Qui aurait pu deviner que je recroiserais Aaron ainsi ? En tout cas, pas moi ! Bien que mon idée fût de surprendre celle qui se trouvait à être ma meilleure amie par une visite surprise à son domicile, maintenant, je ressentais encore plus le besoin de la voir. Cette rencontre avec le militaire avait bouleversé mon esprit. J’avais besoin de me changer les idées et d’effacer cette rancune qui s’était emparé de moi. Bien sûr je ne comptais pas pardonner si facilement au soldat, mais je n’avais pas besoin d’alimenter ce sentiment en plus de tout le reste. Quittant donc la pâtisserie du sud avec ce gâteau que j’avais acheté pour Gemma et moi, j’embarquais dans la vieille bagnole de mon grand-père, faute de mieux. Je déposais la pâtisserie sur le siège près de moi, portant mon regard dans le rétroviseur. Mes joues étaient teintées d’un rouge léger, je me passais une nouvelle couche de rouge sur mes lèvres, avant de balancer mon fourre-tout sur le banc arrière. Mettant la radio, je me forçais à me changer les idées. Moi qui avais décidée de quitter ma grotte pour retrouver mon amie qui ignorait jusqu’à présent mon retour en ville. J’avais eu besoin de temps pour moi, pour réfléchir à mon départ précipité de la Syrie. Je n’avais pas répondue à son dernier mail et je ne m’étais pas non plus connecté sur Skype depuis plusieurs jours. Mais comme j’avais passé suffisamment de temps dans mon cocon, je pouvais bien en sortir. Est-ce que j’étais devenue un papillon pour autant ? Non. Seulement, rester encabané n’allait pas régler le problème. Roulant vers l’ouest de la ville, je sentais humeur changer. Ce qui était plutôt bon signe, puisque je m’entendais chanter les paroles de la chanson qui jouait à la radio. Je fredonnais la plus part des paroles en fait, ne connaissant pas cette chanson. Je passais le temps comme je le pouvais… Regardant l’application GPS de mon portable – merveilleuse petite chose, je suivais les indications de la dernière adresse connue de la blonde. J’aurais l’air idiote si elle avait déménagée ! Mais qu’importe, je gardais à l’esprit que si ça avait été le cas, elle m’aurait prévenue. Après tout, j’utilisais cette adresse pour lui faire parvenir des cadeaux pour son anniversaire par exemple, ou simplement lorsque je trouvais quelque chose qui lui correspondait bien. J’avais beau vivre sur un autre continent et revenir que très peu souvent en Amérique, je ne me privais pas pour la gâter. Certes, elle avait tout l’argent qu’elle voulait pour se payer certain objet, mais d’autres n’ont simplement pas de prix. Me garant devant sa maison d’un blanc immaculé, je sortais de la voiture défroissant les plis de ma robe chemise grise. Attrapant mon fourre-tout et la boîte contenant le gâteau, je me dirigeais vers la maison. J’avais cinquante pourcent de chance de la trouver chez elle, je prenais le guess ! Au pire, j’avais de quoi dans mon sac pour lui laisser un petit mot sur sa porte, trimballant toujours ma panoplie de post-it. J’arrivais au perron, portant mon regard sur la porte où j’allais sonner. L’inquiétude se lu aussitôt sur mon visage en voyant celle-ci légèrement ouverte. J’en avais vu des choses dans ma vie et généralement j’avais une facilité incroyable pour me créer le pire des scénarios. Ceci dit, je n’étais pas le genre de fille à prendre la fuite, appeler la police ou autre, non. Poussant la porte avec mon épaule, je glissais ma tête dans l’ouverture. Aucun son. Pinçant mes lèvres, j’entrais sans m’annoncer. Me voir dire « Cambrioleur me voici ! » tuait assez l’effet de surprise. Je m’avançais essayant d’être le plus discrète possible, chose plus ardu avec des bottillons à talon. Un bruit. Je tendais l’oreille. Celui-ci venait vers moi, je n’avais que deux optons crier ou attaquer. Autant dire que mon choix fit vite fait. Je levais la boîte du gâteau au-dessus de ma tête, c’était la seule chose à ma porter rapidement… Fronçant les sourcils, j’attendais de voir le voleur pour l’assommer avec cette douceur, lorsque je vis la jeune blonde arriver devant moi. « Gemma ! » m’exclamais-je en la regardant étonnée. « Dis-moi personne ne t’as pris en otage ! Il n’y a personne qui se trouve ici hormis toi ! » Je resserrais ma poigne sur la boîte, me tenant toujours prête à attaquer. Cette personne qui avait laissé la porte ouverte allait y goûter !

La grossesse aura surement raison de moi ! Je ne dois bien avouée que depuis que mon ventre grossi, j’ai cette étrange sensation que je m’attache à cet enfant qui ne sera pas le mien mais, celui de ma tante. Je regrette de plus en plus d’avoir décidé de l’aider dans cette démarche car au final… Je sais que laisser, enfin donné cet enfant à ma tante va m’anéantir… Puis faut dire que lorsque j’ai vu la réaction de mon ex-fiancé et celle de ma mère… Enfin bref, je commence à vraiment comprendre que ce n’est pas vraiment la meilleure idée. Il me reste encore quatre mois à me faire à l’idée que ce petit être ne sera pas le mien mais, malheureusement je n’ai pas vraiment de personne à qui me confier pour cela… Puis ma meilleure amie commence à sérieusement me manquer et en plus je m’inquiète de ne pas avoir de ses nouvelles. Bon, en temps normal je ne serais surement pas dans cet état d’inquiétude mais… Pour le coup, je pense que les hormones n’arrangent absolument rien du tout à mon état. Après avoir passé ma matinée dans les boutiques pour m’acheter de nouveau vêtements à ma taille, je finis par entrer chez moi. Et comme souvent en ce moment, je pars directement dans ma chambre pour mettre une robe blanche avec quelques motifs de couleur violette qui est bien plus confortable que les vêtements que je porte, jean et pull. Puis je finis par me posé quelques secondes dans mon lit. Heureusement qu’aujourd’hui, je n’ai pas mon professeur particulier qui vient. Je n’aurais pas vraiment été très réceptive pour la peine. Car oui, je reprends des études mais, en privé pour pouvoir changer de métier après cette grossesse. Finis le mannequinat ainsi que l’escorte girl pour moi. J’ai besoin de changer de vie et de faire autour chose. Le rêve que j’avais en tant qu’ado n’est plus vraiment le même à présent. Je finis par descendre pour sortir les quelques vêtements que je viens d’acheter. Je ne suis pas sûre qu’ils vont me resservir rapidement mais, tant pis ! Même enceinte j’ai ce besoin de me sentir belle et désirée. Enfin bref, une fois que j’ai sorti tout de mes paquets, je repars dans ma chambre pour ranger le tout dans mon placard. Et je finis par rejoindre ma cuisine pour me faire un bon jus de fruits. Le silence règne dans ma maison mais, je finis par entendre un bruit de pas dans l’entrée. Je me stop dans ma découpe un petit moment et je finis par sortir de ma cuisine pour voir qui est là ou si je deviens folle ! Sur un pas vigilant, je m’avance doucement dans l’entrée et je sursaute en voyant une jolie blonde devant moi avec un paquet au-dessus de la tête. Nerveusement je me mis à rire, je crois que j’aurais pu limite faire une crise cardiaque, je pose alors ma main sur le haut de ma poitrine « encore plus tu aurais eu une femme enceinte en pleine crise cardiaque ! » J’eus un petit sourire : « et ne t’en fais, il n’y a pas de personne autre que toi et moi dans cette maison. » Mon regard se posa sur la boîte qu’elle a en main et j’eus un léger sourire : « Tu comptais vraiment m’assommer avec ce carton tout léger . » Je finis par m’approcher d’elle et je viens la prendre dans mes bras. Je ne me suis vraiment pas attendu à la voir débarquer ici aujourd’hui. En même temps, je n’étais même pas informé de son retour en ville. « Ça me fait plaisir de te voir. Je commençais à sérieusement m’inquiéter pour toi. »

S’improviser chez quelqu’un n’est pas forcément la chose à faire. Et je le découvrais à cet instant même, alors que je tenais la boîte contenant le gâteau au-dessus de ma tête. J’aurais mieux fait de réfléchir, mais en voyant la porte de sa maison ouverte, je n’avais pensé qu’au pire. Un cambrioleur. Je m’étais aussitôt inquiéter, et si Gemma était retenue en otage ! Elle était une belle femme, sans compter qu’elle avait de l’argent tout comme sa tante. Je me figeais en la voyant apparaître devant moi. Peut-être que j’aurais dû faire comme dans les films, lui demander de faire un signe de tête pour m’indiquer si quelqu’un se trouvait dans la maison, car qui sait, peut-être qu’elle ne pouvait pas parler aussi ouvertement. Je n’y avais finalement pensé qu’après coup et je crois que je lui avais fait bien plus peur qu’un potentiel voleur. Baissant la boîte, je laissais un rire m’échapper. « J’ai vraiment cru qu’il y avait quelqu’un d’autre chez toi ! Pourquoi ta porte était entrouverte ? » Qui laissait sa porte ouverte ? Je n’étais pas du genre froussarde, mais pour certaine chose je préférais ne pas agir avec inconscience. Je ne disais pas que c’était le cas pour ma meilleure amie, mais je m’assurais toujours d’avoir la porte verrouillée. « Mais tu me vois soulagée. » Pour sûr j’étais soulagée. Puis mon regard suivit celui du mannequin regardant la boîte que je tenais toujours dans mes mains. En y réfléchissant, c’était complètement absurde. Une pâtisserie n’avait rien d’une arme de défense, c’était simplement un excellent répulsif pour une personne anorexique et à moins que le supposer cambrioleur le soit, je ne lui aurais pas fait bien mal. « C’est tout ce que j’avais sous la main pour venir à ton secours. » C’était en quelque sorte mieux que rien du tout. Peut-être qu’en fait les clowns arrivaient à faire des ravages avec des tartes à la crème, alors pourquoi pas avec un gâteau. J’étais persuadé que du glaçage dans les sinus pouvait faire des ravages ! La laissant me prendre dans ses bras, je venais resserrer mon étreinte, faisant bien attention à ne pas lui écraser la boîte du gâteau dans le dos. « Ça me fait plaisir aussi. » commençais-je en affichant un sourire attendrit. Ça faisait un moment qu’on ne s’était pas vu, hormis nos conversations skype. Un véritable face à face ça remontait tellement à loin. Et ça m’avait manqué même si je ne le disais pas ouvertement. « Il ne fallait pas. Je sais que je n’ai pas donné de nouvelle, mais j’avais besoin de temps pour moi. Disons que je ne sais pas plus trop où j’en suis. » Je n’avais aucune difficulté à lui parler, même si elle ne savait pas toute l’histoire, il m’était tout simplement impossible de lui cacher certaine chose. Après tout, elle était la première personne que je me décidais à voir depuis mon retour. Je n’avais même pas parler à Karl depuis que je l’avais lâchement abandonné en Syrie pour mon propre intérêt. Je me reculais, la regardant avant de lui adresser un sourire. « Et sinon toi ça va ? Tu sembles en forme et les rondeurs te sied à ravir. » Même si je connaissais la raison de ces rondeurs, je ne pouvais me dire que ça ne lui ferait pas de mal d’en prendre un peu. Après tout la vie de mannequin n’était pas forcément la meilleure façon pour un corps de vivre. Je ne la jugeais pas, après tout elle faisait ce qu’elle voulait, mais sa santé me tenait à cœur. Après tout, si ça n’avait pas été le cas quel meilleure amie je serais ? D’ailleurs en parlant de rondeur, j’avais l’allié idée pour en avoir un peu plus. J’ouvrais donc la boîte contenant le gâteau. « Oh non. » soufflais-je en le voyant en mille miettes, son magnifique glaçage écrasé dans le couvercle. Avec ma tentative de jouer l’héroïne, j’avais tué ma petite surprise. « Je crois que finalement c’est lui qui subit le pire des chocs. » Je laissais un rire m’échapper, en fait ça me faisait étrange, car je n’avais pas ri depuis mon retour et celui-ci n’avait rien de forcé. Je passais mon doigt dans le glaçage, avant de le mener à mes lèvres. « Au moins, il est encore bon. Mais bon, je ne voulais pas arriver les mains libre en te faisant la surprise de mon retour et voilà que je me retrouve avec rien. »

Je ne peux m’empêcher de rire face à la réaction de Gwen. Après pour la porte d’entrée, je crois que j’ai vraiment un souci avec les portes... Et il devient vraiment important que j’installe un système de sécurité pour être vraiment sure de moi ou alors faire comme Joan, engagé une personne pour s’occuper de ce genre de chose. Mais, cela ne me ressemble pas vraiment. Je n’ai pas besoin de quelqu’un pour s’occuper de ma maison. Par contre acheter un ou deux chiens pourquoi pas ? « Je pense que j’ai tout simplement oublié de bien la fermé. L’habitude des appartements donc la porte se ferme derrière toi. » Dis-je avec un léger sourire. Tant qu’elle est soulagée c’est tant mieux ! Puis lorsque je parle de la boîte en carton que ma meilleure amie a en main, je me mis à rire doucement. Repenser à Gwen prête à m’assommer avec ça, c’est tout de même quelque part comique. Mais, l’intention était bonne, bien que le léger sourire sur mon visage veuille tout dire. « L’intention est bonne mais, peut-être que le voleur aurait heureux d’avoir un carton souple sur la tête. Et je doute qu’il ait pris la fuite. » Bien qu’elle soit cette boîte à gâteau entre les mains, je viens la prendre dans mes bras. Je suis vraiment heureuse de la voir. Elle m’a beaucoup manqué et je n’avais pas de ses nouvelles depuis un bon moment donc, je me suis vraiment inquiété pour elle. Puis l’avoir en face de moi, me fais réellement plaisir surtout que notre dernier moment passé ensemble cela remonte. Et non ce n’est pour cela que je changerais de meilleure amie. Gwen est très importante pour moi et même si on se voit vraiment rarement… Cela ne me dérange pas. Gwen ne manque pas de me rassurer mais, en même temps avec cette grossesse faut dire que je me fais du souci pour un rien donc je suis pardonnable. « Pour le moment tu es avec ta meilleure amie et si tu as besoin de vider ton sac. Ce n’est pas moi qui te jugerai ou autres. Tu le sais bien. » Dis-je avec un léger sourire. Puis Gwen fini par me demandait comment je vais et aussi me faire un compliment sur ma grossesse. J’eus un léger sourire, c’était bien la première à me le dire. « Je vais bien. Merci mais, je dois bien avouée que j’ai hâte d’accoucher car je n’en peux put ! » Dis-je avec un rire. « Et toi alors, comment vas-tu ? » Demandais-je. Gwen finit par ouvrir la boîte et je vis un gâteau me semble très bon mais, qui n’a pas vraiment apprécié que ma meilleure amie est envie de jouer à la justicière ! « Ce n’est pas un gâteau super héros celui-là ! » Dis-je avec un léger rire. Gwen finit par mettre son doigt sur le glaçage pour le goûter, je la regarde avec le sourire. Lorsque j’entends les paroles de ma meilleure amie, j’eus un nouveau sourire. Je pris la boîte à gâteau et je lui dis doucement : « la plus belle surprise c’est toi. Et je suis sûre que ce gâteau devait être très beau mais, je pense qu’il a encore un meilleur gout ! Allez vient avec moi. » Je la fis venir avec moi sous la véranda puis, je mis le gâteau sur la table basse. « Installe-toi. » Je me dirige vers un petit buffet, d’où je sors des assiettes, cuillères enfin tout ce qu’il faut pour manger. « Alors dis-moi tout. Tu es de retour depuis combien de temps ? Et tu es là pour quelques jours où tu comptes rester un peu plus longtemps ? » Je mis le tout sur la table. « Tu veux un truc à boire avec ça ? »

« Ça fait longtemps que je n’ai pas habité dans un appartement de ce genre. » Oublier de fermer ma porte où je vivais préalablement était un grand risque. Même si je vivais avec un homme, je ne faisais pas confiance aux personnes qui pouvaient s’introduire chez moi. J’avais du caractère et très peu peur, mais je préférais ne pas prendre de chance. Courir un danger inutile ne me semblait pas judicieux, déjà que ce que je faisais comme boulot était un danger en soit… Bon en me voyant avec cette boîte contenant le gâteau, autant dire que ça paressait peu crédible de dire que je savais me défendre. « Peut-être, mais au moins j’aurais fait diversion ou alors la stupéfaction aurait eu le dessus sur lui. » Je tapotais ma lèvre avec mon doigt comme si j’étais dans une réflexion cruciale. Finissant par abandonné tout éventuel scénario concernant ce voleur imaginaire, laissant ma meilleure amie me prendre dans ses bras. Je lui retournais son étreinte, sentant un soulagement de me savoir près d’elle. Bien que je fusse habitué à vivre dans un autre pays, je pouvais facilement admettre que par moment je me sentais loin de mes proches. Je ne pouvais pas les voir quand je le désirais, je ne pouvais pas profiter de leur chaleur comme bon me semblait. En fait, c’était pénible par moment, je devais vaincre mes craintes seules sans réel soutien. J’avais tout de même Oliver, mais ce n’était pas pareil. Je ne pouvais pas lui parler de problème de fille et je me voyais mal faire une soirée pyjama avec lui. De toute si on le faisait, la bataille de polochon finirait d’une toute autre manière ! Mais à quoi je pensais ? Entre lui et moi c’était fini… De toute manière, il était toujours en Syrie ! « Je sais. » Elle avait raison, je pouvais lui parler aisément, j’avais toujours réussi à le faire. Ce n’était pas bien compliqué, mais pour le moment, je ne savais pas trop quoi penser. Que ce soit mon boulot, ma vie, mes amours… J’étais définitivement perdue dans ma vie. Malgré cela, je savais que je pouvais lui dire, je devais simplement trouver les mots pour commencer. « Tu es rendu à combien de mois ? » Je me perdais aussi dans cela, une grossesse… Ça me faisait étrange de la voir ainsi, la dernière fois qu’on c’était vu en face à face et non derrière un écran, elle était svelte. La taille fine qu’un mannequin se doit d’avoir. Maintenant, elle avait la taille d’une femme enceinte. Le changement n’en restait pas moins impressionnant, mais adorable. Ce ventre lui allait bien comme tout en fait. Pour cela, je pouvais bien l’envier. Je n’avais pas sa silhouette, mais qu’importe. « En toute franchise, je ne sais pas trop. Je vais mieux aujourd’hui, qu’hier, mais ça reste un sentiment évasif. » En disant cela, j’ouvrais la boîte pour contempler le désastre. « On dirait bien. Le pauvre. » Oui, j’étais peiné pour un gâteau. Je savais bien qu’il finirait en pire état dans nos estomacs, mais tout de même. Je venais de lui mener la vie dure. Un gâteau avait-il une conscience ? Je préférais ne pas savoir, sinon j’allais culpabiliser d’autant plus. En tout cas, je pouvais me consoler en me disant qu’il était succulent. « Merci. » disais-je avec un sourire attendrit sur mes lèvres, alors qu’elle me disait que j’étais la plus belle surprise. Je me doutais qu’elle ne s’était pas attendu à ma visite. Normal, puisque personne ne s’y attendait. J’avais agi dans la plus grande discrétion. Suivant Gemma, je lui donnais la boîte qu’elle déposait sur la table basse, alors que je prenais place sur une chaise. Démontant la boîte pour faciliter la découpe, même si selon une cuillère suffirait pour le servir au vu de l’état dans lequel il se trouvait. Je prenais un morceau qui se trouvait au fond de la boîte le portant à mes lèvres. Elle revenait avec les couverts, alors que je suçais mes doigts pour retirer le glaçage qui se trouvait sur ceux-ci. « Si tu as du café, je veux bien une tasse. Sinon un verre d’eau me suffira. » Après tout, je venais de prendre un café avant d’arriver ici, mais de toute manière avec mes insomnies, je n’avais que faire de ne pas arriver à dormir. Alors qu’elle repartait, je nous servais chacune une part de gâteau et je daignais enfin parler de moi. « Je suis revenu, il y a environ une semaine… » J’avais préféré ne pas entrer chez moi pour mon anniversaire, ça m’aurait paru beaucoup trop étrange. « Je ne sais pas combien de temps je vais rester. Je ne suis même pas certaine de vouloir retourner là-bas ou de continuer ce que je fais. Peut-être que je ne suis pas faite pour être journaliste dans de tel condition. » Je passais une main dans mes cheveux, poussant un soupire. En fait, prendre un break était bien plus dure qu’on pouvait le croire. J’avais l’impression de perdre mes repères. Je relevais mon regard vers la blonde, lui adressant un sourire en demi coin. « Je sais que si Oliver était-là, il me dirait que je suis une battante, mais cette fois… Je doute vraiment. Je ne sais plus si je veux encore de cet emploi ou peut-être commencer à vouloir une famille. » Embêtée, je passais ma main sur mon front. « Tiens, d’ailleurs j’ai croisé Aaron avant de venir ici… » Elle ne l’avait jamais connu, comme j’avais fait sa connaissance bien après mon aventure avec Aaron, seulement, je lui en avais déjà parler. Mes doutes, ce fait que je me sentais aussi mal dans ma peau depuis que je n’avais plus de nouvelle de lui, ma difficulté à me remettre en couple… Toutes ces petites choses qui me bloquaient pour de potentiel histoire de cœur…