Mon enfance est relativement classique. Je ne vais pas dire que j’ai eu une enfance très difficile. Mes parents m’aimaient, ils ne se sont jamais quittés et nous avons été relativement uni même si je préférais passer plus de temps tranquille, seule. Dès mon plus jeune âge, je me suis toujours montrée très artistique et absolument pas intéressée par l’école. Cela me saoulait d’y aller. D’ailleurs, dès que j’ai eu l’occasion d’arrêter, je le fis. Je n’ai même pas mon diplôme de fin d’étude, mais vous voyez, je vis parfaitement bien ainsi. Mes parents m’ont toujours soutenus dans mon désir de faire carrière dans l’art même si je le reconnais, ils auraient préférés que j’obtienne des diplômes. Aujourd’hui, avec le recul, je le regrette énormément puisque j’aurais aimé pouvoir devenir restauratrice d’œuvre d’art dans un musée et cela n’est malheureusement pas possible sans diplôme.

Alors que j’étais toujours jeune, je fis la rencontre d’Edward. C’était un beau jeune homme en quête d’aventure après la mort de ses parents. Il avait véritablement tout pour me plaire. Nous avons débuté une relation pas réellement suivie. Je me sentais bien, jusqu’à ce que je découvre que j’étais enceinte. A aucun moment je n’eu l’idée d’avorter ou même de faire adopter mes enfants. Naturellement, j’avais pris contact avec Edward pour savoir ce que nous allions faire. Contre toute attente, il se montra présent. Un instant, je me suis imaginée être cette mère parfaite avec ce mari parfait. Mais la réalité est tellement loin de cela. Après un mariage rapide, j’ai donné naissance à des jumelles, Lenaëlle et Stella. Et autant vous dire que la part de bonheur et d’amour que l’on est censé ressentir en donnant naissance n’a pas eu lieu chez moi. Je n’ai jamais réussi à réaliser que c’était mes filles et m’occuper d’elles s’apparentait tout simplement à une corvée pour moi. S’ajoute à cela un époux alcoolique.

Rapidement, ma vie s’est dégradée. Ma mère mourut, mon mari également emporté par un cancer dans une ville que je ne connaissais pas vraiment. Enfin si je la connaissais mais Pasadena n’était pas chez moi. C’était le désir d’Edward de vivre ici et non le mien. Après invitation de mon père, je retournais dans ma maison d’enfance avec mes deux filles. Il m’aida pour ne pas dire qu’il prit une partie de la relève dans l’éducation de mes deux filles jusqu’à la mort de Stella. Etonnamment, c’est à la mort de l’une de mes filles que je pris conscience que j’étais une maman. La douleur qui s’empara de moi à la mort de ma fille fut la chose la plus difficile que j’eu à supporter. J’avais pris conscience de tout ce que j’avais raté. Mais comment réussir à reprendre le dialogue avec une fille qui me considérait comme une étrangère et refusais de me parler ? Je ne pouvais pas, j’étais simplement impuissante et je fini par baisser les bras.

C’est avec Wesley Hayes que je refis ma vie. Il m’apporta un bonheur conjugal que je ne pensais pas réel du tout. Je n’aurais jamais cru que cela existe réellement. Autant vous dire que lorsque j’ai fais sa rencontre, j’étais très méfiante avant de finalement m’abandonner complètement à lui. Je me laissais tellement allée, que je me suis laissée séduire à l’idée folle d’un mariage impromptu à Las Vegas. Je m’étais pourtant promis à la mort de mon premier époux que jamais je ne voudrais revivre cette telle expérience. Car si j’avais profondément aimé Edward, je n’avais jamais été heureuse en mariage à cause de son alcoolisme.

De cet amour est née Maxwell. Une petite fille aujourd’hui âgée de 10 ans. Contrairement à mes deux premières filles, le sentiment maternel arriva et cette fois-ci, je fis les choses de manière bien différente. J’essaye d’être une bonne mère, en prenant exemple sur le souvenir de ma propre mère. Surtout que Maxwell est atteint de problème de surdité et est appareillée. Je n’explique pas pourquoi cela me semble si facile avec ma petite dernière. D’une certaine manière, cela me fait culpabiliser pour avoir gâché ma relation avec ma fille ainée. Je n’ai plus vraiment de contact avec Lénaëlle et nos conversations sont le plus souvent très courtes. C’est d’ailleurs pour cela que je me suis montrée très hésitante quand Wesley me parla de sa mutation à Pasadena. Ma fille s’y était installée et pour moi cette ville restait cette illusion perdue d’un mariage réussi. Cependant, je pris mon courage à demain et j’acceptais le déménagement. Après tout, je dois prendre cette occasion pour renouer le contact avec Lénaëlle, j’ai bien trop perdu de temps avec elle. Je dois apprendre à être une mère avec elle comme je le suis avec Max.