais aussitôt chercher ce t-shirt. Au passage, j'avais enlevé mes talons et je marchais à pied nu. Cela me faisait du bien de les libérer et puis, même si le choc n'était pas violent, je souffrais un peu à la cheville - rien de bien méchant. En fait, je mettais tellement acharner sur la pédale de frein, qu'avec le coup, ma cheville avait mal encaissée... Après une dizaine de minutes, je revenais avec un t-shirt des Rolling Stones « C'est le t-shirt de mon fils, donc, songe-le à me le rendre d'accord ? » Je n'avais même pas pris la peine de lui dire de rien ou autres conneries du genre quand il m'avait dit merci pour les soins. Je n'avais pas eu le choix de l'aider de toute manière. Je partais vers la cuisine et j'ouvrais le réfrigérateur pour y prendre une poche de glace.

Wayne leva les mains en signe de lucidité. Joan pensait-elle vraiment qu'il risquait d'aller voir Cordy et de lui dire qu'il l'avait conçue avec Joan dans un cimetière ? Il ne fallait pas pousser ! La pauvre ne savait même pas que ce quadragénaire à l'air appliqué avec qui elle avait pu échanger quelques mots au Stabucks était en vérité son père, alors il était bien loin de partager ce genre de discussions cocaces avec elle, mais alors pire que loin. Il sourit face à la remarque de son interlocutrice. « Moi non plus je ne regrette rien des instants passés en ta compagnie. Au contraire. » répondit-il. Et c'était vrai. Rien. Sauf cette fameuse fois, cinq années après leur histoire où elle l'avait planté comme un malpropre et lui avait interdit de devenir le père de Cordélia, que ce soit à distance ou en partageant sa vie. Il l'en avait blâmée, c'était certain, car il n'était pas le seul à en avoir pâti. Elle l'avait puni pour leur rupture, ou alors plutôt elle n'en avait tellement rien à faire de lui qu'elle ne désirait pas le voir dans ses pattes pour autre chose que de bons moments sous la couette, qu'elle avait fini par punir sa fille. L'absence d'un père forge une demoiselle autrement qu'elle ne l'aurait été le cas échéant.

Puis vînt le moment fatidiue des caresses qui le firent baisser les yeux. Ce n'était tellement pas opportun. Lorsque Joan finit par reprendre la parole uniuement pour lui poser une question afin de le provoquer, il ne répondit pas tout de suite. Au fond de lui, il savait très bien qu'elle lui plaisait encore et qu'il n'avait jamais cessé de l'aimer, malgré le mal qu'elle lui avait fait et la façon dont elle avait pu le traiter. Il était jeune à l'époque et peu réfléchi. « Je... La question ne se pose pas puisque ce n'est pas le cas. »finit-il par répondre, évasivement, en offrant un magnifique sourire à son interlocutrice. « Mais si tu veux savoir, je ne me suis pas marié au hasard, j'aime mon épouse et je lui ai toujours été fidèle. » Il pencha un peu la tête sur le côté tandis qu'il avouait de nouvelles parties de sa vie à son interlocutrice. Elle avait l'air gênée et étonnée. C'était comme si elle espérait vraiment autre chose de cette rencontre, comme si... comme si elle avait eu un peu d'espor de le retrouver seul et paumé ?

Wayne fronça les sourcils lorsqu'elle osa se moquer du prénom de sa fille. Sa chère petite perle rare ! « Excuse-moi, mais t'as pas choisi un magnifique prénom non plus pour notre fille... » déclara, renfrogné. Il n'avait rien de particulier contre le prénom « Cordélia », mais il s'était senti obligé de lui faire remarquer que ce n'était pas non plus le plus beau prénom de la terre et qu'elle aurait pu mieux faire. « Je t'ai jamais considéré comme une putain, si tu veux savoir... » dit-il pour calmer un peu les choses. Il était vrai qu'il l'avait vue comme une femme forte, une femme digne de ce nom, pas comme une moins que rien. Jamais. « Mais parfois j'avais l'impression que tu voulais passer pour telle... Tu avais un comportement qui.... qui m'a toujours laissé croire que tu ne cherchais en moi qu'un gigolo gratuit. » continua-t-il ensuite. Autant lui dire la vérité. Ils n'étaient plus ensemble et tout ce qu'il risquait c'était qu'elle le vire de chez elle sans lui indiquer l'arrêt de bus le plus proche. Ce qui serait fâcheux vues les circonstances tout de même.

Joan s'était finalement levée pour aller chercher un vêtement propore afin qu'il l'enfile pour remplacer sa chemise abîmée dans l'accident de la route. Heureusement qu'il n'y avait eu de heurts que pour sa chemise d'ailleurs. Les éraflures et les hématomes n'avaient pas l'air très graves. « Merci... » souffla-t-il en prenant le dit t-shirt et en le mettant directement. « Je te promets que je repasserai te le rendre... » Il eut un nouveau sourire. « A présent qu'on s'est retrouvés... On peut... Je sais pas, se … apprendre à se connaître de nouveau et... qui sait, hum.... redevenir de bons amis ? » En espérant qu'elle ne prenne pas mal la proposition. Mais Wayne aimerait tellement qu'elle soit d'accord pour qu'il voit Cordélia comme sa fille... Et même mieux : qu'elle l'aide à s'introduire et à lui dire la vérité.