Cette situation est tellement délicate pour moi, tellement difficile. Je ne sais pas comment faire pour que les choses changent. Je ne sais pas comment faire pour que mon frère me pardonne. J’avais divulgué son secret à maman, je l’ai fait en sachant ce que je faisais en plus et en sachant comment elle pouvait réagir parfois. C’était certain qu’elle allait lui en parler. C’était certain qu’il allait m’en vouloir de ne pas avoir gardé son secret. Ça me fait plus peur qu’autre chose en réalité. Je ne veux pas qu’il garde les choses pour lui et qu’il ne se confie plus à moi. Je sais où ça peut conduire et je ne veux pas que ça lui arrive à lui. Je dois tenir compte de mon expérience pour pouvoir faire quelques choses pour mon petit frère sans lui attirer d’ennuis encore plus que ça. Le truc c’est qu’il ne m’a plus rien dit depuis la dernière fois. Pourtant je vois bien qu’il ne va pas mieux. Je ne sais pas quoi faire, je ne sais pas comment je peux l’aider alors qu’il ne souhaite plus me parler. J’ai essayé plusieurs fois d’avoir une discussion avec lui mais il est resté fermer. Impossible de savoir quoi que ce soit. Je devais simplement vivre avec pour le moment et attendre. Attendre qu’il se décide à me pardonner pour ce que j’ai fait. En attendant je devais continuer de vivre ma vie également. Je devais aller au boulot, je devais aider mes mères pour la maison et que tout soit correcte. J’avoue manquer un peu de sommeil en ce moment mais ça m’est vraiment égal tant que je peux rendre service aux personnes qui sont importantes pour moi. J’aurai le temps de me reposer plus tard, quand je serai plus âgé, c’est ce que je me dis toujours. Encore aujourd’hui j’ai dormi une bonne partie de la journée, essayant de rattrapé la nuit que j’ai passé à la boite de nuit. Je ne me suis pas réveillé trop tard non plus, pour avoir le temps de faire deux trois trucs à la maison. Il n’y a personne, je suis seul, c’est beaucoup plus pratique pour ranger et nettoyé un peu la maison. N’ayant pas beaucoup de temps, j’essaie quand même de prendre des nouvelles de mes amis par messages, par appels et j’espère qu’ils vont bien. En particulier Zara et sa fille. Je pense beaucoup à elles. Puis cette petite princesse et ma filleule maintenant. Même si je m’en préoccupais déjà beaucoup avant ça. Enfin j’essaie d’être concentré dans ce que je fais. Je ne pense à rien d’autre que la maison en ce moment. Jusqu’à ce que mon téléphone sonne. J’ai de suite répondu en voyant que c’était le numéro de l’école. Quand j’entends ce qui s’est passé et surtout ce qui est arrivé à mon petit-frère je ne perds pas de temps pour partir. Il faut que je le voie et que je le sorte de là. On peut dire que l’énervement a pris le dessus sur tout le reste. Je suis énervé contre ces enfants qui s’en prennent à mon petit frère pour rien du tout. J’ai tellement envie d’agir, d’aller les voir et leur faire passer l’envie de recommencer une fois encore. Mais je ne peux pas faire ça malheureusement. Je ne peux pas. Je dois être responsable puis je suis adulte, j’aurais des ennuis si j’agie de manière incorrecte. Il faut que je me calme un petit peu. Que je réfléchisse un peu. J’arrive rapidement devant l’école de Léo. Je prends deux minutes pour moi, afin de me calmer dans la voiture avant de voir qui que ce soit. Je pense que c’est mieux pour tout le monde que je le fasse. Puis je ne perds plus de temps, je sors de la voiture et entre directement à l’intérieur de l’école. On m’a dit l’infirmerie et je sais parfaitement où elle se trouve. Je me dépêche donc de me rendre jusque-là et voit automatiquement mon petit frère. « - Léo. » Je pose le regard sur son visage et voit directement son état. Je me retiens de grimacer. Ce n’est pas joli à voir. Je tourne le regard vers l’homme et hoche la tête. « - Je vais faire attention à lui. Je vais rester avec lui. » Il allait rester à la maison de toute manière. Enfin en tout cas prendre deux trois jours loin de l’école lui fera sans doute du bien. J’écoute ce qui se dit directement puis secoue la tête quand j’entends la réponse de mon petit frère. J’approche calmement de lui me baissant pour pouvoir le regarder directement avant de reprendre. « - Il faut que tu dises la vérité Léo. Maman a raison, il faut le dire. Ils sont allés trop loin cette fois. Ils doivent être renvoyés. » Il vaudrait mieux pour eux que ça ne soit pas moi qui m’en mêle directement parce que ça ne se passerait pas très bien. Je prends la main de mon frère dans la mienne directement en restant proche de lui. « - Je serais là pour toi. Toujours. » Je lui souris doucement en me redressant ensuite. Je me tourne posant le regard sur la directrice. « - Ces jeunes doivent être viré. Je ne vous laisserai pas tranquille tant que ça ne sera pas fait. J’espère que vous n’allez pas attendre qu’ils tuent quelqu’un. » Dis-je un peu plus énervé. Ce n’est pas normal selon moi que ce genre de chose puisse encore arriver dans les écoles. « - Ma mère est flics, je suis presque certain qu’elle leur collerait un procès à ma place. » Enfin aux parents, puisqu’ils sont encore mineurs mais ils peuvent en subir les conséquences comme beaucoup d’autres jeunes avant eux.

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Un soupire sort d’entre mes lèvres lorsque j’entends ses mots. Le fait qu’il pense de cette manière m’énerve un peu. Je n’ai jamais cherché à lui faire du mal ou à faire quoi que ce soit qui soit contre lui. Au contraire, j’essaie toujours d’être présent pour lui, j’essaie qu’il me parle et de faire en sorte qu’il puisse se sentir mieux. Mais le fait que j’ai dit ce qu’il se passait à notre mère revient toujours. Je comprends qu’il m’en veut, je comprends qu’il ne comprenne pas pourquoi je l’ai dit mais j’espère qu’il va finalement arrêter de m’en vouloir pour ça. Je suis bien placé pour savoir qu’elle a d’autres choses dans la tête. Mais elle a aussi le droit de savoir ce qui se passe, je n’ai rien dit quand j’étais harcelé à l’école, j’aurais peut-être dû le faire avant d’en arriver à une tentative de suicide. Je ne réponds rien de toute manière. Je ne pense pas que ça sera utile de le faire. J’écoute simplement ce que dit le soigneur. Un nouveau soupire se fait entendre de ma part. « - Léo… Ca ne s’arrangera pas en ne disant rien du tout tu sais. Et il est hors de question que tu retournes dans cette école si ces gars sont toujours là. » Je me fiche de ce que les responsables peuvent penser. Mon frère ne retournera pas dans cette école tant que le problème ne sera pas régler. Je ne vais pas le laisser se faire tuer non plus. Je ne sais pas ce que ma mère en pensera mais moi c’est ce que j’en pense. « - Sous prétexte qu’il est le fils du maire, il a le droit de faire ce qu’il veut ? Non mais je rêve. C’est quoi pour un pays ? Je ne trouve pas ça normal. » Je soupire longuement en passant la main dans ma nuque directement. Cette situation m’agace et mes envies ne deviennent pas très raisonnables. J’ai envie d’aller voir ce maire et de lui foutre mon poing. Je ne sais pas si j’arriverai à tenir longtemps sans rien faire en tout cas. Je trouve ça irresponsable de la part de tous ces adultes qui devraient normalement l’être. Ce système n’est bon pour personne en tout cas. « - Tu arrêtes avec ça maintenant Léo ! Tu crois que je l’ai dit à maman par plaisir peut-être ? Tu as cas m’en vouloir autant de temps que tu veux. Mais je sais que j’ai fait le bon choix. J’étais de la même situation que toi à l’époque. Je n’en ai pas parlé et ça ne s’est pas bien terminé. Alors je suis tout ce que tu veux je m’en fiche tant que tu ne te retrouves pas là où j’ai été. » Je suis énervé et je ne peux pas vraiment m’empêcher de dire quoi que ce soit. Mon état ne me le permet pas. Je suis à bout. A bout de toutes ces illégalités et inégalités et de ces situations qui se reproduisent sans cesse dans les écoles. Je me mords la lèvre et secoue la tête quand j’entends ses mots. J’espère qu’il cessera de me pousser à bout pour la journée au moins parce qu’elle n’est vraiment pas bonne. « - Vous ne reverrez pas Léo à la rentrée. Il ne remettra pas les pieds dans cet endroit tant qu’il ne sera pas sûr pour lui. » Après tout, moi je l’emmerde le fils du maire. Et j’emmerde aussi ce système de merde. Je souffle légèrement sur moi pour tenir bon pour les quelques minutes qui me reste dans cette pièce. Je regarde mon petit frère. « - Allez viens on y va. » Dis-je en lui faisant un petit signe de tête. De toute manière il ne reste pas dans l’école. Je mets les mains dans les poches de ma veste et regarde devant lui. Je préfère sortir, j’en ai vraiment besoin de toute façon. J’espère que je vais réussir à me calmer ne serait-ce qu’un petit peu.

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« - Il y a d’autres moyens que l’école pour voir des personnes. » Dis-je doucement. Je ne sais pas qui est Sebastian. Sans doute un ami à lui. Mais il peut le voir en dehors de ce lycée. Il peut le voir à la maison, je suis certain que nos parents ne seraient pas contre ça. De toute manière, Léo est trop jeune que pour prendre ce genre de décision tout seul. Je veux faire le mieux pour lui. Et je ne pense pas que venir dans un lycée qui protège un gamin violent parce qu’il est le fils d’un homme politique soit le plus intelligent loin de là. Je préfère que mon frère soit scolarisé bien en dehors d’ici, que de le retrouver à l’hôpital pour une raison ou pour une autre. Personne ne me fera changer d’avis, je sais très bien comment ça se passe. Et je n’ai pas envie qu’il soit encore plus mal. Ce qu’il a vécu aujourd’hui est un trop à mon goût et c’est loin d’être normal. Je soupire doucement en tournant le regard vers Léo. Je secoue doucement la tête. « - La meilleure manière de cesser les choses, c’est de les dires. Maintenant, on ne peut pas t’obliger à le faire c’est certain. Mais tu ne retourneras pas dans un endroit dangereux non plus ça c’est certain. » Je ne dis rien de plus. Je ne compte pas céder encore une fois. Et j’espère que maman ne cédera pas non plus. Je sais que ça va devoir faire l’objet d’une discussion entre Elena et elle mais bon. Franchement, ça me rend complètement dingue ce genre de chose. Sans doute parce que je l’ai vécu bien avant lui. Et je sais très bien ce que ça fait, surtout à l’intérieur. Les choses dont on ne parle pas sont les plus difficiles. Sans doute qu’il devrait être suivit par un psychologue, le même que moi mais je doute qu’il travaille encore. Il y a sans doute une autre personne capable de le faire. Etre dans cet endroit une minute de plus c’est impossible pour moi. Alors je souhaite simplement partir. C’est d’ailleurs ce que je fais. Je suis sur les nerfs, ça n’est bon pour personne dans ce cas. Je ne sais pas trop ce que je peux faire mais pour le moment prendre l’air me semble la meilleure des solutions. De toute manière, nous allons rentrer. Je passe la main dans mes cheveux, me posant directement au volant. Je tourne le regard vers Léo et me mord doucement la lèvre. Je passe la main contre son épaule. « - Je suis désolé. C’est juste que je m’inquiète pour toi tu comprends ? Qu’est-ce que je ferai moi sans mon petit frère… » Je le regarde calmement avant de lui sourire. Je ne voulais pas lui faire peur ou lui faire du mal. Juste, je me suis emporté je le sais. Il ne faut pas que ça se reproduise. Mais c’est un peu difficile. Puisque tout ce que j’ai laissé derrière, remonte sans attendre. Je revis un peu dans ma tête, les années lycées et c’est un peu compliqué à gérer. Mais je suis un peu plus fort qu’avant je sais que les choses passeront. Je démarre la voiture peu de temps après ça, puis je me mets en route vers la maison. Je réfléchis pendant la route. Je ne sais même pas si quelqu’un est là. Je regarde rapidement l’heure. Il me reste encore du temps de toute manière. Je ne travaille que le soir. « - C’est qui Sebastian ? » Demandais-je finalement pour me renseigner un peu plus sur ce garçon.

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Un petit soupire s’échappe d’entre mes lèvres. Il sera toujours là. Je l’espère de tout mon cœur en tout cas. Peut-être qu’il est un peu plus fort que moi lorsque j’avais son âge. Si c’est le cas, ça se passera bien. Si ça ne l’est pas… Je ne peux pas vraiment penser à ce genre de chose. J’ai envie de le croire quand il me dit des choses comme ça, c’est le moins que je puisse faire en même temps. J’espère que cette histoire se terminera bien, en tout cas maman sera au courant. C’est elle qui prendra la décision finale dans l’histoire. Je ne suis pas le père de Léo après tout mais je pense quand même avoir le droit de donner mon avis. Puisque j’ai vécu les choses de manière identiques quand j’avais son âge. Mais pour le moment je ne dis rien du tout, je conduis simplement en direction de la maison essayant d’être un peu plus calme. J’écoute en même temps la réponse de mon frère, un peu surpris par ce qu’il me dit. « - Et bah, je ne savais pas. Mais c’est génial pour toi. Si tout se passe bien en tout cas. C’est bien d’avoir une personne sur qui tu peux compter. » Dis-je directement en gardant le sourire aux lèvres pour le moment. Cette histoire de transformation me perturbe un peu quand même. Enfin, s’il est à l’école avec Léo, c’est qu’il est jeune. Je me demande comment un enfant si jeune peu changer comme ça. Est-ce que ça mère est d’accord ? Enfin bon, ça n’est pas mon problème après tout. Chacun fait sa vie comme il en a envie mais je reste quand même un peu perplexe sur cette histoire. Le principal c’est que ça ne pose pas de soucis à mon frère et qu’il accepte la situation comme elle l’est. Je maintiens le regard devant moi écoutant une fois encore les mots de mon frère. Je secoue directement la tête. « - Je sais. Ils menacent beaucoup. Et je n’ai pas envie que maman perde son boulot non plus. Mais je pense que ta sécurité et d’autant plus importante. Tu as le droit d’aller à l’école sans avoir peur. Je trouve les parents de ces enfants idiots. Ils ne devraient même pas être des gens hauts placés d’ailleurs. » Ca me révolte, c’est sans doute pour ça que je déteste tant la politique. On élit toujours des imbéciles et après on se plaint que les choses ne sont pas comme on le pensait. Nous sommes beaucoup trop influençable nous petits humains de rien du tout. C’est tellement triste quand on y pense. Si les choses étaient différentes… Je reprends peu de temps après. « - Il faut en parler avec maman. Je pense que c’est elle qui doit prendre la décision. Avec notre autre mère évidemment. » Je n’ai pas trop envie d’inquiété Elena sur des choses comme ça pour le moment. C’est un peu difficile pour elle. Bon elle se remet doucement mais quand même. Enfin soit. Je continue tranquillement la route, en ayant un peu marre des feux rouges. Bon ça me permet de discuter un peu plus longtemps en tête à tête avec Léo mais quand même. J’arrive au bout d’un moment devant la maison. Je me gare à la place habituelle étant assez content d’avoir toute la place que je veux ici. Ca n’est pas comme dans mon quartier. « - Tu es prêt ? » Demandais-je à Léo directement quand on arrive. J’arrête la voiture puis détache ma ceinture. Je regarde vers la maison voyant que les lumières sont allumées. Je passe la main dans les cheveux de mon frère puis sort ensuite de la voiture. J’attends qu’il fasse la même chose pour pouvoir la fermer. Je le rejoins sur le trottoir puis je me mets sans attendre en route vers l’entrée ne sachant pas encore qui se trouve à la maison ou non. Mais le visage de Léo n’est pas invisible, ils vont bien voir ce qu’il a de toute façon. Mais quoi qu’il en soit je suis là et je compte bien rester là tant qu’il en aura besoin. Je pense même que je ne vais pas aller bosser aujourd’hui.

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