En fin de journée, j'avais agressé Jane et avant même que j'avais franchi sa porte, je savais que j'allais avoir toute sa famille sur le dos. Alors, je me préparais à passer une nuit blanche étant donné que je m'attendais à la visite, des flics, de mes filles, de Holden et des ratés de Jones. Mais avant que je sois envahie et bombardée de questions, il fallait à tout prix que je trouve une solution pour m'échapper de cette impasse. Il fallait que j'aie des preuves que c'était Jane qui m'avait frappée en première. Comment m’innocenter? À part la lèvre gonflée, les quelques griffures sur le corps, je n'avais pas grand-chose. Alors pour ma version tienne la route, je n'avais pas d'autre choix, que m'infliger moi-même des hématomes. Volontairement, je m'étais cognée violemment au coin de ma table à manger. Il fallait que j'aie d'autres preuves pour que mon plan tienne la route, alors, je n'avais que cette échappatoire.

Avant même que je n'ouvre la porte que je me trouvais déjà dos contre le mur et face à Holden visiblement en colère. C'était la première fois que je le voyais agir de cette manière et je ne m'attendais pas à une réaction telle que celui-ci. Avait-il l'intention de me foutre son poing dans ma figure ? Je le méritais, c'est vrai, mais de là, à envoyer son époux me péter la gueule, il fallait oser. Je le regardais dans les yeux et je l'écoutais. Que dire ? À part que j'ai pété un plomb? Je n'avais que cela, comme justification, mais je ne pouvais pas lui dire la vérité alors, j'improvisais à ma manière et comme d'habitude, je lui mentais tout en jouant la bonne comédienne. D'une voix tremblante, j'ajoutais :

JOAN _ « Je suis désolée, Holden, je ne voulais pas, je te jure. » Je posais mes deux mains sur son torse et je poursuivais « C'était un accident, je l'ai poussée et elle tombée sur le rebord du meuble. Crois-moi, je n'oserais jamais faire du mal à ta famille et pourquoi, je le ferais Holden ? Nous avons déjà perdu un fils alors, je pense que nous avons déjà suffisamment souffert. »

Je le poussais un peu, pour que je puisse me dégager de lui. Je n'avais pas confiance en lui et combien de fois j'avais déjà reçu une pèche d'un homme en pleine poire alors forcément, je préférais me mettre en garde. Après plusieurs agressions, j'avais pris des cours de self défense et c'est pour cela que j'avais énormément de force et que je savais me défendre. Heureusement que mes chiens se trouvaient dehors, car, ils n'auraient fait qu'une bouchée de Holden. J'avais dressé mes chiens à point que chaque intrus qui s'instruisait dans la maison ne sortait pas d'ici dans l'aide des secours. Bref, je refermais la porte d'entrée et je me retournais vers lui.

JOAN _ « Veux-tu entendre ma version ou alors, c'est une cause perdue ? »

Est-ce que je le prenais pour un idiot ? Non, pas vraiment. J'essayais juste de trouver une solution pour me sortir de cette impasse. Bon, cela allait être très délicat, mais pas impossible. Cependant, je pouvais comprendre la colère ou l'envie de me fracasser la tête contre un mur - à sa place, j'agirais de la même façon quoique, mon adversaire serait déjà à terre. Bref, n'étant pas à l'aise, j'avais préféré le repousser et de me dégager assez rapidement.

JOAN _ « Elle a dû casser son bras dans sa chute, Holden, je n'en ai aucune idée, d'accord? Et, tu sais bien, que jamais, j'oserais te prendre pour un idiot. » Il fermait enfin la porte derrière lui, me laissant la chance de m'expliquer et de justifier mon comportement vis-à-vis de sa femme. Je l'emmenais jusqu'au salon, où nous serions plus tranquille pour discuter.« C'est d'arriver tellement vite. En fait, je suis venue uniquement pour te voir et je suis tombée sur elle. » Je déposais mes fesses sur le rebord du canapé et je continuerais à fixer mon ex-mari - qui au passage, était toujours aussi séduisant. Si cela ne tenait qu'à moi, je l'aurais sauté dessus, telle qu' une tigresse ferait en voyant une proie. Toujours en gardant une mine de petite fille malheureuse, je continuais sur ma lancée. « Entre ta femme et moi, cela a vite déraillé. Elle a commencé à m'accuser d'avoir une liaison avec toi et j'avais beau lui expliquer que j'étais venue uniquement pour discuter et qu'il n'y avait rien entre nous, mais elle n'a rien voulu entendre ... »

Bon rien de tout ça n'était vrai, mais on s'en fiche, non? Il a certainement dû avoir la version de sa femme et une fois de plus, j'étais la méchante, et pourtant, je n'étais que la pauvre petite victime. D'ailleurs, je prenais un malin plaisir de jouer ce rôle et étonnamment, je devais l'admettre que j'étais assez douée et convaincante, non? Je regardais le sol, faisant, une pause dans mon long discours. J'avais une chance sur deux que ma petite comédie allait marcher ... « Je ne sais pas pourquoi, mais, ta femme a complètement pété un câble, d'ailleurs, c'est d'elle qui m'a frappée en première. Je n'ai fait que me défendre. C'est vrai, nous nous sommes pris les chinions, mais, lui faire du mal, ce n'était pas dans mon intention... Je le jure, Holden, est-ce que je t'ai déjà menti? J'ai toujours été honnête envers toi, je te signale » Je me levais du canapé et je relevais mon t-shirt pour lui montrer mes hématomes ainsi que mes traces sur mon visage et ma gorge . « J'ai été tout autant amocher qu'elle, alors je crois que nous sommes toutes les deux fautives dans cette histoire... » je m'approchais d'Holden, me mettant face à lui. Je pouvais sentir son doux parfum, un parfum d'homme envoûtant tout pour me plaire. Je le regardais dans les yeux « On doit certainement penser que je suis encore la méchante dans tout ça et mes filles vont encore me haïr plus » génial, tout en disant cette belle phrase, j'en avais les larmes aux yeux. Pour être plus abattu que jamais, je prenais un mouchoir dans ma poche et j'essuyais mes larmes. « Je ne voulais pas, je suis vraiment désolé... Je voulais juste te voir»

« C'est marrant, elle m'a dit que c'était toi qui avais insinué qu'on avait une liaison » est-ce que sa bonne femme me croyait au moins ? Sinon, rien de tout ça, ne serait réellement marrant. J'espérais que Jane croit à mes histoires et qu'elle était en train de culpabiliser dans son petit lit d'hôpital. J'avais envie qu'elle souffre, autant que j'en souffre en ce moment. Que cela soit clair, mon but n'était pas de la tuer ou de la pousser au suicide - quoique. Non sérieusement, j'étais peut-être une garce, mais à ce point .... En fait ? Ouais, je l'étais à ce point une petite garce. Que voulez-vous, je suis la diablesse en personne.

JOAN _ « Quoi ? Pourquoi je ferais ça ? Qu'est-ce que cela m'apporterait de venir lui dire que je couche avec toi ? »

Jouons, jouons et jouons. Qu'il ouvre ses yeux, sa femme devenait de plus en plus folle et dans toute cette histoire, j'y étais pour rien. Est-ce que mes plans fonctionnaient ? Est-ce que j'arriverais à convaincre Holden que sa dingue de femme commençait légèrement à dérailler ? Peut-être ou peut-être pas.

OK, elle m'a giflée, mais, cela dit, elle n'avait pas le droit. Je ne supportais pas qu'on me touche et encore moins, qu'on me fasse du mal alors, le fait, que Jane avait osé, cela m'avait envoyée dans une colère noire et personne n'aurait pu m'empêcher de commettre à tel acte.

Je levais un sourcil quand celui-ci, c'était mis à rire de façon, amer et grinçant pour ensuite me lâcher la chose qui fâche et qui blesse. Je baissais le regard. Je n'avais pas envie de me débattre à ce sujet et puis Holden ignorait totalement la vérité. Me balancer  en pleine tronche que c'était une erreur de m'avoir fait confiance, c'était déplacé de sa part. Mais bon, je le méritais tout de même. Je lâchais un soupir et je replongeais mon regard dans le sien.

JOAN _ « Je n'avais que 18 ans et j'étais déjà à mon 3e enfant. Tu n'as jamais songé que j'étais peut-être malheureuse à cette époque? »

Est-ce que j'avais eu envie d'avorter dès ma première grossesse ? Oui. Avoir des enfants si tôt ça n'a jamais été dans mon programme. Holden était plus âgé que moi et je ne pense pas qu'il avait eu autant de critique et d'insulte que j'avais eues. À chaque fois que je franchissais les couloirs du lycée, j'avais droit à cette étiquette collée sur le front, comme quoi, je n'étais qu'une petite putain, une fille facile, une mère pondeuse, ou la petite salope. Je me haïssais tellement, que je mettais mise à haïr mes enfants ainsi qu'à mon époux. Mais bon, s'il n’y avait que ça.
 
JOAN _ « Donc, je présume que tu me détestes encore plus ? » Alors qu'il me demandait si j'avais vu un médecin, mon dieu, avait-il pitié de moi? Cela m'étonnerait. Au moins et grâce à ça, mon témoignage tenait la route « Tu es malade ? Pour que je croisse ta famille dans les couloirs de l'hôpital? Ce n'est plus un lit qu'il me faudrait, mais un cercueil. »

Qu'est-ce que je voulais lui dire ? Je ne sais pas si cela allait l'enchanter d’entendre ses mots, mais j'avais besoin de savoir et peut-être qu'il pourrait m'aider. J'avais besoin d'un conseil, d'une aide, d'un remède. Je m'éloignais de lui et je m'asseyais sur le canapé toujours en gardant mon mouchoir dans ma main.

JOAN _ « Est-ce que tu as réussi à faire ton deuil ? Car moi, je n'y arrive pas et il n’y a pas un jour, que je ne pense pas à Luke… (moment de silence) Il me manque tellement, Holden. »

« Mais maintenant elle n'arrive pas à se sortir cette idée de la tête ! » Bien et qu'elle garde cette idée longtemps dans sa petite tête de rouquine. J'avais envie qu'elle souffre, qu'elle se dise ou encore qu'elle s'imagine : moi chevauchant son tendre époux. Ma petite visite-surprise était réussie et j'en étais fière. J'avais réussi à faire soupçonner la belle petite Jane et ça, ce petit don, ce n'était pas donné à tous. Foutre la merde avait toujours été l'un de mes passe-temps favoris et je dois dire que je m'amusais follement de voir les petits couples se chamailler. Cependant, je ne me voilais pas la face, je savais que Holden et Jane étaient un couple solide et ce n'était pas avec mon p'tit plan diabolique que j'allais réussir à détruire ce couple. En fait, est-ce que je cherchais vraiment à détruire les Jones ? Non. Holden méritait d'être heureux, mais il l'aurait pu l'être avec moi - si, il m'en avait donné l'occasion. J'aurais pu être une tout autre personne, une bonne épouse, une bonne mère ou encore, tout simplement, une bonne personne, mais non, j'étais devenue tout le contraire de tout ça. Faut dire que la vie ne m'avait jamais gâtée et les gens ne me faisaient que décevoir alors à force, on se construisait une carapace. Et la mienne doit être recouverte d'adamantium, un métal indestructible comme ce fameux squelette de Wolverine, l'un de mes films préférés. Mais grâce a cette « combinaison », plus rien, ni personne ne pouvait transpercer cette carapace et encore moins, toucher mon cœur de pierre.

JOAN _ « Dit-lui, ce qu'elle veut entendre et peut-être qu'elle te pardonnera. Tu sais, nous ne sommes pas  tous comme toi. Les gens sont compréhensifs et généralement, ils donnent une seconde chance. »

Le soir même, il m'avait foutu à la porte quand je lui avais annoncé que je l'avais « trompé ». D’ailleurs, il ne m'avait pas laissé la chance de m'expliquer, ni même me donner cette deuxième chance. À croire qu'il n'attendait que ça : me foutre à la porte. Ce soir-là, jamais, je me suis sentie aussi rejeter et aussi seule. En espace d'une journée, j'avais tout perdu, absolument tout perdu.

« Ne sois pas injuste » ? M'ouais, en gros, j'aurais dû fermer mon clapet et lui dire que j'étais la femme la plus heureuse. Je ne prenais même pas la peine d'y répondre, car cela ne servirait strictement à rien. De toute façon, je n'étais pas là pour retracer nos belles histoires pourries, mais, quand il ajoutait que je n'aurais pas dû faire payer ses erreurs à mes enfants, cela m'avait glacé le sang au quart de tour. J'essayais de rester le plus calme possible et puis m'énerver n'arrangera en rien dans cette situation.

JOAN _ « Je n'ai jamais voulu faire du mal aux enfants, crois-moi. Je pensais qu'en m'éloignant de cette ville, m'aiderait, mais je me suis trompée et je regrette d'avoir été une si mauvaise mère pour nos enfants. » Étonnamment, j’étais sincèrement sur mes paroles. Rien dans ces paroles n’était du mensonge.

En tout franchisse, je n'étais plus la mère de Lulla ou encore de Rhia. Celle qui avait toujours compté à leurs yeux c'était Jane. C'était elle, la maman et c'était d'ailleurs pour ça que j'avais cette rage envers elle. J'avais tenté de revenir auprès de mes enfants, mais, quand je les avais vus - tous ensemble - dans ce parc en train de s'amuser comme une belle petite famille. Je me suis rendu compte d'une chose, c'est que je ne pourrais jamais donner à mes enfants, ce bonheur, cette joie d'être en famille, d'avoir un père et une mère aimant. C'était ce jour-là que j'avais su que Jane serait une excellente mère pour mes enfants et qu'elle assurerait mieux ce rôle que moiµ. J'étais une femme instable et ce n'était pas saint mes enfants alors, j'avais fait ce choix. Était-ce la bonne décision, je ne sais pas.

« Tu aurais aussi pu avoir la décence de me quitter avant d'aller voir ailleurs » alors là, c'était la gifle en pleine gueule. Je lâchais un petit rire pincé au bout de mes lèvres. Ce rire déplacé était un moyen défensif pour ne pas éclater. Tant qu'il y était, qu'il dise ses fonds de pensée. Sa conne de mère ne s'était jamais gênée, alors pourquoi lui, il s'abstenait ? La vie aurait été si simple, si, je lui aurais dit la vérité, mais je ne pouvais pas. Je ne voulais pas paraitre faible à ses yeux. Je préférais largement être une garce, qu'une pauvre conne. Je l'évitais du regard et je lui disais tout simplement, un simple « Oui ». Je n'arrivais pas à dire plus. En fait, ce genre de conversation me bloquait souvent et repenser à ça, même malgré cette carapace que j'avais, j'en souffrais encore.  

Bien, il ne me haïssait pas, et pourtant, il devrait. Si seulement, il connaissait vraiment toute la vérité, je ne pense pas qu'il dirait la même chose.

JOAN _ « Humm que j'aime les menaces. » Je me suis confrontée à sa trainée de femme qu'une seule fois et il osait déjà me menacer ? Je dois dire que  là, c'était excitant que désormais, il m'avait donné l'envie de continuer. Oh est-ce que le petit s'inquiétait pour moi ? C'était ... mignon. « Tu sais, ce n'est pas la première fois qu'on me fait du mal alors, je suis bien plus solide que tu ne le crois »

J'ignorais complètement comment Holden faisait pour essayer de penser moins à notre fils et j'aimerais le savoir, mais, d'abord, je crois qu'il avait droit de savoir ce qu'il s'était passé avec Luke. Mon fils me manquait horriblement et je ne crois pas que je pourrais surmonter cette perte, surtout qu'il était le seul à m'avoir pardonné.

JOAN _ « Tu sais quand Luke vivait à New York pour ses études ... Il te faisait croire qu'il vivait dans le kot que tu lui louais, mais en réalité, il vivait chez moi » Oui, il avait fait des frais inutiles pour un logement, mais je m'en fichais, c'était également mon fils avant tout, alors il avait le droit de venir vivre chez moi. « Il m'a pardonné et pendant ces dernières années, lui et moi, on se revoyait souvent. » Je ne l'allais tout de même pas lui dire que je l'avais influencé à sécher ses cours pour être avec moi, d'ailleurs, cela me rappelait la fois où il avait séché une semaine de cours pour venir avec moi à Paris...  Un moment inoubliable... Mais bon, heureusement, il avait su récupérer les notes d'un de ses copains pour rattraper le retard. « Je sais qu'il t'en a jamais parlé, mais il avait peur de ta réaction ... Je ne sais pas pourquoi... Peur que tu lui interdises de me revoir, je ne sais pas, mais ce que nous avons vécu ensemble, Holden, c'était fabuleux... C'était si magique ce lien que j'avais avec lui, il était devenu mon petit bébé et au final, on me l'a enlevé » je fermais les yeux, prenant une grande inspiration, je ne voulais pas pleurer, pas devant lui.

« Je n'ai rien à me faire pardonner !" Oh mais il n'avait strictement rien à se faire pardonner. De plus, je ne lui demanderais jamais de s'excuser pour des quelconques raisons. S'il n'avait plus voulu de moi alors je n'allais tout de même pas le forcer à m'aimer ou de rester avec moi. C'est d'ailleurs pour cela, que je n'avais pas tenté de le récupérer après notre rupture. Je l'avais libéré de mes filets et de cette façon, je l'avais donc laissé prendre son envol, seul. Cependant, le petit Holden ne s'arrêtait pas à là, et il m'intriguait encore plus quand il rajoutait que "c'était elle qui" ? Qui quoi ? Et qui est-ce ce "elle" ? Jane ? Oui. C'était elle. Jane était loin d'être une sainte nitouche. Pourquoi elle devrait s'excuser ? Je souriais intérieurement, rien qu'à l'idée qu'elle aurait pu le cocufier. Mon dieu, si c'était le cas, croyez-moi, j'ouvrirais une bouteille de champagne. Bref, je ne pouvais pas m'empêcher d'aller plus loin dans la conversation et je voulais confirmer mes belles pensées.

JOAN _ « C'est elle qui ? De qui tu parles ? De ta bonne femme ? Humm ne me dit pas qu'elle t'a trompée. »
Nous le savions tous que les rouquines ne sont que des petites trainées qui aiment se faire tout et n'importe quoi. Mais si c'était réellement vrai ? Est-ce que Holden quitterait Jane ? Dans un sens logique, il m'avait quittée pour une « tromperie » et de ce fait, je n'avais même eu le droit d'avoir une seconde chance alors pourquoi elle, elle aurait cette seconde chance?

Ok, l'âge était là. Nous étions jeunes, naïfs, et idiots. Nous avons construit trop rapidement une « famille » mais si, il connaissait réellement mes raisons et que je faisais exprès de tomber enceinte, je crois bien qu'il m'aurait.... Massacrer ? En fait, ce n'était pas Holden que je craignais le plus en étant gamine, mais sa mère. Et ouais, j'avais peur de cette femme et pourtant, elle était loin d'être une sorcière, mais elle me haïssait tellement alors, si elle aurait appris que j'avais utilisé son fiston d'amour comme un don de spermatozoïde, je crois qu'elle m'aurait égorgée comme un mouton.

JOAN °_ « Tu n'as pas tort, rien ne dit qu'entre nous cela aurait marché, mais j'aimerais éclaircir un point sur notre passé, pourquoi m'as-tu épousée ? Par obligation parce que tu m'as mise enceinte, ou parce que tu m'aimais réellement ? » J'étais amoureuse de lui - pas tout de suite - mais j'en étais tombée follement amoureuse de lui. En tout cas, jamais, j'aurais cru que ma vie serait aussi catastrophique niveau vie sentimentale. Mais bon, comme je disais, c'était du passée, et maintenant, tout ce que j'éprouvais pour cet homme est bien autre chose que de l'amour.

« Jamais je ne l'aurai interdis de te revoir » Je pourrais le croire ou non... De toute façon, il était trop tard pour changer quoi ce soit et de toute manière, je n'aurais fait qu'à ma tête. J'apercevais le mal être d'Holden et je pouvais le comprendre, ils nous manquaient à tous les deux. C'était notre fils, notre fruit, notre sang ... Je m'approchais de lui, non pas pour essayer de le séduire ou autre, mais pour lui remontrer le moral ou alors pour l'enfoncer - sur le coup, je ne savais pas trop ce que j'allais faire ou dire.

JOAN _ « Oui mais ces moments n'ont pas duré longtemps.... » Je m'arrêtais face à lui et je le regardais dans les yeux. « Notre fils n'aurait pas dû mourir, Holden. D'ailleurs, il n'aurait jamais dû s'engager à l'armée. » Je ne devrais pas lui en vouloir, et pourtant, c'était le cas. Je lui en foutrais toute ma vie pour avoir laissé mon seul et unique petit garçon partir en guerre. D'une voix tremblante, j'ajoutais « Pourquoi l'as-tu laissé partir ? Tu étais son père et ton rôle était de le protéger... Pourquoi... Pourquoi tu ne l'as pas fait ? »