Dylan faisait bonne impression à n'importe qui dès qu'il passait la porte d'entrée d'une maison. Il était parfait, il était gentil, il était adorable. Il était un homme que beaucoup de femmes auraient voulu, et il n'avait d'yeux que pour moi ? Très certainement. Mais alors, pourquoi je résistais. La peur. Elle vous consume à petit feu, c'est un sentiment horrible que l'on ne contrôle pas, que l'on voudrait éteindre. Et puis on se rend compte que sans cette peur, on ne peut pas avancer. Cette peur c'est une chose qui nous permet de réagir, de faire des choses, de devenir quelqu'un. Si je n'avais pas eu peur, alors jamais je ne serai passée à l'étape suivante. La peur n'avait pas été un frein pour moi. Sauf une. L'abandon. Cette peur très peu normale que ces enfants qui n'ont pas eu l'enfance avec un papa et une maman, ou qui attendait toujours quelqu'un derrière la porte d'entrée lors des anniversaires.

Dylan est quelqu'un d'exceptionnel.Mais Aiden a aussi ses qualités, il a fait des conneries dans sa jeunesse, mais aujourd'hui c'est quelqu'un de très bien. Et Lullaby ne le garde pas pour rien. Avec Nora, il est un père incroyable. Quant à Zeppelin, elle... Disons que je suis peut être pas la meilleure personne pour parler de ça, je n'ai pas été la plus douce avec elle. Mais je pense qu'elle tient beaucoup à Kennedy. Sinon, elle ne serait pas avec encore. dis-je avec un sourire.

Je rigolais quand elle m'expliqua comment sortir avec un homme. Et Papa l'attendra près de la porte pour être sure que je ne remonte pas avec dans ma chambre ? Je n'ai plus quatorze ans, nous avons eu déjà une histoire, nous savons ce qui nous plait. Mais concernant un autre bébé... Je baissais les yeux, je n'en avais pas encore parlé à coeur ouvert à d'autres personnes que Jensen et Lullaby. Et Dylan bien évidemment. Disons, que Leah a eu beaucoup de difficultés à naitre à cause de mon diabète, et je ne sais pas si je serai assez forte pour avoir un autre bébé, du moins j'ai besoin de réfléchir. Mais ne t'inquiète pas, tes autres enfants t'en donneront beaucoup d'autres !

Je rigolais quant au mariage de mon frère et de sa dulcinée de concubine. Oui c’était vrai que l’unique idée que mon père n’avait participé au mariage de l’un de ses enfants qu’au bout d’une troisième. Il fallait dire que ça avait un peu de mal à se faire de la place dans l’idée de mes parents. En même temps on pouvait très bien les comprendre en même temps. Je ne pense pas que j’aurai bien pris que deux de mes sept enfants avaient décidé de se marier dans mon dos. Et pourtant j’étais l’une des fautives. Pour reprendre le cours de notre discussion nous en étions par contre arrivés aux remarques d’une maman qui pourrait donner à sa fille de quatorze ans, sauf… j’en avais 28 ! A croire que j’étais vraiment une cause désespérée dans la famille au même titre qu’Andrew. Bon j’avais trouvé comment on faisait les bébés quand même, j’en avais une. J’avais mis un peu de temps à comprendre combien c’était bien, mais bon le plus important c’était que j’avais réussi au moins une fois de tomber amoureuse, d’être heureuse pendant plus de deux ans. Trouver l’amour n’est pas une chose que l’on a facilement et une fois que l’on a trouvé l’homme parfait, le plus dur reste de pouvoir vivre avec.
Je ne lui avais jamais parlé de mon passé, de ce qui s’était passé. « Parce que je ne savais pas comment aborder. Quand je suis partie à 18 ans, j’ai cru que je pourrais trouver des réponses à mes questions et puis non au final. Je ne me sentais pas à part entière dans la famille Jones tant que je n’avais pas des réponses à mes questions. Et puis j’ai rencontré Dylan à une vingtaine d’année. Rapidement on s’est marié et je suis tombée enceinte. Je ne savais pas trop comment revenir, et vous dire tout ça, j’avais ce qu’il me fallait enfin j’avais l’impression que j’avais tout. Et puis, j’ai fait un baby blues à la naissance de Leah, avec Dylan ça n’allait plus et j’ai fui une seconde fois. Encore. Sauf que j’y retournais toutes les deux semaines, j’allais voir Leah. C’était compliqué, ça a été le meilleur moment de ma vie et en même temps… C’était la période où je me cherchais. »

Être là, pour m’aider, avoir une mère à qui me confier dans ce moment-là. Qu’est-ce que je n’aurais pas donné ? Je ne sais pas. J’avais la mère de Dylan qui m’avait aidé, mais pas comprise totalement. Je ne savais pas. Franchement pour le coup ma belle-mère avait été parfaite dans ce rôle. Elle avait ces défauts, mais au moins de ma grossesse malgré la précipitation de notre situation. Elle avait su être présente et nous aider dans l’ensemble des démarches. Bon bien évidemment il y avait Jensen qui était pédiatre et qui avait su aussi m’aiguiller sans pour autant tout balancer à ma famille. Et Lullaby qui était au courant mais pas encore très présente. Et puis à ce moment-là, elle n’était pas enceinte. C’était compliqué vous savez, être enceinte ce n’est pas toujours facile. J’aurai du avoir ma mère à ce moment-là, c’était à elle qu’il aurait fallu que je me confie. Mais je n’avais pas encore cette foi en moi, pour affronter leur regard. Il avait fallu attendre huit ans avant que me décide de frapper à leur porte. Et déjà, que c’était revenir sur mes pas d’enfants. « Officiellement ton gendre ? Eh oh ! Si on s’remet ensemble c’est déjà bien non ? » Dis-je avec un sourire.

D’ici quelques années oui peut-être serais-je à nouveau marié avec lui. Mais pour le moment je voulais d’abord prendre mon temps, savoir où nous en sommes, savoir ce qu’il en retournait. Et surtout savoir où moi-même j’en étais. Ce que j’étais devenue. Et surtout qu’est-ce que j’attendais d’un homme. Etait-ce le bon ? En même temps, il était le père de ma fille, d’une manière ou d’une autre nous serions forcément lié qu’on le veuille ou non. Et j’étais certaine d’une chose c’était que Leah ne lâcherait pas l’affaire aussi facilement concernant nos amours de jeunesse. Au contraire, je la soupçonnais même de comploter avec ma mère pour trouver une solution et nous enfermer dans un placard pour qu’on soit obligé d’être ensemble, dans un endroit clos. Les chiens ne font pas de chat. Et je vous assure que Leah est bien ma fille, aucun doute de filiation de ce côté-là. « Erhm, on pourrait manger des bonbons ? Du coca et du gâteau au chocolat ? » Dis-je avec un sourire. Avant de me reprendre, pas certaine que ma petite blague sur la nourriture et mon régime draconien imposé par ma mère ne lui aille. « Non, j’ai découvert un plat français, c’est une salade, lonnaise ? Liaionnaise ? Un truc dans le genre c’est dans l’Est. Y a de la salade, des croutons, un œuf poché, des lardons. Franchement ça a l’air cool. Et puis ce n’est pas très compliqué. Et je suis sure qu’on peut trouver une recette en anglais sur internet, on trouve tout sur Internet. »

Cela me fait rire d'entendre ce que ma fille avait demandé au Père Noël. Un petit frère ou une petite soeur. Et bah. Ce ne serait pas tout de suite. Non, déjà il fallait neuf mois, disons huit s'il avait décidé d'arriver dès le premier jour. Mais bon, un certain temps. Il allait falloir que je dise à Dylan d'expliquer à Leah que la cigogne elle était un peu débordée et que pour Noël les délais étaient un peu court. Je lui dirai que beaucoup d'autres petites filles veulent un petit frère ou une petite soeur pour Noël et que le pauvre il n'arrivait plus à suivre. Mais qu'elle était sur liste d'attente et dès qu'il en a un. POUF ! Surprise. Maman a un alien dans le bidon. Mais en attendant ce n'était pas le cas. Et j'avais du mal à me projeter dans un avenir si lointain que de me dire qu'un jour je pourrais me retrouver enceinte.

Je trouverai une solution adéquate. Pour lui expliquer que le Père Noël ne peut pas apporter un petit frère de suite. T'inquiète je déborde d'imagination avec Dylan pour ce genre de truc.

Leah avait déjà 4 ans en même temps. Elle serait une grande soeur parfaite j'en étais sure. Malgré le fait que je voyais qu'elle était jalouse de bébé Nora comme elle était ma filleule. Mais... Ce n'était pas sa faute. Elle était petite.

J'y vais de suite ! Je suis sure que ça plaira à Papa dis-je en me précipitant vers la maison pour aller sur mon ordinateur. Dès qu'on parlait de bouffe j'étais la plus heureuse du monde, surtout que j'étais toujours en train de me priver de tout et de n'importe quoi. Oh et maman. Merci pour ce moment. Je crois que ça m'a fait beaucoup de bien. dis-je en me retournant avec ma moue de petite fille. Puis je montais quatre à quatre les marches pour me mettre à mon bureau avec mon Mac dessus. En tapant les mots. Ce soir nous mangerons bien et en famille.